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Contribution de la gestion des aires protégées du bassin du Congo au développement durable à  l'échelle locale. Cas du Tri- national de la Sangha (TNS )

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par Danièle Fouth
Université du Maine - Master 2 sciences humaines et sociales option géographie et aménagement 2012
  

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3 Le Tourisme dans le TNS comme potentiel de développement local

En ce qui concerne l'activité touristique, les trois Parcs Nationaux (PN) sont dotés d'un fort potentiel à offrir aux touristes intéressés par l'exploration des terres basses tropicales de la forêt. Dzangha-Sangha dispose d'une clairière forestière unique qui permet d'observer les éléphants tout le long de l'année (Dzangha Baï). Par ailleurs, les groupes de gorilles de basses plaines ont fini par prendre l'habitude de se laisser observer par ceux qui visitent le PN. Le PN de Nouabale Ndoki a récemment développé une infrastructure touristique à Mbeli Baï, où les visiteurs peuvent observer les gorilles et les autres animaux sauvages sur la saline. Lobéké dispose de quelques infrastructures de base permettant de recevoir des visiteurs, à la fois en dehors (un site de camping semi-permanent) et à l'intérieur du parc (au belvédère). C'est la région du TNS où le tourisme de chasse est le plus développé.

L'intérêt pour le type de tourisme qu'a à offrir le TNS au niveau international est évident, mais plusieurs problèmes en empêchent la réalisation. Il s'agit entre autres principalement des problèmes logistiques et administratifs entre les trois pays et entre les portes d'entrée internationales et nationales. L'intégration sous régionale promise depuis de nombreuses années, n'est malheureusement toujours pas une réalité. Les questions de sécurité font également obstacle aux compagnies internationales.

3.1 Le Tourisme de chasse à Lobeke

Le parc national Lobeke présente une énorme richesse faunique, on y retrouve des grands, moyens et petits mammifères. Outre les petits rongeurs, les chiroptères et les insectivores le Parc National de Lobeke est peuplé par 45 autres espèces de mammifères à savoir : 14 espèces de primates, 13 espèces d'ongulés, 10 espèces de carnivores parmi lesquels de grands mammifères menacés d'extinction comme le gorille, l'éléphant, la

panthère, le buffle, le chimpanzé, le bongo ( Bamigbade. et Götz, 2006). Selon la même source, le Parc National de Lobeke est aussi caractérisé par une densité importante d'éléphants et de gorilles, soit 6 éléphants au km2, et 2,98 gorilles au km2. Le Parc National de Lobeke est entouré de zones tampons périphériques. Ces zones tampons comportent des concessions forestières, des zones de chasse sportive et/ou des zones de chasse communautaire. La loi n° 94/01 du 20 janvier 1994 fixant le régime des forêts, de la faune et de la pêche au Cameroun, ainsi que le décret n° 95/466/PM du 20 juillet 1995 fixant les modalités d'application du régime de la faune, stipule en son article 24 que

« la chasse traditionnelle est libre sur toute l'étendue du territoire, sauf dans les propriétés des tiers, [ou] dans des aires protégées oil elle est soumise à une réglementation particulière tenant compte du plan d'aménagement ».

 

Photo 3. Gorille rencontré sur
le chemin entre Mambele et
Libongo lors de la descente de
terrain en juin 2012

Cliché : Danièle Fouth, juin 2012

 

Aussi l'article 8, alinéa 1 de la même loi n° 94/01 du 20 janvier 1994 reconnaît le droit des populations riveraines des aires protégées et les autorise à exploiter et à jouir de tous les produits forestiers, fauniques ou halieutiques à l'exception des espèces protégées, en vue d'une utilisation personnelle (Bamigbade et Götz, 2006).

Dans cet ordre d'idées, certaines mesures ont été prises dans le but de limiter l'intrusion des populations riveraines dans les parcs nationaux afin de réduire la pression humaine sur leur riche biodiversité. C'est ainsi qu'autour du Parc National de Lobeke, des Unités Forestières d'Aménagement (UFA), ou des Zones d'Intérêt Cynégétique (ZIC) et/ou encore des Zones d'Intérêt Cynégétiques à Gestion Communautaire (ZICGC) ont été créées. Il s'agit là de mesures de gestion participative, de conservation de la biodiversité et de développement intégré du parc national. Le tourisme de chasse (sportive) et/ou la chasse

communautaire n'est possible qu'à l'intérieur de cette zone tampon. Les populations riveraines louent temporairement alors généralement une partie des Zones d'Intérêt Cynégétiques à Gestion Communautaire ZICGC aux sociétés safaris. Ces sociétés de tourisme safari sont professionnellement bien organisées et basées pour la plupart dans les pays du Nord.

Les Comités de Valorisation des Ressources Fauniques (COVAREF) jouent un rôle important dans ce processus. Ces comités contribuent à l'amélioration des conditions de vie des populations riveraines à travers une meilleure valorisation de la faune sauvage. Cette valorisation de la faune se traduit par la promotion de la chasse sportive et du tourisme d'observation de la faune dans les zones de chasse communautaires, par la lutte contre le braconnage mais aussi par la réalisation des inventaires de la biodiversité faunique dans les zones de chasse communautaire. Les concessions de chasse sportive coûtent par jour 30 000 FCFA pour les touristes internationaux et 20 000 FCFA pour les nationaux avec un minimum de 10 jours exigés quelque soit la durée effective du séjour. En plus de frais de location, ces sociétés, guides ou chasseurs, payent des taxes d'affermage qui varient en fonction des espèces. Actuellement, elles s'élèvent à 1 000 000 FCFA pour un éléphant ou un bongo. Ces taxes sont réparties entre diverses parties prenantes à l'ordre de 50% pour l'Etat, de 40 % aux communes et de 10 % aux communautés riveraines des concessions de chasse sportive représentées par les COVAREF.

Selon les propos du président du COVAREF N°2, rencontré dans le cadre de cette étude, la structure dont il a la charge a actuellement affermé 232000 ha sur 5 ans à une société safari à raison de 80f/ha perçus annuellement. Ce qui lui garantit des rentrées annuelles minimum de 18 000 000 FCFA. Il compte ainsi plusieurs réalisations à son actif depuis 2000 dans les domaines suivants : agriculture, santé, habitat, éducation, hydraulique, foresterie communale, renforcement des chefferies. On peut ainsi citer des aides financières aux handicapés, bourses aux étudiants, construction de 6 écoles, construction d'une case de santé, construction de logements en matériaux provisoires pour les enseignants affectés dans les villages, aides financières et matérielles aux baka (achat d'une tronçonneuse à chaque communauté baka, ...), rénovation des toits des bâtiments scolaires, construction de puits et sources d'eau , subvention de tôles à moitié prix (actuellement plus 34 maisons nouvellement tôlées), distribution des matériaux de construction par village, construction d'un siège du COVAREF à Moloundou, achat de motos pour le président et la cellule de gestion de projet

du COVAREF, construction de hangars dans toutes les chefferies des villages couverts par ce COVAREF.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault