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Evaluation d'une expérience de réintroduction d'autruches en élevage semi-intensif au Sénégal

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par Amadou NDIAYE
Université de Thiès Sénégal - Ingénieur agronome 2011
  

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PARTIE C

RESULTATS ET DISCUSSIONS

Contribution à l'étude de la mise en place d'un élevage semi-intensif d'autruches au Sénégal

PARTIE C : RESULTATS ET DISCUSSIONS

1. Elevage d'autruches en milieu paysan au Sénégal

L'expérience de SENAUTRUCHE est riche en informations par rapport à la problématique de réintroduction de l'autruche au Sénégal. Les résultats obtenus lors de cette étude sont présentés de façon chronologique par rapport à la mise en place de l'élevage : avant l'arrivée des sujets et durant les trois premiers mois d'élevage. La discussion de ces résultats devrait conduire à évaluer les contraintes pour l'amélioration de la gestion des élevages d'autruches.

1.1. Avant l'arrivée des autruchons

Un responsable du suivi des autruchons parmi les exploitants a été choisi au niveau de chaque village. Il était chargé de faciliter la communication entre SENAUTRUCHE et les villageois.

Des rencontres préparatoires ont été tenues au niveau des villages et avaient permis de discuter avec les exploitants agricoles sur :

· La prophylaxie sanitaire et médicale (nettoyage des abris, des abreuvoirs, des mangeoires, etc.); et

· La distribution de l'aliment (quantité d'aliments et d'eau à donner suivant la période d'élevage).

Deux jours avant l'arrivée des autruchons, le matériel a été installé dans les maisons choisies. Il s'agissait de << serre » (Photo 1), de << rings » (Photo 2), de << pneus » pour la stabilisation des << green house », de jerricanes de 20 litres servant de mangeoires et d'abreuvoirs (Photo 3), de filets ou << nets » (Photo 4) et du détergent pour le nettoyage.

Photo 1 : Autruchons sur un filet Photo 2 : << Rings » distribués aux producteurs

Contribution à l'étude de la mise en place d'un élevage semi-intensif d'autruches au Sénégal

PARTIE C : RESULTATS ET DISCUSSIONS

Photo 3 : Préparation des mangeoires et
abreuvoirs à partir de jerricanes

Photo 4 : Autruchons sur nourrissant au niveau

 

d'une mangeoire

 

La veille de l'arrivée, le sol a été balayé soigneusement, pour enlever les bouts de bois ainsi que tout type de débris néfastes aux autruchons. Les filets ont été déposés sur le sol, pour empêcher les oiseaux d'atteindre le sable.

1.2. Les premiers mois d'élevage

Il s'agit des 3 premiers mois d'élevage des autruchons qui dès leurs arrivés ont été réceptionnés dans leur caisse (Photo 5) par les familles éleveurs. Chaque éleveur devait recevoir un lot de 30 autruchons à l'exception du village de Diokoul Diavrine où certains éleveurs avaient reçu des lots de taille inférieure car étant les derniers à être visité dû essentiellement à la distance de celui-ci par rapport à SENAUTRUCHE.

Photo 5 : Arrivée des autruchons dans des caisses

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PARTIE C : RESULTATS ET DISCUSSIONS

Durant cette période, un accent particulier a été apporté dans le suivi de la distribution de l'aliment et de l'eau, de la prophylaxie, mais également du respect des consignes de la société aux éleveurs.

1.2.1 L'alimentation

Durant le premier mois d'élevage, l'aliment démarrage pour poulet de chair d'une société de la place a été utilisé. La distribution de cet aliment se faisait le matin (vers 7h) après nettoyage du matériel et vers 18h. Les mangeoires ont ensuite été remplies à ras bord pour une distribution à volonté.

Après 25 jours d'élevage, les retards de croissance observés sur les animaux ont poussé la société à recommander aux éleveurs de changer d'aliment. Un aliment pré-démarrage pour autruchons importé d'Afrique du sud a été utilisé durant toute la période d'élevage des paysans. Le tableau 7 donne les apports alimentaires recommandés pour les autruchons (Gosso, 2003), en comparaison avec les valeurs théoriques de celui de la société.

Tableau 6 : Apports alimentaires recommandés pour les autruchons au démarrage en % de MS comparés aux apports de l'aliment pré-démarrage utilisé (Gosso, 2003)

Composition

Aliment pré-démarrage
de la société

Apport recommandé
pour des autruchons

EM (Kcal/kg de MS)

3200

3100 à 2900

Protéines Brutes (%)

23,7

20 à 18

Cellulose Brute (%)

5%

4 à 10

Matières Grasses (%)

5%

2 à 3 (maximum)

Calcium (%)

-

1,4 à 2,5

Ca/P

-

1,7 à 2

 

Pour la distribution de l'eau, le remplissage permanent des abreuvoirs a été observé. Au niveau de certains villages où la disponibilité en eau était limitée (Nguer Nguer et Ya Diana), SENAUTRUCHE devait quotidiennement fournir de l'eau à partir de Diokoul Diavrine aux paysans, pour la bonne gestion de leur élevage. Cependant certains éleveurs ont évoqué à ce niveau des difficultés qui les avaient amenées même utilisé l'eau des puits.

Chaque semaine, des graviers ont été donnés aux autruchons. Ceci étant indispensable au bon fonctionnement du système digestif, comme pour la plupart des oiseaux. La taille des graviers donnés était égale à la taille de l'ongle se situant au niveau des pattes des autruches.

Contribution à l'étude de la mise en place d'un élevage semi-intensif d'autruches au Sénégal

PARTIE C : RESULTATS ET DISCUSSIONS 1.2.2 La prophylaxie

· La prophylaxie sanitaire

Un nettoyage méticuleux du sol au niveau des serres pour enlever les débris et les bouts de bois a été observé. En effet, les éleveurs devaient veiller à ce qu'aucun débris ne soit présent au niveau de l'aire de parcours des autruchons.

De plus, un filet a été étendu sur le sol pour empêcher les autruchons d'ingérer du sable qui pourrait, à un certain niveau, entrainer des pertes importantes. Le << net >> a régulièrement été échangé par un autre plus propre (neuf ou lavé auparavant) et lavé avec de l'eau et du détergent. Chaque semaine, de nouveaux << nets >> ont été donnés et les anciens récupérés par SENAUTRUCHE. Chaque jour, les abreuvoirs et les mangeoires ont été lavés avec de l'eau et du détergent avant la distribution de l'aliment et l'eau.

Une salle de mise en quarantaine a également été mise en place dans chaque village pour des animaux atteints de maladies jugées à risque de contagion.

· La prophylaxie médicale

V' Le traitement

Dès leur réception, les autruchons ont reçu de l'ADVOCIN en intramusculaire pour assurer une protection contre les bactéries et autres micro organismes. Les autruchons ont également reçu un antistress dans l'eau de boisson dès leur arrivée.

V' La prophylaxie médicale curative

Au niveau de chaque village, le lazaret représenté par une maison choisie dans la localité par les éleveurs a été mise en place. Les autruchons malades ont été récupérés par SENAUTRUCHE qui selon la gravité de la maladie (fracture par exemple) pouvait l'acheminer au lazaret.

La pathologie la plus fréquente au niveau des 3 villages se manifestait par une paralysie des pattes. L'ensemble des élevages enquêtés ont été touchés (100%). Les individus malades ont de plus en plus de mal à se déplacer, à se nourrir correctement et sont exposés aux chocs avec les autres autruchons, finissaient le plus souvent par mourir.

La constipation a également été très fréquente. En effet, plus du tiers des élevages enquêtés
(34,35%) ont été touchés par l'engouement. Le tableau 8 donne les caractéristiques des
différentes pathologies qui ont été observées au niveau des élevages. La fréquence des

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PARTIE C : RESULTATS ET DISCUSSIONS

maladies a été calculée à partir du rapport entre le nombre d'autruchons malades par village et celui reçu au niveau de chaque village.

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Tableau 7 : Principales pathologies lors de l'élevage des autruchons de 0 à 3 mois

Pathologies

Etiologie

Fréquence
des élevages
touchés

Pronostic

Traitement

Engouement
Coliques
aigues,
diarrhées

· Ingestion de fruits de Niim

· Ingestion de sable

· Ingestion d'objets, débris

· Ennui

· Stress

· Poussins nourris dès l'éclosion (Campodonico et al., 1992)

· Consommation trop
importante d'eau

33,3%

Peut entrainer
la mort

· Mélasse et/ ou huile

· Antibiotiques

· Gastrocinetiques (Gildsleider, 1993)

· Mise à la diète
immédiate

· Verifier les quantites d'eau consommée par les poussins

Paralysie

· Mauvaise manipulation de
l'animal par l'éleveur

· Poids trop important du a suralimentation

· Carence ou déséquilibre en Ca et P (Huchzermeyer, 1994)

· Carence en vitamines du complexe B ou en vitamine D

· stress

100,0%

Peut entrainer
la mort

? Les pattes sont

attachées légèrement

· Apport vitaminé en Ca et P

Fractures,
blessures

· Peur, stress entrainant la
course des animaux

· Les sols dallés ont entrainé des chutes

· Carence ou déséquilibre en Ca et P (Huchzermeyer, 1994)

6,7%

Autruchons
abattus de
suite

· Un spray est utilisé pour désinfecter les blessures

· Eviter les causes de
peur, de stress

Cécité

? Carences Vitamines B,

B6 pour cécité

13,3%

Peut entrainer
la mort si
l'animal
n'arrive plus à
se nourrir

· Collyre utilisé

 

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Des disparités ont également été observées sur la répartition spatiale de ces pathologies (figure 2). En effet, l'engouement a été surtout enregistré dans le village de Ya diana avec prés de 61% des cas observée ; alors que les rares cas de cécités et de fractures ont respectivement été enregistrés dans les villages de Diokoul Diavrine et Nguer Nguer.

0

0

Ya diana

20,95

11,43

0

1,08

Diokoul

7,57

7,57

4,17

Nguer Nguer

0

Paralysie Engouement Cecite

Fractures

5,83

16,67

0

25

20

5

15

10

Figure 2 : Fréquence (en %) des maladies les plus rencontrées au niveau de chaque village

1.2.3 La mortalité

Les villages de Ya diana et Nguer Nguer ont connu les taux de mortalité les plus élevés avec respectivement plus de 25 et 26% ; alors que le village de Diokoul Diavrine a enregistré les plus faibles mortalités avec en moyenne 15% (Tableau 9).

Tableau 8 Taux de mortalité par village:

Villages

Nombre
d'autruchons
reçu

Autruchons ayant
atteint l'âge de 3 mois

Nombre
de morts

Taux de
mortalité (%)

Ya diana

210

154

56

25,8

Diokoul Diavrigne

185

157

28

15,1

Nguer Nguer

120

89

31

26,7

Total

515

400

115

22,3

 

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Le tableau 10 illustre le taux de mortalité selon le sexe de l'éleveur. Si une égalité parfaite a été observée au niveau de la mortalité moyenne enregistrée chez les hommes et les femmes, il n'en demeure pas moins que les pertes sembleraient être plus élevées chez les hommes uniquement au niveau du village de Nguer Nguer.

Tableau 9 : Taux de mortalité par sexe et par village

Villages

Taux d'exploitant
par sexe (en %)

Taux de mortalité
(en %) par éleveur

Nombre d'autruches
morts par éleveur

 

Femmes

Hommes

Femmes

Hommes

Femmes

Ya diana

50,0

50,0

5,8

20,0

3,5

28,7

Diokoul Diavrine

42,9

57,1

3,2

11,9

3,0

5,5

Nguer Nguer

50,0

50,0

24,8

1,9

17,3

1,3

Moyenne

47,6

52,4

11,3

11,3

7,9

11,8

 

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"Nous voulons explorer la bonté contrée énorme où tout se tait"   Appolinaire