2.4 Les formes du microcrédit
Comme nous l'avons maintes fois répété
dans ce travail, le crédit des IMF s'adresse à un public
particulier, ce qui fait du microcrédit quelque chose d'un peu
particulier. Si les théories économiques établissent en
effet, un lien étroit entre crédit et croissance
économique, elles font références dans la plupart du temps
au crédit destiné à l'investissement. Cependant, dans un
pays comme Haïti où même les banques commerciales qui
disposent d'intéressants capitaux ne financent en général
que les activités de consommations. On comprendra rapidement pourquoi,
dans le domaine du crédit surtout, que la théorie épouse
fort difficilement la réalité. Ainsi, la micro finance cherchant
à assurer premièrement la survie du bénéficiaire,
l'amélioration de ces conditions de vie ; par conséquent,
consacre un fort pourcentage de son portefeuille aux besoins de financement
pressant tels : le prêt à la consommation, le prêt au petit
commerce formel et informel (investissement) et rarement des prêts aux
activités de production (artisanat, petites industrie et autres).
2.4.1 Le prêt à la consommation.
Le crédit à la consommation sert en
général à assurer la subsistance d'un individu ou
d'un groupe, sans avoir un impact direct sur la croissance
économique. Même si, J. Menard KEYNES a démontré
dans les années 30, lors de la grande dépression que « Le
crédit à la
consommation a pour but de faciliter la vente à des
particuliers de biens de consommation en n'exigeant de ce particulier un
règlement immédiat». Ces crédits peuvent être
accordés soit par des banques soit, par des institutions revêtant
la forme d'établissement financier (les IMF par exemple)23.
Cette considération nous fait voir toute la logique expliquant qu'une
bonne partie du portefeuille de crédit des IMF est consacrée au
crédit à la consommation. Les statistiques ont fait état
d'une certaine variété dans le pourcentage du portefeuille des
IMF qui est consacré au prêt à la consommation.
La consommation est en effet l'activité
économique à la laquelle, on peut dire sans risque de se tromper,
que l'être humain ne peut pas s'en passer. Il devient alors une
nécessité que l'acte de consommation soit accomplie. C'est ce
qu'ont compris les IMF et c'est en vertu des principes qui régissent
leurs fonctionnements actuels qu'une partie non négligeable de leurs
préts va au prêt à la consommation. A la question,
peuvent-elles, dans ce cas participer réellement au
développement, on ajournera la réponse à une prochaine
section. Si le crédit à la production occupe une place marginale
dans les portefeuilles de crédit des IMF, le secteur agricole et
artisanal en est les premières bénéficiaires de ce type de
crédit des IMF.
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