L'eau était considérée comme un bien
commun ouvert c'est-à-dire un bien dont l'utilisation à
volonté et gratuite n'est régie par aucune règle. Avec
cette liberté d'accès, la tentation pour les usagers d'en abuser
est très grande. Tout individu pouvait utiliser la ressource publique
d'eau potable sans se préoccuper de la durabilité,
c'est-à-dire de l'entretien, ni du renouvellement de
l'équipement.
Dans ce contexte, les populations ne pouvaient que compter
sur la providence étatique pour un fonctionnement continu du
système. Il apparaît donc clair que compte tenu des moyens
très limités de l'Etat et de sa sollicitude multisectorielle,
qu'il ne peut accomplir continuellement une telle mission.
C'est ainsi que les installations hydrauliques dans presque
toutes les zones rurales du Bénin sont tombées dans une situation
de panne irréversible et leurs usagers (les populations) ont dû
recourir aux anciennes sources impropres à la consommation que
constituaient les eaux de surface (marigots, mares, digues de fortune, etc.)
(Adomou, 2008).
Il a fallu attendre les années 1980 pour voir la
réalisation des premiers projets de construction de puits modernes, de
Forages à Motricité Humaine et d'Adduction d'Eau Villageoise.
Bien qu'en cette période une prise de conscience est née de la
part de l'Etat et de ses partenaires techniques et financiers, les ouvrages
hydrauliques en grande majorité ont été construits en
milieu rural sur la seule initiative des pouvoirs publics sans une implication
suffisante des
communautés bénéficiaires, qui de ce fait,
ne sont préparées ni à leur entretien ni à leur
gestion (Hounmènou, 2006).
L'Etat et les collectivités territoriales, dans leurs
domaines respectifs de compétences, veillent à la gestion durable
de l'eau, en vue d'en garantir aux usagers un accès équitable.
L'Article 10 de la Loi n° 2010-44 portant gestion de l'eau en
République du Bénin stipule que : « Les décisions
relatives à la gestion de l'eau sont prises, selon le cas, par les
autorités compétentes aux niveaux national, départemental,
ou communal, en concertation avec les institutions de base et les usagers
organisés en groupes d'intérêt, sous réserve
qu'aucune considération d'intérêt général ou
d'efficacité ne s'y oppose ».
Avec la décentralisation, de nouveaux acteurs
interviennent dans la gestion des ressources en eau. Les collectivités
locales auxquelles les lois sur la décentralisation transfèrent
un certain nombre de compétences liées à la gestion de
l'eau ; le secteur privé : joue un rôle d'appui à la
réalisation et la gestion d'infrastructures hydrauliques indispensables
à l'amélioration des conditions de vie des populations. Mais ce
secteur n'est pas encore réellement impliqué dans les aspects
liés à la gouvernance de l'eau. L'implication de toutes les
catégories d'acteurs ne peut donc qu'être progressive : il s'agit
des Organisations Non Gouvernementales (ONG) nationales et internationales, la
société civile et les partenaires au développement. Il
faut souligner que chacun de ces acteurs travaille avec les structures ou
comités villageoises pour la gouvernance de leur ressource en eau
(GWP/AO, 2009).
Les besoins en eau pour les communautés locales sont
désormais assurés en milieu rural par la DG-Eau et en milieu
urbain par la SONEB. Cet approvisionnement est réalisé
grâce à la mobilisation des ressources en eau souterraines et de
surface. Ces eaux sont donc mobilisées à travers la
réalisation des FPM, des AEV et BF, des PEA et des Puits Modernes.
(Djoï, 2011).
L'aperçu de l'évolution conceptuelle des
ressources en eau, permettra d'aborder le cadre spécifique de la commune
de Zè.