1.3. Recherche sur la jeunesse en Haïti
L'enquête sur la Jeunesse réalisée par
FAFO/IHE en 2009 et le fonds des Nations-unies en Haïti
pour la population (UNFPA), nous laisse certains indicateurs
de compréhension explicite sur la question. La croissance
démographique chez les Jeunes a été
particulièrement accélérée en milieu urbain
à plus de 6% l'an. A ce rythme, la population urbaine des Jeunes,
1.795.267 individus en 2003, devrait doubler d'ici en 2015. Le poids de la
population des Jeunes (15-24 ans révolus), après avoir atteint un
sommet en 2005 (21,9%) a amorcé une tendance à la baisse. selon
les estimations de projections de population (IHSI-CELADE), où il sera
de 20,9 % à 15% en 2050. La concentration urbaine est
plus forte chez les Jeunes qu'au niveau de la population totale : 1)
Près de la moitié des Jeunes, soit 48,9%, réside en milieu
urbain contre 40% dans l'ensemble de la population. 2) Plus de 60% de la
population urbaine chez les Jeunes se retrouve dans le département de
l'Ouest contre 53 % dans l'ensemble de la population. Les Jeunes filles
représentent un pourcentage de 52,9% de la population des Jeunes de 15
à 24 ans. Un tiers des Jeunes de 15 à 24 ans révolus, soit
33,1%, vit dans le plaçage. Un peu plus d'un dixième, soit 12,3%,
dans le mariage et 4,6%, dans le « Vivavèk » (Vivre avec). Le
pourcentage de Chefs de ménages s'élève respectivement
à 1,7% chez les Adolescents (es) de 15 à 19 ans révolus et
à 10,4 % chez les Jeunes de 20 à 24 ans révolus. Plus de
la moitié des jeunes a déménagé au moins une
fois.
La fécondité des Adolescentes est plus
faible en Haïti que dans d?autres pays comme le Guatemala, le Nicaragua
et, plus près de nous, la République Dominicaine, ainsi que le
révèlent les enquêtes récentes de type DHS. Cette
considération demeure tout aussi bien valable quant à la
contribution relative des Adolescentes dans la fécondité totale,
comparativement aux autres pays de la région.
La contribution relative des Jeunes femmes de 15 à 24
ans dans la fécondité totale varie de 30,9 à 28,9% dans
l'Ouest et l'Aire Métropolitaine de Port-au-Prince, elle se situe
à 26%. Le poids de la fécondité des Jeunes dans la
fécondité totale se révèle, en conséquence,
suffisamment stable (27 à 28 % dans l'ensemble), malgré une
légère baisse observée dans l'EMMUS II (1994-1995). Un
pourcentage moindre de Jeunes, 33%, soit un tiers, est scolarisé en
milieu rural contre plus de
la moitié, soit 53%, en milieu urbain. Près de
20 %, soit 18,1%, des Jeunes de 15 à 24 ans révolus, n'ont aucun
niveau d'instruction. Un peu plus d'un tiers (37,5%) se retrouvent au niveau du
primaire et 42,8% au niveau du secondaire. La part relative des Jeunes à
l'Université est insignifiante : moins de 1%. De la population en age de
travailler: 59% dans l'ensemble, mais 67% en ville et 55% en campagne se
trouvent dans la classe 15 à 64 ans. 35% des jeunes de 15 à 24
ans sont au chômage. Le taux de chômage est plus
élevé dans les villes et chez les femmes. Le chômage
(ouvert et occulte) est de 51%. 1/3 des jeunes occupés sont dans le
commerce et 1/3 dans l'agriculture. Plus de la moitié des jeunes entre
15 et 24 ans travaillent à leur compte, avec 17% de plus qui travaillent
pour l'entreprise familiale. 18% des jeunes de tous ages (10-24 ans) ont des
activités générant des revenus. 60% des jeunes actifs
travaillent à plein temps. Des grossesses non désirées
dont les impacts du point de vue sociétal s'étendront sur le long
terme (le cas des enfants de la rue très fortement exposés
à la délinquance juvénile) - la fréquence des
décès maternels liée à l'immaturité
physiologique des Adolescentes, l'infection aux IST dont le VIH/SIDA due
à des comportements sexuels atypiques de la part des Adolescents (es) et
des Jeunes ( par exemple, la non utilisation à volonté de
préservatifs lors de rapports sexuels), des avortements pratiqués
dans des conditions irrégulières, l'abandon scolaire
associé à la maternité précoce ou à
l'attention soutenue que la jeune mère devra accorder à son
enfant, cette déperdition scolaire expliquant aussi la perte de
certaines années de vie active. Le taux de séroprévalence
du VIH/Sida indique que 2,3% des jeunes filles de 20 à 24 ans
révolus seraient séropositives ainsi que 0,9 % des adolescentes
de 15 à 19 ans révolus. Dans l'ensemble, le taux de
séropositivité serait de 1,5 % chez les Jeunes filles de 15
à 24 ans révolus et se situerait en-deçà du niveau
observé chez l'ensemble des femmes en age de procréer (2,3%).
Comparativement au sexe masculin, la séropositivité serait plus
élevée chez les Adolescentes de moins de 20 ans et les femmes de
20 à 24 ans révolus : 0,9% contre 0,1% dans le premier cas et 2,3
% contre 1,1 % dans le second cas. La différenciation est forte, tant du
point de vue de la connaissance complète que de celui de la
prévalence du VIH/SIDA chez les Jeunes, en regard des critères
comme le quintile de bien-être économique, le type
d'activité économique, le niveau d'instruction et le secteur de
résidence. Le degré de confiance chez la jeunesse haïtienne
est généralement faible : 28% pensent qu?ils peuvent faire
confiance à la plupart des gens. Des différences nettes
entre les filles et les garçons : 23% contre 32%. Des différences
nettes entre les zones urbaines et rurales: 18% contre 35%. 58% de la
population haïtienne ont accès à une source d'eau
améliorée.
(OMD). De grandes différences entre les zones urbaines
et rurales : 93% contre 41%. 1/4 de ménages utilisent des
infrastructures d'assainissement améliorées, soit deux fois plus
dans les zones urbaines (35%) que dans les zones rurales (17%) (OMD). Moins de
la moitié des ménages haïtiens vivent dans un quartier
doté d'un réseau électrique, soit 88% dans les zones
urbaines et 18% dans les zones rurales. Plus d'une personne sur quatre dispose
d'un téléphone portable. Dans les zones urbaines, 42% des
interrogés ont un cellulaire contre 18% dans les zones rurales. (OMD).
Une personne sur trois dans les zones urbaines mentionne avoir accès
à l'internet contre 4% dans les zones rurales. Au total, 14% de la
population haïtienne ont accès à l'internet. (OMD). Donc,
nous avons essayé systématiquement de relever un inventaire et de
traiter les différents aspects du problème de la
marginalité des jeunes par rapport à ses moyens existentiels et
de ses conditions de survie. Toujours est-il, que nous allons confronter ses
relevées théoriques à la réalité actuelle du
terrain lié à notre cadre opératoire de
réflexion.
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