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Contribution à l'analyse de la dimension sociale d'un plan d'aménagement forestier au Congo. Cas de l'UFE GOUONGO dans les districts de Komono et Zanaga (Département de la Lékoumou )en RDC( Télécharger le fichier original )par Yvon Loà¯c KIMINOU-KIA-BIKINDOU Université Marien Ngouabi - Ingénieur de développement rural 2009 |
2.3.2. CroyancesLa population de la zone de GOUONGO est dominée par deux types de croyances : les croyances traditionnelles qui continuent à influencer fortement les hommes dans leur vie quotidienne et les croyances chrétiennes qui émergent peu à peu dans les localités de la région. 2.3.2.1. Croyances traditionnellesLes principales croyances traditionnelles identifiées dans les villages sont les suivantes : a) le Moukissi Le Moukissi, croyance exclusive aux Tékés. C'est un fétiche qui se présente sous la forme d'un baluchon contenant divers éléments. Il garde et protège toute la famille, mais il est détenu par un membre de la famille, qui a l'obligation de l'entretenir. Non entretenu, c'est-à-dire lorsqu'il n'ya plus de rites (chants, danses, offrandes, etc.), le Moukissi « esprit de sirène » se manifeste et s'en prend à son gardien. Celui-ci est alors gagné par un comportement irrationnel : il monte sur la toiture de cases, ou creuse des trous dans le sol à la dimension d'un fût ordinaire, y demeure et chante continuellement. Il est alors atteint de l'esprit du Moukissi et est désigné désormais par « Moukissi ». Pour retrouver son état normal, la famille doit faire venir un guérisseur, « le Ganga Moukissi » que le malade lui-même aura désigné. Le traitement spécifique du Moukissi peut durer 9 à 10 mois. La cérémonie de délivrance est généralement réalisée à Lefoutou sous un point de chute d'eau. D'autre Gangas Moukissi des villages environnants sont conviés à cette cérémonie. On pratique des nombreux rites sur le malade, a l'issue desquels celui-ci retrouve sont état normal. Il est alors généralement contraint après une telle épreuve d'entretenir correctement son « Moukissi-fétiche ».
Le Ngoyi est un fétiche exclusivement Kota. Il est représenté par un baluchon contenant des ossements humains, détenu par un membre de la famille. Le Ngoyi est assimilé à un cercle d'initiés liés à ce fétiche. Il a pour rôle de protéger les membres de la famille des initiés contre les sorciers et les mauvais esprits. Dans les temps passés, les initiés du Ngoyi s'échangeaient les baluchons composés des crânes et autres ossements de leurs parents décédés, afin de raffermir les liens d'amitié. De nos jours, ces pratiques ont disparu, ne laissant la place qu'à une simple transmission du Ngoyi de père en fils, ponctuée par une cérémonie familiale dirigée par d'autres initiés « Ganga Ngoyi ». L'initiation s'effectue loin des regards des non initiés.
Plusieurs lieux sacrés sont identifiés dans les villages. Dans le village Douakani, il existe 3 forêts sacrées. L'accès à ces sites est réservé aux initiés. Il s'agit respectivement de : - site Mouguelé situé à 200 m du village en forêt. On y trouve des fétiches et totems protecteurs de l'ethnie Lali ; - site Foyi situé à 300 m du village en forêt. On y trouve le Nzobi (fétiche Mbamba), qui joue un rôle protecteur du village ; - site Moala situé en zone montagneuse et qui abrite un point de chute d'eau. Ce site sert de lieu de pèlerinage des fideles de l'église protestante. En général, tous les anciens villages abritent des tombes, qui sont considérés comme des lieux sacrés par les populations et où des cultes sont pratiqués. C'est le cas de l'ancien village Yananga Batéké (à Mouetché), où l'on va soigner et purifier les malades. Les anciens villages Likoueté, voula, Infoundzé (à Ngonaka) sont également considérés comme zone interdite à l'exploitation. On y trouve des arbres sur lesquels sont attachés des fétiches et des symboles totémiques |
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