3. 4. 2. Impacts de la PEC sur les recettes de l'Etat et
l'activité économique.
La banque mondiale, tenant compte du rôle important de la
micro entreprise dans les activités économiques l'a
considère comme une unité de relance des activités
économiques.
Cette considération de la banque mondiale ne fait que
confirmer les multiples prise de positions qui supposent que le petit commerce
à des impacts positifs sur les recettes de l'Etat et notamment sur
l'activité économique en générale.
De toute évidence, le principal canal de
l'étude des impacts de la PEC sur l'activité économique en
Haïti, se trouve dans son rôle dans la réduction du taux de
chômage, surtout en milieu urbain.
En effet, la PEC est l'unique alternative pour des milliers
de gens qui, fuyant la misère rurale se refuge à Port-au-Prince,
sans aucun espoir d'intégrer les structures formelles de
l'économie. Ainsi, le commerce devient le premier employeur du pays,
créant un pourvoir d'achat. Il joue un rôle considérable
dans le maintien du niveau de consommation des couches les plus
vulnérables, tout en assurant un marché aux petits artisans, et
faire augmenter les recettes de l'Etat par le biais de taxes (TCA, IRI,
patente, Droits de Douanes) et impôts, car quand quelqu'un achète,
sur le marché informel ou formel, un produit importé il paie au
moins 10% comme TCA qui vont alimenter les caisses de l'Etat. Sans oublier les
taxes que l'Etat perçoivent sur les intérêts issus des
transactions bancaires. Ainsi, pour un prêt de 10.000 gourdes sur une
durée de neuf (9) mois, le montant d'intérêt payé
sur une base régulière des frais de timbres est de 2/1000 ou
0.2%. L'accroissement des petites activités formelles ou informelles a
donc un effet positif sur l'économie puisque, bien que les importations
se développent, les recettes douanières et donc, les comptes de
l'Etat s'améliorent, l'activité industrielle locale peut
être stimulée et le niveau de vie des plus pauvres (les
travailleurs non qualifiés) et des petits
entrepreneurs augmente. Ce qui déjà, nous met
sur une bonne voie dans la recherche de validé de notre première
hypothèse à savoir que le microcrédit, en
créant un pouvoir d'achat réel à contribuer
à améliorer la condition de vie des marchands
bénéficiaires. Et possède donc, en valeur
absolue, un impact positif sur le secteur informel en Haïti.
De plus, en 1991 une perte 6000 emplois a été
recensée dans l'aire métropolitaine dans le secteur privé
traditionnel, sans oublier les vagues de licenciements dans le secteur public
dû aux applications des politiques d'ajustement structurel exigées
par la communauté internationale et les bailleurs de fonds
internationaux. Ce qui a conduit le pays à un taux de chômage de
66% en milieu rural et un taux 52.8% dans les zones urbaines.
Selon l'IHSI, 15,3% des actifs occupés dans l'aire
métropolitaine s'adonnaient à des activités de
fabrications tandis que le petit commerce employait à lui seul 38.4% en
2002. En 2000, le taux du travail indépendant comptait pour 75% du total
des actifs. Ce qui met en relief, une fois de plus, toute l'ampleur et le poids
du commerce informel dans l'économie d'Haïti.
Voici une synthèse de la distribution des emplois selon
la branche d'activité dans l'aire métropolitaine de
Port-au-Prince entre 86/87,99/00, 09/10.
Tableau 1.3. Distribution des emplois Selon la
tranche d'activités A
Port-au-Prince(%) (1986/1987-1999/2000-2009/2010)
Branches d'activités
|
1985-1987
|
1999-2000
|
2009-201031
|
Agriculture/chasse/sylviculture
|
0,6
|
1,4
|
2,5
|
Industrie extractives
|
0,0
|
0,0
|
4,4
|
Industries manufacturières
|
22,9
|
16,2
|
10,20
|
Electricité, charbon de bois
|
0,5
|
0,5
|
6,9
|
Construction
|
4,0
|
5,6
|
8,4
|
Commerce
|
31,0
|
41,3
|
43
|
Transports et communication
|
4,9
|
5,7
|
5,8
|
Finance/ immobilier/ services
|
1,6
|
5,4
|
5,8
|
Services sociaux personnels
|
34,5
|
23,0
|
13,0
|
Total
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
|
Source: IHSI/EBCM 1999/2000, vol. I
Ainsi, nous aboutissons au fait que le petit commerce, et
donc la micro entreprise à un impact positif sur la réduction du
chômage à Port-au- Prince surtout pendant les années 2000
avec la vague d'apparition des institutions de micro finance non
coopérative, comme ACME MCN, SOGESOL etc. En d'autre termes, nous
pouvons affirmer sans risque de nous tromper que notre deuxième
hypothèse se vérifie, dans la mesure qu'effectivement comme nous
l'avons supposé la micro finance, via le petit commerce a
contribué grandement à diminuer le taux de
chômage dans le pays, en réduisant la
pauvreté. Elle peut donc constituer un fer de lance pour le
développement de l'économie plus particulièrement à
Port-au-Prince. Même si, celui reste encore très
préoccupant dans une logique classique qui prône une
économie de plein emploi et même dans une logique
keynésienne pour qui, la relance économique doit être
assurée par une stimulation de la consommation, donc la détention
d'un certain revenu que la loi psychologique aura la charge de partager entre
consommation et épargne.
Ceci est d'autant plus vrai que l'intér~t porté au
renforcement de la mobilisation des recettes dans les pays en
voie de développement ne cesse de croître. La plupart de ces pays
sortent de la
31 Ces données ont étés
estimés à l'aide des donnés recueillis par l'IHSI dans son
enquete sur l'emploi informel en 2010.
crise de 2008 avec des perspectives budgétaires dans
l'ensemble intactes (IMF, 2010), mais nombre d'entre eux sont toujours aux
prises avec le besoin fondamental de mobiliser davantage de recettes à
partir de leurs propres bases d'imposition. En ce sens, Haïti semble est
le meilleur exemple. La réalisation des objectifs du Millénaire
pour le développement nécessitera, semble-til, un accroissement
des recettes intérieures des pays à faible revenu (PFR) d'environ
4 % du PIB (Nations Unis, 2005). En cela, le petit commerce peut être
d'un apport significatif méme si, le premier ministre en poste
actuellement (Décembre 2011) en promet 10% pour les cinq prochaines
années, mais les perspectives sont incertaines. Les besoins en
infrastructures sont également importants et il faut s'attaquer aux
problèmes climatiques. Les économies avancées s'emploient
de plus en plus à augmenter leurs aides à ces efforts de
mobilisation des recettes. Dans ce contexte, les dirigeants des pays du G-20
ont demandé en novembre 2010 à divers institutions, dont les FMI,
de faire rapport sur les principales questions que soulève le
renforcement de la mobilisation des recettes, une opportunité
qu'Haïti n'as pas su malheureusement profiter.
Toutefois, étudier l'impact de la micro finance dans
l'amélioration des conditions des petits marchands et dans le secteur
informel n'aurait aucun sens si nous attardions uniquement à regarder
seulement d'un point de vue uniquement macroéconomique les effets de ces
structures. Alors il était pour nous un impératif d'aller voir de
plus près ce qui fait effectivement dans quelques IMF et de collecter
des données sur le point vue des bénéficiaires
eux-mêmes sur les retombés du micro crédit dans leur vies.
Le chapitre suivant aura pour objectif de présenter cette partie
empirique de notre recherche
|
|