1.3.1. Le système digestif
Le bec de l'autruche est adapté pour couper l'herbe et
la végétation. Le mouvement rapide de la tête permet
d'arracher les végétaux. Les aliments peuvent s'accumuler dans un
petit sac situé au fond de la gueule. Le contenu de cette poche est
ensuite dégluti par un mouvement de la tête vers le haut.
L'autruche ne dispose pas de dent et la salive produite ne contient aucune
enzyme (Madeiros et Riches, 1994).
L'autruche n'a pas de jabot. L'oesophage est une grande poche
dilatée gris-brun, de 14 × 30 à 30 × 40 cm (Fowler,
1991; Skadhauge et al., 1984).
L'oesophage prend fin au proventricule ou estomac glandulaire.
Ce dernier est un large réservoir dans lequel la nourriture est
stockée et où commence la digestion. Il dispose d'une garniture
de glandes digestives, environ 300, qui secrètent de l'acide
chlorhydrique et des enzymes, dont la pepsine. La poche suivante de l'estomac
est le gésier ou ventricule, de couleur gris-brun qui mesure de 12
× 16 à 30 × 40cm, et pèse environ 2 kg (Fowler, 1991;
Skadhauge et al., 1984).
A l'intérieur du gésier, 1,5 kg de gravier de la
taille d'une bille peuvent être trouvé. La paroi musculaire du
gésier se contracte et écrase les billes entre elles, conduisant
au broyage des aliments. Les graviers ne sont pas excrétés par le
pylore, ils s'usent progressivement et doivent être remplacés.
Sans ces graviers, l'autruche ne peut survivre. Il faut veiller à lui en
fournir constamment (Madeiros et Riches, 1994). La protéolyse gastrique
continue dans le ventricule dans un milieu acide fort (pH: 2,2). La figure 1
est une vue d'ensemble du tractus digestif de l'autruche
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1) Proventricule
2) Gésier (ventricule)
3) Petit intestin
4) Cæcum
5) Gros intestin
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Figure 1 : tube digestif d'Autruche (Anonyme,
2011a)
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Contribution à l'étude de la mise en place d'un
élevage semi-intensif d'autruches au Sénégal
PARTIE A : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
Le chyme traverse ensuite le petit intestin constitué du
duodénum, du jéjunum et de l'iléon.
Le gros intestin, constitué des caeca qui sont pairs,
du colon-rectum et du cloaque, distingue l'autruche en tant qu'herbivore
strict. Le cloaque est constitué du coprodeum, de l'urodeum et du
proctodeum. Le sphincter musculaire séparant le coprodeum de l'urodeum,
permet à l'autruche d'être le seul oiseau capable d'uriner et de
déféquer de manière distincte. Les digestats transitent
très lentement dans le gros intestin, permettant une digestion efficace
des fibres végétales par fermentation microbienne. Les
bactéries anaérobies produisent des acides gras volatils (AGV)
qui sont la source principale du métabolisme. L'efficacité des
AGV est meilleure que pour les ruminants classiques (Swart et al.,
1988a).
L'absorption des nutriments est quasi-totale, comme la
réabsorption de l'eau. Cette grande efficacité de la digestion et
l'absorption des aliments dans le colon permettent à l'autruche de
survivre dans des conditions désertiques en se nourrissant d'aliments
à valeur nutritive faible. Le rectum aboutit au coprodeum du cloaque par
un sphincter (Corneille et Lebailly, 1998).
Le pancréas, de couleur jaune à rouge pale repose
dans le mésentère (Bezuidenhout, 1986). Le foie de couleur
bleu-marron, pèse environ 2 kg chez les autruches adultes (Fowler,
1991).
Le temps de transit global moyen des aliments est d'environ 40
heures. Il est indépendant du poids de l'animal (Swart et al.,
1988b). Les digestats restent ainsi retenus toute la nuit dans l'intestin
postérieur. Les premières fèces évacuées au
lever sont quantitativement les plus importantes de la journée (Swart
et al., 1988b).
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