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Mutations des realisations d'un projet de renovation urbaine: la Cite an III à  Ouagadougou au Burkina Faso (1987- 2008 )


par Bapandi Donatien IDANI
Institut africain de professionnalisation en management (IAPM ) Burkina Faso - Master II en management des projets 2008
Dans la categorie: Géographie
   

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INTRODUCTION GENERALE

Ouagadougou à l'instar des autres capitales africaines a connu après les indépendances un accroissement démographique sans précédent. En effet, avec une population estimée à 59.126 Habitants en 1962, la ville de Ouagadougou comptait en 1980 une population de 250.000 habitants (BONKOUNGOU. S.R, 1990); la population a plus que quadruplé en moins de 20 ans. Cet accroissement démographique en grande partie alimenté par l'exode rural n'a pas été sans conséquences pour la ville. Sur le plan urbanistique, il a été à l'origine de la recrudescence de l'habitat spontané. De vastes quartiers d'habitats spontanés sans statuts fonciers clairs, sans infrastructures et pratiquement sans équipements se sont donc constitués sur la base de l'initiative individuelle. En 1983, près de 80% de la population Ouagalaise vivait dans cette insécurité et irrégularité foncière.

Dans le souci de freiner ce phénomène, et de donner une belle image à la ville, des logements modernes appelés « Cités » ont sous la Révolution d'août 1983 été construits sur toute l'étendue du territoire Burkinabé. La ville de Ouagadougou a pour sa part enregistré la réalisation de onze opérations de logements, opérations desquelles sont issues quinze cités résidentielles. Les cités initiées par le pouvoir révolutionnaire ont constitué le gros de ces réalisations (environ 66,7%). Au nombre de dix, elles sont issues en réalité de six projets ; ce sont ceux des cités An II, III, IV, de l'opération 1200 logements, des cités de Signonghin et de Songtaaba. Les autres cités ont quant à elles été réalisées par d'autres promoteurs dont la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) et la Société de Construction et de Gestion Immobilière du Burkina (SOCOGIB).

Aujourd'hui, avec le phénomène très récurrent d'évolution de l'habitat que connait la ville de Ouagadougou, la cité an III, édifiée en 1985-1986 présente un intérêt particulier du fait de sa situation géographique en plein coeur de la capitale Burkinabé.

La politique d'édification de cette cité ayant eu pour but essentiel d'oeuvrer à la modernisation de la ville de Ouagadougou en octroyant à chaque famille bénéficiaire un logement décent, la structure en charge de la gestion de la cité (le Centre de Gestion des Cités notamment) avait instauré des contrats de location-vente d'une durée de 20 ans avec les bénéficiaires acquéreurs. Le Centre de Gestion des Cités (CEGECI) se chargeait aussi de régler les litiges éventuels qui pouvaient survenir entre locataires. Les premiers résidents ayant occupé leurs locaux depuis fin 1986, début 1987, la quasi-majorité des résidents est aujourd'hui en fin de contrat. Il importe alors de faire un bilan physique (état des réalisations) et fonctionnel de ces années de locations vente. C'est donc dans cette optique et dans le souci d'apporter notre contribution à l'étude de cette mobilité de l'habitat que nous avons choisi de nous pencher sur le présent thème : « Mutations des réalisations d'un projet de rénovation urbaine : La cité An III à Ouagadougou.

Ce présent mémoire est structuré en deux parties distinctes. La première partie intitulée « Approches théorique, méthodologique et historique» présente le cadre théorique et méthodologique de l'étude, l'historique et le processus d'exécution du projet an III avant de procéder à la description des constructions initiales et des caractéristiques des ménages à leur installation. La deuxième partie intitulée « Evolution de la cité an III et perspectives » quant à elle décrit la nature des mutations effectuées au cours de ces vingt dernière années, analyse les facteurs d'évolution de l'habitat à la cité an III, avant de dégager des pistes pour mieux canaliser les mutations à la cité an III et lutter plus efficacement contre la crise du logement au Burkina Faso.

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