2.4.2 Le crédit agricole et industriel
En tant que pays sous-développé, Haïti est
essentiellement agricole, c'est -à- dire le secteur agricole est la
branche la plus importante de l'économie. Aujourd'hui encore en
dépit de son déclin, ce secteur fournit environs 30% du PIB
national. Ainsi, tout vrai projet de développement doit intégrer
ce secteur qui peut servir à la fois en aval en assurant la
sécurité alimentaire de la nation et en amont en constituant une
source de matières premières pour les industries de
transformations et donc une source de devises via les exportations. Les IMF
semblent, très longtemps ignorer ce fait, puisqu'elles se sont rarement
intéressées au crédit dans ce secteur, c'est
peut-être à cause du niveau élevé de risque qui
accompagne les activités dans le secteur. C'est en quelque sorte
s'écarter de ses objectifs, on peut dire. Même si dans ces
premiers balbutiement dans le pays, la micro finance, surtout
coopérative, a touché une grande partie le secteur agricole avec
des institutions comme : IDAI, BNDAI, etc. Aujourd'hui on assiste à
un
23 L. Marchal, op. cite
retour timide des IMF dans l'agriculture avec des
institutions comme : MCN avec son microcrédit agricole, WM/FEMA, ODVA,
la Sogesòl, qui ont vu dans le secteur un partenaire solide, selon les
dires des responsables de quelques IMF. Elles ont, en ce sens consacré
en moyenne 8 à 9% de leurs portefeuilles aux deux secteurs
réunis. C'est encore peu significatif, affirment certains critiques.
Si l'on admet le fait qu'environs 5 à 7% du
portefeuille des IMF est consacré au crédit à la
consommation et que 8% environs est investi dans le crédit agricole et
industriel, il ya donc près de 85% du portefeuille qui ira logiquement
vers une troisième composante qui n'est autre que le petit et moyen
commerce.
2.4.3 Le crédit au petit et moyen commerce.
Il n'est pas superflu de rappeler ici que la majeure partie
du portefeuille des IMF s'adresse au petit et moyen commerce formel et
informel.
En effet, le microcrédit s'inscrit dans une logique de
financement des petites bourses. Les IMF octroient une très grande
partie de leurs portefeuilles au secteur informel qui emploie en Haïti
près de 80% de la population active avec plus de 75% dans le petit
commerce. La micro finance veut donc, rester fidèle à ces
objectifs en choisissant de financer prioritairement ce secteur. Le commerce
servira donc de foyer pour notre étude d'impact de la micro finance sur
le secteur informel.
Ce choix, il faut le dire, a fait l'objet et fait l'objet
encore de critiques chez beaucoup d'auteurs qui voient en lui un moyen de ne
pas toucher effectivement de développement économique et
d'influencer donc négativement sur l'économie. On doit cependant,
rappeler que ce choix rejoint la philosophie des IMF et les restrictions qui
sont qui sont imposées aux institutions de micro finance d'octroyer de
petits prêts de courte durée avec des taux d'intérêts
relativement élevés en vue de couvrir la totalité des
frais, comportant le moindre risque possible que seul les activités de
distributions (commerciales) peuvent facilement supporter.
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