Conclusion
Le dernier tableau nous montre que les jeunes acceptent
l'influence qu'exerce la société sur eux surtout dans
l'application des normes de coercition qui les permettent de s'adapter aux
différents principes établis. Pour eux la solution à leur
problème d'intégration sociale est donc
répréhensiblement liée au manque de l'organisation de
l'Etat.
Conclusion Générale
L'objectif de cette recherche était d'étudier le
phénomène de la marginalité des jeunes de Port-au-Prince,
en fournissant des éléments d'explication pouvant servir de
possibilités politicosociales en matière d'intégration
sociale. De façon plus claire, nous avons essayé d'expliquer et
d'analyser le phénomène de la marginalité des jeunes dans
des quartiers de la zone métropolitaine de Port-au- Prince, en fonction
de leur trajectoire scolaire.
En rapport avec l'analyse des données recueillies lors
des enquêtes par entretiens et celle fournie par le questionnaire des
histoires récit de vie de ces jeunes, nous avons trouvé bon
nombre d'éléments qui confirment nos présupposés de
départ. L'étude montre que ces jeunes se sentent dans une
réalité de dépendance de leur prédécesseur,
parents, amis et autres. Donc, le critère du milieu social joue un
rôle fondamental, puisqu'ils sont tous en constante réalité
d'évasion. Ainsi, la marginalité est déterminée par
le mode de condition de vie et de la manière dont ils s'entendent
à l'école. Si le problème est posé en termes
d'intégration dans la société, la recherche se focalise
plus particulièrement sur les individus ou les groupes marginaux.
Les sociologues ont tenté de définir le
phénomène de la marginalité, en s'appuyant sur les
concepts de déviance ou de contrôle sociale. Ainsi, la
marginalité est :
> Conçue par rapport à une norme, ce qui n'est
pas sans poser des problèmes épistémologiques.
> Elle correspond à une situation perçue
négativement au niveau de l'individu du groupe et de la
société.
Cette dimension que revêt l'approche spatio-temporelle
du concept de marginalité dans notre étude constitue pour nous
son caractère distinctif. En effet, le marginal est perçu comme
un individu en interaction dynamique avec son environnement socioculturel
constituant à la fois les membres de son groupe d'appartenance et ceux
du hors-groupe.
Compte tenu des problèmes jusque-là
énumérés et des facteurs qui rendent possibles la
marginalité juvénile, il devient par conséquent,
nécessaire de prendre des mesures tout à fait appropriés
en vue de pallier cette condition précaire de vie des gens au sein des
quartiers, surtout quand il s'agit des jeunes. Toutefois, l'enquête nous
aurait permis aux décideurs de s'inspirer de cet ensemble de
propositions les plus fréquents. Pour ce faire :
> Encadrer les jeunes au sein méme de leur famille
d'origine de sorte qu'ils ne trouvent errant à l'intérieur de ces
communautés
> Mettre sur pied des structures d'accompagnement
juvénile
> Redéfinir les ordres des priorités
liés à la culture et à l'économie, puisque selon
certains le carnaval pourrait un espace de moralité où l'on
pourrait parfaire certains maux qui rongent notre société
> Repenser l'éducation dans une perspective de jeunesse
et aussi en fonction de leur milieu social approprié
> Intégration sociale des jeunes par la culture de
masse, le loisir et l'emploi communautaire
Notre hypothèse de départ a subi pas mal de
variation qui pourrait nous envoyer à une certaine considération
préliminaire. Il s'agissait d'expérimenter l'idée que la
marginalisation des jeunes dans les quartiers défavorisés
était due consécutivement à leur trajectoire scolaire
mouvementée et difficile. En fonction de leur milieu d'origine sociale
certains de ces jeunes ont connu le décrochage qui a son tour les
empéchent d'intégrer d'autre structure de la
société. Comme c'est le cas de Mica et de Jhonny. Pour les autres
qui ne peuvent pas continuer leur processus de socialisation, ils deviennent,
soient des déviants, soient des délinquants asservis par les
normes des groupes auxquelles ils appartiennent. Cette marginalité des
jeunes dans l'aire métropolitaine de Port-au-Prince s'explique par leur
condition de vie, de sous-culture et de précarité
économique.
Le problème de la marginalité des jeunes au sein
des quartiers populaires de la zone métropolitaine de Port-au-Prince,
victime du séisme du 12 janvier 2010, constituait pour nous le cadre
d'observation sur laquelle nous sommes partis pour justifier le choix du cadre
spatiotemporel dans lequel s'inscrit cette receherche. Nous avons essayé
dans une certaine mesure, de faire apparaitre l'espace social et la famille
comme des agents responsables de cette marginalité due aux trajectoires
scolaires. Considérons à ce niveau trois éléments
d'analyse :
1) Le milieu social, l'environnement
> Vivre en dehors de la communauté
> Avoir une perception que le milieu où l'on
construirait les élémentaires de la socialisation est mauvais
> Des pratiques illicites au vu et au de su des jeunes
2) La famille ou le cadre de vie
> N'avoir aucune discussion sur l'avenir pouvant encourager
la jeunesse entre parents et enfants
> L'insolvabilité, le non-emploi, l'irrespect entre
père et mère
> Etre seul à pouvoir prendre une décision,
sans le support de ses plus proches
3) Le cadre de l'apprentissage
> Une formation qui ne prend en compte, les conditions
d'évolutions, de vie de l'apprenant
> Des discours lui faisant croire que là où il
vit est mauvais, anormal et il doit partir loin de chez soi
Rappelons à ce sujet l'approche sociologique de la
marginalité qui a été introduite pour la première
fois en sociologie par R. Park (1928), qui considère la structure de la
personnalité du marginal sur la marginalité sociale ou processus
de marginalisation. E.V. Stonequist (1937), tenta d'inventorier les divers
traits caractéristiques d'une personnalité marginale. En effet,
ces deux auteurs considèrent le changement social comme des conditions
essentielles de la marginalité. Leurs travaux de recherche
étaient donc portés sur l'inadaptation ou l'adaptation des
individus aux structures sociales globales.
Actuellement, il est généralement admis que la
marginalisation et la marginalité sont liées par des rapports
dialectiques autre que l'étude de la personnalité marginale et
focalisant ses travaux sur la situation marginale. Lucchini (1977), s'appuyant
sur les travaux du Dr. Lockwood (1964) qui établit la différence
entre intégration sociale (intégration dans la
société) et intégration systémique
(intégration de la société qui renvoie au concept de
cohésion sociale). Lucchini rappelle que la situation marginale d'un
groupe social ou d'un individu est elle-même un facteur
de maintien des processus de marginalisation. Le sociologue
Latino-Américain T. Vascino (1976) distingue deux approches
complémentaires de la marginalité.
Si le problème est posé en termes
d'intégration de la société, la recherche porte
essentielle sur la structure de la société globale et la notion
de pouvoir et de domination sont alors des concepts centraux. Le fondement du
problème est plus complexe que l'on puisse l'imaginer, nous avons
espéré que ce travail à contribuer à
l'élargissement d'un dialogue nécessaire entre tous ceux qui
s'intéressent à la problématique de la trajectoire des
jeunes dans ce pays.
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