I.2. CONTAMINATION METTALLIQUE DU MILIEU MARIN
I.2.1. LES ÉLÉMENTS EN TRACES
MÉTALLIQUES (ETM)
Un métal est une matière, issue le plus souvent
d'un minerai ou d'un autre métal, doté d'un éclat
particulier, bon conducteur de chaleur et d'électricité, ayant
des caractéristiques de dureté et de malléabilité
(MIQUEL, 2001).
On appelle en général « Métaux
Lourds » les éléments métalliques naturels,
métaux ou dans certains cas métalloïdes
caractérisés par une masse volumique élevée,
supérieure à 5 g/cm3 (HOLLEMAN et WIBERG, 1985). La
classification des métaux lourds est souvent discutée car
certains métaux ne sont pas particulièrement « lourds »
: cas du Zinc, et certains éléments ne sont pas tous « des
métaux » : cas de l'Arsenic. Pour ces différentes raisons,
la plupart des scientifiques préfèrent à l'appellation
« Métaux Lourds », l'appellation « Éléments
en Traces Métalliques » (ETM), « Éléments Traces
» ou encore « Métaux Traces » (CHIFFOLEAU et
al., 2001).
I.2.2. PROPRIÉTÉS BIOLOGIQUES ET TOXICITÉ DES
ÉLÉMENTS EN TRACES MÉTALLIQUES
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I.2.2.1. LES ÉLÉMENTS NON-ESSENTIELS
A. Le Mercure (Hg)
Le mercure dénommé, par le passé, le vif
argent : Hydrargynum (d'où le symbole Hg) (PICOT, 2003) est un
métal toxique et rare dans le milieu naturel : il se trouve, cependant,
en traces (MIQUEL, 2001) dont la dynamique dans l'environnement est
conditionnée par trois propriétés fondamentales: (i)
physique : par sa volatilité à température ambiante ; (ii)
chimique : par la stabilité de ses liaisons avec le carbone et le soufre
; et (iii) biologique : par sa très forte bioconcentration et sa
toxicité (CASAS, 2005).
Le mercure n'a pas de rôle biologique connu (SUSZEYNSKY
et SHANN, 1995). C'est un élément en trace métallique dit
non-essentiel (LA FABRIE, 2007). C'est aussi un métal toxique en raison
de son extreme volatilité (puisqu'il peut être facilement
respiré), de sa relative solubilité dans l'eau et les graisses
(il peut être facilement transporté dans le corps), et de sa
capacité à se lier avec d'autres molécules (tel que le
carbone donnant naissance à des composés difficilement
dégradables dont le méthyl-mercure) (COSSA et al., 1990
). Il peut se lier dans l'organisme aux molécules constituant la cellule
vivante (acides nucléiques, protéines..) modifiant leur structure
ou inhibant leurs activités biologiques (MIQUEL, 2001).
La toxicité du mercure dans le milieu aquatique varie
avec la température et la salinité : elle augmente
généralement avec la température et à faible
salinité (MARCHAND et KANTIN, 1997). Cette dernière est
également renforcée par la bioaccumulation ou la bioamplification
(MIQUEL, 2001).
Les empoisonnements au mercure des mineurs d'Almaden en
Espagne au XVIème siècle (MENENDEZ-NAVARRO, 1996), des
pécheurs et de leur familles dans la Baie de Minamata au Japon en 1953
(FUJIKI et TAJIMA, 1992) et des populations en Iraq en 1970 (BAKIR et al.,
1973) ont révélé le potentiel létal du mercure
(ISRAR et al., 2006).
B. Le Plomb (Pb)
Le Plomb fait partie des ETM non-essentiels (MIQUEL, 2001) les
plus abondants et les plus largement répandus (MISHRA et al.,
2006). De même que le Mercure, il peut être bioamplifié dans
les systèmes biologiques devenant un potentiel contaminant pour les
différents maillons trophiques (JURADO et al., 2007). La
toxicité du Plomb s'exerce aussi bien sur les végétaux que
sur les animaux et les êtres humains (WANG et al., 2006). Une
exposition chronique au plomb provoque des effets nocifs sur la santé
humaine en affectant le système nerveux, immunitaire, rénal,
gastro-intestinal, cardio-vasculaire et reproductif (KIM, 2004).
I.2.2.2. LES ÉLÉMENTS ESSENTIELS
Le Zinc (Zn)
Le Zinc est un métal dit essentiel (PICOT, 2003 ;
KAIMOUSSI et al., 2004 et CASAS, 2005). Il est impliqué dans de
nombreux processus physiologiques et est donc indispensable à la vie
d'un grand nombre d'organismes « oligoélément " (RENGEL,
1999), en particulier comme coenzyme (CASAS, 2005). Néanmoins, à
de fortes concentrations, il devient toxique pour les végétaux et
les animaux et constitue de ce fait un contaminant majeur pour le milieu
terrestre et aquatique (HEMALATHA et al., 2006).
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