CONCLUSION
Notre étude avait pour objectif général
de contribuer à l'analyse de la dimension sociale d'un plan
d'aménagement, en nous appuyant sur le cas de l'Unité
Forestière d'Exploitation de GOUONGO attribuée à la
société SINO-CONGO-FORET. Quant aux objectifs spécifiques,
ils ont consisté essentiellement à : analyser les
caractéristiques socio-économiques de la zone d'emprise de
l'exploitation et les objectifs socio-économiques définis par
l'entreprise ; identifier les besoins prioritaires en matière
d'amélioration des conditions de vie des travailleurs et de leurs
familles dans la base vie. Il ressort de ces analyses et investigations, des
alternatives en vue d'une prise en compte du volet social dans le plan
d'aménagement de l'UFE GOUONGO.
Le diagnostic socio-économique réalisé
dans les villages de l'UFE GOUONGO, laisse apparaître l'insuffisance
d'infrastructures de base (école, dispensaire, marché, route,
etc.). Le faible niveau de production des ménages liés aux
techniques agricoles rudimentaires et les revenus insuffisants
générés par différentes activités
témoignent de l'extrême pauvreté de ces
localités.
En ce qui concerne les conditions de vie des travailleurs sur
les chantiers et la base-vie, l'étude nous a révélé
de façon spécifique les mauvais traitements que subissent les
ouvriers de SICOFOR exerçant sur le site de GOUONGO. Cela se traduit par
la non application de la réglementation du travail conformément
à la Loi N°4 5 / 75 du 15 mars 1975 portant Code du travail en
République du Congo et à la convention collective des entreprises
agricoles et forestières de mars 1992.
Le non respect du cahier de charges est à la base des
relations conflictuelles entre la SICOFOR et les populations environnantes.
Cette étude permet de noter une responsabilité
partagée entre l'Etat qui doit veiller à l'application rigoureuse
des textes réglementaires en vigueur et l'entreprise SICOFOR qui doit
prendre en compte l'aspect social incluant la participation des populations au
processus d'élaboration du plan d'aménagement de l'UFE GOUONGO.
La SICOFOR accuse un grand retard dans les travaux liés au plan
d'aménagement.
L'observatoire indépendant des forêts a
effectué dans la période de janvier 2007 à avril 2008, une
analyse du taux de réalisation des obligations prévues dans les
cahiers de charges des sociétés forestière ; il est apparu
un taux moyen de réalisation de 70% concernant la contribution au
fonctionnement de l'administration forestière, contre 37%, soit deux
fois moins, concernant la contribution au développement
socio-économique des départements (REM, 2008). Ceci nous montre
que malgré les efforts consentis, les procédures relatives
à la prise en compte
du volet social dans le plan d'aménagement restent encore
faibles et sont plus axés sur les réalisations au profit de
l'Etat que sur celles qui profitent directement aux populations locales.
Pour corriger cette situation, un cadre de concertation
s'avère nécessaire au sein duquel serai instauré un
dialogue permanent entre les différents acteurs concernés, dans
la perspective d'élaboration et du suivi du plan d'aménagement en
vue d'élaboration et du développement socio-économique des
localités.
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