2.5. Présentation de l'histoire de vie de
Jannina
Bazile Janina a vingt ans. Elle habite à cité
Neuf. Elle vit en famille avec ses parents et elle est casanière. Elle
sort seulement pour aller à l'école ou pour aller à
l'église. Ses parents veillent sur elle, en gros on a toujours un oeil
fixé sur sa personne. Donc, elle n'est pas vraiment libre. Elle n'aime
pas trop parler de la religion c'est trop controversée. En effet, elle
croit qu'il y a un créateur à qui l'on doit respect et adoration
tout simplement, sans pour autant admettre l'importance d'une religion ou d'une
autre. Pour plaire à ses parents, elle est obligée de suivre la
voix de ce l'on appelle les protestants. Elle ne fait partie d'aucun groupement
qu'ils soient politiques, syndicales, ou sociaux.
En termes de rapports familiaux et/ou interpersonnels, elle
nous dirait qu'elle est très personnelle presque dans tous le sens. Elle
est tres méfiante ce qui veut dire elle ne fait presque confiance
à personne. Elle n'est pratiquement pas à l'aise avec ses amis y
compris sa famille. Pour elle, elle ne vit pas dans une vraie famille. A aucun
moment, elle n'a pas eu un pere ou une mere qui s'assoit avec elle pour lui
partager des idées entre enfant et parent. Tout simplement on est
là, on vit. C'est comme-ci on était dans l'armée. Elle n'a
pas d'ami dans le quartier où elle habite. Tout uniment, elle a
quelqu'un à qui elle savait partager des idées et demander des
conseils, cependant elle n'habite pas le quartier. Elle est du
côté de Torcell. Elle est un peu tres directe, tres soucieuse en
meme temps très catégorique. Elle n'est ni mariée ni
placée. Elle n'a pas d'enfant et non plus elle n'a pas de situation
amoureuse. Elle avait déjà fait une première
expérience qui n'a pas réussi. Dieu seul connait ses rêves
et peut les faire réussir. Elle ne participe à aucune
activité au sein de la communauté. Tout ce qu'elle fait, c'est
rester chez soi, fait souvent la télévision, la musique,
étudier ses leçons de cours et aller à l'église.
Rien d'autres ! Pour gagner de l'argent, elle ne fait rien, elle vit aux
dépens de ses parents. Tout ce qui l'intéresse pour l'instant
c'est pouvoir entrer à l'université De manière toute
spéciale, je travaille de la broderie, les crochets, une sorte de
pratique artisanale.
Voilà comment elle nous a relaté son parcours
individuel :
« Quand j?étais gosse, je savais jouer
beaucoup la marelle, le saut à la corde, monté à la
bicyclette, faire le largo, etc~Je voulais vivre et partager mes aspirations
avec mes parents. Mon plus grand rêve, c?était de les voir voyager
à l?étranger, avec mes cousins et cousines. A
l?rge de vingt, jétais quelqu?un qui cherchait à
comprendre ce
que c?était la vie, l?organisation même de la
société en général. Je me suis fait inscrire dans
plusieurs facultés, cependant mon plus grand rêve c?est de me voir
un médecin ou un architecte. Je n?ai aucun espoir de réussir
à un quelconque concours, il y a, à mon avis, beaucoup trop
d?adversaires qui cultive le même objectif que moi. Je suis fière
de moi, mes temps ne se passent pas dans la rigolade comme c?est le cas pour
certaines filles. Je peux dire que j?ai une jeunesse réussie. De
l?enfance à l?adolescence, c?est pratiquement la même chose,
hormis qu?à un certain moment, je ne vivais pas avec ma mère,
elle m?a laissé entre les mains de mon père. Cette courte
séparation m?a profondément dominée, mais ils se sont
repris, pour l?instant c?est pratiquement différent et c?était
comme un choc pour moi ».
Pour ce qui est de ses relations sociales, il y a son parrain
qui était le substitut du gouvernement à qui elle avait
l'habitude de parler de la politique. Ce qui caractérisait ce genre de
relation était à la fois familial et politique. Jannina nous
expose sa trajectoire de familiale et scolaire ainsi
:
« Ma famille a deux enfants
légitimes. Moi, personnellement, je vis en famille. Je ne pose toujours
pas la question, comment ils se sont arrivés ici, à
Port-au-Prince. L?un des évènements le plus fatal qui a
marqué ma vie et ma famille entière est la disparition de nom
oncle. Je me souviens, j?étais enfant à l?ege de six ans, mon
oncle était sorti pour un petit tour en ville ; et jusqu?à
présent il n?est jamais revenu, et personne ne sait où il est
pour l?instant. Mes parent savent lire et écrire, mon père
était au lycée Anténor Firmin et ma mère au
lycée des jeunes filles. Leur niveau d?étude est de
3ème et seconde. Les enfants de ma famille sont toutes
allées à l?école. Ma mère est couturière et
mon père travaille à l?ONU. Ma famille est stable et ne se
déplace pas de temps en temps. Ma
Je suis allée à l?école pour la
première fois à l?ege de trois ans. J?étais rentrée
au Kindergaten. Je viens à peine de terminer mes études
classiques, j?étais au collège CIM, Coeur immaculé de
Marie. Il s?agit d?une école Congréganiste. C?est à
l?école des soeurs que j?ai appris la broderie et le crochet. Ce qui me
parait comme un objet de motivation dans la vie est la façon dont mes
parents ont vécu difficilement, que je ne souhaite pas vivre. C?est ce
qui me pousse moi-même à conjuguer des efforts afin de pouvoir
faire mieux. Mon centre d?intérêt personnel, c?est de
pouvoir apprendre davantage les matières que l?on
dispense en classe. De primaire, j?étais aux collèges Sainte-Anne
à notre dame de lourdes, de secondaire, j?étais au Marianne au
CIM.
Je n?ai pas refait les classes, pourtant j?ai perdu une
année scolaire, pas à cause de la
médiocrité, mais plutôt à cette
époque en classe, il y avait une question de caisse d?épargne.
Quand mes parents me donnent de l?argent au moment des recréations, je
les épargne. Puis un beau jour, je suis tombée malade à
cause de la malnutrition. Ce qui m?a valu le prix d?une année à
l?hôpital. »
Du point de vue de ses représentations sociales,
Jannina est à la fois objective en même temps.
Elle pense couramment qu'elle est l'avenir du pays. Dans les
décennies qui suivent, elle se voit comme un médecin, quelqu'un
qui est utile à sa société. Du point de vue de
l'éducation, elle pense il y a ses bons et ses mauvais
côtés : on fait de nouveaux amis, des nouvelles connaissances,
mais dès fois, l'école ne donne aucune possibilité pour
pouvoir aller plus loin dans nos études. La jeunesse se dégrade
au jour le jour en Haïti, il est certains qu'aucune disposition n'est
prise pour l'aider en tant qu'avenir du pays. Pour cela, elle doit d'abord etre
encadrée par la famille, et l'état.
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