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Capital risque en Tunisie - prospective 2020

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par Saber Sellami
Université virtuelle de Tunis  - Mastère professionnel en prospective appliquée 2009
  

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3.3 Aux origines du Capital Risque moderne

Le capital-risque moderne trouve son origine au croisement de plusieurs facteurs :

- Le développement du management en tant que discipline - notamment autour de la Harvard Business School, de professeurs comme George Doriot, de la portée d'ouvrages comme ceux de Fayol et de Taylor. L'apparition de nouvelles formes de management, comme le management par projet, est concomitante avec le développement de sociétés à forte croissance. Un nouveau modèle de manager naît, porté par les enseignements de Harvard sur le sujet.. Par ailleurs, la pluridisciplinarité devient un facteur essentiel dans la réussite d'une entreprise. Il ne s'agit pas d'être un inventeur génial, il s'agit d'être capable de réunir au sein d'une même entreprise un ou plusieurs inventeurs géniaux, un manager, un financier, un "marketeur"... Le rôle du management est d'ailleurs considéré par les grands venture capitalists comme le critère de choix le plus important. Bien avant le produit... Et c'est sans-doute l'oubli de ce critère déterminant qui a marqué les belles années Internet ;

- L'ouverture croissante de la recherche et de l'Université au monde de l'entreprise. Cet élément est spécialement vérifié aux États-Unis, car c'est autour des grandes universités américaines que se concentreront les venture capitalists. Boston et le MIT, mais surtout Stanford et Berkeley en Californie, seront les berceaux de ces entreprises de croissance. La proximité de la recherche et du vivier de jeunes étudiants est un élément de dynamisme essentiel au développement des entreprises de croissance.

- La nécessité, mise en lumière par la Seconde Guerre mondiale, de financer la recherche appliquée en lui ouvrant des débouchés commerciaux, celle de fournir aux innovations des débouchés commerciaux importants - ne serait-ce que pour financer d'autres innovations- ne sont plus à démontrer. L'innovation a toujours été un élément constitutif du développement d'une entreprise. On peut penser évidemment à la découverte de l'électricité, à la création de Bell, au développement de Ford, au repositionnement de Nokia (de la pâte à papier à la téléphonie mobile) ou au rôle de Citroën. La nouveauté réside cependant dans l'idée que - dans un monde où l'innovation s'accélère- il peut être nécessaire, pour gagner du temps, d'encourager la création d'une entreprise spécifique pour développer un nouveau produit et l'accompagner sur le marché, en espérant des profits uniquement dans un second temps. C'est cette prise de conscience qui a permis le développement du capital-risque ;

- Un environnement législatif et réglementaire - notamment fiscal et boursier - qui permet d'offrir aux venture capitalists des portes de sortie. On a vu à quel point cet élément fut déterminant aux États-Unis à la fin des années 70. On retrouve le même phénomène en France au cours des années 80. Le capital-risque n'a de sens que s'il peut laisser espérer aux investisseurs initiaux un moyen de se retirer et de prendre leurs bénéfices. Mais, là encore, il convient de ne pas faire d'erreur sur ces portes de sortie. Ce n'est pas parce que le mouvement s'accélère qu'il faut se précipiter vers cette sortie. Georges Doriot a souvent insisté sur la nécessité pour l'entreprise d'avoir atteint une certaine maturité et une certaine solidité financière avant de recourir à l'introduction en bourse. Le rôle du venture capitalist est d'accompagner l'entreprise vers cette maturité. L'accélération Internet et la "bulle" boursière créée autour des sociétés qualifiées de technologiques a trop souvent encouragé les moins aguerris des venture capitalists à envisager beaucoup trop tôt la sortie, en espérant des gains substantiels de court terme, et en sciant ainsi la branche sur laquelle ils étaient assis.

- La partie financière n'est qu'une partie "mineure" du capital-risque. Le capital-risque n'est pas un métier de financiers. C'est un métier de découvreurs de talents, de dénicheurs de nouveau modèles économiques, de nouveaux produits et de potentialités. C'est un métier de "cocooner de projets". Apporter des financements pour permettre le développement de l'entreprise est un des volets important de l'activité. Ce n'est pourtant pas ce qui va garantir le développement du projet et le venture capitalist doit avoir un véritable rôle de coach de l'entreprise : ouvrir son réseau, conseiller les dirigeants, les accompagner dans leurs choix stratégiques... Cette partie a trop souvent été négligée pendant l'ère Internet, conduisant des entreprises à commettre des erreurs stratégiques qui peuvent aujourd'hui sembler basiques. De même, en amont de la décision d'investissement, la sélection des dossiers est un élément fondamental du métier. Il y faut du flair, de l'intelligence, une réelle vision stratégique, à la fois dans une optique centrée sur le dossier en lui-même mais également dans une optique de gestion de portefeuille et donc de dilution du risque. L'afflux de dossiers pendant la période Internet à souvent brouillé le message pour les venture capitalists, qui ont alors eu du mal à distinguer les vrais bons dossiers des mauvais. Un effet "moutonnier" a parfois pris le pas sur une réelle vision stratégique d'un secteur : " puisque tel fonds y va, sur un dossier similaire, alors c'est qu'il faut y aller...". La "coopétition" qui caractérise fortement ce secteur - dans lequel les intervenants sontà la fois concurrents et partenaires - a parfois montré ces limites. Elle nécessite une très grande maturité, qui a souvent manqué aux nouveaux entrants, notamment en France. L'apparition de nouveaux acteurs - notamment des leveurs de fonds- , servant d'intermédiaires entre les candidats au capital-risque et les venture capitalists a permis de lever partiellement cette difficulté. Mais il ne s'agit là que d'un palliatif.

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