I.1.2. LA POLLUTION CHIMIQUE
La pollution chimique regroupe l'ensemble des
éléments toxiques dus à la présence des
composés chimiques organiques ou inorganiques qui peuvent avoir diverses
origines : industrielle, agricole, domestique, urbaine, etc. Leur
toxicité peut être directe si elle est limitée dans le
temps et ne s'accumule pas dans les tissus des êtres vivants affectant
directement leur croissance, leur reproduction et leur comportement, ou
être chronique dans le cas où les produits toxiques sont
non-dégradables, s'accumulent dans les tissus des organismes marins
(in HAMZAOUI, 1983) et constituent une menace sur la santé
humaine (BOUTIN et al., 1992). Parmi les substances
toxiques bioaccumulables on peut citer :
· Les éléments en traces métalliques
(ETM) : mercure, plomb, zinc, cadmium, etc.
· Les organométalliques : éthylmercure,
phénolmercure, etc.
· Les organochlorés : DDT, pesticides, etc.
I.1.3. ÉVALUATION DE LA CONTAMINATION
MÉTALLIQUE DANS LE MILIEU MARIN
Jusqu'au début des années 1970, la surveillance
de la contamination métallique du milieu marin reposait uniquement sur
l'analyse chimique de l'eau (LAFABRIE, 2007). Cette méthode a atteint
très rapidement ses limites du fait : (i) de la forte variabilité
spatiotemporelle des masses d'eaux (OSTAPCZUK et al., 1997) ; (ii) de
la dilution des contaminants dans l'eau à l'origine de valeurs de
concentrations se situant souvent près ou audessous des seuils de
détection des instruments d'analyse et (iii) de l'importante fluctuation
des concentrations selon les courants marins et l'irrégularité
des rejets (BOUDOURESQUE, 1993 et RAINBOW, 1995).
En outre, cette technique analytique ne fournit pas
d'informations sur la biodisponibilité des éléments en
traces métalliques pour les organismes et ne permet pas
d'évaluer, ni méme de prévoir, l'impact de ces substances
sur les organismes ou, à fortiori, sur
l'écosystème dans son ensemble (LAGADIC et al., 1998 et
MORILLO et al., 2005). C'est dans ce contexte que GOLDBERG (1975)
propose l'utilisation d'organismes pour évaluer la qualité du
milieu et fait naître le concept d'indicateur biologique.
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