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Situation et perspectives de la contribution du secteur industriel dans la production nationale au Mali

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par Oumar Fakaba Sissoko
Paris X Nanterre - Doctorant en sciences économiques 2010
  

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· 2- Mesures spécifiques :

Les mesures spécifiques concernent celles relatives à chaque filière. Il est important de noter que la gestion par filière implique tous les acteurs des maillons de la chaîne, de la production à la commercialisation. En effet, la filière relative à un produit constitue l'ensemble des activités y afférentes, jugées rentables pour les acteurs qui les exercent et génératrices de croissance et d'emplois. Les filières à développer sont les suivantes :

- la filière textile : elle demeure celle dont le développement urge au regard de la place du coton dans l'économie nationale et des difficultés y afférentes, de la faiblesse du niveau de transformation ( moins de 1%) et surtout du rôle de locomotive des unités textiles en matière d'industrialisation. . Il s'agira principalement à court et moyen termes de promouvoir l'implantation des filatures et à long terme celle des unités de tissage et de confection. Ces différentes réalisations s'inscrirons dans le cadre de l'exploitation des facilités de l'AGOA. Pour relancer cette filière, une des mesures incitatives à prendre à court et moyen termes est l'octroi d'une facilité visant à compenser le peu de compétitivité de nos coûts des facteurs de production ;

- la filière sucre : la 3ème sucrerie en cours de réalisation à Markala est à la phase des essais variétaux de canne. Le projet poursuit ses activités de recherche d'investisseurs pour sa réalisation. Cette nouvelle sucrerie constituera un véritable pôle de développement dans sa zone d'implantation. En effet, il est attendu du projet sucrier de Markala, le plus gros investissement agro-industriel avec 120 à 150 milliards F CFA, la création de 3.000 à 8000 emplois et le développement de plusieurs activités connexes pourvoyeuses d'emplois ruraux. Il s'agit par la réalisation de ce projet de satisfaire les besoins locaux et d'offrir une opportunité réelle de pénétration des marchés des pays voisins ;

- la filière riz : elle est inscrite dans les priorités en matière agricole avec l'aménagement de 50.000 hectares sur la période 2003-2007. Le programme quinquennal d'aménagement hydro - agricole met un accent particulier sur la maîtrise totale de l'eau pour l'irrigation. Il a été conçu pour satisfaire les besoins de notre pays en riz à l'horizon 2007. Pour une population estimée à environ 12 millions en 2007, ces besoins sont évalués à 528 000 tonnes, soit 765 217 tonnes de paddy (dont 10% pour les semences). A ce jour, 70% des financements nécessaires pour exécuter le programme sont acquis.

Cette croissance de la production doit s'accompagner d'un tissu industriel de transformation de cette céréale dans le but de le substituer aux importations mais également de le mettre sur le marché sous régional. Les mesures spécifiques consisteront à améliorer la qualité du riz des décortiqueuses privées, la réhabilitation des rizeries de l'Officie du Niger et de l'Office Riz de Ségou et de Mopti ;

- la filière bétail/viande : elle doit être développée en vue de l'exportation de la viande sur le marché sous-régional et dans les pays de la Méditerranée. Ceci nécessitera en amont un élevage de qualité. Au plan industriel, il s'agira pour l'Etat de promouvoir les investissements dans ce secteur. Le développement de cette filière s'accompagnera de la valorisation des cuirs et peaux dont la transformation en produits vestimentaires et en chaussures demeure une opportunité à promouvoir parallèlement ;

- la filière des oléagineux : elle sera axée à court et moyen termes sur la valorisation du karité qui recèle de beaucoup d'opportunités d'exportation. Une promotion efficace de ce produit est nécessaire en vue de son exportation aux Etats-Unis dans le cadre de l'AGOA ;

- la filière des fruits et légumes : elle doit être renforcée vers les marchés notamment de l'Union Européenne. En la matière, l'expérience de l'Agence pour la Promotion des Filières Agricoles (APROFA) doit être capitalisée. Les actions à entreprendre porteront sur la tracabilité des produits de cette filière ainsi que la mise en oeuvre des indications géographiques. Egalement, une attention particulière sera accordée aux questions de qualité, notamment en matière phytosanitaire ;

- les projets d'autres filières comme la cimenterie, les engrais en cours de promotion actuellement, pourront être concrétisés à travers la coopération avec certains de nos partenaires au développement.

· II- Matrice de la mise en oeuvre de la politique d'industrialisation

(Voir l'annexe pour les tableaux)

Cette matrice fait ressortir au 31 décembre 2006 le point de la mise en oeuvre de la politique industrielle de notre pays adoptée par le Gouvernement le 17 novembre 2004.

A- Les composantes de la politique industrielle :

Toutes les actions contenues dans la matrice de mise en oeuvre de la politique industrielle visent à mettre à la disposition des intervenants dans le secteur un environnement saint afin de promouvoir les investissements dans les domaines porteurs de croissance. L'accent est aussi mis sur le maintient de l'existant par la réhabilitation des entreprises en difficulté.

Les principaux objectifs visés sont :

1- Réalisation d'unités industrielles compétitives et porteuses de croissance rapide et de création d'emplois durables ;

2- Mise à niveau des entreprises existantes et réhabilitation des entreprises en difficultés.

B- L'analyse de la politique industrielle :

L'industrialisation du pays, telle que souhaitée par les autorités, exige comme préalable la mise à disposition d'infrastructures et des facteurs de production les plus compétitifs. A l'état actuel des choses ce préalable est loin d'être réalisé :

Ø La non disponibilité de l'électricité pour les entreprises et son cout élevé ;

Ø Le cout de revient des consommations intermédiaires élevé à cause de la continentalité du pays ;

Ø Et la faiblesse de l'investissement.

Dans la matrice, les investissements sont surtout orientés vers les secteurs ayant connu des difficultés ou qui sont entrain de vivre des jours difficiles. C'est le cas de certaines unités du textile (COMATEX ,l'ITEMA, la CMDT) ; sucrières (SUKALA) , les usines de Diamou, de Bourem...

Des études approfondies sur le degré de compétitivité dans ces secteurs doivent être menées avec minutie avant tous nouveaux investissements pour ne pas connaître les mêmes sorts.

L'administration doit avoir une véritable culture de développement industriel. L'Etat doit se charger de l'amélioration des infrastructures et des incitations nécessaires à l'industrialisation. Le rôle du secteur privé national ou étranger consistera à mobiliser le financement nécessaire à la réalisation des projets industriels. Dans le contexte actuel où les facilités accordées aux pays en développement s'amenuiseront au fur et à mesure, une industrialisation rapide autour de produits manufacturés destinés à l'exportation paraît la voie la mieux indiquée. Cela permettra au Mali de ne pas être uniquement un marché de consommation pour les autres pays. Pour y arriver, le maître mot demeure le développement de l'esprit d'efficacité contributive de chaque intervenant pour la compétitivité de la filière.

Pour conclure cette deuxième partie du thème, nous dirons que les questions d'infrastructure dont souffrait le secteur industriel malien depuis ses 1ères heures sont toujours d'actualité. Une solution rapide doit être apportée à cette question pour que l'industrie malienne pusse être plus compétitive sur le marché régional et mondial. L'exploitation judicieuse des accords bilatéraux et multilatéraux (AGOA, NEPAD, la CEDEAO et l'UEMOA...) dépendra de la mise oeuvre de ces infrastructures.

La politique volontariste qui a prévalue jusque là doit céder la place à une politique d'investissement orientée vers les secteurs où les branches ayant une véritable chance de s'imposer dans le commerce mondial, car la vente doit couronner l'action de toute entreprise qui veut survivre.

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon