2.3. Présentation de l'Histoire de vie de
Cassandre
Cassandre est une jeune fille de 25 ans qui habite dans la
cité de poste-marchand à quelques mètres du Fort National,
un autre quartier populaire dans la méme zone. C'est là qu'elle
est née. Elle a fait ses études primaires et secondaires dans la
zone. Elle entretient de très bonne relation avec les gens du quartier.
Elle est très respectée. Elle vit en famille avec sa mère
et sa grandmère bien entouré. Elle s'est fait inscrire à
l'école de droit pour qu'elle puisse devenir juriste. Ii
arrive que son choix soit vraiment original par rapport au
reste de la famille, qui elle, majoritairement ne connait que des comptables et
des gestionnaires. Voilà, pourquoi, sa mère compte sur elle pour
défendre la famille dans une société remplie
d'inégalité et d'injustice.
Ses grands parents viennent d'Anse-à-vau. Son
père vient de Léogane et sa mère de Thomassin. Ils se sont
installés dans la cité depuis plus de vingt ans. Et c'est bel et
bien là, qu'elle a grandi dans le sein de sa mère et de sa
grand-mère. Elle nous a avoué, quand elle laissera la
cité, elle partira pour vivre soit à Thomassin ou à
Pétion ville, dans un quartier où il fait beau de vivre. Plus de
scandale ou de bruit. Là où, il y a plus ou moins de
tranquillité et de calme. Cassandre est élevée dans une
famille Catholique. Et pourtant, elle fréquente plutôt
l'église des Pentecôtistes. C'est là qu'elle nous dit
qu'elle se sent plus à son aise. Cassandre est croyante, elle croit
fermement en Dieu, son Dieu est celui qui peut tout faire pour lui. A son avis,
c'est grace à lui qu'elle est arrivée là, aujourd'hui
étudiante à la Faculté de Droit de Port-au-Prince, car
elle vient d'une cité. Selon elle :
« Tout ce que je demande à Dieu, il le fait
pour moi. Dieu m?a fait réussir mon examen du Baccalauréat et il
m?a permis de trouver un petit boulot et c?est lui qui m?a fait rentrer
à une Faculté, où je suis en train de faire mon
étude de Droit ».
Cassandre est une jeune demoiselle très active dans sa
communauté, elle fait partie de deux organisations de base de la zone.
L'une d'entre elles est une organisation féministe, connue sous le nom
de (OFLP), organisation des femmes en lutte pour le progrès. Cette
organisation est située à Fort-National, une localité non
loin de Poste-Marchand. Et l'autre est (PSA), Pépinière des stars
en action. Ainsi, elle nous dit que son organisation féministe est
légèrement politique, où l'on discute des idées
politiques et fait aussi des services communautaires, tandis que l'autre est
plus à caractère sociale. Drôle de compréhension
pour une femme comme Cassandre qui fait partie des organisations
communautaires, elle n'a pas beaucoup d'ami ou presque pas. Elle nous dit
qu'elle ne raconte pas ses affaires à quiconque. Car, on ne peut faire
confiance à personne. Selon elle, quand on raconte quelque chose
à quelqu'un, au lieu de vous comprendre et de vous apporter une aide
quelconque. On vous dénigre et vous dire des médisances. «
C?est pourquoi, je préfère être seule et ne rien
raconter à quiconque. Si ce n?est pas pour une affaire plus ou moins
objective comme ce que nous faisons-là. » Entre autres, elle a
une seule amie fille, jusqu'à
preuve du contraire elle est sa vraie amie d'enfance et de
camarade de classe, depuis à l'école en classe de neuvième
secondaire. Sa vie a connue des chocs et des entre-balancements
perpétuels, comme celui d'avec son ex-petit ami, qui l'a
abandonnée comme un ennemi, pour des intérets
égoïstes. Cette triste situation est due à la campagne
électorale de Jude CELESTIN, où il a rencontré quelqu'un
qui a de l'argent qui habite dans les hauteurs. Comme stratégie, il a
dii etre jaloux d'elle, pour n'importe quoi (...), c'est le monde à
l'envers. De cette simagrée, elle était obligée de prendre
une décision par rapport à tout cela. Bien heureusement pour
elle, elle n'avait pas eu d'enfant avec lui. « Comme cela, on se quitte !
» Cependant, selon elle :
« Je ne peux m?empêcher de reconnaitre que
c?est grace à lui que je travaillais à l?USAID. En fait, le
contrat a pris fin, je ne travaille pas pour l?instant. Je me consacre
à l?étude universitaire. Toutefois, je suis à la recherche
d?un boulot pouvant me permettre de reproduire ma vie. Je fais la
communication
J?avais fait aussi un stage dans le temps à
Télé-Timoun, qui n?a pas en effet, débouché sur de
l?emploi. »
Manifestement nous devons comprendre que l'enquete par
entretien exige beaucoup plus l'effet de parole du sujet avec la
possibilité de diriger le travail vers ces différents objectifs
choisis. Et lorsque nous avons demandé à Cassandre de nous
exposer l'histoire de sa vie, son parcours individuel, elle nous a
raconté ceci :
Quand j?étais enfant et jusqu?à l?age de
l?adolescence, je jouais la pratique du jeu de « Marelle, Pinche et aussi
j?aimais sauter à la corde », sorte de jeu d?enfance ou de loisir
enfantine pour se distraire ou construire sa propre autonomie du sujet. J?ai
vécu toute ma vie avec ma mère elle représente tout pour
moi ! C?est elle qui m?a appris les notions élémentaires de la
vie. La bienséance, la politesse, aimer les gens même s?ils ne
vous aiment pas. Apprendre à dire bonjour et au revoir. A l?age de douze
ans, un chagrin m?était tombé dessus, drôle explication,
mais, il s?agit de la séparation scolaire entre les camarades de classe
et les promotions. Ma première communion, est un geste noble et d?une
très grande importance. C?était la première fois que l?on
m?a fait une fête d?une telle envergure (.) En grandissant, il m?est
arrivé une très grosse inquiétude de vie, en classe
terminale. Je devrais trouver ma fiche d?examen du Baccalauréat à
l?école là où
j?étais. Mais puisqu?il s?agit d?une école
privée (..), alors que je n?avais pas encore payé le mois, j?ai
failli rater mon examen de Baccalauréat.au Collège. A cette
époque-là, c?était mon plus gros cauchemar. Très
personnellement, je suis respectueuse et sage en meme temps. Je
m?intéresse toujours à mes amies, à l?école
surtout. Je conseille les rappelle souvent que j?ai grandi avec ma mère
et non avec mon père. » Pour savoir si elle entretenait differentes
relations avec des ONG, ou l?Etat, elle nous répondit :
« Particulièrement, j?ai
développé une forte passion pour l?école dès ma
toute petite enfance. Et je crois que c?est par là que doit commencer le
changement de ce pays. Pour assurer ma survie, j?étais obligée de
chercher un boulot, en meme temps j?allais à l?école. Je
travaillais au Ministère condition féminine comme agent
brigadière pour la sensibilisation des gens dans les camps des
sans-abris. Quelques temps après la fin de ce contrat, j?ai
travaillé comme « dispacher », dans une compagnie de
sécurité, de distribution pour organiser la
sécurité. Aujourd?hui, mon aspiration est de devenir une grande
personnalité de ce pays, une grande juriste. Ce choix est
déterminé par un ensemble de constat de maltraitance du sexe
féminin. Je déteste énormément la manière
dont on traite les femmes. Et le pire en Haïti, si on n?a pas d?argent on
est rien du tout. Car, seul l?argent qui compte.
En fait, Je n?ai eu aucune relation particulière
avec les grands commis de l?Etat, de l?ONG, peut-être dans le
gouvernement précédent du Président René
Préval. En termes de rapport externe, l?ancienne ministre de la
condition féminine a eu une troupe de Danse, où je savais danser
pour elle. Je dansais le folklore. Bien évidemment, cette relation est
caractérisée par la danse rien que de la danse. Je souhaite
trouver un travail stable dans une bonne institution me permettant de changer
de quartier. Plus simplement, je n?aime pas mon quartier ; un dicton
créole nous dit : « le quartier où n?élève, on
n?évolue pas là-dedans ».
Si je dois faire un bilan de ma vie entre 15 ans à
25 ans, j?ai eu une expérience de travail vraiment instable. Le respect
de ma personnalité dans le quartier que j?ai grandi. Je suis
fière de ma mère, elle qui m?a donné les premiers
rudiments de l?éducation. Elle a quatre enfants, deux filles et deux
garçons. Moi, je ne suis pas de meme père qu?eux. Nous vivons
à Poste-Marchand, c?est là se trouve notre Maison de famille. Le
tremblement de terre du 12 janvier 2010 est un
évènement majeur marquant tout le monde,
surtout les couches les plus vulnérables de la société
haïtienne. A ma connaissance, mes parents savent lire et écrire. Ma
mère était à l?école de la République du
Panama. Elle a eu le niveau de troisième secondaire. En fait, mes
parents ont reçu une éducation familiale. La dernière
enfant de ma mère est en élémentaire I. Ma Mère est
commerçante, elle vend du petit commerce, un marchand détaillant.
Notre famille est plus ou moins unie même si mon Père est
pratiquement absent de la maison. Ma Mère a eu un autre mari. Dans le
temps ma mère travaillait dans une compagnie privée et elle
été révoquée en 1996. De la « factorie »,
elle ne travaille plus sous des rémunérations Mon Père
m?envoie de l?argent que rarement, c?est juste pour dire que je ne l?entends
presque plus Bref, ma famille a une maison, une grande maison. Certes notre
maison est plus spacieuse que les autres de la même impasse. Là,
je suis de la famille Placide. Notre maison est en toiture de tôle, elle
est en mur, elle a une cuisine et des toilettes. Il y a trois barrières
de la cour de la maison à trois endroits différents. Ce qui me
plait bien évidemment, c?est que toute ma famille tant bien que mal me
soutient, en tant jeune fille, et respecte aussi mon choix d?étudier le
droit D?ailleurs, elle croit je serai la seule à pouvoir la
défendre .
Ma première rentrée scolaire se faisait
à l?~ge de trois ans, je suis allée à l?école de
très tôt et je suis encore à l?école, à
l?université, bien sr. Ma première classe contrairement aux
autres était la Kindergaten à Saint Nicolas, et j?étais
à l?école Nationale Horace et Théard avenue Pouplard.
Après mon certificat j?étais aux brevets du Chili. Après
quoi, je devais laisser cet endroit pour rentrer au Collège de la
Renaissance. J?ai étudié la communication à la fondation
Aristide pour la Démocratie. Je crois que j?apprécie ce
métier de communication, puis j?ai trouvé la formation gratuite.
Ma seule motivation dans la vie est que mes enfants, si j?en aurai, ne
souffrent pas comme j?en ai souffert moi-mrme. Pour moi, rien n?est plus jolie
qu?aller à l?école. L?école est une belle chose. Quand
quelqu?un va à l?école, il a du respect, gr~ce à cela il
est possible qu?il soit accédé à un poste de haut niveau
social.
Ce qui m?intéresse particulièrement, c?est
d?accéder à une classe sociale : la mobilité sociale. En
tant que jeune, je peux dire que je suis l?avenir de mon pays Dans dix ans
j?espère ltre l?une des plus grandes cheffes de ce pays L?une des plus
grand-chose que j?ai reçu, c?est l?éducation que ma mère
m?a donné : parler en français, qui me donne l?aspiration d?rtre
parmi les grands L?école est le premier besoin de socialisation de tout
individu dans la société La société
haïtienne est corrompue. Pour un simple boulot, on
propose de d?entrer en rapport sexuel, ce que l?on appelle de
l?immoralité des gens, à la jeunesse. Moi, je ne travaille pas,
ce sont mes parents qui me donnent de l?argent On n?aime pas vraiment les gens
dans cette société Ici, les gens détestent sans le savoir
la question du progrès A mon sens, j?ai finalement compris que tous les
jeunes du pays n?ont pas les mêmes facteurs de chance. Et je m?explique :
certains n?ont pas d?encadrement ; d?autres se sont livré, à
eux-mêmes ; Les gens qui ne vont pas à l?école verront leur
échec, après au moins cinq (5) ans à dix (10) ans Il n?y a
plus de confiance, de vrais amis Quelqu?un qui est jeune est à la fleur
de l?~ge. Tout ce que l?on a à réaliser, on le fait pendant que
l?on est jeune, au moment de la vieillesse, on n?y peut rien. Pour moi, c?est
le facteur d?~ge qui différencie un jeune d?un vieux, ce n?est ni le
discours, ni la somme d?argent que l?on possède. Certes, le discours des
jeunes est différent du discours des vieux En fait la jeunesse dit : les
vieux ont échoué et les vieux répondent que le temps s?en
va sans possibilité de retour~ »
A cet effet, Cassandre propose tout simplement de construire
des écoles professionnelles permettant aux jeunes d'accéder
à l'emploi. Il faut encadrer les jeunes, les apprendre á penser
á mieux réfléchir et l'État a un très grand
rôle á jouer dans cela.
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