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Analyses des impacts de la microfinance sur le secteur informel en Haà¯ti pendant la période 1995- 2010

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par Yveson DUKENSON
Universite d'état d'Haiti - Licence en sciences économiques 2011
  

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3. 4. 2. Impacts de la PEC sur les recettes de l'Etat et l'activité économique.

La banque mondiale, tenant compte du rôle important de la micro entreprise dans les activités économiques l'a considère comme une unité de relance des activités économiques.

Cette considération de la banque mondiale ne fait que confirmer les multiples prise de positions qui supposent que le petit commerce à des impacts positifs sur les recettes de l'Etat et notamment sur l'activité économique en générale.

De toute évidence, le principal canal de l'étude des impacts de la PEC sur l'activité économique en Haïti, se trouve dans son rôle dans la réduction du taux de chômage, surtout en milieu urbain.

En effet, la PEC est l'unique alternative pour des milliers de gens qui, fuyant la misère rurale se refuge à Port-au-Prince, sans aucun espoir d'intégrer les structures formelles de l'économie. Ainsi, le commerce devient le premier employeur du pays, créant un pourvoir d'achat. Il joue un rôle considérable dans le maintien du niveau de consommation des couches les plus vulnérables, tout en assurant un marché aux petits artisans, et faire augmenter les recettes de l'Etat par le biais de taxes (TCA, IRI, patente, Droits de Douanes) et impôts, car quand quelqu'un achète, sur le marché informel ou formel, un produit importé il paie au moins 10% comme TCA qui vont alimenter les caisses de l'Etat. Sans oublier les taxes que l'Etat perçoivent sur les intérêts issus des transactions bancaires. Ainsi, pour un prêt de 10.000 gourdes sur une durée de neuf (9) mois, le montant d'intérêt payé sur une base régulière des frais de timbres est de 2/1000 ou 0.2%. L'accroissement des petites activités formelles ou informelles a donc un effet positif sur l'économie puisque, bien que les importations se développent, les recettes douanières et donc, les comptes de l'Etat s'améliorent, l'activité industrielle locale peut être stimulée et le niveau de vie des plus pauvres (les travailleurs non qualifiés) et des petits

entrepreneurs augmente. Ce qui déjà, nous met sur une bonne voie dans la recherche de validé de notre première hypothèse à savoir que le microcrédit, en créant un pouvoir d'achat réel à contribuer à améliorer la condition de vie des marchands bénéficiaires. Et possède donc, en valeur absolue, un impact positif sur le secteur informel en Haïti.

De plus, en 1991 une perte 6000 emplois a été recensée dans l'aire métropolitaine dans le secteur privé traditionnel, sans oublier les vagues de licenciements dans le secteur public dû aux applications des politiques d'ajustement structurel exigées par la communauté internationale et les bailleurs de fonds internationaux. Ce qui a conduit le pays à un taux de chômage de 66% en milieu rural et un taux 52.8% dans les zones urbaines.

Selon l'IHSI, 15,3% des actifs occupés dans l'aire métropolitaine s'adonnaient à des activités de fabrications tandis que le petit commerce employait à lui seul 38.4% en 2002. En 2000, le taux du travail indépendant comptait pour 75% du total des actifs. Ce qui met en relief, une fois de plus, toute l'ampleur et le poids du commerce informel dans l'économie d'Haïti.

Voici une synthèse de la distribution des emplois selon la branche d'activité dans l'aire métropolitaine de Port-au-Prince entre 86/87,99/00, 09/10.

Tableau 1.3. Distribution des emplois
Selon la tranche d'activités
A Port-au-Prince(%)
(1986/1987-1999/2000-2009/2010)

Branches d'activités

1985-1987

1999-2000

2009-201031

Agriculture/chasse/sylviculture

0,6

1,4

2,5

Industrie extractives

0,0

0,0

4,4

Industries manufacturières

22,9

16,2

10,20

Electricité, charbon de bois

0,5

0,5

6,9

Construction

4,0

5,6

8,4

Commerce

31,0

41,3

43

Transports et communication

4,9

5,7

5,8

Finance/ immobilier/ services

1,6

5,4

5,8

Services sociaux personnels

34,5

23,0

13,0

Total

100,0

100,0

100,0

 

Source: IHSI/EBCM 1999/2000, vol. I

Ainsi, nous aboutissons au fait que le petit commerce, et donc la micro entreprise à un impact positif sur la réduction du chômage à Port-au- Prince surtout pendant les années 2000 avec la vague d'apparition des institutions de micro finance non coopérative, comme ACME MCN, SOGESOL etc. En d'autre termes, nous pouvons affirmer sans risque de nous tromper que notre deuxième hypothèse se vérifie, dans la mesure qu'effectivement comme nous l'avons supposé la micro finance, via le petit commerce a contribué grandement à diminuer le taux de chômage dans le pays, en réduisant la pauvreté. Elle peut donc constituer un fer de lance pour le développement de l'économie plus particulièrement à Port-au-Prince. Même si, celui reste encore très préoccupant dans une logique classique qui prône une économie de plein emploi et même dans une logique keynésienne pour qui, la relance économique doit être assurée par une stimulation de la consommation, donc la détention d'un certain revenu que la loi psychologique aura la charge de partager entre consommation et épargne.

Ceci est d'autant plus vrai que l'intér~t porté au renforcement de la mobilisation des recettes dans les pays en voie de développement ne cesse de croître. La plupart de ces pays sortent de la

31 Ces données ont étés estimés à l'aide des donnés recueillis par l'IHSI dans son enquete sur l'emploi informel en 2010.

crise de 2008 avec des perspectives budgétaires dans l'ensemble intactes (IMF, 2010), mais nombre d'entre eux sont toujours aux prises avec le besoin fondamental de mobiliser davantage de recettes à partir de leurs propres bases d'imposition. En ce sens, Haïti semble est le meilleur exemple. La réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement nécessitera, semble-til, un accroissement des recettes intérieures des pays à faible revenu (PFR) d'environ 4 % du PIB (Nations Unis, 2005). En cela, le petit commerce peut être d'un apport significatif méme si, le premier ministre en poste actuellement (Décembre 2011) en promet 10% pour les cinq prochaines années, mais les perspectives sont incertaines. Les besoins en infrastructures sont également importants et il faut s'attaquer aux problèmes climatiques. Les économies avancées s'emploient de plus en plus à augmenter leurs aides à ces efforts de mobilisation des recettes. Dans ce contexte, les dirigeants des pays du G-20 ont demandé en novembre 2010 à divers institutions, dont les FMI, de faire rapport sur les principales questions que soulève le renforcement de la mobilisation des recettes, une opportunité qu'Haïti n'as pas su malheureusement profiter.

Toutefois, étudier l'impact de la micro finance dans l'amélioration des conditions des petits marchands et dans le secteur informel n'aurait aucun sens si nous attardions uniquement à regarder seulement d'un point de vue uniquement macroéconomique les effets de ces structures. Alors il était pour nous un impératif d'aller voir de plus près ce qui fait effectivement dans quelques IMF et de collecter des données sur le point vue des bénéficiaires eux-mêmes sur les retombés du micro crédit dans leur vies. Le chapitre suivant aura pour objectif de présenter cette partie empirique de notre recherche

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