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Capital risque en Tunisie - prospective 2020

( Télécharger le fichier original )
par Saber Sellami
Université virtuelle de Tunis  - Mastère professionnel en prospective appliquée 2009
  

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Chapitre 2 
Le Capital investissement

2.1 Introduction

Pour les PME, la question de la relève est cruciale. Les transmissions d'entreprises se heurtent souvent à une question de financement : insuffisance de capitaux de la part des successeurs potentiels, choix des mauvais partenaires financiers, absence de projet commun entre le repreneur et ses financiers. De même, les jeunes entreprises issues de la recherche, développant de nouvelles technologies, aboutissent souvent à des échecs en l'absence d'un mode original de financement.

C'est de ces problématiques qu'est née la vocation du capital investissement : accompagner ces entreprises en leur apportant des solutions « sur mesure » bâties sur un projet en commun, d'expériences et de valeurs partagées.

2.2 Définition

Le capital-investissement est une activité financière consistant pour un investisseur à entrer au capital de sociétés qui ont besoin de capitaux propres. Le terme de capital-investissement concerne généralement l'investissement dans des sociétés non cotées en bourse (d'où son nom de capital non coté ou de private equity en anglais en opposition au terme public). En français cela correspond aux notions de capital fermé en opposition au capital ouvert.

Les sociétés qui constituent un portefeuille de participations en réalisant des opérations de capital-investissement sont des sociétés de portefeuille ou des fonds d'investissement. Les opérations de capital-investissement se réalisent soit par achat de titres existants auprès d'anciens actionnaires, soit par apport de fonds nouveaux à la société, sous forme de souscription de titres nouvellement émis par elle (augmentation de capital).

Elles sont réalisées par des sociétés ou fonds d'investissement spécialisés constitués ad hoc, privés ou publics, d'origine industrielle ou financière (capital-investissement institutionnel avec notamment les fonds de pension, les assureurs et les banques), des individus fortunés et expérimentés (business angels ou investisseurs providentiels).

Les investisseurs en capital ont pour objectif la réalisation, par la cession ou la vente de leur part à plus ou moins long terme (3 à 10 ans selon les secteurs économiques) de plus-values. Cette « sortie » peut se faire soit de gré à gré, soit par introduction en bourse.

2.3 Les différents segments du Capital Investissement

Le capital-investissement se décompose en plusieurs segments aux caractéristiques suivantes8(*) :

- Capital d'amorçage: les investisseurs en Capital d'amorçage, le plus souvent des personnes physiques, apportent du capital, ainsi que leurs réseaux et expériences à des projets entrepreneuriaux qui n'en sont encore qu'au stade de la Recherche et Développement. L'objectif de cette phase, très risquée sur le plan financier, est de finaliser le développement d'une technologie sous la forme de prototype permettant de valider la réussite du pari technologique, et de commencer à tester l'existence d'un marché. La signature d'un premier client assure la transition au stade du capital risque.

- Capital-risque : les investisseurs en capital-risque apportent du capital, ainsi que leurs réseaux et expériences à la création et aux premiers stades de développement d'entreprises innovantes à fort potentiel. Le terme « risque » utilisé (dans les autres pays, l'on emploie le plus souvent le terme de Venture capital), traduit mal l'aspect d' "aventure entrepreneuriale", qui rend le métier d'investisseur en capital fondamentalement différent des métiers purement financiers. Les quelques projets qui réussissent doivent plus que compenser les pertes en capital de ceux qui échouent.

- Capital-développement : le capital-développement concerne des entreprises qui ont franchi le stade du capital risque, et donc validé le potentiel de leur marché, et qui ont besoin de financements additionnels pour supporter et accélérer leur croissance; soit leur croissance interne (financement de leur besoin en fonds de roulement), soit leur croissance externe (acquisitions).

- Capital-transmission : également connues sous le terme anglais LBO, (Leveraged buy-out), ces opérations d'acquisition par emprunt consistent à acquérir la totalité du capital d'une société rentable, évoluant généralement sur un marche mûr, par une combinaison de capitaux et de financements bancaires (dette structurée). Ils permettent à un dirigeant, associé à un fonds de capital-investissement, de transmettre son entreprise, ou plus généralement de préparer sa succession en cédant son entreprise en plusieurs étapes (LBO à double détente).

- Capital-retournement : les investisseurs en capital-retournement acquièrent généralement la totalité (voire une part majoritaire) du capital d'une société en difficulté, puis y injectent les ressources financières permettant la mise en oeuvre d'un plan de redressement.

Figure 2.1 - Les différents segments du Capital Investissement

Le graphique 2.2 rend compte des flux de capitaux levés par le capital investissement depuis 1980 dans le monde et aux États-Unis. Au cours des six dernières années (2002-2007), l'activité du capital-investissement n'a cessé de progresser pour atteindre de manière très probable un pic en 2007.

Figure 2.2 - Montants levés par le Capital Investissement (1980-2007)

Selon des chiffres encore provisoires collectés par Private Equity Intelligence (Preqin), le volume de montants levés dans le monde par 726 fonds en 2007 dépasserait les 500 milliards de dollars. En France, selon l'Association française des investisseurs en capital (AFIC), le montant des capitaux levés par les fonds en 2007 stagnerait à 10 milliards d'euros, alors que les montants investis par ces fonds progressent de 24 % à 12,6 milliards d'euros. La situation européenne, relevée par l'European Private Equity & Venture Capital Association (EVCA), marquerait une nette décroissance des fonds levés (74,3 milliards d'euros en 2007 contre 112,3 milliards en 2006) avec un maintien du flux d'investissement autour de 70 milliards d'euros

Lorsqu'on les ramène au niveau de la capitalisation boursière, ces chiffres peuvent sembler modestes. Ainsi, Jenkinson (2007) estime que le stock d'actifs sous gestion du capital-investissement est de l'ordre de 1 000 milliards de dollars, ce qui représente moins de 1% du stock total d'actifs. Ceci sous-estime le poids d'un secteur qui intervient sur des segments stratégiques du monde des affaires. En effet, comme le souligne Morgan Stanley, cité par Jensen (2007), en 2006 les 2 700 fonds existants ont été à l'origine de 25% de l'activité mondiale des fusions acquisitions, de 50 % du volume des financements structurés d'acquisitions et de 33 % du marché des introductions en bourse (IPO)9(*).

* 8 Définitions sur le site de l'Association Française des Investisseurs en Capital (AFIC) www.afic.fr

* 9 Private equity et capitalisme français, Jérôme Glachant, Jean-Hervé Lorenzi et Philippe Trainar

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