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Contribution de la gestion des aires protégées du bassin du Congo au développement durable à  l'échelle locale. Cas du Tri- national de la Sangha (TNS )

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par Danièle Fouth
Université du Maine - Master 2 sciences humaines et sociales option géographie et aménagement 2012
  

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Conclusion générale

La présente étude avait pour objectif d'analyser les impacts de la gestion du TNS sur l'atteinte d'un équilibre entre la conservation des espèces, le bien être des populations et le développement à l'échelle locale. Ceci s'est fait à travers une évaluation de la perception que les différents acteurs du TNS ont de ces impacts sur la conservation de la biodiversité, sur la réduction de la pauvreté, sur l'équité sociale et sur la gouvernance. Les points de vue des interviewés ont ensuite été associés à nos observations propres, aux informations que nous avons collectées de la documentation et aux tendances évolutives des indicateurs issus des travaux de recherche du groupe Sangha sur les 4 thématiques ou catégories que nous avons identifiées. Globalement, les impacts de la gestion du TNS sur les différentes thématiques et par là, la contribution de cette dernière au développement durable sont jugés très moyens.

Du point de vue de la conservation, les impacts de la gestion du TNS sont perceptibles. En effets, les résultats des enquêtes menées auprès d'un échantillon de 28 personnes ont montré que 51% des interviewés sont satisfaits de l'impact de la gestion du TNS sur la conservation. Ce chiffre est certes au dessus de la moyenne mais pourrait être amélioré. Plusieurs personnes ont en effet regretté le fait que les mesures de conservation soient répressives, ne soient pas associées à des activités de développement local et ne mettent pas plus en avant le bien être de l'Homme. Cette vision permettrait sans doute de trouver des solutions aux conflits qui existent entre la population et les animaux du fait de la destruction des cultures. D'autre part, les travaux de recherche du Groupe Sangha ont montré que le braconnage et la déforestation pour des besoins agricoles constituent des menaces qui devraient être l'objet d'une attention particulière dans la définition des stratégies de conservation.

Les impacts de la gestion du TNS sur le développement socio économique sont insuffisants. En effet, seuls, 26% des interviewés se sont montrés satisfaits des impacts de la gestion du TNS sur la réduction de la pauvreté. Si tous reconnaissent que les projets en cours dans les différents segments du TNS ont généré des emplois, ils pensent que ces emplois restent précaires en raison de leur caractère temporel et de leur nature (emplois non qualifiés). Un investissement plus durable de leur point de vue serait d'investir sur la formation des populations locales qui sont malheureusement très souvent contraintes d'abandonner les études au collège à cause de l'absence d'établissements d'enseignement secondaire dans leur localité et du manque de moyens nécessaires au financement de la scolarité dans les villes ou

villages offrant cette possibilité. Une attention particulière devrait être accordée au développement du tourisme dans tous les segments du TNS, en raison du potentiel existant mais inexploité par manque d'infrastructures et de moyens financiers. Les résultats des travaux du groupe Sangha ont confirmé ce constat et mis en évidence, le fait qu'un accent particulier devrait être mis sur l'amélioration des services de santé, dont l'importance pour le développement durable n'est pas sujette à discussion.

Les impacts de la gestion du TNS sur l'équité sociale ne sont pas sensibles. Si les actions menées par les différents projets ne favorisent pas forcément les écarts, elles ne contribuent pas non plus à les réduire. C'est pour cette raison que seuls 17% de la population se sont montrés satisfaits de la situation actuelle. Ce pourcentage traduit les inégalités de chances d'accès à l'emploi, auxquelles sont confrontés les pygmées et les femmes. Cette situation est certainement liée à leur manque de qualifications, mais aussi et surtout aux usages culturels qui considèrent que les femmes ne devraient pas accomplir certaines tâches, ou que les pygmées sont au service des bantous. Les travaux du groupe Sangha montrent que les pygmées demeurent très peu impliqués dans les processus de prise de décision dans le TNS.

La gouvernance dans le TNS a été jugée satisfaisante par 19% des interviewés. Si les avancées concernant la mise en oeuvre de l'accord ont été appréciées, le fait que certaines actions ne suivent pas a été relevé, notamment concernant la présence des équipes d'écogardes des trois pays à la brigade tri nationale de lutte anti braconnage. D'autre part, le manque d'informations sur les documents de gestion, sur leur mise en oeuvre est criard chez les personnes interviewées et traduit la nécessité de mener des campagnes d'information à ce sujet. L'absence de plans d'aménagement valides au Cameroun et au Congo a été déplorée, tout comme celle d'un document de gestion sous régional dont les plans d'aménagement nationaux seraient une déclinaison. Le manque de transparence sur les budgets mis à disposition pour la gestion du TNS aussi bien au niveau des partenaires techniques et financiers que des administrations a été jugé regrettable. Malgré une amélioration constatée par les résultats du groupe Sangha concernant le respect de la loi, l'implication des communautés locales dans les différents processus de gouvernance reste faible.

Pour améliorer les impacts de la gestion du TNS sur ces différentes thématiques et par là sa contribution au développement durable, il serait intéressant d'approfondir cette étude dans les différents segments nationaux du TNS pour identifier les disparités entre eux et

élaborer et mettre en oeuvre un plan d'actions en vue d'établir une certaine homogénéité dans le paysage.

Une incertitude qui demeure est cependant de savoir s'il est réellement possible de concilier la conservation et le développement dans un environnement pauvre comme celui du TNS. Il faudrait tenir compte du fait que les faiblesses décrites, sont très souvent une image des réalités au niveau national. La conservation pourrait-elle de ce fait être à elle seule une solution à ces problèmes à l'échelle locale ? Peut-être est-il est encore trop pour que les impacts de la gestion du TNS sur le développement durable soient réellement perceptibles ? Autant de questions qui restent pour le moment sans réponses. La nouvelle dynamique impulsée dans la gestion de ce paysage depuis la tenue du CTSA en 2010 et l'inscription du TNS comme site du patrimoine mondiale de l'humanité en 2012 pourraient nous donner une lueur d'espoir de voir la situation s'améliorer dans un avenir proche.

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