IV.3. Indices sur la faune
L'administration des Eaux et Foréts et l'ANPN ont
encore des difficultés à faire appliquer les dispositions
légales en matière de gestion des ressources naturelles, la faune
sauvage en particulier. Des espèces de faune sont constamment abattues,
sans distinction de sexe ou de statut de l'animal et ce, même dans les
aires protégées.
Le braconnage d'éléphants pour sa chair, sa
queue et son ivoire est pratiqué partout dans le pays, surtout dans les
zones frontalières au Cameroun, au Congo et de la Guinée
Equatoriale (HUIJBREGTS, 1999 ; LAHM, 2002 ; ELLA, 2003). Dans la région
des Plateaux Batéké (zone frontalière), cinq carcasses
d'éléphants ont été découvertes entre
novembre 2010 et mai 2011, 30 autres dans la réserve de Wonga
Wongué. Pendant la même période, une dizaine de braconniers
ont été saisis grâce au concours du Projet Appui à
l'Application de la Loi sur la Faune (AALF) à Libreville en possession
de trophées d'éléphants (Rapport AALF, Janvier 2011). Le
braconnage atteint des niveaux alarmants dans beaucoup de régions
d'Afrique centrale. Une analyse en 2009 des sites MIKE montre que l'Afrique
centrale reste la région ayant la pression la plus élevée
de braconnage sur le continent (De MEULENAER, 2010). Il faut donc
également renforcer les efforts de suivi de la faune (grande faune
surtout) en augmentant les effectifs des agents de terrain, et notamment dans
les aires protégées.
En effet, les braconniers s'intéressent d'avantage aux
aires prorogées, en raison de la forte densité d'espèces
animales, notamment l'éléphant de forêt. Une étude
au Ghana (JACHMANN, 2008) a montré que les braconniers avaient tendance
à concentrer leurs efforts sur des aires ayant des densités
d'éléphants élevées. L'étude a noté
qu'il faudrait des efforts de patrouille beaucoup plus grands dans les
forêts par rapport aux sites de savane afin de réduire le
braconnage à des niveaux acceptables.
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