Chapitre 4 : Discussions
IV.1. Effort de patrouile
La figure 5 ressort les zones patrouillées depuis
novembre 2010. Elle montre en outre que les zones les plus
contrôlées se trouvent à l'extérieur du parc. Les
zones Nord, Nord-Ouest, Nord-Est, Est, Sud, Sud-Ouest et Sud-Est du parc n'ont
jamais été contrôlées. En effet, seules les
données des missions du 11 novembre, du 18 au 21 novembre 2010 et du 17
au 24 février 2011, nous donnent des informations sur certaines zones du
parc. Zones dans lesquelles des carcasses d'éléphants ont
été identifiées (tableau 2).
A l'origine, il avait été prévu quinze
jours de missions par mois (YOBO, 2011). Cent trente cinq jours de missions
auraient du être effectués depuis novembre 2010, seuls 45 jours
(et 32 nuits) de missions ont été effectivement
réalisées ; soit 33,33% du temps prévus. Cela serait du
principalement à des difficultés d'ordre logistique (YOBO, 2011).
Pour la collecte des données liée à notre étude,
nous n'avons effectué que cinq jours de terrain en quarante cinq jours ;
soit 120 heures de collecte de données.
IV.2. Indices sur les activités humaines
Les activités enregistrées se situaient toutes
pour la plupart dans la zone périphérique du Parc. Nous y avons
observée l'abattage illégal et le sciage des certaines
d'espèces végétales, okoumé en particulier. On
dénombre au total trois cent quatre-vingt (380) « scieries
artisanales » dans la zone patrouillée (figure 5 et 6). Ce qui a
pour conséquence, une nuisance sonore qui pourrait à terme avoir
une incidence sur la distribution de la faune dans cette région. En
effet, la pollution sonore entraine des pertes de territoire de reproduction,
ainsi que les zones d'alimentation de la faune sauvage, notamment aviaire
(THIRION et al, 2010). Il existe donc une relation entre l'augmentation du
bruit et la diminution de la densité de la faune dans une zone
donnée.
Quarante-quatre armes à feu de type calibre
«12» et 340 munitions en circulation illégale ont
été enregistrées. De plus, chacune de ces armes portent un
numéro de série en dépit du fait certains numéros
ont subi des modifications. Aucune arme de fabrication artisanale n'a
été enregistrée au cours des différentes missions,
contrairement une étude menée en RCA qui a montré que les
populations de l'Ouest Gbaza, Kopou, Moulé, Kanaré utilisent des
arbalètes, des armes à feu mais, de fabrication artisanale
(DETHIER et GUIRGHI, 2000). Par contre, nous avons enregistré des balles
fabriquées artisanalement. Ces balles préfabriquées et les
chevrotines sont destinées à la grande chasse ; ceci montre que
la grande chasse est pratiquée dans cette région. La
présence des carcasses d'éléphants dépourvues de
défenses dans le parc prouve que les dispositions du code forestier
relatives à la grande chasse ne sont pas observées.
Le décret 164/PR/MEF réglementant le classement
et les latitudes d'abattage fixe les quantités de gibiers pouvant
être chassées par jour et par personne. Pour les espèces
ordinaires telles que le céphalophe bleu (Cephalophus
monticola) par exemple, un maximum de deux gibiers par personne et par
jour est autorisé. Cela voudrait dire que si l'on rencontre par exemple
un groupe de dix chasseurs issus de la même maison avec vingt
céphalophes bleus, on devrait simplement les encourager à
respecter scrupuleusement cette norme.
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