2.4. Présentation de l'Histoire de vie de
Valdemara
« Je suis Valdemara. J?ai 19 ans J?habite à
cité Neuf, Carrefour. Mes parents viennent de la province, ma
mère de Jacmel et mon père de Miragoane. J?ai l?habitude d?aller
à Jacmel, mais je n?ai jamais eu la chance d?aller à Miragoane.
Je suis de croyance protestante, je marche dans les assemblées de
Pentecôtiste. J?adore faire des débats entre amis, sans pour
autant être membre de groupe ou de quelconque parti de la
communauté. Les trois quart du temps, on s?assoit en famille pour
partager nos rêves, nos aspirations et nos visions de la
société. Moi et ma famille, nous sommes très
rapprochés, puisque ma mère a toujours pris du temps pour
m?inculquer certaines choses que je ne maitrise pas encore. Ma mère est
une conseillère pour moi. La chose est le fait que mon père, lui,
il n?est pas avec nous Mais cela ne nous empêche pas d?rtre très
proche.» C'est ainsi que cet adolescent commença á nous
raconter le 8 octobre dans la Zone de cité Neuf au milieu de la
matinée son parcours en relatant sa trajectoire sociale et ses
appartenances religieuses dans son milieu social. Pour nous expliquer son
parcours individuel il nous déclara avec effroi qu'il n'avait pas
d'amis, à qui partager ses idées. Il ne considère que
son camarade qui était en classe terminale avec lui comme
son meilleur ami. Pour connaitre l'évolution de ses activités
amoureuses et son parcours individuel il nous confia que :
« Je ne suis pas marié ni placé.
Difficile pour le moment de parler de ma situation amoureuse, puisque je n?ai
pas de petite amie. En termes d?activités, j?ai l?accoutumance d?aider
mes camarades à résoudre leur devoir de classe. Je suis toujours
disponible pour aider les gens de mon quartier, même si ordinairement je
ne participe pas vraiment dans les activités de la zone. Il m?est
pratiquement difficile, de gagner de l?argent puisque je viens à peine
de terminer mes études classiques. Pour l?instant je vis au frais de mes
parents. C?est eux qui me donnent de l?argent Tout ce que je sais faire de
manière particulière, c?est ce que j?appellerai mon engouement
pour travailler les notes de cours, en état de solitude.
Ce que je retiens de mon enfance comme souvenir c?est que
quand j?avais l?~ge de trois ans Alors que mes frères allaient à
l?école, ma mère ne pouvant me laisser seul à la maison,
elle m?emmenait avec elle, à cause de son petit commerce.
A l?école, on savait beaucoup fouetter les
élèves, c?est pourquoi je travaillais dur avec l?idée de
ne jamais me laisser fouetter par les professeurs. Pour se faire, j?ai d
travailler dur, en plus je nourris toujours le rêve de devenir
médecin bientôt Et c?est pour cela que je lutte, je dirais. Je
suis un jeune homme, simple, sympathique, cool, positif J?aime le
progrès et je déteste les choses négatives. A partir de 15
ans, je commence par laisser de côté mes vieilles habitudes (la
négligence avec mes sacs d?école) pour voir la
réalité autrement. Je me suis résolu à comprendre
qu?il y a un seul issu pour moi : c?est l?école. C?est pourquoi, je
donne tout mon temps à cela. Et je crois aussi, que c?est par le moyen
de l?éducation que je peux réaliser ma vie.
En classe de philosophie, nous avons eu la chance d?avoir
comme parrain de graduation le commissaire Senatus, avec qui nous avons fait
une très bonne liaison sociale. Pour moi, il est considéré
comme une sorte de pont entre nous et la possibilité de pouvoir
continuer nos rêves d?études et de pouvoir intégrer la
société vraiment.
Ma famille a quatre enfants, ils sont tous des
garçons. Ils ont tous terminé leur étude classique. Ma
famille est séparée. Mon père vit seul dans une maison
à Delmas et ma mère vit avec nous dans la cité. Il vient
nous voir rarement. Mon père n?était jamais là pour nous
Dans le temps, il travaillait à Ouanaminthe, il est toujours dehors,
donc il est resté comme cela. Voilà pourquoi,
je ne connais pas grand-chose de lui, il est plus facile
pour moi de parler de ma mère. Comment ils se sont croisés
à Port-au-Prince. J?ai souvent entendu ma mère dire ; qu?elle
était venue habiter chez sa tante en ville et de là il a
peut-être rencontré mon père. Ma mère a
été adoptée par sa tante. Après la distance qui
sépare ma famille, l?évènement le plus cruel qui l?a
marquée est le tremblement de terre du 12 janvier 2010. Mes parents
savent lire et écrire. Comme profession mon père est contremaitre
et ma mère est commerçante. Ma famille a une maison qui a
été saccagée lors du séisme. Ma famille est plus ou
moins stable. Pour survivre, ma mère pratique le petit commerce.
C?est à l?~ge de trois que je suis allé
à l?école pour la première fois, j?étais au
Kindergaten. J fais mes études primaires au collège mixte la
Trinité, le secondaire au lycée Antenor Firmin. J?étais au
collège éducatif d?Haïti, puis au lycée de carrefour
feuille. Il ne m?est jamais arrivé de refaire les classes. Deux choses
me marquent quand j?étais écolier : j?ai été
motivé en classe par l?amour d?une jeune fille, l?enjeu c?est que
lorsqu?on aime une jeune fille qui est dans la mrme école que toi, il
faut s?évertuer davantage pour réussir les classes, sous peine de
ne pas perdre la relation. Le malheur je jouais beaucoup en classe au Morpion
ce qui m?a valu la peine d?être expulsée un beau jour.
Les diplômes ou les scolarités secondaires
veulent dire beaucoup pour moi. Premièrement cela signifie que mes
efforts n?étaient pas vain et deuxièmement, cela symbolise le
point de départ de mes rêves à concrétiser.
Maintenant si je rentre à l?université, j?ai en main mes deux
papiers à remettre. Je souhaite vivement continuer à
étudier, terminer la classe de philo n?est que le commencement.
En tant que jeune, il est important de cultiver une
attitude positive en ce qui a trait à la vie et la société
Dans les décennies qui suivent je me vois médecin. En
général, pour qu?on soit quelqu?un dans la vie, il fallait avoir
été à l?école sous quelque forme que ce soit En
outre, la jeunesse devrait se comporter comme étant le modèle de
la société. Pour cela, elle devrait trouver l?encadrement des
plus anciens et de pouvoir à une étude supérieure. Il
fallait qu?il y ait des universités accessibles, des possibilités
de canalisation dans des choses positives.
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