b) Variation du taux de gestation et de
mortalité embryonnaire
Les situations qui compromettent le synchronisme
observé entre les gamètes mâles et femelle ou entre la
vésicule embryonnaire et l'ensemble utéro-ovarien de la
mère sont susceptibles d'entraîner l'absence de fécondation
ou l'arrêt de la gestation [56].
i) Non-fécondation, mortalité embryonnaire
précoce
Le déficit énergétique de la vache en
début de lactation retentit à la fois sur la qualité de
l'embryon et sur l'environnement hormonal qui accompagne le
développement de l'embryon. La mise à la reproduction trop
précoce d'animaux dont l'état corporel est trop
dégradé ou pas encore stabilisé augmente donc le risque de
mortalité embryonnaire.
Dans l'étude de Fréret et al. [41], la
perte d'état entre 0 et 60 jours post-partum a eu un effet sur le taux
de NF-MEP : ce taux est de 41,7% pour une perte supérieure à un
point, contre 29,8% lorsque la perte est inférieure à un point.
Remarquons qu'aucune relation n'a été observé dans cette
étude entre la note d'état au vêlage et les performances de
reproduction après insémination artificielle.
Pinto et al. [75] mettent en évidence un taux
de gestation plus élevé dans la classe de vaches
présentant un TP supérieur (TP>30g/kg) par rapport aux autres
femelles (47,1 et 41,3% respectivement). Ceci est lié à une
diminution des taux de NF-MEP pour les animaux de cette classe (28,6% et 32,8%
pour la classe TP bas).
ii) Mortalité embryonnaire tardive
Les études montrent là encore un effet
néfaste d'un mauvais état corporel (excessif ou insuffisant) sur
la mortalité embryonnaire. Les taux de MET sont plus faibles chez les
vaches maigres ou en état correct que chez les vaches grasses au moment
de l'insémination, avec respectivement 13,5%, 15,1% et 24,5% de MET soit
un odd ratio de 2,0 pour le dernier groupe (p<0,01) [42].
De nombreux auteurs mettent alors en évidence le
rôle prépondérant du déficit
énergétique sur le taux de MET. Le suivi de la note d'état
en post-partum est alors important : le risque de mortalité embryonnaire
tardive est multiplié par 2,4 pour chaque unité d'état
corporel perdu durant le premier mois de lactation [60]. De même, Tillard
et al. [96] mettent en évidence la
relation entre le profil d'état corporel et le taux de
MET. 8 profils sont tracés selon la note de départ et les pertes
; les profils extrêmes correspondant soit à une perte trop
élevée soit à une note constamment inférieure d'1,5
point à la normale ont des taux de MET de 29 et 27 % alors que chez les
animaux à profil optimal, ce taux est de 19%.
Un effet défavorable d'une production laitière
élevée sur le taux de MET est également observée.
Une augmentation des MET est notée chez les femelles hautes productrices
(18,7% pour les vaches produisant plus de 39 kg de lait par jour contre 13,5%
pour les classes de production moyenne ou faible, p<0,03). Il existe alors
une interaction forte avec l'état d'engraissement, cet effet
défavorable de la production laitière élevée
étant essentiellement observé chez les femelles en bon
état au moment de l'insémination artificielle [75].
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