Section 2 : REVUE DE LITTERATURE ET METHODOLOGIE DE
RECHERCHE
Cette section expose la revue de littérature et la
méthodologie utilisée pour la recherche. Paragraphe 1 :
Revue de Littérature
Dans ce paragraphe, nous allons définir quelques concepts
et exposer des cas d'études antérieurs liés à notre
problème.
I. Définition des concepts
Pour faciliter la compréhension de notre
développement, nous allons passer en revue la définition de
quelques concepts comme crédit, portefeuille de crédit,
microfinance, institution de microfinance et impayés.
A) La notion de crédit
Etymologiquement, le mot crédit vient du latin
credere qui signifie, « avoir confiance », « se fier
à». De nos jours, le crédit porte sur des activités
bien variées et revêt diverses formes.
Le crédit peut être défini comme un
prêt consenti par un banquier moyennant une rémunération
prenant en compte la durée du prêt et le risque lié
à la situation de l'emprunteur. C'est un « acte de confiance se
traduisant par un prêt en espèce ou en nature consenti en
contrepartie d'une promesse de remboursement dans un délai
généralement convenu à l'avance ». (Martinet et
Silem, 2000). Le crédit consiste à utiliser le capital d'autrui
en échange d'un engagement de le rembourser et de payer le prix de son
emploi à la fin d'une période déterminée. Selon le
Manuel du droit de crédit de Pascal ANCEL, le crédit est,
légalement, tout acte par lequel une personne met ou promet de mettre
des fonds à la disposition d'une autre personne, ou prend un engagement
par signature (aval, cautionnement) éventuellement avec
intérêt.
En fonction de l'usage que l'emprunteur propose de faire du
montant prêté, nous distinguons deux types de crédit.
- le crédit à des fins
personnelles
Il est destiné à l'acquisition de biens ou
services au niveau du ménage. L'objet du crédit n'est pas
générateur de revenu et son remboursement se fait à partir
de revenus réguliers provenant d'une source autre que l'objet du
prêt. Dans ce type de crédit, les habitudes d'épargne du
client deviennent souvent un gage de sa capacité à rembourser.
- le crédit productif
Il est sollicité par un individu ou une entreprise dans
le but d'améliorer ses activités. On dit du crédit
productif qu'il est générateur de revenus. Le remboursement de ce
type de crédit est généralement supporté par les
revenus générés par l'objet du prêt.
B) Portefeuille de crédit
Le portefeuille de crédit d'une institution de
microfinance est l'ensemble des différents types de crédits
qu'elle peut accorder à ses clients, d'une autre manière qui
comprend toutes les facilités de crédit de nature directe ou
indirecte octroyées aux clients. Il est le principal actif des IMF et
donc leur principal générateur de revenu. Il est primordial pour
leur gestion financière qu'elles disposent des informations
précises et régulières sur la situation de leur
portefeuille.
C) Microfinance
Le terme « microfinance » est apparu à la fin
des années 1970 à la suite des initiatives du Professeur
MUHAMMAD Yunnus qui fonda la Grameen Bank du Bengladesh et octroya des
petits prêts aux populations à très
faibles revenus, à des taux d'intérêts insignifiants. La
microfinance peut être perçue comme l'offre de services financiers
de proximité. Cette définition n'est pas toujours acceptée
de tous. Selon certains, la microfinance est un outil qui permet de
préparer les populations à faibles revenus d'accéder au
système bancaire et par ricochet, de réduire la
pauvreté.
Pour James WOLFENSOHN2, « la microfinance
représente un de outils que nous utilisons pour essayer de
réduire la pauvreté ».
AGNIKPE A. (1998) présente la microfinance comme un
outil performant au service du développement à la base. En ce
sens, elle constitue l'un des leviers essentiels de lutte contre la
pauvreté en créant des emplois, en augmentant les revenus et en
diminuant les dépendances vis-à-vis des fournisseurs et des
usuriers. Pour ROBINSON (1996), la microfinance est utilisée pour
désigner les services de financement offerts aux petites et
micro-entreprises de différents secteurs.
Mr. Jacob YARON, Senior Advisor, définit la
microfinance comme l'offre de services financiers (épargne et
crédit) de faibles montants à destination des micro-entreprises
ne constituant pas de clientèle intéressante pour la banque
commerciale.
Dans les pays de l'Union Economique et Monétaire
Ouest-Africaine (UEMOA), même si les IMF identifiées ont des
pratiques différentes, elles ont toutefois en commun certaines
caractéristiques. Elles naissent avec l'appui des bailleurs de fonds et
certaines évoluent vers le sociétariat afin d'atteindre une
autonomie financière. Pour renforcer cette autonomie, le Gouvernement
béninois, à travers la Cellule de Microfinance du
Ministère des Finances et de l'Economie, a insisté sur la
nécessité pour les IMF de disposer d'une liberté totale
dans la définition de leur politique. Ces Institutions sont toutes
régies par la loi PARMEC et ceci dans une perspective de
compétitivité.
D) Micro-entreprise
Le rapport de l'état de l'économie nationale
édité en décembre 1997 définit la micro-entreprise
comme étant l'ensemble des activités économique et
commerciale de moindre importance auxquelles s'adonne une population de
personnes qui font montre de dynamisme et ont acquis un certain nombre de
savoir-faire dans les domaines de commerce, de l'artisanat et de
l'industrie.
2 Troisième Président de la Banque
Mondiale ayant effectué deux mandats (1995-2000 puis 2000-2005)
E) Institutions de Microfinance et typologie
Dans une publication de la Banque Mondiale (BM)
éditée en août 1998 à propos de microfinance en
Afrique sub-saharienne, il est écrit ceci : Par institution de
microfinance, on désigne des agents et des structures qui effectuent des
transactions financières relativement faibles en ayant recours à
une méthodologie spécifique basée sur la moralité
du client. Ce sont des institutions qui s'adressent à des ménages
à faibles revenus, à des micro-entrepreneurs, à des petits
exploitants agricoles et à d'autres individus qui n'ont pas accès
au système bancaire. Au milieu du 19ième
siècle, l'Europe comptait déjà les premières
mutuelles d'épargne et de crédit à l'initiative des hommes
qui voulaient combattre l'usure et surtout la pauvreté tels que
Friedrich Wilhelm Raiffeisen en Allemagne, Johann Evangelist Traber en Suisse,
Alphonse Desjardins au Québec et Ludovic de Besse et Louis Durand en
France. Ces hommes, sans être des banquiers, sont reconnus comme des
pionniers des Systèmes de Financement Décentralisés (SFD)
au service des pauvres ou des exclus des systèmes bancaires dits
classiques.
En 1994, la Banque Mondiale, à travers sa banque de
données sur les SFD, a démontré que les plus anciens
banquiers ambulants sont originaires de l'aire socioculturelle Yoruba et qu'il
est probable que l'essaimage de cette activité se soit
opéré au Bénin, à travers la même ethnie,
dans les années 50 à partir du Nigéria.
Selon BIO TCHANE A. (1998), « les IMF ont
commencé leur installation au Bénin vers les années 1980,
en réplique à la mauvaise intermédiation financière
formelle ». Les IMF sont donc installées au Bénin suite
aux défaillances du système bancaire. Ainsi, le Bénin a
connu une éclosion des initiatives de création des mutuelles
d'épargne et de crédit sous diverses formes pour répondre
au mieux aux multiples besoins des populations défavorisées. La
microfinance est apparue comme un outil efficace dont les gouvernements des
pays en développement se servent pour lutter contre la pauvreté
qui caractérise leurs peuples. Elle devient ainsi incontournable et, de
ce fait, doit être mieux formalisée afin de continuer par jouer le
rôle qui lui est dévolue dans l'émergence de ces pays.
F) Notion d'impayés et typologie
Un crédit en impayé (ou un crédit en
retard) est un crédit sur lequel des remboursements sont en retard
(calme dow). Selon l'Agence Américaine pour le Développement
International (USAID), les impayés appelés aussi
arriérés ou retards de remboursement, mesurent le pourcentage du
portefeuille à risque. Pour sa part, le Small Enterprise Education and
Promotion Network (SEEP) considère les échéances
impayées ou en retard comme des remboursements dont
l'échéance est
dépassée ; des crédits en retard sont des
crédits sur lesquels au moins un remboursement est en retard. Cette
notion d'impayés nous amène à distinguer trois formes de
crédit.
- crédits sains
Ils concernent les prêts non échus accordés
aux sociétaires et les prêts échus en retard de moins de
trois mois. Ces crédits ne font pas l'objet de provisions.
crédits en souffrance
Ce sont des crédits dont une échéance au
moins est impayée depuis plus de trois mois (loi PARMEC). Dès
lors, la totalité de l'encours du crédit échu ou non doit
être désignée sous cette rubrique. Les crédits en
souffrance doivent faire l'objet de provisions à constituer en fin
d'exercice.
- crédit irrécouvrable
Un crédit est irrécouvrable lorsqu'un emprunteur
ne peut ou ne veut pas rembourser son crédit et que l'institution
n'espère plus percevoir le remboursement. L'IMF devrait toutefois
continuer ses efforts de recouvrement. En général, un
crédit est considéré irrécouvrable quand
l'emprunteur est en impayé de deux ou trois échéances.
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