2.3. Aspects sociaux et culturels
2.3.1. Organisation sociale
a) Organisation administrative
Les villages de l'UFE GOUONGO sont structurés
administrativement en Comités de Villages, appelés
également Délégations Spéciales et en Bureaux de
Sages.
Le Comité du village est composé d'un
Président (Chef de village), d'un Vice Président et d'un
Secrétaire. Tous sont choisis par le Chef du District. Le Bureau des
Sages a la même composition. Le comité du village et le bureau des
sages travaillent en synergie pour gérer les problèmes sociaux,
culturels, voire économiques du village. Ils organisent les
manifestations à caractère politique (réception du chef du
District, du Député, etc.).
Lorsqu'un étranger de marque arrive dans le village,
le chef et les sages sont chargés d'organiser des
cérémonies d'accueil (chants et danses) avec la participation de
toute la population.
b) Organisation sociale traditionnelle
L'organisation sociale comprend les structures de parenté.
Celle-ci est matrilinéaire ou patrilinéaire.
Chez les Tékés, la filiation est
matrilinéaire, l'individu appartenant au clan maternel. Chaque individu
a pour chef de famille le frère de sa mère. C'est donc l'oncle
maternel qui
détient le pouvoir sur toute la famille et qui assure
la circulation des femmes à travers la gestion de la dot et du mariage.
Il oriente et décide de l'avenir de membres de sa famille.
Chez les Kotas par contre, la filiation est de type
patrilinéaire. C'est le père qui, ici, est le chef de famille de
sa progéniture. Il marie sa fille, sans être obligé
d'associer sa belle-famille. L'héritage et la succession sont, non le
fait du neveu comme dans la filiation matrilinéaire, mais celui du
frère direct du chef de famille.
Cette organisation est en pleine mutation, l'enfant
appartenant de plus en plus aux deux familles.
Le groupe de parenté le plus important reste le clan,
quel que soit le type de filiation. Comme l'indique Elema (2008), « le
clan est constitué de tous ceux qui se réfèrent à
un même ancêtre, généralement légendaire et ne
sont pas toujours capables de remonter à cet ancêtre par une ligne
généalogique ininterrompue» (p.20). Les clans des villages
de la zone de GOUONGO, comme dans le reste du Congo, se définissent par
leur nom.
Chez les Tékés, le clan est
désigné par «Kibana ». Les Kibana les plus
représentatifs dans les villages de notre zone d'étude sont :
Kingounou, Ngouono, Baswini, Mounguelé, Neye, Ndieni, Bouyala, Maya,
Kyonho, Kiwaya, Mbamako, Kitala ; etc.
Chez les Ndassa, le clan est désigné par «
Ikaka ». Les Ikaka les plus représentatifs dans la zone
d'étude sont : Mabingua, Kaniè, Massamba, Voukokou, Hodzingana,
Mboungou, Mikandzi, Villa, Kounga, Mbuvu, Ongonhou ; etc.
Chez les Mbambas, on parle de « Kahka » pour
désigner le clan. Les plus représentatifs d'entre eux, dans la
zone d'étude sont : Ombouyou, Ngani, Ombongo, Akala, Sovandi,
Vanikaniè, Sakouli, Okassaha, Ndouninguila, Obongo, Okouelé,
Toupinzoko, Ekandzi ; etc.
c) Organisations associatives
Sur l'ensemble des 5 villages enquêtes dans l'UFE
GOUONGO, on a relevé l'existence des associations à
caractère d'entraide ou d'assistance mutuelle. Ces associations ont pour
principal objectif la réalisation des projets agricoles (plantations et
élevage, etc.). Les bénéfices de ces activités
servent à aider et assister un membre en difficulté. On observe
notamment :
· l'association pour le développement de
Komono « ADELKO », qui a pour siège Komono centre. Elle est
structurée dans tous les villages de notre zone d'étude et compte
environ 500 adhérents. Elle dispose dans ces localités des
cheptels de caprins, d'ovins et pratique des activités agricoles
(bananeraies, ananeraies, champs de manioc.) ;
· l'association pour le Développement de
Mabounda « ADM », dont le siège est situé à
Douakani. Elle compte un effectif de 40 membres et dispose actuellement de
champs de manioc, et d'un verger de safoutiers ;
Il existe d'autres associations mais de moindre importance et peu
active il s'agit de :
· l'association « Tsaboula » à
Ngonaka et qui compte 50 adhérents ; l'association « Jeunesse Kota
», toujours à Ngonaka et qui compte à l'heure actuelle 35
membres ; le Comité d'aide Mutuelle et de Développement «
CAM Développement » localisé à Kingani et qui
comprend 20 adhérents.
Signalons qu'il existe au sein des structures religieuses, des
groupements des fidèles appelés Zola. Sur appel d'un individu,
les Zola interviennent dans les travaux de champs (défrichage et
sarclage), dans la construction des cases. Celui qui sollicite les services du
zola doit préparer à manger et la somme versé une somme
variant entre 2000 et 2500 F.CFA.
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