Université Libre des Pays des Grands
Lacs
BP : 386 Goma
Faculté de droit


La coopérative agricole comme instrument
juridique de relance du secteur agricole en RDC

Par
PALUKU KAMBURUTA Clovis
Travail présenté en vue d'obtention
du
Diplôme de licence dans la faculté de
droit
Option : Droit économique et
social
Directeur
Le professeur DIKETE ONATSHUNGU Michel
Encadreur
Chef des travaux KIBAMBI VAKE Clément

2011-2012
« Aucune nation ne naît grande, les grande
nations sont l'oeuvre de leurs citoyens »
(Luther King)
Dédicace
A toute la famille MADIHANO
Remerciements
A l'Eternel Dieu, Maître de l'univers, qui est au-dessus
de la sagesse
Nous rendons un hommage au corps enseignant de
l'Université libre des pays des grands lacs qui a déployé
beaucoup d'efforts au cours de notre cursus universitaire en vue de mûrir
notre formation dans cette faculté noble. Plus particulièrement
nous remercions le professeur DIKETE ONACHUNGU Michel, le Chef des travaux
KIBAMBI VAKE Clément qui, malgré leurs multiples occupations,
ont acceptés de diriger ce travail.
A nos parents NYANDU KAMBURUTA et FAIDA VETY pour tant des
sacrifices qu'ils ont consentis en nous mettant dans les conditions favorables
en vue d'améliorer notre éducation, nous vous témoignons
notre sincère gratitude.
PALUKU KAMBURUTA CLOVIS
Sigles et
abréviations
B.O. : bulletin officiel
CEDEAO : Communauté économique des Etats de
l'Afrique de l'Ouest
CEMAC : Communauté économique et
monétaire de l'Afrique centrale
DSCRP : document de la Stratégie et de Croissance
et de Réduction de la pauvreté
DSRP : Document de Stratégie de Réduction de la
Pauvreté
EAC: East Africa Community
EDF : Electricité de France
J.o. : journal officiel
GIE : Groupement d'intérêt économique
L.R.Q : Lois refondues du Québec
MIDA : Migration pour le développement en Afrique
OCDE : Organisation de Coopération et de
Développement Économique
OHADA: Organisation pour l'harmonisation en Afrique du droit
des affaires
ONG : Organisation non gouvernementale.
Op. cit. : oprere citato
p. : page
PNB: produit national brut
PUL : Presse universitaire littéraire
SADC : South african development community
SARL : Société par action à
responsabilité limitée
SCS : Société en commandite simple
SNC : Société en nom collectif
SOFIDAG : Société Financière de
Développement Agricole
SOFIDE : Société Financière de
Développement
SPRL : Société privée à
responsabilité limitée
UEMOA: Union économique et monétaire
ouest-africaine
Vol: Volume
BAD: Banque africaine de développement
CEA: Commission économique pour l'Afrique
OUA : Organisation de l'unité africaine
CER : Communauté économique
régionale
INTRODUTION GENERALE
1. ETAT DE LA
QUESTION
Ce travail ne va pas être le premier à tenter
d'envisager des solutions en vue de relever le secteur agricole congolais. En
effet, beaucoup d'autre l'ont précédé dans ce même
angle. L'Etat zaïrois, de l'époque, avait lancé des projets
de relance agricole mais qui n'ont pu réussir à se
réaliser faute de prendre en considération l'initiative et la
participation endogène dans leur élaboration1(*)
Et encore dans le même but, le Président de la
République Démocratique du Congo a récemment
promulgué, le 24 décembre 2011, la loi portant principes
généraux relatifs au secteur agricole en RDC. Elle entrera en
vigueur le 24 juin 2012. Cette loi s'entend à mettre en place une
agriculture durable sauvegardant l'environnement et adaptant des
systèmes culturaux avec le fonctionnement naturel du climat et ses
perturbations. Cette promulgation vient de mettre fin à l'absence de la
loi dans le secteur agricole pendant plusieurs années et apporte
quelques innovations, à savoir : la création d'un fonds de
développement agricole et sa gestion en synergie avec les institutions
financières bancaires et non bancaires ; l'implication des
agriculteurs et des professionnels du secteur agricole dans le processus
décisionnel ; ce qui justifie la création du Conseil
consultatif aussi bien au niveau national, provincial que locale ; la
prise en compte des exigences des instruments internationaux relatifs à
la conservation et à l'utilisation des ressources
phylogénétiques ; la prise en compte de la protection de
l'environnement ; le renforcement du mécanisme de surveillance des
terres destinées à l'exploitation agricole et le suivi de la
production et l'institution d'une procédure de conciliation
préalable à toute action judiciaire en matière de conflits
de terres agricoles2(*)
Les solutions envisagées dans le cadre de ce travail
focalisent toute leur attention sur la promotion de l'agriculture paysanne dans
un angle tout à fait différent des solutions envisagées
par la nouvelle loi agricole. Ce travail oriente ses réflexions sur des
solutions immédiates basées sur l'auto-prise en charge des
agriculteurs (paysans ou professionnels) dans une économie
solidaire3(*) à
travers deux orientations:
- Une approche participative endogène ;
- la promotion de l'entreprenariat agricole
Ces deux orientations sont traduites matériellement
dans la coopérative agricole telle que nous allons le démontrer
un peu plus tard. La société coopérative, que nous
envisageons comme solution dans ce travail, n'est pas, certes, une
nouveauté dans le secteur économique de la RDC. Elle fait partie
des Cinq formes de société organisée par la
législation congolaise4(*) (SNC, SCS, SPRL, SARL, Société
COOPERATIVE).
Considérant le rythme des restrictions
budgétaires du gouvernement qui fait surgir des grandes contraintes
financières5(*), il va falloir trouver les façons de
faire plus avec moins. Ainsi, dans un tel contexte, la poursuite
d'approches novatrices et/ou d'alternatives intéressantes
jusque-là sous exploitées en RDC devient utile, pour ne pas dire
essentielle.
2. POSITION DU
PROBLEME
La RDC est un vaste pays dont les activités agricoles
ont toujours été un mode de vie, une tradition qui, depuis des
siècles, a structuré l'existence de la population congolaise.
Près de 70 % de sa population vit en milieu rural et dépend de
l'activité agricole6(*).
La diversité des climats, le réseau
hydrographique permet de pratiquer une gamme variée de cultures
vivrières et de rente. Les étendues d'herbage et de savanes
peuvent supporter un élevage de 40 millions de têtes de gros
bétail. Complètement aménagé, le pays serait
susceptible de nourrir près de 2 milliards de personnes, un atout
maître dans le contexte de la crise alimentaire mondiale en 2008.
La RDC dispose de 80 millions d'hectares de terres arables,
soit après le Brésil, la deuxième surface de terres
cultivables disponibles sur la planète. Cependant seulement 10% du
potentiel agricole du pays est exploité7(*) ; la population vit en dessous du seuil de
pauvreté et ne mange pas à sa faim. Ceci s'explique par plusieurs
faits, mais les plus importants sont les principaux leviers d'appui au
développement de ce secteur qui ont été abandonnés
depuis bien longtemps :
- Les infrastructures rurales n'existent presque
plus ;
- Les semences ne sont plus améliorées
- La question d'engrais chimiques est restée lettre
morte
- Le crédit agricole n'existe presque
plus ;
- La recherche agronomique, abandonnée depuis bien
longtemps ;
- La vulgarisation agricole ne se fait presque
plus
Mais aussi avec la venue des différentes guerres qu'a
connues le pays ; mise à part les problèmes relatifs aux
principaux leviers du développement que nous avons
énumérés ci-haut, d'autres problèmes se sont
ajoutés à la liste notamment l'insécurité des biens
et des personnes, une fiscalité lourde et inadaptée ;
l'insuffisance des écoles professionnelles.
A ceci s'ajoute aussi un problème d'outil
juridique : les réglementations gouvernementales et les normes de
sécurité ne conviennent pas à l'exploitation agricole de
tailles variées. C'est le cas de l'article 16 de la loi 11/022 du 24
décembre 2012 portant principes fondamentaux relatifs à
l'agriculture qui prévoit des solutions radicales relatives à la
question de la concession des terres rurales en affaiblissant les petits
producteurs et les paysans qui n'ont pas d'argent en favorisant l'octroi des
concessions agricoles par rapport à la capacité financière
des demandeurs oubliant que c'est ces petits producteurs qui ravitaillent les
agglomérations urbaines en produits agricoles de première
nécessité. Ainsi le paysan dont leur situation financière
n'est pas assez suffisante peut se voir être arraché la terre au
bénéfice d'exploitants plus nantis ou au bénéfice
de grandes entreprises de production agricole.
Mais aussi en ce qui concerne les solutions envisagées
par ce projet on remarque bien qu'elles ne sont pas des solutions à
court terme mais plutôt à moyen ou long terme ; c'est le cas
des solutions envisagées en ce qui concerne les crédit agricoles
pour l'exploitation agricole du type familial et l'exploitation agricole du
type industriel en instituant un établissement public destiné
à octroyer des crédits agricoles à savoir le Fonds
National de Développement Agricole( art.56 à 62 de la loi
n°11/022) ; établissements qui, jusque-là, n'a pas
encore vu le jour pour différentes raisons politico-administratives,
raisons qui risquent de perdurer un peu plus longtemps et cela au
détriment de la situation actuelle de ce secteur qui, jusque-là
est, s'il faut le rappeler, dans une situation critique.
Au regard du diagnostic du secteur agricole
présenté ci-haut, la problématique de développement
du secteur agricole met en relief trois défis majeurs portant sur la
couverture des besoins alimentaires, l'accroissement des revenus, et
l'amélioration de l'attractivité de l'activité agricole et
du milieu rural. Défis qui, fort bien, attirent toute l'attention de la
loi agricole à travers ses sept titres qui le composent.
Cependant toute l'attention de cette nouvelle loi agricole
porte beaucoup plus sur l'agriculture industrielle, tout en oubliant que cette
exploitation nécessite des investissements financiers
considérables, tout en sachant que la RDC est classée parmi les
Etats économiquement pauvres de la planète.
Le secteur agricole étant le principal pilier de
relance du développement national, il faudra lui définir une
politique agricole qui tient compte de toutes les réalités
socio-économiques du pays, notamment envisager une formule qui devrait
encadrer tout en protégeant le paysannat agricole et en favorisant
l'initiative locale, car le paysannat constitue un socle important dans
l'agriculture congolaise, de par sa production sur l'étendue
nationale8(*).
Malgré le développement ci-haut de
l'énoncé des maux qui rongent ce secteur, la question majeure,
pour tenter d'apporter une solution positive à ce secteur, reste
cependant sans réponse : Quelle formule serait-t-elle
adéquate dans l'immédiat pour assurer l'essor de ce
secteur ? Ou plus spécifiquement, en quoi et comment la
coopérative agricole se révèlerait un instrument juridique
de relance du secteur agricole en RDC ?
3. HYPOTHESES
Le législateur l'a bien souligné dans
l'exposé des motifs du projet de loi portant code agricole qu'il est
incontestable que le développement de l'agriculture est le moteur de la
relance économique de R.D. Congo et la pierre angulaire de la
stratégie de lutte contre la pauvreté. Et c'est dans cet optique
que ce travail tente de propose une solution en essayant avec l'approche des
coopérative agricole.
En survolant les grandes lignes du projet portant code
agricole, on remarque bien qu'un accent économique particulier est mis
sur l'initiative locale et la promotion du développement rural ; ce
qui est tout à fait impérieux. Pourtant cela n'est pas assez
suffisant dans l'état actuel du secteur agricole. Il faudrait
beaucoup plus penser à un plan facilement et directement
réalisable qui viendrait d'en bas et qui fera intervenir toute la couche
sociale enfin que tout le monde se sente impliqué dans cet essor.
D'où, nous avons pensé que la solution serait de promouvoir
l'initiative privée des paysans agricoles à travers les
coopératives.
En effet, le modèle d'entreprise coopératif est
un facteur majeur dans la réalisation du développement
économique et social. La coopérative, de par sa nature, sa
structure et son fonctionnement, tient compte de l'approche participative
endogène et la promotion de l'entreprenariat agricole, tout en offrant
une perspective d'entrepreneurship collectif qui permet aux communautés
(rurales ou non) de réunir leurs efforts (financiers, matériels,
humains, etc.) afin de se donner un outil économique (l'entreprise) qui
contribuera à la satisfaction de leurs besoins communs. Ainsi, mettre
les ressources ensemble par l'intermédiaire de la coopérative
devrait permettre aux populations rurales de contourner le problème de
l'insuffisance de moyens (ou fonds) individuels et de créer un
élan de solidarité et d'aide mutuelle nécessaire à
leur épanouissement.
Alors que le budget national n'est pas assez suffisant pour
permettre à l'Etat de secourir tous les secteurs économiques, des
problèmes économiques restent nombreux, notamment celui du
chômage (en particulier des jeunes) surtout dans les zones rurales du
pays, et de l'endettement. Ces problèmes économiques sont le
reflet des situations que nous connaissons telles que les programmes
d'ajustement structurel, les restructurations dans les entreprises publiques et
parapubliques, les restrictions budgétaires, etc.
En cette ère postindustrielle où l'on ne parle
plus que de mondialisation des marchés, l'heure est à la
recherche de nouveaux moyens efficaces de relance économique. Qui plus
est, le développement des collectivités locales doit se faire
présentement dans un environnement économique remettant de plus
en plus en cause le principe de « l'Etat-providence » pour
plus de concurrence et d'ouverture des marchés; ce qui implique que les
entreprises et les pouvoirs publics au niveau interne de chaque pays doivent
redoubler d'efforts et dorénavant faire plus avec moins.
Aussi, la coopérative agricole devrait-elle permettre
de développer les projets générateurs d'emplois,
particulièrement pour les jeunes et les communautés rurales qui
sont certainement les plus touchés par les phénomènes de
chômage et de pauvreté9(*).
Juridiquement parlant, il faudrait veiller à ce que les
réglementations gouvernementales et les normes de sécurité
conviennent aux exploitations agricoles de tailles variées,
notamment, en favorisant l'émergence de nouvelles
coopératives et en contribuant au développement des
coopératives existantes par le financement de certains projets
pérennes notamment l'instauration de :
- Un Régime d'investissement coopératif qui
octroierait un crédit d'impôt fédéral aux membres et
employés des coopératives investissant dans les
coopératives de production.
- Un Fonds de développement coopératif, qui sera
cofinancé par le gouvernement et le secteur coopératif, qui
permettrait d'octroyer des prêts de capital moyens et importants aux
coopératives existantes ou nouvelles
- Une Initiative de développement coopératif
fédérale, permanente et élargie, qui permettra d'octroyer
des subventions et d'offrir un soutien technique aux nouvelles
coopératives.
L'approche coopérative permettant une bonne gestion
moderne de l'exploitation agricole car elle supprime la division, facilite un
transfert calme et progressif de l'exploitation et du patrimoine familial. Bien
conçue, elle devrait permettre d'éviter le coût fiscal
souvent catastrophique d'une cession d'activité brutale.
4. INTERET DU SUJET
Au moment où les autorités gouvernementales
reconnaissent grandement le déséquilibre que représente le
secteur agricole dans l'économie du pays, il revient à tous ceux
et celles (experts ou non) qui ont des idées et des projets de les
présenter dans le but d'initier des réflexions et de participer
à l'essor de ce secteur considéré comme
«priorité des priorités» de l'économie
nationale.
A cet effet, nous nous proposons d'énoncer quelques
brèches d'une démarche entrepreneuriale basée sur la prise
en charge et la responsabilité personnelles, la gestion
démocratique (un membre, un vote), l'équité et la
solidarité : la création et le développement des
entreprises coopératives10(*). Un tel modèle d'entreprenariat repose sur
une vision de développement local et régional.
Ainsi, ce travail trouve l'importance d'être fait car il
étudie d'abord la problématique du secteur agricole dans son
ensemble et, ensuite, cherche des solutions à court terme qui peuvent
apporter une amélioration dans le secteur, contrairement aux solutions
envisagées par la nouvelle loi agricole qui sont des solutions trop
coûteuses.
5. METHODES ET TECHNIQUES DE RECHERCHE
Dans notre recherche nous avons recouru aux techniques et
méthodes suivantes :
1. La méthode
exégétique : elle nous a été utile
dans l'interprétation des textes de loi en vue de mieux cerner la
portée des mécanismes législatifs déployés
dans le domaine de notre recherche. Mais aussi face aux différentes
théories émises par certains auteurs quant à la question
de savoir quelle politique économique agricole serait convenable pour
différents pays africains, la méthode exégétique
trouve une place de choix au coeur de ce «choc entre ces
différentes idées » développées par
des auteurs.
2. La méthode comparative : elle
nous a permis d'apprécier d'une façon parallèle des
législations congolaises et étrangère dans le secteur
agricole.
3. La technique documentaire : elle nous
a servi dans la consultation des rapports de divers services publics comme
privée s'intéressant à la question qui fait l'objet de
notre recherche.
6. SUBDIVISION DU
TRAVAIL
Ce travail portera sur deux chapitres ; le premier
portera sur La nécessité des réformes face aux
insuffisances du régime juridique applicable à l'exploitation
agricole. Dans cette partie, nous allons étudier les différentes
étapes qu'a traversé ce secteur pour plonger l'économie
national dans ce marasme économique. Le second sera uniquement
consacré au plan stratégique de relance du secteur
agricole : la société coopérative ; partie dans
laquelle nous allons voir comment cette formule est avantageux pour ce secteur
en état critique
CHAPITRE PREMIER :
LA NECESSITE DES REFORMES
FACE AUX INSUFFISANCES DU REGIME JURIDIQUE APPLICABLE A L'EXPLOITATION
AGRICOLE
La nécessité de réforme du secteur
agricole semble être évidente au regard de la situation nationale
actuelle que le pays traverse. Mais avant d'envisager les perspectives d'avenir
qui peuvent relever l'agriculture congolaise (section 2), disons un mot sur
l'état de lieux de ce secteur (section1) durant la deuxième
république
Section1. Etat de lieux du secteur agricole congolais
Le secteur agricole congolais fut marqué par
différentes périodes au cours de son évolution.
L'agriculture sous la deuxième république n'a pas produit des
résultats satisfaisants, ceci à cause de la prise d'une mauvaise
politique économique. La plus grosse erreur politico-économique
sous la deuxième république fut incontestablement la
zaïrianisation (§1). Cette dernière a plongé le pays
dans une situation économique critique pendant des longues
années. Et pour tenter de corriger cette erreur, le gouvernement fut
poussé à réfléchir sur un modèle politique
agricole globale et de cohérence à l'intérieur de laquelle
devait s'articuler différentes actions de relance du secteur
agricole : Le Plan Directeur (§2). Une politique
qui, malheureusement, eut du mal à être exécuté pour
diverses raisons que nous allons voir sous ce point.
§1. La zaïrianisation et son impact sur le secteur
agricole
Réalisée dans le courant de l'année
1974, la
« zaïrianisation » a constitué l'un des
évènements les plus importants de la politique menée par
le régime mobutiste, à savoir la nationalisation progressive des
biens commerciaux et des propriétés foncières qui
appartenaient à des ressortissants ou groupes financiers
étrangers. En réalité, si cette mesure s'inscrivait
officiellement dans un effort visant à la réappropriation
nationale de l'économie ainsi qu'à la redistribution des
richesses acquises pendant la
colonisation, elle a
constitué surtout un échec.
A. Structures
économiques
Après la
première
guerre du Congo,
Mobutu, nouveau
chef
d'État s'est engagé à regagner la confiance des
milieux d'affaires étrangers. En
1966, les puissantes industries
minières du
Kasaï et du
Katanga sont
nationalisées. C'est alors l'âge d'or du Congo, maintenant
indépendant (en
1967 1
franc congolais vaut
alors 2
dollars américains).
Les écoles publiques se développent et l'
exode rural
s'accélère ; les prix du
café, du
cuivre ou d'autres
minerais sont florissants
mais l'
économie du
pays est encore, comme à l'époque coloniale, trop tournée
vers l'
exportation, et par
conséquent fragile.
À partir de
1973, le pays est touché
par une crise économique aiguë, due à la baisse des prix du
cuivre et à
l'augmentation de ceux du
pétrole. La
corruption se
généralise et l'
inflation devient
galopante, tandis que Mobutu privatise de nombreuses entreprises à son
nom ou aux noms de ses proches (zaïrianisation)11(*). Le pays produit d'importante
quantité de café pour l'exportation mais ne couvre pas ses
besoins alimentaires, Mobutu fait importer des céréales et de la
viande d'
Afrique du Sud et de
Rhodésie (deux
régimes alors
ségrégationnistes
à l'époque) au lieu de moderniser l'
agriculture du pays qui,
vu son climat, pourrait facilement subvenir à ses besoins.
De manière générale, les nouveaux
propriétaires de biens économiques et financiers n'étaient
pas suffisamment préparés pour assurer une gestion de moyen et de
long terme de l'outil de production. Ceux qui n'ont pas fait faillite ont
placé d'immenses investissements en
Occident.
Mobutu détourne les
devises d'État de telle façon qu'en
1984, il est un des hommes les
plus riches de la planète avec 4 milliards de dollars,
l'équivalent de la
dette
extérieure du pays à l'époque. La dette
s'accroît encore plus avec la
construction
pharaonique du
barrage
hydroélectrique d'Inga, chantier légué par la
Belgique coloniale et dont
le
Zaïre n'avait pas
besoin. Si le barrage d'Inga a rapporté de l'argent aux entreprises
françaises (EDF) ou italiennes, celui-ci, tout comme l'
aciérie
de Maluku a vite été abîmé. Cette politique
nationaliste du régime eu aussi pour conséquence de freiner les
investissements étrangers au Zaïre, favorisant in fine une
forme de
monopole d'entrée de
capitaux étrangers dans le chef des différents fonds de
coopération au développement.
Bien que plus depuis plus de 20ans l'agriculture ne cesse
d'être proclamée une priorité (déclaration de
politique générale de 1969) dans ce pays, il ne parait pas qu'une
certaine volonté politique ait concrétisé ces propos. En
effet, nous référant aux objectifs assignés à
l'agriculture zaïroise, à savoir :
1. Produire des denrées alimentaires de base en vue
d'assurer à la population une alimentation saine et
équilibrée et si possible arriver à exporter ;
2. Fournir les matières premières aux industries
locales ;
3. Promouvoir les cultures d'exportation source
génératrice des devises nécessaires à l'acquisition
des biens d'équipement pour le développement du pays.
Face aux réalités sur terrain, d'aucun ne
soutiendrait ces déclarations de démagogiques.
Cette stratégie était encore mieux
définie dans le Manifeste de la N'Sele12(*). Dès lors, partant de ces
considérations, la production agricole du Zaïre se divisait en deux
catégories, à savoir : la production agro-industrielle et
la production vivrière. Il est cependant regrettable de constater que
sous la deuxième république le régime Mobutu n'a fait que
placer la charrue devant le boeuf, en concentrant tous ses efforts
à l'exploitation minière plutôt qu'à l'agriculture,
base de tout développement. Quelle contradiction quand on sait que pour
paraphraser l'homme du 24 mai 1965 : « Demain la puissance
d'un Etat sera mesuré à la capacité de pouvoir nourrir sa
population ».
D'ailleurs, pour mémoire, faut-il rappeler que le
développement industriel de l'Occident passe d'abord par
l'autosuffisance alimentaire ? Aujourd'hui, l'aide alimentaire constitue
l'une des armes la plus utilisée pour narguer les Etats de l'Afrique
noire. Plus de 35% du PNB des Etats de l'Afrique noire sont consacrés
à l'achat des devises pour l'importation des denrées alimentaires
européennes. La taille des familles africaines et la non
compétitivité de l'agriculture (méthode culturale
ancestrales, la désertification progressive du continent africain, la
sécheresse), la mauvaise gestion (par quelques dirigeants), les
détournements des fonds publics et l'irresponsabilité de certains
chefs de service, tout cela rend la situation de plus en plus dramatique.
B. La zaïrianisation : une erreur
politico-économique monumentale
La plus grande erreur politico-économique sous la
deuxième république fut incontestablement la zaïrianisation
dont les effets néfastes sur l'économie du pays se feront encore
sentir pour longtemps. Ca va faire quatre décennies après la
prise de cette mesure, ses retombées continuent à faire surface,.
Ainsi donc, la politique de financement de ce secteur n'a pas changé
jusqu'à ces jours.
Bref, l'agriculture zaïroise n'a constitué
pour le pouvoir, ni une priorité et encore moins un secteur
privilégié. Les possibilités financières
allouées à ce secteur n'ont contribuées en rien à
tirer l'agriculture zaïroise du gouffre de la zaïrianisation.
Ce coup fatal porté à son système
d'approvisionnement, de production et de commercialisation affectera encore
pour longtemps ce grand malade de l'économie zaïroise,
comme l'appelle Gossens13(*). La différence était donc flagrante, il
ne fallait pas s'attendre à des miracles lorsqu'un ministère ne
recevait que 48% de ses prévisions préalablement
tronquées, car une limite budgétaire était aussi
imposée dès l'annonce des prévisions budgétaires de
l'année suivante.
Cette insuffisance de moyens financiers n'a fait qu'aggraver
davantage les contraintes14(*) au développement du secteur agricole dont
voici des exemples :
1. Les carences en intrants agricoles (incapacité des
agriculteurs à renouveler et à sélectionner leurs
semences, à s'équiper en outils appropriés, à se
procurer des engrais, des pesticides et autres herbicides ;
2. Le non-respect du calendrier agricole (le retard dans la
libération des fonds alloués à un type de culture ne peut
être reporté que pour l'année suivante) ;
3. Le régime foncier non adapté parfois au
contexte socioculturel d'une ethnie (le fait qu'une tribu ou une ethnie reste
propriétaire du sol si bien qu'aucun étranger n'a le droit de
s'installer dans un village pour exploiter une terre appartenant à la
tribu ou à l'Ethnie) ;
4. La faiblesse institutionnelle d'encadrement
(l'insuffisance du nombre d'agronomes spécialisés dans les zones
à vocation agricole due au fait que l'Etat zaïrois n'avait jamais
doté ces localités d'une infrastructure d'accueil capable
d'attirer les jeunes cadres universitaires) ;
5. L'absence institutionnelle de crédit
supervisé (les institutions financières, bailleurs des fonds aux
petits agriculteurs n'existaient pas dans ce pays ; seules les petites et
moyennes entreprises pouvaient bénéficier parfois des
crédits au près de la SOFIDE, de la Banque de crédit
agricole et du ministère du pan) ;
6. Les voies et moyens de communication (ceci reste
l'élément le plus déterminant ; aucune route
d'intérêt national n'a été construite dans ce pays
depuis l'indépendance, conséquemment, les étrangers
interrégionaux sont inexistants ; les produits pourrissent en
milieu rural dans un rayon de 200 à 800 km de grands centres
urbains ; les routes sont souvent des pistes impraticables pendant la
saison des pluies ; aucune ligne téléphonique entre les
localités et encore moins entre les régions, une seule ligne de
chemin de fer qui date du temps colonial et qui se limite à trois
régions, suite à des éboulements par manque
d'entretien ;
7. La distorsion des prix et le monopole de zone d'achat (pour
certains centres la libéralisation des prix est effective alors que dans
d'autres il y aurait blocage des prix ; ce phénomène
pénalise surtout les petits agriculteurs15(*);
8. L'absence d'une politique de développement
communautaire (l'agriculture est confrontée à d'autres
difficultés pour sa survie même : les problèmes de
soins de santé primaire, pas de dispensaire ni hôpitaux dans un
rayon de plus ou moins 50 km dans les villages zaïrois et la
répartition des écoles qui s'inscrit dans le même
schéma et enfin, les routes de desserte agricole jamais
entretenues).
Bref, l'agriculture, sous la deuxième
république, n'a pas produit les faits escomptés à savoir,
un impact à l'emploi, une capacité à répondre aux
besoins de la population et enfin elle n'a pas su générer des
devises par l'exportation des excédents de sa production aux pays
voisins.
D'ailleurs, on se demande si, pour le cas du Zaïre, la
thèse de Binswanger16(*) ne trouvait pas tout son sens à
savoir :
« Là où la terre est abondante, la
densité de la population peu élevée, et la culture
itinéraire dominante, c'est une erreur d'investir dans les projets qui
essaient d'augmenter la productivité de la terre(...), l'accès
aux marchés et les infrastructures de transport et de commercialisation
sont les formes d'investissement les plus indiquées ».
Ainsi donc, à la question de Carr17(*), à savoir :
« Agriculture research or Extension service : Which has
failed ? » Nous dirons qu'en ce qui concerne la RDC ni
l'une, ni l'autre n'a jamais tenu compte des réalités
quotidiennes auxquelles était confronté le paysan. Richard
St.18(*) est plutôt
optimiste et pense que l'agriculteur africain, bien que pauvre, fait preuve
d'esprit et de conservation de l'équilibre de la nature dans ses
préoccupations quotidiennes.
Entre 1984 et 1988, le Ministère de l'agriculture du
Zaïre comptait plus 42 projets agricoles qui ne répondaient pas aux
besoins urgents de la population agro-pastorale mais plutôt à la
nécessité de ceux qui les avaient initié et
financé19(*).
Voilà pourquoi le gouvernement devait réfléchir sur un
modèle de politique agricole globale et de cohérence à
l'intérieur de laquelle pouvait s'articuler différentes
actions : Le Plan Directeur.
§2. Une politique agricole modèle : Le Plan
Directeur de 1990
Le Plan Directeur fut rappelé comme
modèle de politique agricole globale et de cohérence à
l'intérieur de laquelle devaient s'articuler différentes actions.
Ce cadre de référence, qui a fait l'objet d'une concertation
nationale en table ronde, avait obtenu un large consensus. Il avait
déjà débouché sur l'élaboration des plans
d'actions régionaux sur trois ans. Malheureusement, leur
réalisation fut empêchée par les pillages de 1991 et 1993
ainsi que par les soubresauts de la fausse transition et les deux grandes
guerres de 1996 à 2002. Son actualisation fut, heureusement,
annoncée par le Chef de l'Etat en décembre 2003.
Depuis l'accession du pays à l'indépendance,
diverses actions ont été annoncées et menées par
les différents gouvernements qui se sont succédés en vue
de redresser le secteur agricole et d'amorcer ainsi le développement du
monde rural. Mentionnons entre autres: l'objectif 80, le plan Mobutu, le
plan agricole minimum, le plan de relance agricole (1982-1984), le programme
d'autosuffisance alimentaire, le plan agricole continu, le premier plan
quinquennal (1985-1990), etc. Tous ces efforts ont produit çà et
là quelques résultats positifs, notamment à la faveur des
apports de partenaires extérieurs dans ces plans. Néanmoins, les
résultats obtenus au regard des potentiels du pays et des besoins des
populations ont été plutôt médiocres.
Une politique agricole globale et cohérente à
l'intérieur de laquelle devraient s'articuler les différentes
interventions avait toujours fait défaut. C'est ainsi qu'en 1990 un
cadre de référence susceptible de conduire à l'expansion
de l'agriculture et au développement du monde rural fut
élaboré. Ce cadre c'est le Plan Directeur qui définissait
une politique cohérente du développement agricole et rural dans
laquelle se retrouvent intimement impliqués les structures
étatiques, les organisations non gouvernementales, les opérateurs
économiques, les paysans producteurs, les différents groupes
socioprofessionnels, les consommateurs et les bailleurs de fonds tant
intérieurs qu'extérieurs.
A. Un plan élaboré par les
congolais
Il est à remarquer que le Plan Directeur fut
élaboré par les Congolais aidés par des consultants. La
première version du Plan fut entièrement écrite par les
Congolais. Puis, des modifications apportées au texte furent le fruit
d'un dialogue continu entre fonctionnaires, hommes politiques congolais,
bailleurs de fonds et experts en la matière. L'ensemble du Plan avait
fait l'objet d'une concertation en table ronde organisée à
l'Hôtel Intercontinental du 4 au 11 mars 1991, à laquelle tous
ceux qui étaient impliqués dans la conception et
l'exécution des projets et programmes de développement agricole
et rural furent invités à participer. Les responsables
régionaux de l'administration de l'agriculture étaient
également présents. Tous les acteurs du développement
agricole et rural au Congo avaient ainsi contribué à
l'émergence d'un consensus sur le Plan. Ce Plan fut vraiment le cadre
d'organisation des petites et moyennes entreprises agricoles et des services
publics agricoles que l'Etat devait fournir pour favoriser
l'épanouissement du secteur.
Ce plan (Ministère de l'Agriculture, 1991) s'est
caractérisé par trois préoccupations majeures:
- le souci de clarification des rôles respectifs de
l'Etat et du secteur privé (y compris les ONG) dans le
développement agricole et rural du pays;
- la fixation d'un objectif prioritaire pour le secteur, cet
objectif étant la sécurité alimentaire pour l'ensemble de
la population; et
- le choix d'une approche nouvelle de planification:
l'élaboration des plans d'actions régionaux sur trois ans selon
la loi sur la décentralisation.
Conformément au libéralisme économique
concerté, le rôle principal de l'Etat dans le Plan était
essentiellement de créer et de veiller au maintien des conditions
favorables à l'épanouissement du secteur privé. Ce
dernier eut la charge de la production et de la commercialisation aussi bien
des intrants que des produits agricoles. Ce ci impliquait en particulier que
l'Etat devait:
- maintenir un climat social de paix et de stabilité
politique;
- assurer un cadre macro-économique sain et stable;
- mettre en place une législation et une
réglementation économiques légères mais suffisantes
pour garantir les conditions d'une concurrence loyale et d'une distribution
équitable des fruits de la croissance entre les agents
économiques;
- assurer l'accès des plus démunis à une
alimentation suffisante et équilibrée;
- assurer l'ajustement structurel et l'assainissement
économique du secteur de façon continue.
Dans le Plan, il était indiqué que l'Etat devait
s'abstenir de toute intervention susceptible:
- de créer des barrières directes ou indirectes
à la fixation des prix selon les forces du marché; et
- d'imposer aux agriculteurs des décisions quant au
type ou au niveau de production, quant à la façon d'utiliser les
facteurs de production à leur disposition, et quant au lieu, à la
manière et au moment de disposer de leur production.
Pour le secteur agricole, l'Etat était appelé,
dans le Plan, à faciliter à la communauté nationale
l'accès aux biens et aux services publics et cela dans la mesure
où ceux-ci ne sont pas susceptibles d'intéresser les
opérateurs privés en raison d'une rentabilité à
très long terme. Ces biens et services comprenaient notamment:
- les services agricoles de base, tels que la recherche
agronomique, la formation et la vulgarisation agricoles;
- les infrastructures sociales et économiques de base,
telles que les infrastructures de transport, les marchés de collecte,
les marchés de gros et/ou de détail;
- les informations économiques essentielles au
fonctionnement concurrentiel des marchés; la prévention et le cas
échéant, la lutte contre les épizooties, les
épidémies des végétaux et les autres
calamités naturelles.
Le Plan privilégiait les critères
économiques et non plus politiques de la production agricole en mettant
l'accent sur les avantages comparatifs que peut détenir le pays dans ce
domaine. L'idée était de ne plus rechercher l'autosuffisance
alimentaire à n'importe quel prix, mais de privilégier les
productions agricoles pour lesquelles le pays détient un avantage en
termes de compétitivité.
Le Plan fut un document remarquable, le premier du genre au
Congo indépendant. Pratiquement tous les bailleurs de fonds avaient, en
1991, exprimé leur désir d'appuyer le Plan, avec en tête la
Banque Mondiale, l'USAID, le Canada et la France. Malheureusement, les
événements de l'automne 1991 empêchèrent
l'actualisation et la réalisation du Plan, notamment le départ de
la plupart des coopérations bi- et multilatérales. Un
début avait été fait pour l'élaboration des Plans
d'Actions régionaux, le plus avancé étant celui du Bas
Congo. Depuis la fin de 1991, toute cette dynamique de planification se fut
embourbée avec ces tensions de trouble général dans le
pays, l'instabilité dans la fonction publique et les pillages. Ensuite,
le Programme du Gouvernement de Transition (Conférence Nationale, 1992)
et la Commission de l'Agriculture, Elevage, Pêche et Développement
Rural ne faisait même plus référence au Plan. Et les deux
grandes guerres ayant sévi dans le pays de 1996 à 2002
empêchèrent l'actualisation du Plan. Ainsi, le Plan Directeur fut
tombé dans l'oubli et pendant plus de dix ans on n'en parlera plus.
Mais en décembre 2003, le Chef de l'Etat, dans son
discours programme devant le Parlement de Transition, avait annoncé que
le gouvernement avait pris la résolution de lancer les travaux
d'actualisation du Plan Directeur de l'agriculture, de la pêche et de
l'élevage. Dans ce contexte, il est important de:
- traduire le Plan Directeur en Plans d'Action pour chaque
province;
- réformer et décentraliser l'administration de
l'agriculture et du développement rural en conformité avec le
Plan Directeur;
- réaliser l'approche "service" énoncée
dans le Plan Directeur;
- allouer plus de ressources budgétaires au
Ministère de l'Agriculture en accord avec la stabilisation
macro-économique et la réforme du budget de l'Etat;
- planifier la création des marchés de collecte
en milieu rural et des marchés de gros dans les principales villes et un
système d'information des marchés des produits vivriers de
base;
- mettre en place une plus grande décentralisation des
services publics vers les régions;
- exécuter le Plan Directeur et les plans d'action
régionaux selon les disponibilités budgétaires et l'apport
des bailleurs de fonds.
L'actualisation était très importante, car le
Plan était «vieux» de treize ans, les circonstances avaient
beaucoup changées, la décentralisation se profilait à
l'horizon et la bonne gouvernance était devenue incontournable. Et le
Plan constituait toujours le meilleur guide de départ pour la
réalisation d'un plan sectoriel d'étapes pour soutenir la
sécurité alimentaire, le développement agricole et le
décollage économique.
B. Approche sectorielle ou
de projet
Actuellement, l'approche sectorielle est favorisée par
la plupart des bailleurs dont la Banque Mondiale. Mais cette approche suppose
un cadre sectoriel clairement défini et une administration publique
sectorielle forte et performante. Ce n'est nullement le cas aujourd'hui en
RDC; la réforme et le renforcement de l'administration publique de
l'agriculture prendront beaucoup de temps.
Il faut également tenir compte de la
décentralisation envisagée de l'administration au Congo. Cette
décentralisation est le cheval de bataille de certains partis politiques
et est une évidence, vu la dimension du pays et les difficultés
à rapprocher les services de l'Etat auprès de la population,
surtout en milieu rural. De plus, les bailleurs favorisent également la
décentralisation. Lors de la 1ère et de la
2ème République, la centralisation du pouvoir
était un objectif en soi, favorisant la classe politique au pouvoir
vivant à Kinshasa.
Etant donné cette situation, on est obligé de
privilégier l'approche projet pour l'exécution des actions en
milieu rural, malgré le risque de manque de durabilité et de
pérennité. Le préalable à l'approche sectorielle
est donc la réforme de la fonction publique, son renforcement et la
décentralisation.
Section 2. Les perspectives actuelles de réforme
législative en matière agricole : la loi n°11/022 du 4
décembre 2011 portant principes fondamentaux relatifs à
l'agriculture
Au stade actuel du développement économique de
la RDC, l'agriculture est le seul secteur qui puisse, avec
équité, mettre au travail des milliers de personnes, leur
procurer un revenu et créer des plus-values substantielles tout en
touchant les couches les plus pauvres de la population20(*). C'est dans ce cadre que la
loi n°11/022 du 4 décembre 2011 portant principes fondamentaux
relatifs à l'agriculture (§1) a été voté. Loi
qui, fort bien, mérite une analyse critique approfondie, de notre part,
dans le cadre de ce travail, tout en essayant de dégager ses limites,
lacune ou brèches (§2) si nous parvenons, du moins, à en
trouver.
§1. Les mérites de la loi n°11/022 du
4 décembre 2011
Un nouveau cadre institutionnel, longtemps inexistant en RDC,
élément indispensable pour assurer la sécurité
juridique des acteurs intervenant dans le secteur agricole sur lequel repose la
relance économique et un outil majeur de bonne gouvernance : la loi
agricole. L'exportation exige une production suffisante couvrant le
marché intérieur et répondant aux normes du marché
international. Pour cela, le gouvernement congolais a proposé au
législateur un projet de loi portant code agricole depuis 2007, projet,
qui heureusement après vérification, a été
accepté comme norme législative par un vote du parlement. Loi qui
devra, dorénavant, réguler le secteur agricole congolais. Voici
sa teneur.
A. Objectifs et champs d'application
La loi agricole va être un instrument aux mains des
dirigeants pour protéger les agriculteurs et favoriser leur
développement, autant les grands exploitants que le paysannat familial.
Pour ce faire, les objectifs ci-après sont poursuivis par cette loi :
· La mise en place d'une agriculture durable sauvegardant
l'environnement et adaptant des systèmes culturaux avec le
fonctionnement naturel du climat et ses perturbations ;
· L'Etat congolais désire lever les options
claires et formuler un projet de développement pour les 30 prochaines
années en mettant en place les conditions incitatives de
développement, notamment le refinancement de l'économie agricole
et des infrastructures, la formation continue de la jeunesse en techniques
agricoles ;
· La mise à la disposition des acteurs d'un cadre
cohérent de référence et d'un outil d'aide à
l'action particulièrement par la Commission interministérielle
composée des Ministres des domaines proches de l'agriculture, à
cause de la coexistence future entre différents cadastres notamment
foncier, minier, forestier et agricole ;
· La promotion de l'encadrement du paysan, de
rétablir la sécurité physique, l'équité dans
l'accès et la répartition des terres, ainsi que de réduire
le pressions fiscales et policières qui limitent les échanges
commerciaux des produits agricoles ;
· L'allègement de la lourdeur administrative dans
la création d'entreprises en RDC qui décourage les investisseurs
et prive l'Etat d'une source génératrice des recettes en monnaie
locale qu'en devise ;
· La création d'un contexte harmonieux et
incitatif entre l'entreprise agricole, les associations paysannes, les
organisations non gouvernementale de développement, d'encadrement, avec
l'Etat et ses services, en vue de tisser des relations profitables et durables
entre ces différentes structures et l'administration provinciale ;
Cette loi constitue un cadre ouvert pour les entités
décentralisées en ce sens qu'il va :
· amener les provinces à s'assumer en participant
activement au développement régional en fonction des avantages
comparatifs de chacune ;
· mettre en valeur les ressources dans une perspective
d'agriculture respectant les normes environnementales ;
· associer tous les acteurs du secteur agricole qui
participent à l'élaboration et à la mise en oeuvre du
développement agricole de la RDC.
Cette loi favorise non seulement la redynamisation du
marché national, mais aussi l'ouverture vers l'intégration sous
régionale et l'intensification des échanges internationaux.
L'article 2 détermine le champ d'application de cette loi à
l'ensemble d'activités économiques et péri agricole, la
recherche, le financement, l'infrastructure, le crédit et la
fiscalité dans le secteur agricole.
Les objectifs et le champ d'application de cet instrument
juridique, après sa mise en vigueur, feront de l'agriculture
réellement le moteur de l'économie congolaise en ce qu'elle va
accroitre l'importation des technologies, créer des noyaux de
développement et rapatriement des devises d'exportation. C'est une
question de temps et de bonne volonté dans le chef de chaque acteur
intervenant dans le secteur en vue de conjuguer les efforts ensemble pour
canaliser les actions et les projets entre eux.
B. Réforme foncière et réforme
agraire combinée
Depuis la promulgation de la loi foncière le 20
juillet 1973 l'Etat est devenu l'unique propriétaire foncier et ne peut
accorder à des tiers qu'un droit de jouissance du fond sous forme de
concession. Par son art. 387 les terres occupées par les
communautés locales sont devenues des terres domaniales. En
conséquence ces communautés ne peuvent plus pratiquer le
système cultural traditionnel comme dans le passé.
L'article 389 de la même loi dispose que le droit de
jouissance régulièrement acquis sur ces terres sera
réglé par ordonnance du président de la république.
Ce dernier article annonce une réforme foncière à
entreprendre. En effet toute réforme foncière modifie toujours
la nature des titres et des droits détenus sur l'espace. Elle pose,
donc, toujours le problème de la nature de droit sur la terre.
Pour réussir dans cette entreprise, cette
réforme foncière doit nécessairement s'accompagner d'une
réforme agraire ; et l'une des voies pour résoudre le
problème des terres des communautés locales est le paysannat
généralisé avec des mêmes méthodes culturales
améliorées. Cette solution établira de manière
définitive la population rurale dans un cadre susceptible de transformer
la vie et les activités rurales sous tous leurs aspects
économiques, sociaux, institutionnels, écologiques et humains. La
fixation de la population rurale dans un tel cadre facilitera à l'Etat
sa politique de l'aménagement du territoire.
A ce sujet la loi n°11/022 devra prévoir la
création au niveau de chaque province d'un conseil agricole rural de
gestion ayant pour but notamment d'organiser l'encadrement du paysannat et sa
structuration en coopérative agricole rurale ou paysanne ; de
sécuriser les paysans détenteurs des droits fonciers sur leurs
terres et d'analyser les impacts négatifs éventuels des
activités agricoles sur l'environnement et proposer des mesures
d'atténuation.
Les articles 8 à 9 prévoient la création,
par le Gouvernement, d'un Conseil consultatif national de l'agriculture au
niveau national et au niveau local qui servirait de cadre de concertation sur
toutes les questions relatives à l'agriculture, ce qui pourra faciliter
le règlement des conflits rapidement. Cependant un cadre agricole rural
de gestion devra être créé au niveau de chaque territoire,
de chaque secteur et animé conjointement par les associations des
producteurs, les organisations paysannes et les syndicats, d'une part, et
l'administration du ministère de l'agriculture et du
développement rural, d'autre part ; ceci pour essayer de
déconcentrer et décentraliser la totalité du pouvoir au
niveau central et faciliter l'accès à tous les acteurs du secteur
dans ce rouage.
Afin de préserver de l'espace rural pour les
communautés locales la politique agricole devra prévoir comme
principe : « la mise en réserve systématique
des terres agricoles proches des villages et
agglomérations ». La libération des terres
d'élevages intensifs partout où la pression démographique
est forte, la libération des terres de la part des concessions
forestières au profit de l'agriculture vivrière dès lors
la pression humaine l'exige.
L'ensemble des terres reconnu à chaque
communauté locale constitue son domaine foncier et est grevé de
droit foncier coutumier exercé collectivement ou individuellement. Les
droits individuels sur les terres des communautés locales se traduisent
soit par des constructions soit par une mise en valeur effective
sérieuse et durable selon les usages du moment et des lieux.
En matière des terres agricoles sur les terres
communautaires locales, les conditions générales de mise en
valeurs sont fixés comme suit : la superficie effectivement mise en
valeur, complétée des jachères des années
antérieurs.
L'appropriation individuelle des terres agricoles sur les
communautés locales ne fait pas l'objet d'un certificat
d'enregistrement et est soumise aux règles de prescription
coutumière. Ce droit fait l'objet d'un acte écrit et
signé par le chef traditionnel ayant cette aire dans ses attributions
ainsi que le chef de secteur du lieu (art. 19).
De plus un comité foncier sera créé au
niveau de chaque secteur pour, entre autre, statuer sur les contestations
portant sur le droit foncier tant collectif qu'individuel non enregistré
dans les communautés locales (art. 13) et aucun conflit ne sera
recevable devant les instances judiciaires s'il n'a été
préalablement soumis à la procédure de conciliation
à l'initiative de l'une des parties devant le comité foncier
(art. 26-27 de la loi).
La politique agricole devra aussi viser une utilisation
rationnelle de l'espace rurale, des capitaux et des techniques et tenir compte
des objectifs de la déconcentration et la situation spécifique de
chaque province.
Pour assurer une bonne occupation juridique et effective du
sol il sera créé un cadastre agricole chargé notamment
d'octroyer des permis d'exploitation agricole et de constater la mise en valeur
des terres agricoles tout en veillant à ce que cette mise en valeur et
la protection de l'espace rurale prennent en compte les facteurs
économiques, environnemental et social ( art.16).
a. Résidence sur le fond et respect du contrat
agricole21(*)
Si les terres rurales concédées ne produisent
pas suffisamment des denrées les causes doivent être
recherchées dans la politique foncière et agricole actuellement
appliquée.
En effet, l'Etat ne conditionne pas en pratique l'acquisition
des terres rurales par l'occupation et l'exploitation personnelle, d'une part,
et d'autre part l'exigence de l'application du programme agricole de mise en
valeur fixé dans le contrat préparatoire de la
concession (le contrat d'occupation provisoire). Cette loi semble en tenir
compte.
En effet, l'art. 16 al 2 point d de la loi n°11/022
conditionne l'octroi de concession agricole notamment à la
capacité des requérants qui doivent être à
même de supporter les charges qu'impliquent la mise en valeur et à
la régularité de la résidence des demandeurs.
Les terres agricoles sont concédées aux
exploitants moyennant un contrat d'occupation provisoire qui ne peut
excéder 5ans. Pendant ce temps, l'occupant a l'obligation de mettre en
valeur le fond conforment au contrat conclu avec le ministère de
l'agriculture. La mise en valeur est constatée par le service
compétent du ministère de l'agriculture sur procès-verbal.
Si la mise en valeur est déclaré suffisante un certificat
d'enregistrement établissant le droit du concessionnaire agricole est
fait en son nom.
A contrario on peut dire que si la mise en valeur est
jugée insuffisante au bout de 5 ans, le contrat peut être
résilié et l'Etat peut reprendre la terre pour la concéder
à d'autres personnes qui seront plus aptes à en assurer la mise
en valeur.
En outre, le contrat agricole détermine la production
minimum que l'exploitant agricole est tenu de réaliser par
année ou par saison (art. 17 al 2).
La loi a aussi voulu résoudre le problème de
large concession agricole qui, à ce jour, demeure non mise en valeur ou
dont la mise en valeur n'est plus entretenue ; ou encore qu'elles sont
mises en valeurs partiellement.
Une autre innovation importante à signaler et qui
pourrait sécuriser davantage les exploitants agricoles et attirer les
investissements vers ce secteur et l'instauration d'une fiscalité et
parafiscalité fortement préférentielle et, à
maints égards, dérogatoire au droit commun (voir le titre 5,
chapitre 2 de la loi n°11/022.
b. Moyens financiers
Comme toute mise en valeur importante exige le fond. L'Etat
doit créer des institutions financières appropriées pour
aider les agriculteurs. C'est dans le domaine d'aide ou d'intervention qu'on
peut accorder des crédits qu'à ceux qui s'adonnent aux cultures
auxquelles l'Etat donne priorité soit pour la consommation nationale,
soit pour l'exportation.
Quand on fait le droit comparé on constate que dans
beaucoup de pays les fonds des institutions accordant des crédits aux
agriculteurs proviennent presque uniquement très bas.
Ainsi avec les conditions impératives de mise en valeur
du fond tel que prévu par l'art.157 de la loi foncière, il semble
difficile qu'un futur concessionnaire puisse remplir ces conditions sans un
secours financier extérieur. On peut remarquer que tout crédit
agricole accordé pendant la période coloniale était
garanti par une hypothèque, d'une part, et d'autre part, l'institution
financière avait un droit de regard sur l'exploitation du
bénéficiaire du crédit.
La loi agricole a consacré des larges dispositions
à la question des moyens financiers en prévoyant la
création d'institutions chargées d'aider financièrement
les exploitants agricoles ; ou d'accorder des crédits agricoles
à des taux préférentiels (art. 56).
Il sera créé aussi un fond de gestion des
risques et des calamités agricoles alimenté par une dotation
budgétaire et qui aura pour but de venir en aide aux exploitants
agricoles victimes des calamités naturelles aux et des
épidémies. La profession agricole participera aux organes
d'administration et de gestion de ce fond (art. 43 à 46).
Le fonctionnaire et agents des services agricoles pourront en
tout temps parcourir les champs appartenant à des particuliers en vue
d'étudier l'état sanitaire des cultures (art. 51).
La loi agricole consacre tout un chapitre à la
formation et à la recherche agricole (chapitre 5, art. 54-55). L'article
52 prévoit la mise en oeuvre par l'Etat d'une politique de formation
initiale et continue en faveur des personnes exerçant le métier
d'agriculteur et tous les acteurs ruraux. Ils bénéficient
à ce titre d'une formation générale technique et
professionnelle dans le maintien de l'agriculture et de l'élevage
organisé par les institutions publiques ou privées
agréées. Cette formation est soutenue par l'Etat et peut se
réaliser dans les fermes-écoles.
Quant à la recherche scientifique elle est
organisée dans les institutions publiques et privées nationales
et l'ensemble de ces institutions forme le système national de recherche
agricole. Le but de ce dernier est d'apporter des réponses
appropriées, durables et respectueux de l'environnement afin de
permettre au secteur agricole d'améliorer sa productivité et sa
compétitivité de façon à amener le secteur à
contribuer à la réalisation d'une croissance
équilibrée et équitable.
Cependant, bien que cet instrument juridique, d'une si grande
importance, tente de répondre aux questions qui paraissent primordiales
pour l'essor de l'agriculture, il ne touche pas vraiment tous les
problèmes auxquels ce secteur se confronte.
§2. Limites de la loi n°11/022
L'on peut facilement remarquer qu'entre la politique de
relance agricole prôné par cette loi et les moyens de sa mise en
oeuvre il y a un écart considérable. Certains points
nécessitent encore une réflexion approfondie, il s'agit
notamment de :
- La modernisation de l'agriculture ;
- L'opportunité de financement de
l'agriculture ;
- L'encadrement de la jeunesse en milieu rural ;
- L'accès à la terre.
A. La modernisation de l'agriculture
congolaise
En effet, l'agriculture congolaise telle que menée
actuellement est un héritage de la tradition. Basée sur une
très faible planification ; elle servait avant tout à
l'autoconsommation étant donné que les besoins vitaux
étaient encore limités et l'influence du modernisme ne se
manifestait pas encore. A l'époque la natalité était
encore faible, scolarité des enfants non préoccupante, sans
opérations d'échanges économiques avec l'étranger.
L'agriculture étant reconnue depuis comme un secteur
économique sur lequel repose le développement, elle
nécessite d'être soutenue et modernisée pour qu'elle
contribue au revenu national.
· Le renforcement et l'encadrement des filières
avec une identification des producteurs par spéculation et superficies
cultivées, sont nécessaires pour que les activités
agricoles soient menées en toute conscience pour une rentabilité
évidente. Le secteur agricole regorge des ressources humaines qui
fournissent un volume de travail insuffisant avec une faible production.
· Des objectifs clairs à suivre avec des
indicateurs précis en ce qui concerne l'augmentation des superficies
emblavées, l'augmentation des rendements agricoles ; l'augmentation de
la plus-value des productions, par la transformation, le stockage, le
conditionnement
· La mécanisation agricole, la facilitation du
financement, l'organisation des marchés locaux et l'élimination
des tracasseries liées à l'exportation sont autant des pistes
d'amélioration.
Pour moderniser l'agriculture, il faut faire d'elle une
activité intéressante c'est-à-dire
rémunératrice.
Pour cela il est nécessaire de réaliser ce qui
suit :
· Faire un état des lieux de l'agriculture dans
chaque province pour identifier les besoins d'accompagnement selon les
réalités contextuelles de chaque milieu. Une identification des
structures paysannes est aussi importante pour une planification selon les
avantages comparatifs dans les différents territoires et secteurs selon
leurs atouts ; consolidés en plans provinciaux.
· une cartographie participative permettant une meilleure
répartition des terres (zonage agricole) par entité de base,
accompagnée d'une cartographie précise des actions des
partenaires techniques et financiers
· investir dans le secteur agricole selon ses besoins et
faire une planification axée sur les résultats.
· Renforcer les capacités institutionnelles et
économiques des structures étatiques et celles de la
société civile impliquées dans l'accompagnement
agricole.
· Soutenir la bonne gouvernance pour permette une
collaboration étroite entre l'Etat et les producteurs, la protection de
l'environnement, amélioration de l'accès aux marchés et
organisations des filières par spéculation en cours
(filières café- cacao). Une bonne collaboration, un partenariat
entre les agriculteurs et les universités pour la recherche et
l'accompagnement technique peut être fructueuse. Une recherche
agronomique dont les objectifs sont déterminés par les
organisations paysannes.
· Encourager la formation technique des producteurs dans
des centres spécialisés au niveau des collectivités et
groupements, des formations pratiques de type école aux champs qui
répondent aux besoins techniques des producteurs et favorisant
l'accroissement de la production dans des conditions écologiques.
· Créer des champs-écoles dans l'optique de
la production et non de démonstration. Ces centres seront dotés
des outils appropriés pour l'intensification agricole.
· Intégrer les sujets agricoles dans les
formations scolaires pour susciter chez les enfants l'intérêt
d'entreprendre dans l'agriculture, promouvoir des projets agricoles dans les
écoles ; revoir les contenus de cours ; former à
l'entreprenariat.
· Organiser l'approvisionnement en intrants agricoles de
qualité et faciliter l'accessibilité par les producteurs aux
matériels adaptés et allégeant leur travail.
· Organiser les filières vers les marchés
cibles, le transport des produits, l'amélioration des systèmes de
conditionnement et transformation des produits agricoles.
· Promouvoir les pratiques d'une agriculture respectueuse
de l'environnement pour sa rentabilité et sa durabilité et compte
tenu de l'enjeu du réchauffement climatique qui se précise
(agroforesterie).
B. Des opportunités de financement de
l'agriculture en RDC
Les apports des organismes d'aide au développement
doivent accompagner les producteurs pour un développement durable, il
faut convertir le mandat des humanitaires pour un développement durable.
Les humanitaires inhibent les capacités entrepreneuriales des
populations actives et démunies. La RDC dispose d'atouts éco
climatiques et pédologiques sans équivalent en Afrique.
a. Prendre des initiatives pour disponibiliser les
capitaux :
· Taxes sur les exportations des produits agricoles et la
commercialisation interne ;
· Taxes spéciales dans les entités
territoriales décentralisées pour la promotion de l'agriculture
(loi organique NO 08/016 du 7 octobre 2008 portant fonctionnement des
ETD) ;
· Création des banques de
développement ;
· Tontines et caisses villageoises qui permettent de
créer une cohésion entre la population d'une contrée et la
focalisation sur leurs activités économiques coopératives
financières à vocation agricoles
b. Améliorer la productivité de
l'agriculture en accordant une attention particulière aux petits
exploitants et aux femmes agricultrices.
· L'accès aux marchés internationaux avec
une stabilité des prix qui puissent favoriser les investissements.
· Les milieux ruraux étant les lieux de
conservation des ressources naturelles et du patrimoine culturelle, il y a lieu
de développer des activités touristiques (agro et éco
tourisme) qui peuvent rapporter à l'agriculture dans la mesure où
les services étatiques maitrisent désormais le problème
des tracasseries.
La bonne gouvernance est l'une des conditions pour financer
l'agriculture. Les tracasseries multiples connues dans le secteur agricole dans
toute la chaîne des valeurs sont un facteur important dans le
sous-développement et dans un contexte d'impunité, ceci ne fait
que renforcer le manque de collaboration qui existe entre les institutions et
la population civile. Si l'accès à la terre est
réglementé, la production accompagnée du semis de la
récolte jusqu'à la commercialisation, les producteurs ne peuvent
résister de payer leurs impôts et à la rétribution
l'agriculture en profite.
C.
De l'encadrement de la jeunesse en milieu rural, en RDC
a. Dans le secteur agricole
L'encadrement des jeunes dans le secteur agricole est l'une
des pistes qui peuvent aider le pays à sortir de la crise alimentaire.
Les jeunes disposent d'atouts indéniables ; comme la force physique, le
goût de l'argent dans leurs activités, les capacités
d'apprentissage, la volonté de présenter un travail bien
soigné, le besoin de faire la différence dans les initiatives,
etc. Les projets d'encadrement agricoles dans les écoles suscitent de
l'engouement de la part des jeunes et doivent être encouragés,
comme les activités agricoles de colonies de vacances en vue de payer le
minerval.
L'agriculture devient de plus en plus modernisée avec
la mécanisation et le pays s'ouvre progressivement aux pays
étrangers avec beaucoup de possibilités d'échanges
commerciaux avec des productions plus diversifiées, chose qui
intéresse les jeunes en leur procurant un revenu.
b. Le développement des activités
artisanales
Le milieu rural est dépourvu de beaucoup de choses et
représente un marché potentiel important ; le
développement des activités artisanales (et l'organisation du
marché de ces produits) peuvent être encouragées pour
absorber une portion des jeunes dans ces activités et lutter ainsi
contre l'oisiveté et la pauvreté en milieu rural. Les
activités ayant trait à l'amélioration de l'habitat,
l'alphabétisation fonctionnelle, la menuiserie, des activités de
couture, de fabrication des objets d'art, la forge, la tannerie et
maroquinerie, la mécanique... sont tant d'activités et services
que les jeunes peuvent entreprendre, et que la population rurale (et urbaine)
peut consommer pour son bien-être.
La création d'une structure faîtière
multidimensionnelle des jeunes pour un renforcement des capacités
à tous les niveaux reste donc importante. Il faudrait aussi penser
à la création des comités « jeunes »
encadrés par les organisations paysannes dans tous les secteurs.
c.
L'accès à la terre en RDC pose encore des problèmes22(*)
L'accès à la terre en RD CONGO est une des
questions à la une. En effet, le problème se pose en termes de
gestion, c'est-à-dire la propriété et de
responsabilité dans l'octroi du pouvoir de jouissance. Le dualisme se
vit dans le régime foncier avec d'une part la responsabilité
coutumière et d'autre part administrative.
La gestion coutumière de la terre dans l'oralité
rend le cadre très complexe et favorise la manipulation des parties
contractuelles et la cupidité de l'une ou l'autre partie qui peut vendre
la terre sans que toutes s'y accordent et cela engendre des conflits entre les
chefs terriens et l'exploitant.
Le cadre législatif aussi complexe, les services
cadastraux et les tribunaux très coûteux et longues
procédures d'enregistrement ne facilitent pas l'accès aux
producteurs agricoles locateurs.
La pression démographique et les mouvements des
populations viennent aggraver la situation dans la partie Est du pays suite aux
guerres successives qu'ont connus les pays des Grands-Lacs, la RDC étant
le pays ayant présenté des possibilités pour accueillir
les réfugiés et leur permettre des conditions de vie
décentes, celle-ci est en train de subir les conséquences qui se
soldent par une guerre.
Dans les zones minières et d'exploitation du bois, les
intérêts des agriculteurs sont mis en jeu par le fait que ces
autres exploitants sont couverts par le code minier, code forestier et les
licences d'exploitation, des titres qui accordent peu ou pas
d'intérêts aux problèmes des agriculteurs rencontrés
dans le périmètre ou carré minier ou de bois
précieux.
Dans d'autres endroits les pygmées s'intéressent
de plus en plus à l'agriculture étant donné que leur
milieu écologique est en train d'être détruit par les
différentes catégories d'usagers des terres. Leurs
réclamations et revendications doivent être prises en compte dans
la gestion des conflits fonciers. Il est essentiel de rétablir leurs
droits dans les écosystèmes forestiers pour leur faciliter la vie
et protéger cette catégorie de la population menacée.
Des conflits sont devenus permanents dans les localités
riveraines des parcs nationaux suite à la pression démographique
et la faible productivité des lacs envoisinant. D'autre part, il
n'existe pas de plan d'aménagement de territoire. Ce qui crée des
confusions dans les compétences des gestionnaires.
Eu égard à ce qui précède, il
serait normal de proposer quelques alternatives :
· revisiter la loi foncière congolaise et
élaborer des édits pour une sécurisation des
producteurs.
· mettre en place une politique agraire tenant compte de
la dimension culturelle et coutumière et la protection des
communautés locales.
· accélérer le processus
d'élaboration des chartes foncières locales ; installer les
commissions foncières provinciales et locales, pour équilibrer
les rôles du pouvoir coutumier et de l'Etat, dans la gestion des terres,
afin d'éviter l'acquisition illégale des titres fonciers,
· Etablir une reconnaissance juridique d'un contrat
d'exploitation signé entre le terrien et le producteur dans les limites
lui reconnues.
· révision des limites des aires
protégées et des divers codes forestier, minier et code agricole
pour une harmonisation des textes dans le respect des intérêts des
uns et des autres.
· développer le secteur industriel et les autres
activités para- agricoles comme l'élevage en stabulation, la
pêche, la pisciculture, l'apiculture, et l'artisanat pour l'absorption
d'une fraction de la population dans ces activités et dégonfler
ainsi l'agriculture.
· développer des programmes d'intensification
agricole favorisant l'exploitation des superficies réduites.
L'aide au développement du secteur agricole doit se
faire avec et pour les concernés23(*). De plus chaque pays devrait pouvoir fixer ses
priorités de relance agricole et choisir librement le créneau
à suivre pour rencontrer les bailleurs de fonds qui lui conviennent pour
financer ses projets agricoles24(*). Malheureusement ces bonnes déclarations ont
du mal à être exécutées.
Chapitre II. L'ENTREPRISE COOPERATIVE COMME OUTIL DE RELANCE
DU SECTEUR AGRICOLE
Envisager cette réforme suppose, au préalable,
connaître la nature juridique de la coopérative dans le droit
positif congolais (section 1) avant de l'envisager comme solution de l'essor
du secteur agricole du pays entier (section 2)
Section 1 : La nature juridique de la coopérative
au regard de l'impératif de relance du secteur agricole
Le droit congolais de l'époque avait déjà
prévu tout un arsenal de lois dans ce domaine : le Décret
du 23 mars 1921 portant réglementation applicable aux
Sociétés coopératives et sociétés
mutualistes ; le Décret du 24 mars 1956 réglementant les
sociétés Coopératives, l'Ordonnance n° 21-235 du 8
août 1956 portant forme des statuts des Coopératives
indigènes, l'Ordonnance 21-275 du 3 septembre 1956 portant modèle
des bilans Coopératives indigènes.
Cependant toutes ces législations ne définissent
pas la coopérative, elles se contentent juste de la réglementer.
Certaines législations, à l'instar de la législation
canadienne, entendent par coopérative : "une personne morale
regroupant des personnes qui ont des besoins économiques et sociaux
communs et qui, en vue de les satisfaire, s'associent pour exploiter une
entreprise conformément aux règles d'action
coopérative"25(*). Il ressort de cette définition de
déterminer la nature juridique de l'entreprise coopérative.
§1. Nature juridique de la coopérative :
Société ou association ?
Par rapport à qualification de la coopérative
entre association et société, le droit positif congolais ne donne
pas jusque-là une réponse partisante à l'un ou l'autre
concept. Le RDC considère la coopérative tantôt comme une
société commerciale (décret du 23 mars 1921), tantôt
comme une association (décret du 24 mars 1956). Deux régimes
juridiques coexistent donc en cette matière et suscitent quelques
controverses qui appellent une intervention du législateur (A).
Reconnaissant que rôle prééminent que joue
cette entreprise dans le processus de développement dans plusieurs
Etats, il parait logique de nous référer aux valeurs et principes
positives prônés par l'Alliance Coopérative
Internationale26(*) (B),
une institution internationale qui détermine les principes de base dans
la création des entreprises coopératives.
A. La coexistence de deux régimes juridiques en
matière de sociétés coopératives.
Durant l'époque coloniale, le souci de promouvoir le
mouvement coopératif indigène avait justifié la mise au
point d'un cadre juridique adéquat : le décret du 24 mars
1956 relatif aux coopératives indigènes. Ce texte
considère les sociétés coopératives avec comme
objet social la promotion des intérêts économiques et
sociaux des membres par la mise en oeuvre des intérêts
économiques et sociaux des membres par la mise en oeuvre des principes
de la coopération. La validité de ces associations est
subordonnée à une condition : l'agréation par le
gouverneur de province, qui leur confère la personnalité civile.
Leur durée doit être fixée par les statuts, sans pouvoir
dépasser 30 ans.
Ces opérations sont administrées par un conseil
de gestion (trois membres au minimum)27(*) et un gérant. Ce dernier assure la gestion
journalière de l'association et établit des documents comptables
qu'il soumet à l'approbation du conseil de gestion avant de les
présenter à l'assemblée générale. Celle-ci
constitue l'organe souverain de la société coopérative,
mais le gouverneur de province dispose de multiples prérogatives pour
orienter l'organisation de ces associations. Enfin, les comptes de la
société coopératives sont vérifiés par un
contrôleur qui soumet les résultats de sa mission
à l'appréciation de l'Assemble générale.
En réalité deux textes coexistent en
matière de sociétés coopératives : le
décret du 24 mars 1956 sus évoqué et le décret du
23 mars1921 (inséré à l'article 6, al. 2 du décret
du 27 février 1887 sur les sociétés commerciales).
Le législateur de 1956 considère la société
coopérative comme une association alors que celui de 1921 la traite
comme une société commerciale. Le texte de 1956 a, certes,
l'avantage d'être plus récent28(*) que celui de 1921 et peut donner à penser que
la forme associative s'impose désormais dans tous les cas. Mais le texte
de 1921 est inséré dans un cadre législatif
fondamental, siège du droit des sociétés commerciales,
dont la modification suppose l'observation des certaines formes (intervention
législative explicite).
Dans la perspective d'une réforme en ce domaine, le
gouvernement de l'époque avait déposé à
l'Assemblée nationale, en 1986, un projet de loi sur les
coopératives. Ce projet, qui moisit jusqu'aujourd'hui dans les
archives du parlement en attendant l'heure de son adoption, optait sans
ambages pour la forme associative, mais avec un cadre juridique qui
dépasse largement le domaine et l'esprit de la
coopérative-association du décret du 24 mars 1956. Ce qui laisse
présager la disparition prochaine de l'une des cinq formes des
sociétés commerciales29(*).
Cependant, avec un accent mis sur l'initiative
endogène, la coopérative reste désormais
considérée comme un instrument socio- économique important
dans la relance de l'économie. C'est d'ailleurs, à cet
égard que le 18 décembre 2009 l'Assemblée
générale des Nations Unies a adopté une résolution
proclamant 2012 l'« Année internationale des coopératives
». Cette résolution, intitulée « Le rôle des
coopératives dans le développement social »,
reconnaît, en effet, que le modèle d'entreprise coopérative
reste un facteur majeur dans la réalisation du développement
économique et social. Elle invite, de ce fait, les gouvernements
à agir en vue de soutenir le développement et la croissance des
coopératives.
B. L'Alliance Coopérative
Internationale
L'Alliance Coopérative Internationale (ACI),
qui, est acceptée par les coopérateurs à travers
le monde comme l'Autorité qui définit les coopératives et
détermine les principes de base qui motivent bien souvent la
création des entreprises coopératives, définit la
coopérative comme: "une association autonome de personnes
volontairement réunies pour satisfaire leurs aspirations et besoins
économiques, sociaux et culturels communs au moyen d'une entreprise dont
la propriété est collective et où le pouvoir est
exercé démocratiquement"30(*).
Cette définition constitue une formulation minimale qui
n'a pas pour but de décrire la coopérative parfaite. Son champ
d'application a été intentionnellement élargi étant
donné que la participation des membres varie selon le type de
coopérative concernée, et que les membres doivent avoir une
certaine liberté dans l'organisation de leurs activités.
La définition de l'ACI met l'accent sur les
caractéristiques fondamentales suivantes de la coopérative:
- L'autonomie: la coopérative doit
être autant que possible indépendante du gouvernement et de
l'entreprise privée classique;
- L'association de personnes: le terme
"personnes" inclus aussi bien les individus que les entreprises; c'est la
personne au sens légal (personne physique ou morale);
- L'adhésion volontaire: les membres
sont libres de joindre ou de quitter à leur gré, dans la mesure
des buts et des ressources de la coopérative;
- Répondre aux aspirations et besoins:
le but central de la coopérative est de répondre aux
aspirations et besoins de ses membres qui peuvent être purement
économiques, sociaux ou culturels;
- Le droit de propriété et de
contrôle démocratique: les membres possèdent la
coopérative sur une base mutuelle. Les décisions sont prises
démocratiquement (un membre, un vote) par les membres ou leur
représentants légaux et ne sont pas contrôlées par
le capital ou par le gouvernement;
- Une entreprise: la coopérative est
une entité à part entière et organisation qui fonctionne
typiquement dans un marché (sens économique du terme) et s'engage
dans les échanges de biens et services.
A l'instar de cette définition de l'ACI, il existe
d'autres formulations de la définition de la coopérative compte
tenu des diverses législations (ou des lois) encadrant ce type
d'entreprises dans plusieurs pays. Néanmoins, toutes ces
définitions gardent les valeurs et principes de base de la
coopérative depuis l'époque des pionniers de Rochdale31(*). Ainsi, deux
définitions de la coopérative on retenues notre attention :
celle inscrite dans la Loi sur les Coopératives du Québec au
Canada et celle d'un éminent chercheur français qui a beaucoup
publié sur les coopératives, en l'occurrence Claude Vienney.
La Loi québécoise sur les
coopératives32(*)
présente la coopérative comme: "une personne morale
regroupant des personnes qui ont des besoins économiques et sociaux
communs et qui, en vue de les satisfaire, s'associent pour exploiter une
entreprise conformément aux règles d'action
coopérative".
Pour Claude Vienney, la coopérative est: "une
combinaison d'un regroupement de personnes et d'une entreprise
réciproquement unis par le double rapport d'activités de
sociétariat et d'entreprise"33(*). En d'autres termes, la coopérative est
la combinaison du regroupement de personnes (le sociétariat) et de
l'entreprise (champ d'activités économiques), les deux
liés par des rapports d'activité et d'association. Les membres
qui forment le sociétariat sont à la fois propriétaires et
usagers de la coopérative. La coopérative regorge des valeurs et
des principes.
a. les valeurs coopératives
Selon la déclaration sur l'identité
coopérative approuvée par l'Assemblée
Générale de l'ACI suite au Congrès de Manchester
(Angleterre) du 23 septembre 1995, les valeurs fondamentales des
coopératives sont: la prise en charge et la responsabilité
personnelles, la démocratie, l'égalité,
l'équité et la solidarité. Fidèles à
l'esprit des fondateurs (pionniers de Rochdale), les membres des
coopératives à travers le monde adhèrent à une
éthique fondée sur l'honnêteté, la transparence,
la responsabilité sociale et l'altruisme.
Les valeurs coopératives telles qu'adoptées au
Congrès de Manchester se traduisent de la manière suivante:
- La prise en charge et responsabilité
personnelles: les gens ont la volonté et la capacité
d'améliorer leur destin pacifiquement à travers une action
conjointe qui être plus puissante que l'effort individuel ("l'union fait
le force"), particulièrement par l'action collective sur le
marché (au sens économique);
- La démocratie: les membres de la
coopérative ont le droit de participer, d'être informés,
d'être entendus et de s'impliquer dans la prise de décisions. Les
membres sont la source d'autorité de la coopérative.
L'unité de base de la coopérative est le membre.
La coopérative a comme base principale la
personnalité humaine; ce qui la distingue des autres formes principales
d'entreprises contrôlées essentiellement par les capitaux (ou
l'argent).
- L'égalité: Les droits
égaux et les responsabilités pour tout le monde de participer
démocratiquement afin d'améliorer l'utilisation des ressources
(naturelles et humaines) de la société et de favoriser le respect
mutuel, la compréhension et la solidarité;
- L'équité: distribution juste
et équitable du revenu et du pouvoir dans la société au
sein de laquelle la vie économique devrait être basée sur
le travail, non pas sur la propriété du capital. A
l'intérieur de la coopérative, les récompenses pour les
membres actifs devront être distribués équitablement,
soient en forme de ristournes, d'allocations à la réserve
générale (source de capital), d'augmentation des services offerts
et/ou de réductions de charges;
- La solidarité: les
coopératives sont fondées sur l'hypothèse que la prise en
charge et l'auto-assistance mutuelles sont porteuses de force et que la
coopérative a la responsabilité collective du bien-être de
ses membres. Par ailleurs chaque coopérative individuellement s'efforce
de créer un mouvement coopératif unis en travaillant avec
d'autres coopératives afin d'améliorer le bien-être
collectif.
Ces valeurs coopératives sont des normes
générales de base que les coopérateurs, les leaders
coopératifs et tous ceux qui oeuvrent dans le milieu coopératif
devraient partagées, et qui devraient déterminer leurs
façon de penser et d'agir pour le bien collectif. De plus, elles (les
valeurs coopératives) sont particulièrement importantes pour les
membres dont elles influencent les activités.
b. Les principes régissant une entreprise
coopérative
Les principes sont des lignes directrices qui permettent aux
coopératives de mettre leurs valeurs et idéaux en pratique. Ils
reposent sur une philosophie et une vision distincte de la
société par les coopératives ; les aidant à
juger leurs accomplissements et à prendre des décisions. Les
principes sont introduits dans la culture organisationnelle de la
coopérative, car ils représentent l'affirmation d'une vision
large pour les coopératives et coopérateurs, individuellement ou
collectivement. Les principes coopératifs, qui sont partagés par
tous les coopérateurs et souvent actualisés (comme
récemment à Manchester), permettent de distinguer les
coopératives des autres formes d'organisations ou entreprises. Les
principes tels que décrits par l'organisme-mère mondial des
coopératives, l'ACI, ne peuvent être considérés
comme une vieille liste d'épicerie qu'on revoit périodiquement
et/ou rituellement. Ils forment plutôt des bases solides charpentant les
pouvoirs avec lesquels les coopératives peuvent affronter le futur et
saisir les opportunités de croissance et de développement.
Étant donné que l'ACI a adopté la
nouvelle liste des principes coopératifs (Congrès de Manchester
en 1995), implicitement, nous pouvons admettre que toutes les
coopératives du monde sont d'accord pour les confirmer et les appuyer.
Il n'y a donc plus un important travail de prospection ou de vision à
long terme à effectuer dans différentes coopératives; si
ce n'est que de se familiariser avec les nouveaux principes, en discuter,
comprendre l'impact qu'ils peuvent avoir sur les entreprises
coopératives et sur leurs membres pour ensuite les adapter à la
situation et au contexte socio-culturel (ou traditionnel) du milieu. Ils
donnent à chaque entreprise coopérative une opportunité de
se redonner de l'énergie et de renouveler son engagement envers les buts
généraux de la coopération, et enfin d'attirer de
nouvelles personnes vers le mouvement coopératif.
Les sept (7) nouveaux principes adoptés par l'ACI au
Congrès de Manchester en 1995 se décrivent de la manière
suivante:
Premier principe: Adhésion volontaire est
ouverte à tous
"Les coopératives sont des organisations
fondées sur le volontariat et ouvertes à toutes les personnes
aptes à utiliser leurs services et déterminés à
prendre leurs responsabilités en tant que membres, et ce, sans
discrimination fondée sur le sexe, l'origine ethnique ou sociale, la
race, l'allégeance politique ou la religion".
Ce premier principe coopératif implique que les
individus ne peuvent être contraints (ou forcés) d'être
membres d'une coopérative. Qui plus est, leur participation comme
membres actifs et responsables devrait être basée sur la
compréhension claire des valeurs coopératives et ainsi les amener
à défendre ces valeurs. De plus, pendant que l'adhésion
est ouverte à tous, le principe suppose que le membre est capable
d'utiliser les services offerts par la coopérative et qu'il s'engage
à prendre les responsabilités de membre. Cette formulation
reconnaît que certaines coopératives peuvent restreindre leur
membership sur la base de "l'habilité à utiliser les services de
la coopérative" ou de "la limite du nombre de membres que la
coopérative peut effectivement et efficacement servir".
Deuxième principe: Pouvoir
démocratique exercé par les membres
"Les coopératives sont des organisations
démocratiques dirigées par leurs membres qui participent
activement à l'établissement des politiques et à la prise
de décisions. Les hommes et les femmes élus comme
représentants des membres sont responsables devant eux. Dans les
coopératives de premier niveau, les membres ont des droits de votes
égaux en vertu de la règle un membre, un vote; les
coopératives d'autres niveaux (ex. Fédérations,
Confédérations) sont aussi organisées de manière
démocratique".
Fondé sur le premier principe, le deuxième
principe coopératif du contrôle démocratique de la
coopérative par les membres définit la façon dont ces
derniers prendront les décisions. Il suppose que les membres vont
participer à l'élaboration de la mission et des politiques
générales de la coopérative, dans le sens où aucun
membre ne détient aucun droit de vote supérieur à un autre
membre et ce, quel que soit le nombre de parts sociales qu'il
possède.
Troisième principe: Participation
économique des membres
"Les membres contribuent de manière
équitable au capital de leurs coopératives et en ont le
contrôle. Une partie au moins de ce capital (généralement
appelé réserve générale) est habituellement la
propriété commune de la coopérative. Les membres ne
bénéficient habituellement que d'une rémunération
limitée du capital souscrit comme condition de leur adhésion. Les
membres affectent les excédents (tous ou en partie) aux objectifs
suivant: le développement de leur coopérative,
éventuellement par la dotation de réserves dont une partie au
moins est impartageable, des ristournes aux membres en proportion de leurs
transactions avec la coopérative et le soutien d'autres activités
approuvées par les membres".
Le troisième principe touche l'épineux
problème de la capitalisation des coopératives dans les
proportions suffisantes pour leur permettre de concurrencer de manière
effective avec les autres grandes industries (ou entreprises). A travers
l'histoire, les coopératives ont été établies sur
la prémisse que le capital est un "serviteur" de l'entreprise,
plutôt que son "maître". Ainsi, les activités
coopératives sont organisées de manière à
satisfaire les besoins des membres, et non pas à accumuler le capital
dans les mains des investisseurs. Dans le passé, le principe de "capital
au service de la coopérative" a abouti à la croyance que les
ressources générées par les entreprises
coopératives rentables devraient être retournées vers le
travail, plutôt que dans les mains des détenteurs de capital, et
ce, en limitant strictement les fonds provenant des retours sur
investissements. En 1995, la notion "d'intérêt limité sur
le capital investi" a été revue et implique maintenant que les
coopératives peuvent compenser le capital et le travail
équitablement.
Quatrième principe: Autonomie et
Indépendance
"Les coopératives sont des organisations autonomes
d'entraide, gérées par leurs membres. La conclusion d'accords
avec les autres organisations, y compris les gouvernements, ou la recherche de
fonds avec des sources extérieures, doit se faire dans les conditions
qui préservent le pouvoir démocratique des membres et
maintiennent l'indépendance de leur coopérative".
Cinquième principe: Éducation,
Formation et Information
"Les coopératives fournissent à leurs
membres, leurs dirigeants élus, leurs gestionnaires et leurs
employés l'éducation et la formation requises pour pouvoir
contribuer effectivement au développement de leurs coopératives.
Elles informent le grand public, en particulier les jeunes et les leaders
d'opinion, sur la nature et les avantages de la coopération".
L'éducation continue d'être une priorité
du mouvement coopératif dans la nouvelle Déclaration sur
l'identité coopérative. L'éducation
coopérative est plus qu'un outil de publicité et de distribution
d'informations. C'est un élément critique dans le processus de
participation effective et d'information des membres; étant donné
que la participation est au coeur même de la définition d'une
coopérative. Cela signifie impliquer à fond les esprits et
l'intelligence des membres, des leaders élus, des gestionnaires et des
employés afin qu'ils comprennent pleinement la complexité et la
richesse de la pensée et de l'action coopérative. De plus, si les
coopératives font partie intégrante des solutions à
plusieurs des problèmes du monde, les gens ne doivent pas seulement
être au courant du concept, ils se doivent aussi d'apprécier et
d'avoir la volonté de participer à la formule coopérative.
Un engagement aussi actif ne se produira pas si les gens ne comprennent pas ce
qu'est vraiment l'entreprise coopérative.
Sixième principe: Coopération entre
les coopératives
"Pour apporter un meilleur service à leurs membres
et renforcer le mouvement coopératif, les coopératives oeuvrent
ensemble au sein de structures locales, nationales, régionales et
internationales".
Septième principe: Engagement envers la
communauté
"Les coopératives contribuent au
développement durable de leur communauté dans le cadre
d'orientations approuvées par les membres".
Basé sur les valeurs de responsabilité sociale
et d'altruisme, ce nouveau principe donne une distinction particulière
des coopératives, soit leur intérêt de contribuer à
l'édifice d'une société meilleure en
générale (y compris la protection de l'environnement). En
s'appropriant d'une part importante de l'économie, les membres des
coopératives disent en effet qu'ils peuvent satisfaire leurs besoins et
ceux des autres mieux que de la façon dont c'est fait actuellement.
Parce que l'effort est mutuel, les membres des coopératives comprennent
que pourvoir aux besoins de n'importe quel membre c'est aussi pourvoir aux
besoins de tous les membres.
c. Les Types De Coopératives34(*)
Il existe différentes façons de classifier les
coopératives. Ces typologies peuvent être établies dans le
but d'étudier des problèmes différents et ont, par
conséquent, chacune un intérêt particulier. Dans certains
cas, l'accent est mis sur l'activité principale de l'entreprise. Dans
d'autres cas, on utilise une classification de personnes (producteurs
agricoles, artisans, etc.). Enfin, une autre méthode combinant les
activités et les acteurs permet une classification plus
appropriée des organisations coopératives.
Relativement à la sorte de rapport d'activité
qu'ils entretiennent avec leur coopérative ou, autrement dit, à
la sorte d'usage qu'ils en font, les propriétaires usagers (ou les
membres de la coopérative) peuvent être de trois types:
propriétaires-clients, propriétaires-fournisseurs et
propriétaires-travailleurs. Corollairement, on peut distinguer
trois formes simples de coopératives: les coopératives
d'approvisionnement, dans lesquelles les propriétaires sont des
clients qui s'approvisionnent en biens et services; les
coopératives d'écoulement, dans lesquelles
propriétaires sont des fournisseurs qui veulent écouler leur
production sur le marché; et les coopératives de
travail, dans lesquelles les propriétaires sont ceux qui, par
le travail manuel ou intellectuel, réaliseront la production des biens
et services de la coopérative35(*).
Ce sont là des formes simples ou uni-fonctionnelles de
coopératives puisque les propriétaires se trouvent tous au sein
d'une même fonction; font un même type d'usage de la
coopérative. C'est le cas (par exemple) des coopératives
d'habitation. Par ailleurs, il existe d'autres types de coopératives
dites bi fonctionnelles, c'est-à-dire dont les propriétaires se
recrutent au sein de deux fonctions. C'est le cas par exemple des
coopératives d'épargne et de crédit; coopératives
"d'approvisionnement écoulement".
Les propriétaires en sont soit les "fournisseurs
d'épargne", soit les "consommateurs de crédit"; l'une de ces
qualités n'empêchant pas l'autre36(*).
En outre, une autre typologie très souvent
utilisée distingue les coopératives de la manière
suivante:
- Les coopératives de
producteurs, c'est-à-dire les coopératives
qui réunissent des producteurs par l'entremise d'une entreprise qu'ils
utilisent pour aller chercher à bénéficier d'avantages
économiques (exemple les économies d'échelle) en
s'approvisionnant et/ou en écoulant des biens et des services (exemple:
les coopératives agricoles ou agro-alimentaires, les coopératives
de taxi, etc.). Ces services peuvent toucher l'approvisionnement, la
transformation et la mise en marché d'un produit;
- Les coopératives de
consommateurs, c'est-à-dire les coopératives qui
permettent à leurs membres de s'approvisionner en biens et services
(exemple: les coopératives d'habitation, d'alimentation, de biens et
services en milieu scolaire, de services publics et sociaux, de santé,
etc.);
- Les coopératives de
travailleurs, c'est-à-dire les coopératives
permettant à leurs membres de se procurer des services (exemple: les
coopératives forestières, de services conseils, de communication,
de production de biens, d'arts et spectacles, etc.). Depuis quelques
années, il existe aussi un nouveau type de coopérative de
travailleurs née au Québec (Canada) et nommée la
coopérative de travailleurs actionnaire ou CTA37(*). La CTA est constituée
en vue d'acquérir un bloc d'actions d'une compagnie (ou
société à capital-actions), pourvu que cette acquisition
permette à ses membres d'y travailler. Toutefois, les actions acquises
n'appartiennent pas aux personnes individuellement; mais à la
coopérative. En se regroupant de la sorte, les travailleurs peuvent
acquérir un bloc significatif d'actions leur permettant ainsi
d'influencer les décisions de l'entreprise (notamment en siégeant
à son au conseil d'administration).
- Les coopératives de services financiers
(habituellement dénommées "coopératives
d'épargne et de crédit" ou "caisses populaires"),
c'est-à-dire les coopératives fournissant une large gamme de
produits dits "financiers", par exemple les assurances, les titres de
placements, les régimes de retraite, etc.
§2. Organisation et
fonctionnement d'une coopérative
L'un des aspects les plus importants lors de la constitution
d'une entreprise coopérative est le développement de sa structure
organisationnelle qui, elle, repose sur l'un des fondements de la formule
coopérative: la structure démocratique de prise de
décisions.
Nous présentons principalement la structure simple de
prise de décisions pour les coopératives de premier niveau
(figure 1.1), les fédérations (figure 1.2) et les
confédérations coopératives (figure 1.3). A cet effet,
rappelons simplement que la coopérative est une organisation
basée sur le contrôle démocratique des membres (un membre,
un vote) à qui elle appartient. Les membres sont les
propriétaires de la coopérative. Ils participent au processus
démocratique en assistant aux différentes assemblées
générales (annuelle ou extraordinaire), en votant sur
différents sujets et en ayant la volonté de rester dans
l'organisation. Par ailleurs, les membres ont entre- autres la
responsabilité d'élire le conseil d'administration, de
définir et de modifier les statuts et règlements de la
coopérative. Au niveau des fédérations, les membres sont
les coopératives (locales et/ou régionales) de premier niveau qui
y sont représentées au Conseil par des personnes élues
dans chaque coopérative ou groupement de coopératives. Tandis que
les confédérations coopératives regroupent, elles, les
coopératives membres des fédérations qui y sont aussi
représentées au Conseil par des personnes élues dans
chaque coopérative ou groupement de coopératives. En fait, que ce
soit les coopératives de premier niveau, les fédérations
ou les confédérations, le principe démocratique d'un
membre, un vote s'applique.
Le conseil d'administration, quant à lui, décide
des objectifs et des orientations stratégiques de la coopérative;
des politiques de gestion des ressources humaines; des politiques de services
aux membres; et de l'embauche du directeur général (ou du
gérant). Il représente la coopérative au besoin. Le nombre
(souvent le minimum) de membres devant siéger au conseil
d'administration est généralement limité par la Loi.
De son côté, le directeur général
(ou gérant général) d'une coopérative a les
mêmes types de responsabilités et de pouvoir que dans toute autre
entreprise privée classique. Il conduit les opérations
quotidiennes de la coopérative et rend compte au conseil
d'administration. Il peut être invité à participer aux
réunions du Conseil sans droit de vote. Le directeur, comme le conseil
d'administration, doit rendre compte devant les membres (l'assemblée
générale). De ce fait, le succès d'une coopérative
est souvent lié directement à la confiance que les membres
(assemblée générale) accordent à leurs
représentants élus et/ou à leur équipe de direction
(gestionnaires), en plus de la qualité (ou du degré) de la
communication existante entre ces trois parties.
Figure 1: Structure démocratique simple d'une
coopérative38(*)
1. (Coopérative de premier niveau)
CONSEIL D'ADMINISTRATION
DIRECTEUR OU GERANT GENERAL
EMPLOYES
2. (Coopérative de second niveau: la
Fédération)
ASSEMBLEE GENERALE DES MEMBRES DES COOPEARTIVES DE
PREMIER NIVEAU
EMPLOYES
DIRECTEUR GENERAL
CONSEIL D'ADMINISTRATION (MEMBRES REPRESENTANTS DES
COOPERATIVES DE PREMIER NIVEAU)
3. (Coopérative de troisième niveau: la
Confédération)
EMPLOYES
DIRECTEUR GENERAL
ASSEMBLEE GENERALE DES MEMBRES DES COOPERATIVES DE
SECOND NIVEAU
CONSEIL D'ADMINISTRATION (MEMBRES REPRESENTANTS
DES
COOPERATIVES DE SECOND NIVEAU)
Entreprise coopérative
|
Société par actions
|
Part nominative
|
Action au porteur
|
Part social rachetable
|
Action rachetable
|
Les administrateurs ont les rôle et devoirs de
mandataires de la coopérative.
|
Les administrateurs ont les rôles et devoir de
mandataires de la société.
|
Participation au pouvoir: structure démocratique: un
membre, un vote, quel que soit le nombre de parts sociales détenues.
Vote par procuration interdit.
|
Participation au pouvoir: une action, un vote ou autant de
vote que d'actions possédées. Celui qui détient la
majorité des actions (51%) est propriétaire de l'entreprise. Vote
par procuration permis.
|
Généralement, aucun intérêt sur la
part sociale (sauf pour les coopératives agricoles de nouvelle
génération qui offrent un intérêt limité sur
les parts de livraison); Intérêt limité sur la part
privilégiée.
|
Dividende non limité sur les actions.
|
Pas de plus-value sur la part sociale qui donne le droit de
vote
|
Plus-value pour l'action ordinaire.
|
Affectation des trop-perçus (ou excédents)
à la réserve (parfois une obligation légale) ou
attribués aux membres sous forme de ristournes au prorata des
opérations de chacun avec la coopérative.
|
Affectation des profits sous forme de dividendes selon les
droits prévus pour les différentes catégories
d'actions.
|
En cas de liquidation: sommes versées sur ses parts aux
membres. Souvent, il y a dévolution désintéressée
de l'actif net de la coopérative.
|
En cas de liquidation: participation des actionnaires à
l'actif net.
|
Figure 2. Une entreprise coopérative et une
société par action : Tableau comparatif39(*)
Section 2. L'entreprise coopérative : un outil de
développement économique local et régional
Dans le sillage des nouvelles visions du développement,
caractéristiques du constat d'échec des approches classiques
notamment du développement dit exogène ou «par
l'extérieur» des réflexions sur la nécessité
« d'endogénéiser » le développement se sont
confirmées par l'adoption d'une vision dite de
«développement local». Ce nouveau mode de pensée vise
à faire naître des mécanismes capables d'assurer
l'épanouissement des individus et des collectivités exclus du
modèle de croissance économique dominant en permettant leur
contribution pleine et entière à l'avancement et à
l'enrichissement des sociétés, donc à dépasser les
impératifs de la croissance économique (qui n'est pas pour nous
synonyme de développement) et à en corriger ses effets non
souhaitables.
Le développement local, loin de constituer un
«modèle» ou une théorie à part entière,
tient plutôt d'une nouvelle conception du développement «
territorialisé » et endogène dont la ressource humaine est
la force motrice. Il se rapproche plus d'une «stratégie» ou
des stratégies que d'un ensemble de procédures
prédéterminées et organisées dans une structure
plus ou moins fermée. Ces stratégies sont établies en
fonction de différents contextes et possibilités.
Le développement local pour la RDC c'est une nouvelle
vision du développement axé sur l'initiative locale, le dynamisme
local et l'entrepreneurship local. « Le développement,
c'est avant tout un phénomène
humain », c'est-à-dire que l'être
humain (ses valeurs et ses comportements) occupe une place fondamentale dans le
processus de développement. De son côté, l'entrepreneurship
constitue un des éléments principaux pouvant permettre de
concrétiser le développement «économique» local
et l'autonomie locale. De plus, le développement local est aussi un
processus dynamique global (basé sur la collectivité), flexible,
intégré (basé sur le réseau et le partenariat) et
à approches multiples, qui repose sur les valeurs démocratiques
(participation et responsabilité).
Somme toute, le développement local est un
processus ou phénomène dynamique et multidimensionnel ayant une
diversité de trajectoires qui peuvent conduire une communauté
locale, une économie locale, ou un territoire donné à
acquérir la flexibilité et le potentiel d'innovation
nécessaires pour faire face aux défis posés par un
environnement (interne et/ou externe) local en constante mutation.
§1. Le développement économique local
A première vue, définir les
caractéristiques essentielles du développement
économique local ne semble pas d'une complexité
particulière: en effet, son rapport avec le
développement économique est évident; en outre,
il implique la promotion de certaines activités et se
situe au niveau des localités. Pourtant, les choses s'avèrent
être un peu plus compliquées que cela.
Dans une première proposition de définition, le
développement économique local pourrait être comparable au
développement économique national, à la différence
près qu'il se situe à un autre palier.
Toutefois, cette définition ne nous paraît pas
adéquate. Une politique de développement économique
national recouvre certaines activités qui ne seront jamais du ressort du
développement économique local, et vice versa.
Une autre manière de définir le
développement économique local consisterait à affirmer
qu'il englobe l'ensemble des activités visant à encourager les
investissements au niveau des communautés locales. Cette
définition peut induire en erreur, dans le sens où elle insiste
trop sur l'investissement intérieur.
Enfin, le développement économique local peut
être considéré comme une intégration de toutes les
activités qui visent à améliorer le bien-être de la
population au niveau des localités. Cette définition
s'avère cependant trop générale : il est important de
faire la distinction entre le développement local et le
développement économique local. Le concept du
développement local est un concept plus large : outre le
« DEL », il comprend le développement communautaire,
le développement social des localités et d'autres types
d'initiatives. Comme ces initiatives fonctionnent selon leur propre logique,
poursuivent chacune leurs buts bien précis et sont motivées par
des mesures d'incitation différentes, il est important de bien les
distinguer les unes des autres; du moins d'un point de vue analytique, car les
synergies entre elles peuvent être bien évidemment nombreuses.
En fait, le « DEL » a
comme principal objectif l'augmentation de l'activité économique,
notamment la création d'emplois et l'augmentation du revenu au niveau
des localités.
Les principales méthodes d'approche consistent alors
à:
- créer un environnement favorable au
développement économique;
- promouvoir la compétitivité et l'innovation
des entreprises;
- élaborer des perspectives permettant de créer
de nouvelles entreprises, par le biais d'investisseurs étrangers et/ou
d'entrepreneurs locaux.
En d'autres termes, on pourrait dire que le
« DEL » se définit par l'avantage concurrentiel :
l'avantage concurrentiel des entreprises locales, mais aussi l'avantage
concurrentiel d'une localité. La création au sein d'une
localité de conditions favorables à la concurrence peut attirer
les investissements qui, dans d'autres circonstances, iraient enrichir d'autres
villes en créant de nouveaux emplois et revenus.
En outre, si le contexte économique paraît moins
favorable dans une localité, on s'aperçoit que les entreprises se
déplacent, créant de nouveaux emplois là où elles
s'installent.
En somme, le développement économique local se
différencie du développement économique national
essentiellement par les points suivants: les instruments, les acteurs et le
partage des pouvoirs.
Concernant les instruments, on peut dire que certaines mesures
de soutien au développement économique ne sont pas à la
portée des initiatives locales, par exemple celles se rapportant aux
conditions cadres : le taux de change, la taxe d'imposition, ou encore la
législation sur l'emploi.
En même temps, un grand nombre d'instruments auxquels le
DEL peut avoir recours ne sont pas viables pour le gouvernement national, comme
la promotion de l'immobilier, les programmes d'expansion immobilière ou
le coaching d'entreprise40(*).
En ce qui a trait aux acteurs, le développement
économique national est créé et mis en place par le
gouvernement. Des acteurs non gouvernementaux participent au processus
politique en partageant certaines informations ou connaissances avec le
gouvernement et en formant par exemple des groupes de pression41(*). Mais lorsqu'il s'agit
d'appliquer cette politique, les objectifs visés dépassent de
loin le nombre des exécutants. Au niveau des localités, et en
particulier dans le cadre des initiatives de DEL, il en va tout autrement.
Dans les cas les plus extrêmes, la création et
l'application des initiatives de DEL sont réalisées par des
personnes privées, sans que le gouvernement n'y participe en aucune
manière. En règle générale et tout au long des
phases d'analyse, de planification, de mise en application et
d'évaluation, les initiatives de DEL sont réalisées en
étroite coopération entre le gouvernement et les groupes non
gouvernementaux (syndicats professionnels et ouvriers, universités et
instituts/centres de recherche, entreprises, ONG, organismes communautaires,
etc.).
Enfin, concernant le partage des pouvoirs, mentionnons que
dans le cadre des programmes de développement économique
national, les rôles entre le pouvoir du gouvernement législatif et
exécutif sont clairement définis. Dans le cadre des initiatives
de DEL en revanche, la définition des rôles reste souvent floue,
et le plus grand défi d'une telle initiative consiste à attribuer
et à délimiter clairement les rôles entre les
différentes parties prenantes.
A. Développement économique local : un
phénomène accentué par la mondialisation
Cela peut sembler paradoxal, mais il est pourtant vrai que
l'intérêt de plus en plus grand porté au
développement économique local s'explique surtout par les effets
de la mondialisation. Les raisons en sont multiples mais les plus
significatives sont les suivantes:
- Les frontières nationales perdant de leur importance,
les marchés des différents pays deviennent plus accessibles aux
concurrents étrangers. Il en résulte une concurrence accrue entre
les entreprises d'un même pays, lesquelles s'efforcent de trouver les
moyens pour augmenter leur compétitivité (notamment par
l'innovation). L'une des stratégies utilisées consiste à
se concentrer sur les compétences vraiment essentielles de l'entreprise
et à délocaliser les fonctions ne représentant pas
d'intérêt compétitif. Cela entraîne une
création de demandes dans les environs et en particulier dans la
localité en termes de disponibilité de l'offre, des prestataires
de services et des structures de soutien au développement. Ainsi, le
réseau des industries et institutions favorisant le développement
s'intensifie davantage.
- Le nombre de sites d'implantation viables permettant
à une grande partie des branches de l'industrie de s'établir
augmente. Et comme parallèlement, les entreprises sont de plus en plus
mobiles, une concurrence se crée entre localités, où l'on
tente de garder ses entreprises ou d'en attirer d'autres afin d'augmenter les
impôts et de créer des emplois. Le souci de
compétitivité concerne donc autant les entreprises, que les
localités, c'est-à-dire les villes et les régions.
Néanmoins, en matière de développement
local, il ne s'agit pas seulement d'attirer des entreprises, afin qu'elles
s'établissent dans la région, mais il est également
question de potentiel endogène. Il n'est pas rare de rencontrer des
acteurs du développement économique local n'ayant qu'une seule
idée en tête, celle d'attirer l'unique grand investisseur
étranger, qui serait à l'origine de milliers d'emplois. Mais ces
investisseurs, à l'inverse, sont rares. Aussi semble-il souvent plus
prometteur d'augmenter la compétitivité des entreprises
déjà existantes ainsi que d'encourager et de soutenir la
création de nouvelles entreprises (c'est-à-dire stimuler l'esprit
d'entreprise et l'innovation). Ainsi est défini le potentiel
endogène.
Par ailleurs, le développement économique local
ne se résume pas seulement à des mesures d'intégration
dans le marché extérieur. L'intégration constitue bien
sûr l'une des préoccupations essentielles en matière de
DEL, elle justifie sans aucun doute et en majeure partie son existence
même. Cependant, le DEL est censé représenter bien
davantage. Il constitue une approche tout aussi importante pour les
régions où les forces de la mondialisation se font à peine
ressentir. L'un des objectifs du DEL vise à favoriser l'autosuffisance
des régions. Au niveau des localités, les économies
présentent souvent un aspect fragmenté. De nombreux potentiels
économiques restent inexploités du fait de leur
invisibilité. Les entreprises locales recherchent leurs fournisseurs et
leurs clients à l'extérieur plutôt qu'à
l'intérieur de la région. Le fait d'encourager
l'interdépendance et la coopérative des entreprises locales ouvre
des perspectives nouvelles pour la création d'entreprises et
l'innovation notamment dans le secteur agricole.
Le DEL se différencie des approches centralisées
traditionnelles, telles la politique industrielle nationale, par
l'étendue de son champ d'action. Considérée comme une
branche d'activité à part entière, la politique
industrielle était attribuée à un organisme bien
spécifique (au ministère de l'Industrie par exemple) et
était nettement séparée des autres branches comme de la
technologie (du ressort du ministère de la Technologie par exemple), du
développement de la main d'oeuvre (ministère du Travail), du
développement régional (ministère de Développement
économique régional par exemple), et ainsi de suite. Si une telle
fragmentation des structures n'est pas toujours inévitable au sein du
DEL, ce dernier est censé suivre une approche systématique sans
être obligé de passer par les portefeuilles de différents
ministères. Et il en possède les moyens honnêtes. Une telle
fragmentation dans l'attribution des différentes compétences au
niveau national s'explique en partie par des facteurs de politique et exprime
surtout une réalité : la division du travail est indispensable
pour assurer le bon fonctionnement d'un État, lequel est tellement
complexe qu'il ne saurait être gouverné autrement. Une
région est obligatoirement moins complexe qu'une nation. Il est donc
possible à un niveau local d'envisager une approche
intégrée et systématique, permettant de lier les
formations professionnelles aux programmes de soutien des PME42(*), la remise à niveau des
technologies au domaine de la recherche et du développement, le
développement au niveau des fournisseurs de biens et services à
la remise à niveau des associations, la promotion de l'emploi à
l'amélioration des infrastructures.
B. Différence entre le développement
économique local et le développement économique
national
Les politiques du développement national sont des
phénomènes relativement récents. En fait, dans la plupart
des pays occidentaux, leur apparition remonte au début des années
196043(*). Le plus
souvent, on a justifié leur création sur une base
économique en faisant appel au besoin de promouvoir le
développement des régions périphériques et de
diminuer les pressions démographiques (l'exode rural) dans les grands
centres urbains, en plus d'accroître la productivité dans le pays
tout entier. Les programmes de développement national font
généralement partie du courant idéologique de
l'Etat-providence par leurs objectifs d'équité et
d'efficacité.
Une des caractéristiques des efforts de
développement national est qu'ils sont restreints à certaines
provinces (c'est autant vrai pour la RDC que pour des pays
développés comme le Canada) ce qui pose problème. En
effet, dans les périodes de prospérité économique,
il est difficile de défendre politiquement ces programmes (de peur de ne
pas décevoir ou trop favoriser une province ou une autre). Dans les
sociétés démocratiques, il devient ardu de favoriser une
minorité au détriment de la majorité ou une province au
détriment d'une autre. De plus, les difficultés
économiques et financières que rencontrent les diverses
économies autant occidentales que des pays du Sud viennent ajouter
à la pression visant à réduire les efforts de
développement national.
Notons enfin que les milieux économiques et financiers
mondiaux favorisent de plus en plus une philosophie économique
basée sur le retrait de l'État du marché (remise en
question de l'Etat acteur économique) et une plus grande liberté
des forces du marché (concurrence accrue, éliminations des
barrières au commerce international, etc.).
Les réflexions concernant les approches
décentralisées du développement économique
soulèvent souvent la question de la différence entre le
développement économique local (DEL) et le développement
économique national (DEN). Est-il possible de définir clairement
l'un et l'autre et de les distinguer nettement ? Est-il possible de
définir le champ d'activités spécifique au
développement économique local et celui spécifique au
développement économique national?
Beaucoup tendraient à considérer une telle
différenciation comme improbable. Il est effectivement difficile de
proposer une différenciation très précise en
développement économique local et développement
économique national (mis à part le fait qu'ils se situent sur un
palier inférieur au palier national). En général, le
développement économique local concerne les villes et les
municipalités, alors que le développement économique
national englobe un ensemble de villes, soit l'équivalent d'une province
dans certains Etats. Mais selon les pays, les municipalités sont
définies de manière différente. Il arrive qu'une
agglomération urbaine, représentant en termes économiques
une entité fonctionnelle, soit constituée de plusieurs
municipalités. Dans d'autres cas, une municipalité peut englober
un ensemble de villes non reliées entre elles par des interactions
économiques particulières.
Autrement dit, la signification de « national » et
« local » diffère selon les cas. Beaucoup d'organismes de
développement économique d'Europe, du Canada ou des Etats-Unis
sont responsables d'un territoire dont le produit intérieur brut
dépasse celui de plusieurs pays en voie de développement alors
que la superficie ce territoire est moins grande. De plus, le terme de «
national » pouvant autant désigner deux municipalités qu'un
nombre indéfini de provinces, des Etats fédérés ou
de départements (sans compter les régions
transfrontalières), ce qu'implique le terme de national n'est pas
très clair. Ajoutons à cela un autre problème: les
localités comme les régions se partagent la même
particularité d'être séparées du gouvernement dans
le sens où elles ne peuvent influencer les données principales du
développement économique (taux d'intérêt, taux de
change ou politique de commerce extérieur). En plus de ces
complications, la répartition des tâches en matière de
promotion économique entre les partenaires locaux et nationaux,
dépend d'un certain nombre de facteurs d'influence d'ordre
économique et de gestion politique. Ces facteurs d'influence montrent
bien qu'une distinction nette entre le développement économique
local et le développement économique national s'avère
impossible. La représentation du DEL et du DEN en tant qu'entités
bien distinctes n'existe pas, ces deux domaines se chevauchent. Un certain
nombre de mesures de promotion peuvent être appliquées à la
fois au niveau local et national, en fonction des éléments
suivants:
- Du niveau et de l'importance de la différenciation
des termes selon le pays (comment se définit « national » et
« local » au Canada, en France ou en RDC);
- Des facteurs économiques tels que les coûts de
transaction, les coûts de substitution et les économies
d'échelle ;
- Des structures en matière de gestion politique du
pays ainsi que de l'attribution des responsabilités.
Une chose est certaine cependant, le terme « local »
s'appliquera toujours à un ensemble géographique plus petit que
le terme « national».
§2. L'expérience de la République
Démocratique du Congo dans la promotion de l'agriculture
L'État congolais a essayé un certain nombre de
politiques économiques visant à améliorer le
développement de l'étendue du secteur agricole national
depuis les années 80-90. Il suffit juste de regarder le nombre de
projets agricoles que comptait le pays pour s'en rendre compte. De 1984 et
1988, le Ministère de l'agriculture du Zaïre comptait plus 42
projets agricoles mais qui, malheureusement, ne répondaient pas aux
besoins urgents de la population agro-pastorale mais plutôt à la
nécessité de ceux qui les avaient initié et
financé.
En 1990, le gouvernement zaïrois (de l'époque)
avec la coopération extérieure, réfléchit et mis
sur pied le Plan Directeur ; un modèle de politique agricole
globale et de cohérence à l'intérieur de laquelle devait,
dorénavant, s'articuler différentes actions ayant pour but de
relancer le secteur agricole, un cadre de référence
susceptible de conduire à l'expansion de l'agriculture et au
développement du monde rural.
La nouvelle loi agricole, qui a été
promulgué récemment, s'entend à mettre en place une
agriculture durable sauvegardant l'environnement et adaptant des
systèmes culturaux avec le fonctionnement naturel du climat et ses
perturbations.
Il entend mettre à la disposition de l'ensemble des
acteurs un cadre cohérent de référence et un outil d'aide
à l'action particulièrement par la commission
interministérielle composée des ministres des domaines
prochaines proches de l'agriculture, à cause de la coexistence
future entre différents cadastres notamment foncier, minier,
forestier et agricole.
La présente loi favorise non seulement la
redynamisation du marché national, mais aussi l'ouverture vers
l'intégration sous régionale et l'intensification des
échanges internationaux en tenant compte des engagements sous -
régionaux et internationaux auxquels la République
Démocratique du Congo a souscrit, tels que la CEEAC, la SADC, le
COMESA, la CEPGL, etc.
Le développement économique national du Congo
comporte certes des points positifs, mais il n'en demeure pas moins qu'il
existe des disparités parfois énormes entre les onze provinces
qu'à l'intérieur même de chacune d'elles.
Bien des choses sont donc à améliorer. De plus,
au rythme des restrictions budgétaires du gouvernement qui fait face des
grandes contraintes financières, il va falloir trouver les façons
de faire plus avec moins.
Sans doute, le point faible le plus marquant de la
stratégie de développement de la RDC c'est de ne pas avoir
favorisé un véritable développement endogène
basé sur la prise en charge du développement par les
collectivités locales, car un très grand accent a
été mis sur l'exploitation des ressources naturelles (notamment
le cobalt, le manganèse, le colombo tantalite, le cuivre, etc.) qui sont
avant tout exploitées par des entreprises étrangères.
Bien plus, la stratégie de développement
économique du pays a, longtemps, été celle d'une approche
« par le haut » plutôt qu'une approche « par le bas
». Avec la baisse du prix des minerais et la prise de conscience des
Congolais de l'importance de l'entrepreneuriat pour le développement
économique local, on peut penser que les choses vont commencer à
changer, mais cela va prendre du temps certes.
A. L'approche coopérative agricole et le
contexte actuel: une solution
Premièrement, la formule coopérative dans le
cadre du développement local et national peut prendre différentes
formes. Ainsi, entre autres possibilités, il peut s'agir d'une
coopérative de travailleurs, d'une coopérative de consommation,
d'une coopérative en milieu scolaire, d'une coopérative de
santé, d'une coopérative de services à domicile, d'une
coopérative du marketing ou de la recherche et développement,
d'une coopérative financière ou encore d'une coopérative
agricole. Les possibilités de développement sont nombreuses.
Une des caractéristiques fondamentales de l'approche
coopérative dans le cadre des efforts de développement agricole
local et national est son caractère démocratique.
Alors que l'entreprise purement capitaliste a, plus souvent
qu'autrement, la maximisation des profits comme seul objectif, l'entreprise
coopérative est plus sensible aux attentes et aspirations de la
communauté où elle se trouve puisque ses membres en sont
propriétaires. Le rapport à l'emploi traduit bien cette
différence. Pour l'entreprise capitaliste classique, le travail n'est
qu'un facteur de production. Face à l'adversité, elle
procédera à des mises à pieds44(*) et ce, même si
l'entreprise est rentable.
En effet, l'objectif n'y est pas toujours d'avoir une
entreprise rentable, mais surtout de maximiser ses profits. Il ne faudrait pas
cependant penser que les mises à pieds sont impossibles dans
une entreprise coopérative, mais en principe, l'emploi y revêt
cependant une plus grande importance que l'entreprise capitaliste. Ne
faudrait-il pas se rendre à l'évidence qu'il ne suffit plus de
créer un environnement favorable à la croissance du secteur
privé pour mener à la création d'emplois ? Le discours
politique et les actions concrètes ne devraient-ils pas changer ?
Pour accroître le développement économique
du pays, les dirigeants du pays auraient donc avantage à intégrer
l'approche coopérative à leurs stratégies de
développement local et national notamment en consacrant une loi à
cet effet qui tient compte des efforts endogènes. Parmi les avantages
que procurerait une approche coopérative, notamment pour le secteur
agricole, on peut mentionner : le développement local (a), une
meilleure utilisation des ressources locales (b) et une mobilisation des
facteurs économiques déjà présents (c).
a. Développement local
Le développement économique à partir de
la base constitue l'élément le plus important de l'essor agricole
national. Contrairement à des entreprises qui sont la
propriété d'intérêts de l'extérieur, une
entreprise agricole qui est la propriété des
intérêts locaux aura moins tendance à
déménager à la première occasion offrant une chance
d'accroître les profits. Nombre de communautés ont appris trop
tard que dépendre d'un employeur de l'extérieur pouvait offrir
des surprises douloureuses. Une entreprise coopérative agricole,
propriété des membres de la communauté, offre une
perspective beaucoup plus prometteuse et permet de fonder les efforts de
développement local et régional sur des assises plus stables.
b. Utilisation des facteurs locaux
Un facteur à ne pas dédaigner en
développement local et régional est le sentiment d'appartenance
que crée une activité économique épousant le
modèle coopératif. Non seulement cela se traduit-il par des
assises plus solides, mais cette identité collective en augmente aussi
grandement les retombées économiques potentielles.
Le fait d'appartenir à une communauté
accroît l'intérêt que les individus ont envers celles-ci, ce
qui se traduit souvent par une plus grande utilisation des facteurs locaux
(ressources humaines, matérielles, financières, technologiques,
etc.). De cela résultera non seulement le résultat d'une
volonté de contribuer au développement économique de sa
région, mais aussi la transmission plus facile de l'information
grâce à la présence sur place de preneurs de
décisions.
c. Mobilisation des facteurs économiques
déjà présents
Finalement, l'approche coopérative en matière de
développement local et national peut amener une utilisation plus
efficace des facteurs économiques déjà présents
dans le secteur. C'est ce qui se produit lorsque divers fonds d'investissement
sont créés dans une optique coopérative. L'avantage de
telles initiatives est qu'elles assurent qu'au moins une partie des outils de
développement économique qui existent dans la communauté
sera utilisée pour le développement du pays. Pour les entreprises
en croissance, l'accès au capital nécessaire est souvent une
question très critique (c'est encore plus vrai dans les pays en voie de
développement comme la RDC où le manque de fonds individuels
reste marquant) et l'approche coopérative (mise en commun des
ressources) offre un élément de solution au problème.
B. Faire les choses autrement, mettre un accent sur
les coopératives agricole en RDC
A la lumière de certains constats que nous avons faits
dans ce travail, il va sans dire que le fonctionnement actuel des
coopératives dans le pays doit être revu si l'on veut que cette
forme d'entreprise joue son véritable rôle à partir de ce
qui fait sa spécificité.
La RDC a besoin des coopératives pour développer
son agriculture et d'autres secteurs de l'économie locale et national,
car elles constituent une formule d'entrepreneurship qui permet aux populations
(pauvres ou plus aisées) de se prendre en main tout en contribuant au
développement de toutes leurs communautés locales.
Les coopératives congolaises ne devraient pas
être créées ou développées selon une logique
de "pauvreté" et de "misère".
En effet, la coopérative est une entreprise qui doit
avoir une certaine vitalité ou une certaine rentabilité qui
permettrait à ses membres-propriétaires de satisfaire leurs
besoins. De plus, elle n'est pas que l'affaire des paysans et des moins nantis
de la société, car tout le monde peut être membre d'une
coopérative et y investir du capital comme dans les autres formes
d'entreprises. Les coopératives doivent aussi faire face aux mutations
actuelles dans tous les environnements, surtout l'environnement
économique et social.
Tout compte fait, l'avenir n'est pas nécessairement
sombre et désastreux du côté des coopératives en
Afrique et en RDC. Plusieurs pays ont procédé à des
réformes importantes pour renforcer leur secteur coopératif,
notamment le Sénégal, la Côte-d'Ivoire, le Gabon et bien
d'autres. Il y a place à l'amélioration et beaucoup de choses
sont à faire et peuvent effectivement être faites si certaines
politiques sont mises en oeuvres de façon rigoureuse. Ainsi, on peut
déjà retenir quelques éléments nécessaires
au développement des coopératives en Afrique et en RD Congo en
particulier:
- autonomie avec un minimum de société civile et
de démocratie dans la gestion;
- les paysans, les villageois et les autres membres de
coopératives doivent déterminer eux-mêmes les objectifs et
les modalités du projet à réaliser, avec l'aide
d'encadreurs si nécessaire, comme ce fut avec le plan directeur de
1990;
- instauration des méthodes et outils de gestion
rigoureux et fiables et lutte contre le détournement de fonds mis en
commun;
- les cadres doivent faire confiance au savoir-faire des gens
et à leur capacité d'intégrer modernisation et vie
traditionnelle de même qu'à bien gérer
financièrement leurs coopératives;
- respect du cheminement, du savoir-faire, des structures
autochtones et de la culture en place; et mise en place d'un cadre légal
ou juridique (Loi spécifique sur les coopératives agricoles,
comme c'est le cas ailleurs45(*), qui prend en considération les
avancées significatives de la technologie et de l' effet de la
mondialisation et de la globalisation sur l'économie de la RDC ) qui
permet de bien distinguer les coopératives des autres formes
d'entreprises ou d'associations et de mieux encadrer la création et le
développement de ce genre d'entreprise.
Il existe présentement en RDC un engouement pour le
développement de l'Agriculture et le développement des affaires
(entrepreneuriat). Dans cette perspective, l'entreprise coopérative est
un outil privilégié de développement et de création
de la richesse, donc d'amélioration du bien-être des
populations.
Pour que le pays puisse bénéficier des
potentialités considérables qu'offre cette forme d'entreprise, il
est primordial de faire les choses autrement: mettre un accent sur les
coopératives agricole en RDC, dans une perspective de
développement local et régional.
Il est tout à fait nécessaire de
redéfinir le rôle des coopératives agricole dans un
processus de "nouveau développement"; c'est-à-dire que les
coopératives devront dépendre le moins possible des attentes du
gouvernement et des organisations non gouvernementales (ONG) et le plus
possible des besoins des gens qui décident de les créer. Cela ne
signifie guère que le gouvernement et les ONG ne peuvent aider (aide
financière, fiscale ou technique) et encadrer les populations.
Par ailleurs, il faudra que les gens eux-mêmes acceptent
aussi de nouvelles façons de vivre ou de fonctionner, du moins lorsqu'on
est en affaires. Même si les valeurs coopératives semblent se
rattacher à celles véhiculées dans la plupart des
sociétés dites « indigènes » (solidarité,
consensus, entraide, etc.), il n'en demeure pas moins qu'il faille tenir compte
des traits culturels particuliers de chacun ou de chaque groupe traditionnel.
Ainsi, il ne faudrait pas penser que l'implantation des coopératives se
fera de façon automatique et sans heurts; encore moins lorsqu'il vient
le moment de respecter les principes coopératifs.
La coopérative agricole doit alors
nécessairement apprendre la langue culturelle de son milieu, apprendre
à se construire sur la base des structures villageoises existantes et
sur la rencontre entre la démocratie traditionnelle et la
démocratie coopérative46(*). Comment assurer alors la redynamisation des
coopératives dans un nouvel élan de développement ?
En fait, on peut penser à différentes
façons d'aborder le développement des coopératives
agricole en Afrique et en RDC en particulier. Cependant, la croissance et le
développement des coopératives agricoles en RDC nécessite
une approche d'abord globale (ou vision globale) qui inclus tous les secteurs
d'affaires. A partir d'une base de référence (notamment
juridique) qui favorise l'émergence des entreprises
coopératives47(*),
chaque secteur de l'économie se chargera de développer ses
spécificités (exemple: Agriculture, Transformation, Services,
Santé, Éducation, Formation, Technologies, etc.).
Il faudrait mettre en place des stratégies de promotion
de la formule d'entreprise coopérative touchant toutes les couches de la
société (pauvres, riches, paysans, jeunes, vieux, etc.), soutenir
le milieu et évaluer certains facteurs économiques, politico
légaux et socio-historiques susceptibles d'influencer la croissance et
le développement des coopératives.
Les stratégies de promotion
visent plusieurs éléments: l'étude de
faisabilité et la mobilisation des ressources nécessaires; la
détermination de la nature et des objectifs de la coopérative par
les membres; l'homogénéité du groupe (solidarité et
participation accrues); la gestion de l'entreprise confiée aux membres
et aux leaders; le contrôle de l'évaluation par les membres;
génération des revenus à court et moyens termes; etc.
Le soutien du milieu pour un
meilleur fonctionnement peut venir de différents acteurs
économiques, politiques et sociaux: les banques, les caisses
d'épargne et de crédit, les organes étatiques, les fonds
d'investissements ou de développement, le milieu de l'éducation
et de la formation (y compris les centres de recherche), les experts divers et
les gestionnaires.
Afin de déterminer les facteurs susceptibles
d'influencer la croissance des coopératives, certaines questions doivent
être posées, notamment:
- Au niveau économique: existe-t-il une masse critique
de membres susceptibles de mobiliser les ressources nécessaires ?
Existent-ils des ressources externes ? Quel appui les membres peuvent-ils
obtenir des agents économiques ? Y a-t-il des moyens pour conduire des
études de faisabilité ? etc.
- Au niveau politico-légal: l'État a-t-il des
politiques claires et cohérentes dans le développement des
coopératives ? Ces politiques s'accompagnent-elles des ressources
suffisantes ? Y a-t-il des mécanismes de coordination (entre les
ministères par exemple) ? Les lois protègent-elles bien les
coopératives ? etc.
- Au niveau social: les groupes sont-ils suffisamment
homogènes ? Quels sont les obstacles à la participation ? Y
a-t-il compatibilité entre les promoteurs, les formateurs et les
éducateurs ? etc.
- au niveau historique: a-t-on tiré les leçons
des expériences passées ? A-t-on analysé les nouvelles
tentatives d'implantation ? Quelles leçons peut-on tirer des
expériences de groupes populaires ? etc.
Toutes ces questions peuvent en elles-mêmes traduire la
complexité de l'entreprise. Les défis à relever sont de
taille. Il apparaît donc que les coopératives agricoles peuvent
réussir à s'implanter en République Démocratique du
Congo si l'on favorise l'émergence d'organisations et des structures
locales autonomes et variées.
C. Que retenir du développement des
coopératives en Afrique
On peut affirmer sans trop risquer de se tromper que les
coopératives en Afrique ont longtemps été perçues
comme un héritage de la colonisation. Souvent imposées d'en haut,
elles ne reflètent pas nécessairement les besoins exprimés
par les membres usagers; ce qui réduit leur participation à une
acception et à une approbation des politiques de l'État et/ou des
organismes non gouvernementaux (ONG) concernant par exemple leurs politiques
agricoles transmises par le biais des coopératives.
Par ailleurs, les Statuts et Règlements des
coopératives ainsi créées sont souvent écrits dans
une langue ou un langage non comprise par certains usagers qui les trouvent
trop rigides, restrictifs et transmetteurs de la "bonne pensée
occidentale universelle".
Alors que les coopératives auraient dû contribuer
au développement intégral et durable de leurs membres comme le
voulaient les Pionniers de Rochdale en Angleterre, il est déplorable que
l'opération n'ait pas tellement réussie dans les pays africains
(surtout francophones), au point que le mot coopérative est
quasiment devenue une référence à l'échec48(*), au tabou et à la
"pacotille"; ce qui réduit donc cette forme d'organisation à une
simple expression d'association populaire (souvent sans but lucratif) où
l'aspect "entreprise" est carrément (ou presque) laissé aux
oubliettes. Or, des exemples ne manquent pas de le prouver, l'entreprise
coopérative demeure un des meilleurs outils de développement du
secteur agricole dans la plupart des pays développés et dans
certains pays dits du Tiers-Monde (Brésil, Costa Rica, Mexique, etc.).
Qui plus est, le mouvement coopératif porte en lui même les
valeurs de solidarité, de démocratie (même qualifiée
d'africaine), d'éducation, d'équité, de prise en main de
sa propre destinée, etc. Alors, pourquoi tant d'échecs en
Afrique?
En fait, certains chercheurs ont tenté de cerner les
raisons des échecs des coopératives en Afrique49(*).
Il ressort de ces recherches trois raisons d'échecs
principales à savoir:
- le pouvoir autoritaire,
- l'idéologie du développement,
- les problèmes d'organisation et de gestion.
a. Le pouvoir autoritaire
L'imposition par l'État de sa vision du politique aux
populations a été retenue comme étant une source
d'échec des coopératives en Afrique. Par ce type de pratique, les
coopératives ne sont que des instruments d'expansion de la puissance
économique et sociale de l'État. Ainsi, on retrouve dans la
création des coopératives des pratiques comme l'adhésion
obligatoire; ce qui est contraire aux principes coopératifs. De plus, le
personnel d'encadrement et de formation est choisi parmi les administrateurs de
la fonction publique. La gestion revient seulement à des personnes dites
instruites et la participation des paysans est quasi-inexistante. L'État
va jusqu'à imposer le produit à cultiver, le niveau des prix et
les règles de distribution de la ristourne aux paysans.
Aucune raison de s'étonner si les membres-usagers ne
trouvent aucun intérêt (ou presque) à s'engager dans ce
genre de coopératives et à fournir tous les efforts requis autant
pour la production, la résolution de problèmes, etc. Bref, le
pouvoir autoritaire annihile une des vocations originelles de la
coopérative: la liberté de décider.
b. L'idéologie du
"développement"
Par ailleurs, l'idéologie du "développement"
constitue une autre source d'échecs des coopératives en Afrique
(francophone surtout). En effet, le développement a toujours
été présenté par les occidentaux selon les valeurs
qui prédominent dans leur cadre de vie à savoir:
l'économie de marché, la modernisation, l'industrialisation, la
productivité, la division internationale du travail, le
libéralisme économique (parfois sauvage), la concurrence, le
contrôle des organisations ouvrières, etc. Ces valeurs qui forment
l'idéologie du développement permettent aux occidentaux de
catégoriser les pays du Sud comme étant les pays
sous-développés, donc en retard par rapport aux pays riches. De
plus, selon cette idéologie, les pays alors
sous-développés doivent suivre le chemin des pays du Nord pour
atteindre leur niveau de développement qui, en passant est
considéré comme l'objectif ultime. Par conséquent, la
modernisation devient une nécessité pour se
développer ; et l'apport de la science et des technologies
occidentales s'avère fondamental pour atteindre ce stade. Or, l'histoire
démontre que cette idéologie du développement très
patriarcal de l'Occident a eu des succès matériel et technique
plutôt mitigée, en plus qu'elle finisse par enrichir une
minorité sans éliminer la misère de la majorité.
D'ailleurs, à ce jour, le constat général est clair sur le
plan socioéconomique mondial: les riches s'enrichissent de plus en plus,
tandis que les pauvres continuent à s'appauvrir.
Les conséquences néfastes de l'idéologie
du développement peuvent se présenter à deux niveaux
principaux50(*):
- au niveau des conditions socioéconomiques et
socioculturelles et
- au niveau des principes et de la pratique politiques.
En effet, l'environnement socio-économique dans lequel
les coopératives ont été implantées en Afrique est
très différent de celui dans lequel les stratégies de
développement ont été conçues. Les
coopératives apparaissent donc comme des modèles complexes,
importés de l'extérieurs et d'en haut; elles sont donc
perçues comme des organisations extérieures d'assistance alors
que les gens n'y participent pas activement avec leurs propres ressources.
Contrairement à ce qu'on peut observer en Europe et en Amérique
du Nord, les coopératives d'Afrique sont généralement
créées par les interventions extérieures et sont
maintenues en vie grâce à l'aide qu'elles reçoivent de
l'extérieur. Les paysans, n'ayant pas eux-mêmes
créés les coopératives et en plus d'être
obligés d'en devenir membre, ne se sentent pas responsables de leur
entreprise coopérative et manque d'intérêt à y
adhérer.
A cet état de fait, on peut ajouter un manque de
rigueur dans l'application des statuts et règlements de régie
interne; les membres les ignorant tout simplement.
Ainsi, les coopératives ne représentent que des
instruments de développement des cultures de rente telles le cacao, le
café, les arachides, le coton, etc.
En outre, il faut reconnaître que les États
africains se sont inspirés du modèle de l'Etat-nation
européen dans leur processus de développement et de
modernité. Cependant, force est d'observer que ces pays n'ont pas
nécessairement adopté les principes de base tels que les droits
de la personne, la diversité des opinions et des organisations
politiques.
En somme, on ne peut parler de coopérative (dans
l'esprit de Rochdale) tant qu'il n'existe pas une réelle
démocratie dans l'organisation; tant que l'autogestion et la
participation responsable sont exclues des modes de gestion; et tant que les
populations ne sont pas incitées à prendre en main leur devenir,
à développer et faire appel à leurs propres ressources si
pauvres soient-elles, et à améliorer leur bien-être.
c. Les problèmes d'organisation et de
gestion
Une autre raison importante de l'échec des
coopératives en Afrique francophone est liée à une
mauvaise organisation et à une gestion déficiente des
entreprises.
Les faiblesses de l'organisation se manifestent d'abord au
niveau de la composition des bureaux de direction qui sont souvent
dominés par les fonctionnaires de l'État et d'autres
personnalités politiques ou "quasi-politiques" qui n'ont pas
nécessairement les mêmes priorités que les gens de la base.
Cet aspect peut être lié au fait que les coopératives en
Afrique francophone en général, et en RDC en particulier sont
souvent vues d'abord et surtout comme des associations (ou regroupement)
populaires des paysans, des habitants d'un quartier ou des villageois et non
pas comme des entreprises autonomes au service de leurs membres-usagers.
Ensuite, le manque de formation et d'information chez les "coopérateurs"
ou les sociétaires entraîne une certaine inefficacité dans
l'exercice de leurs fonctions dans l'organisation.
Rappelons à juste titre qu'en ce qui a trait à
la gestion, la coopérative fonctionne généralement comme
une entreprise dans laquelle le directeur général ou le
gérant assure le développement avec la participation des membres
dans le processus de gestion. La gestion participative de la coopérative
devrait alors assurer un engagement plus important des membres dans la
planification et le processus de prise de décision, de même
qu'assurer un contrôle plus efficace et, en conséquence une
réponse plus satisfaisante aux besoins locaux. Or, si l'on
considère qu'il est déjà difficile de faire participer
tous les membres dans certaines coopératives où les choses
fonctionnent bien (Canada, France, Suède, Japon, États-Unis,
Costa Rica, etc.), imaginons combien de fois le manque de participation des
membres à la gestion de leurs entreprises peut être encore plus
néfaste pour le développement des coopératives en Afrique
francophone.
Enfin, les problèmes de gestion prennent souvent la
forme de détournements d'actifs par le gérant, de
difficultés de trésorerie, de détournements d'objectifs
des prêts obtenus, et de mauvaise planification des ressources. Rien
d'étonnant de voir les coopératives succombées suite
à de telles pratiques.
Compte tenu d'une part de l'importance que les
coopératives peuvent jouer dans le cadre de relèvement des
défis pour le développement économique et social durable
de l'Afrique et d'autre part des obstacles qu'elles rencontrent actuellement
dans le continent pour jouer pleinement ce rôle, un engagement politique
en vue d'une réforme coopérative s'impose. Il s'agira d'une
approche participative et concertée impliquant toutes les parties
prenantes. Cette réforme touchera en particulier les domaines
ci-après :
· Politique,
· Législation
· Cadre institutionnel
· Fiscalité
· Les services d'appui
· Recherche, éducation, formation et
information
· Audit coopératif social et sociétal
· Financement
Cette réforme se ferait aisément dans le cadre
d'un concertalisme économique basé sur la concertation de toutes
les parties prenantes et caractérisé par l'absence de toute
dictature qu'elle vienne de l'Etat, des entrepreneurs, des employés ou
des consommateurs qui seraient alors tous appelés à se concerter
en permanence dans un esprit de « donnant-donnant et
gagnant-gagnant » pour la prise des décisions pour lesquelles
ils deviennent coresponsables.
Ceci pouvait bien se concrétiser à travers les
différentes les groupements économiques régionaux comme la
CEDEAO, la SADC ou encore l'OHADA. Mais il faut dire que ces derniers ne sont
pas vraiment actifs dans la promotion des entreprises coopératives
régionales. Toutefois, les actes uniformes de l'OHADA sur le droit des
sociétés commerciales et du groupement d'intérêt
économique (GIE)51(*) facilitent le processus pour les entreprises inter
régionales qui ont besoin d'un cadre juridique propice à leur
rapprochement, en leur offrant des choix différents selon que les
partenaires souhaitent, ou non, conserver l'autonomie juridique de leurs
sociétés respectives.
Actuellement dans le cadre de la
redynamisation de l'intégration régionale et le relancement des
institutions d'intégration régionale en Afrique Centrale, des
réformes dans le processus de l'intégration devraient tendre
beaucoup plus vers la création d'entreprises privées
multinationales de production, de transformation de matières
premières et de commerce des produits semi-finis et finis entre les pays
de la sous-région et entre la sous-région et le reste du monde.
Ceci devrait permettre surtout de poser les bases solides et durables pour la
sous-région de transformer ces cent millions d'habitants en agents
économiques, force de travail et source de consommation. Ceci
permettrait à une large proportion de la population d'avoir plus de
chance de vivre une biologie complète et heureuse. Ceci devrait
également aider à créer un climat de stabilité pour
les gouvernements, de paix pour les populations et de sécurité
pour les investisseurs y compris étrangers. Il est à noter que
les avantages de l'intégration sont plutôt dynamiques que
statiques. Des efforts d'analyse et de communication doivent être
soutenus pour maintenir l'impulsion à tous les niveaux et dans tous les
Etats partenaires.
Le thème de l'AIC a été « Les
coopératives, des entreprises pour un monde meilleur ». Si,
à cet effet, les institutions d'intégration régionale
s'impliquent davantage dans la promotion des coopératives, ceci devra
permettre à la sous-région ou la région d'être un
partenaire respectable sur la scène internationale, de négocier
en solidarité dans les conférences internationales ; de
représenter un poids économique et stratégique ; d'avoir
des positions de négociations communes ; d'accroître le commerce
intra-sous-régional et inter-sous-régional, et de promouvoir
l'intégration par la production avec l'expansion d'un vrai secteur
privé sous régional. Elles doivent favoriser en partenariat avec
le Secrétaire conjoint BAD/CEA/OUA/CER et les institutions de Bretton
Woods (rénovées) la promotion du commerce
intra-sous-régional et inter-régional et des investissements
porteurs et générateurs d'emplois, de revenus, de
réduction de pauvreté et d'élimination de la
dépendance des populations africaines des aides et des gouvernements et
de l'emprise des institutions internationales52(*).
CONCLUSION
L'agriculture demeure incontestablement le principal vecteur
d'un développement durable de la RDC, c'est pourquoi nous nous sommes
proposé, en tant que finaliste de la faculté de droit
économique et social de traiter un sujet touchant ce secteur en vue
d'envisager des pistes de solutions à notre niveau.
La problématique du développement du secteur
agricole en RDC est un pertinent sujet de réflexion ; sujet qui
constitue la une du secteur de l'économie et de
développement ; sujet qui, d'ailleurs, a fait rencontrer un groupe
des scientifiques congolais et belges réunis le 15 septembre 2010 en
Belgique dans la pleine prise de conscience que, comme pour tous les pays, le
Congo ne pourrait décoller qu'avec ce préalable53(*).
Ces scientifiques congolais et belges ont
réfléchi sur l'enjeu du développement de l'agriculture en
République démocratique du Congo. Au cours de cette
conférence scientifique, les participants se sont fixé comme
objectifs, entre autres, l'implication de l'agriculture congolaise dans le
développement du continent africain. Cette réflexion a
visé la conscientisation de l'opinion tant nationale qu'internationale,
sur l'avenir du secteur agricole en RDC ainsi qu'en Afrique.
Dans son intervention, Pol Charles a circonscrit un
aperçu du secteur agricole en République démocratique du
Congo précolonial et post colonial. Cet ancien agronome des huileries du
Congo-belge a mis un accent particulier sur ce qu'il qualifie de «
difficiles conditions de travail » des agents locaux de l'époque.
Critiquant cette pratique d'agriculture et d'élevage «
d'autosuffisance » qui n'était à mesure de nourrir une
grande partie du pays. Après un parallélisme entre la politique
agricole avant l'indépendance et celle d'après
l'indépendance, il a invité toutes les personnes intervenant dans
le secteur agricole à un sens de responsabilité. Il a, ensuite,
fait savoir qu'il se situe dans le camp de toute personne qui prône une
relance active et durable de l'agriculture en RDC.
Une relance, a-t-il fait savoir, dont la République
démocratique du Congo a besoin pour atteindre les objectifs du
millénaire pour le développement. « Il faut tout mettre en
oeuvre pour réduire l'extrême pauvreté ainsi que la faim
», a-t-il recommandé. Selon lui, la RDC occuperait la
septième place dans le rang des pays pauvres, alors qu'il regorge un
potentiel agricole énorme. « La RDC comporte à l'état
naturel 90 pour cent de son sol qui n'est pas mis en valeur », a-t-il
ajouté, avant de faire remarquer que ce qui empêche la RDC
à décoller n'est rien d'autre que l'absence de la bonne
gouvernance.
Quant à Alain Huart, il a constaté que la RDC
est un pays bien placé, au regard de sa position
géostratégique. Et que par conséquent, il doit être
en mesure de nourrir des milliers de personnes à travers le monde, le
comble de l'horreur est que le nombre de personnes souffrant de malnutrition
dans ce pays est très élevé. Il touche près de 16
millions d'habitants », a-t-il indiqué, avant de
révéler la dépendance extérieure accentuée
de la RDC sur le plan alimentaire : la RDC importerait, en moyenne,
150.000 tonnes de poissons congelés et 80.000 tonnes de poulets et
autres vivres surgelés par an.
C'est pourquoi, dans le cadre de l'amélioration de la
sécurité alimentaire, la République démocratique a
signé la charte du Programme détaillé pour le
développement de l'agriculture en Afrique (PDDAA) le 21 mars 2011
à Kinshasa. Cet évènement a réuni les
représentants du gouvernement congolais, les partenaires techniques et
financiers de la RDC, le secteur privé et les
délégués de la Société civile.
Evènement dans lequel l'Ex ministre Norbert Bashengezi a, toutefois,
reconnu que des efforts doivent être déployés davantage
pour atteindre cet objectif. Selon lui, les avancées
réalisées par la RDC dans la préparation du PDDAA "
devraient rassurer les partenaires quant à la volonté du
gouvernement d'accorder une attention soutenue au développement du
secteur agricole et rural ".
Toutes ces initiatives constituent la preuve que le secteur
agricole a encore des problèmes quant à ce qui concerne son
essor. C'est dans ce même angle que nous avons fait ce travail
espérant, tant soit peu, d'apporter notre petite contribution
scientifique après ces quelques années passées à la
faculté de droit.
Dans le présent travail, il ne s'agissait pas
d'épuiser tous les problèmes qui sévissent ce secteur, ni
non plus de prétendre que la formule coopérative soit le miracle
qui sauvera les pays de tous ses maux. Cependant, la coopérative demeure
une alternative très intéressante pour la création
d'emplois et la revalorisation de l'agriculture et des zones rurales dans un
contexte de globalisation des économies caractérisé par
une concurrence plus accrue et le libre marché. Qui plus est, il faut
reconnaître que les pays dits du Tiers-monde, et inclusivement leurs
populations rurales devraient d'abord compter sur eux-mêmes. Par
conséquent, les entrepreneurs locaux devraient être prêts
à investir leurs capitaux sur place plutôt que d'attendre que
d'autres personnes de l'extérieur ou le seul gouvernement viennent
créer des emplois et augmenter la valeur des produits en implantant des
entreprises de transformation et de mise en marché sources de
développement du capital local. Dans cette perspective,
l'expérience connue des entreprises coopératives ailleurs dans le
monde est une raison suffisante pour tenter de favoriser ce type d'entreprises
dans ce secteur, et ce, de manière plus structurée, rigoureuse et
efficace en tenant compte des aspirations de populations locales et du contexte
socio-économique.
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L.R.Q., Chapitre C-67.2. Loi modifiée par le Projet de Loi No 112,
Éditeur Officiel du Québec, 1995. Loi disponible sur
http://www2.publicationsduquebec.gouv.qc.ca/dynamicSearch/telecharge.php?type=2&file=%2F%2FS_24%2FS24.htm.
consulté le jeudi 24 mai 2012, à 12h 59.
- la loi n° L.R.Q., chapitre S- 24 modifiée
et complétée par celle du 21 décembre 1983 sur
les coopératives agricoles, Québec. Qui
place les coopératives agricoles sous la tutelle du ministère des
Institutions financières et Coopératives. Données
disponibles sur le lien :
http://www2.publicationsduquebec.gouv.qc.ca/dynamicSearch/telecharge.php?type=2&file=%2F%2FS_24%2FS24.htm,
consulté le jeudi 24 mai 2012, à 13h 15min.
- « Le rôle des coopératives dans le
développement social ». Données disponibles sur le lien
http://www.coopscanada.coop/en/info_resources/Research.
Site consulté le 12 avril 2012 à 12h00.
- La notion de la mise à pied comme sanction dans les
entreprises, données disponibles sur le lien:
http://www.dictionnaire-juridique.com/definition/mise-a-pied.php.
consulté le 26 mai 2012 à 13h 08min.
- La notion du coaching des entreprises, données
disponibles sur le lien
http://www.services-entreprises.com/coaching.html,
consultée samedi 26 mai 2012 à 12h 34min.
- Franklin Assoumou Ndong, « Stratégies de
développement du secteur agricole au Gabon: que peuvent nous apprendre
la formule d'entreprise coopérative et l'approche de
développement local ? », Sherbrooke (Québec, Canada),
Janvier 1998 Révision légère en septembre 2005 p. 12-13,
Données disponibles sur le site
http://www.gabsoli.org/publications/gabon/coop-develop-local-gabon.
Consulté le 16 avril 2012 à 15h.
- La commission économique, financière et
contrôle budgétaire de l'Assemblée nationale (Ecofin),
disponible sur le site
http://radiookapi.net/actualite,
consulté 4 juillet 2012 à 13h 45min.
-
http://www.digitalcongo.net/article/70382, consulté mardi 22 mai
2012.
TABLE DES MATIERES
Dédicace
ii
Remerciements
iii
Sigles
et abréviations
iv
INTRODUTION
GENERALE
1
1.
ETAT DE LA QUESTION
1
2.
POSITION DU PROBLEME
3
3.
HYPOTHESES
6
4.
INTERET DU SUJET
8
5.
METHODES ET TECHNIQUES DE RECHERCHE
9
6.
SUBDIVISION DU TRAVAIL
10
CHAPITRE
PREMIER :
11
LA
NECESSITE DES REFORMES FACE AUX INSUFFISANCES DU REGIME JURIDIQUE APPLICABLE A
L'EXPLOITATION AGRICOLE
11
Section1.
Etat de lieux du secteur agricole congolais
11
§1.
La zaïrianisation et son impact sur le secteur agricole
11
A.
Structures économiques
12
B.
La zaïrianisation : une erreur politico-économique
monumentale
14
§2.
Une politique agricole modèle : Le Plan Directeur de 1990
17
A.
Un plan élaboré par les congolais
18
B.
Approche sectorielle ou de projet
22
Section
2. Les perspectives actuelles de réforme législative en
matière agricole : la loi n°11/022 du 4 décembre 2011
portant principes fondamentaux relatifs à l'agriculture
23
§1.
Les mérites de la loi n°11/022 du 4 décembre 2011
23
A.
Objectifs et champs d'application
24
B.
Réforme foncière et réforme agraire
combinée
25
a.
Résidence sur le fond et respect du contrat agricole
28
b.
Moyens financiers
29
§2.
Limites de la loi n°11/022
31
A.
La modernisation de l'agriculture congolaise
31
B.
Des opportunités de financement de l'agriculture en RDC
34
C.
De l'encadrement de la jeunesse en milieu rural, en RDC
35
a.
Dans le secteur agricole
35
b.
Le développement des activités artisanales
35
c.
L'accès à la terre en RDC pose encore des problèmes
36
Chapitre
II. L'ENTREPRISE COOPERATIVE COMME OUTIL DE RELANCE DU SECTEUR AGRICOLE
39
Section
1 : La nature juridique de la coopérative au regard de
l'impératif de relance du secteur agricole
39
§1.
Nature juridique de la coopérative : Société ou
association ?
40
A.
La coexistence de deux régimes juridiques en matière de
sociétés coopératives.
40
B.
L'Alliance Coopérative Internationale
42
a.
les valeurs coopératives
44
b.
Les principes régissant une entreprise
coopérative
46
c.
Les Types De Coopératives
51
§2.
Organisation et fonctionnement d'une coopérative
53
Section
2. L'entreprise coopérative : un outil de développement
économique local et régional
58
§1.
Le développement économique local
59
A.
Développement économique local : un
phénomène accentué par la mondialisation
62
B.
Différence entre le développement économique
local et le développement économique national
64
§2.
L'expérience de la République Démocratique du Congo dans
la promotion de l'agriculture
66
A.
L'approche coopérative agricole et le contexte actuel: une
solution
68
a.
Développement local
69
b.
Utilisation des facteurs locaux
70
c.
Mobilisation des facteurs économiques déjà
présents
70
B.
Faire les choses autrement, mettre un accent sur les
coopératives agricole en RDC
71
C.
Que retenir du développement des coopératives en
Afrique
75
a.
Le pouvoir autoritaire
76
b.
L'idéologie du "développement"
77
c.
Les problèmes d'organisation et de gestion
79
CONCLUSION
82
Bibliographie
85
1.
Textes de lois
85
3.
Rapports, articles, contributions et cours et travaux de fin
d'étude
86
4.
Les Sites internet
88
Juin 2012
* 1 Nous allons le voir un
peu loin dans le deuxième chapitre de ce travail.
* 2 Art. 16 à 23 de la
loi n°11/022 du 24 décembre 2011 portant principes fondamentaux
relatifs à l'agriculture, Numéro spécial, RDC, Kinshasa
2001.
* 3 SEBISOGO M. Laurent,
(Ph.D), L'économie solidaire : une stratégie pour
rebâtir l'espoir et susciter la confiance chez l'homme congolais du 21eme
siècle, Pole Institute, Cotonou, mai 2010, p.93.
* 4 Art. 2 du décret
du Roi-Souverain du 27 février 1887 modifié et
complété par le Décret du 23 juin 1960 portant
Sociétés commerciales, B.O., 1887, p. 24; Nouvelle
Édit., p. 150. In les codes Larcier de la République
Démocratique du Congo, Tome III Droit commercial et économique,
vol I Droit commercial, Bruxelles, De Boeck, Larcier et Afrique Editions. 2002,
p. 100.
* 5 La commission
économique, financière et contrôle budgétaire de
l'Assemblée nationale (Ecofin) a présenté, le mercredi 4
juillet, son rapport de l'examen du projet de budget 2012 à la
plénière pour adoption. Au regard de ce rapport, cette commission
a revu à la baisse le budget de l'Etat congolais pour l'exercice 2012,
le ramenant de huit à sept milliards de dollars
américains. Données disponibles sur
http://radiookapi.net/actualite,
consulté 4 juillet 2012 à 13h 45min.
* 6 République
Démocratique du Congo, Ministère de l'agriculture,
exposé des motifs du projet de loi portant code agricole
* 7 Programme MIDA Grands
Lacs de l'Organisation Internationale pour les Migrations, Guide des
investissements pour la diaspora des grands lacs, Préparé
par M. André MAYENGO Sous la direction du Programme MIDA Grands Lacs de
l'Organisation Internationale pour les Migrations, REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU
CONGO, 2008, p. 7.
* 8 Dans exposé
des motifs du projet de loi portant code agricole Le paysannat agricole
assure 90 % de la production agricole nationale.
* 9 Le 18 décembre
2009, l'Assemblée générale des Nations Unies a
adopté une résolution proclamant 2012 « Année
internationale des coopératives ». La résolution,
intitulée « Le rôle des coopératives dans le
développement social », reconnaît que le modèle
d'entreprise coopératif est un facteur majeur dans la réalisation
du développement économique et social. Données disponibles
sur le site (
http://www.coopscanada.coop/en/info_resources/Research,
consulté le 12 avril 2012.
* 10 J'insiste beaucoup sur
le terme "entreprise", car on remarque que la coopérative, surtout
agricole, est considérée en RDC comme une association villageoise
ou de quartier sans but lucratif qui ne cherche qu'à solidariser les
populations sans qu'elle n'ait véritablement une dimension
entrepreneuriale. Or, l'entreprise coopérative (qui n'est pas
fondamentalement sans but lucratif) comporte des bases plus larges renfermant
l'association de personnes et l'entreprise (voir définition de la
coopérative) ayant des impacts, quant à moi, plus significatifs
notamment dans la création d'emplois et le développement des
infrastructures capables de sortir plusieurs communautés du marasme
économique (l'exemple des coopératives agricoles dans les pays
industrialisés est patent).
* 11
Les années Mobutu
(1965-1989): l'accroissement exponentiel d'une dette odieuse.
* 12 Charte-programme qui
définissait les orientations politiques du mouvement populaire de la
révolution (MPR), le parti de Marechal Président Mobutu Sese
Seko.
* 13 Gossens, F., B. Minten
& E. Tollens, Nourrir Kinshasa, Le Harmattan, Paris, 1994, P.
48.
* 14 Berthelemy J.C. &
C. Morrision, « Crise agricole et pénurie des devises en
Afrique » in Revue Française d'Economie, Paris,
France, 1999, pp. 3-30.
* 15 Gossens et alii, op.
cit. p. 55
* 16 Binswanger, H.,
«Evaluating research system performance and targeting research» in
Land-abundant areas of Sub-saharian Africa; World Development,
1986, Vol 14, pp. 469-475.
* 17 Carr, St.
Agriculture research or extension service: which has failed? Rural
African, 1971, Vol X, p. 208
* 18 Richard St,
Indigenous Agricultural Revolution, Ecology and Food Production in West
African, Hutchinson, Paris, 1985, p. 52.
* 19 Muzihigwa, K.
Pêche, pisciculture et
développement : L'expérience du Zaïre, Bilan et
Perspectives, Août 1991. Données de base pour
l'élaboration d'un plan directeur d'aquaculture nationale et pour la
complémentarité de la pêche et de la pisciculture. P.U.L.,
1991, p. 121
* 20 Eric Tollens,
K.U.Leuven, « Table Ronde sur l'Agriculture en RDC
Kinshasa », du 19 - 20 mars 2004 in Vers une
stratégie de développement agricole, base solide du
décollage économique, Leuven, Belgique, 2004, p. V
* 21 MASIALA Jean,
« Cours de droit agricole et forestier » : note
polycopiées, à l'usage des étudiants de la
3ème année graduat, Faculté de droit,
ULPGL/Goma, Inédit, pp.17-23.
* 22 Lydie
Masika KASONIA, « Réflexion sur la politique agricole
congolaise », Butembo, RDC, 2009, inédit, pp. 2-3.
* 23 Hobblink, H.
Biotechnology and agriculture in world perspective : solution for a
global village,1993, n°1:1-5
* 24 Persley, G. J. Policies
and programs of the world Bank in Biotechnology, Solution for a global village,
1993. N°1, pp. 8-9.
* 25QUEBEC (CANADA),
ASSEMBLEE NATIONALE. Loi sur les coopératives. L.R.Q., Chapitre
C-67.2. Loi modifiée par le Projet de Loi No 112,
Éditeur Officiel du Québec, 1995.
* 26 Coopérative de
Développement Régional de Montréal, « Alliance
Coopérative Internationale » in Déclaration sur
l'identité coopérative", Montréal, Québec,
Canada, 1996, p.33
* 27 L'approbation du
conseil de gestion est nécessaire pour l'exclusion, la démission
ou l'admission des membres.
* 28Malgré
l'archaïsme des termes utilisés, qui ne cadrent pas avec
l'époque actuelle (« indigène »).
* 29 Clément KIBAMBI
VAKE, « cours de droit des sociétés » :
Note polycopiées à l'usage des étudiants de la
1ère année licence, Faculté de droit,
ULPGL/Goma, Inédit, pp. 52-53.
* 30Coopérative de
Développement Régional de Montréal, Op. cit.
* 31On fait
généralement remonter l'origine du mouvement coopératif
à l'expérience de ceux qu'on nomme les "équitables
pionniers" de Rochdale (banlieue de Manchester en Angleterre) au 19e
siècle.
* 32QUEBEC (CANADA),
ASSEMBLEE NATIONALE. Loi sur les coopératives. L.R.Q., Chapitre
C-67.2. Loi modifiée par le Projet de Loi No 112,
Éditeur Officiel du Québec, 1995.
* 33VIENNEY Claude,
"L'économie sociale", La Découverte, Paris, France, 1994. p.
34
* 34 Franklin Assoumou
Ndong, « Stratégies de développement du secteur
agricole au Gabon: que peuvent nous apprendre la formule d'entreprise
coopérative et l'approche de développement local ? »,
Sherbrooke (Québec, Canada), Janvier 1998 Révision
légère en septembre 2005 p. 12-13, Données disponibles sur
le site
http://www.gabsoli.org/publications/gabon/coop-develop-local-gabon.
Consulté le 16 avril 2012 à 15h.
* 35 Pour plus de
détails sur cette typologie des coopératives, voir, ROY Marcel,
"L'impact de la formule de propriétaire-usager sur la gestion des
coopératives", Chaire de Coopération Guy-Bernier, UQAM,
Montréal (Québec, Canada), 1993, 24 p.
* 36 Ibid
* 37 La coopérative
de travailleurs-actionnaires (CTA) est une alternative intéressante pour
les travailleurs des grandes entreprises parapubliques en privatisation et/ou
les entreprises privées en restructuration. Elle permet aux travailleurs
de conserver leur emploi tout en étant actionnaire (par l'entremise de
la coopérative) de la société, Ibidem.
* 38 FRANKLIN ASSOUMOU NDONG
B.A., op. cit, p.15
* 39 FRANKLIN ASSOUMOU NDONG
B.A., M. SC, op. cit, p.13.
* 40 Le coaching c'est
l'accompagnement individuel d'une personne, pour favoriser l'actualisation de
ses potentialités et de ses compétences professionnelles, ou pour
résoudre des difficultés ponctuelles contextualisées. Une
intervention de coaching porte sur des compétences qui ne
dépendent pas exclusivement de connaissances techniques. Elle est
particulièrement bien adaptée aux "savoir-faire" et
"savoir-être" concernant le management, l'organisation, le relationnel,
la communication, le commercial. C'est aussi un antidote à l'isolement
des chefs d'entreprise, des décideurs et des responsables. Le coaching
est approprié à toutes les organisations, privées,
publiques et associatives, ainsi qu'aux travailleurs indépendants. Il
s'adresse plus particulièrement :
- aux personnes exerçant un rôle de management
(chef d'entreprise, dirigeants et responsables, encadrement supérieur ou
commercial).
- à toute personne désirant développer
son potentiel, réfléchir à son avenir professionnel, ou
résoudre certaines difficultés.
Données disponibles sur le site
http://www.services-entreprises.com/coaching.html,
consultée samedi 26 mai 2012 à 12h 34min.
* 41 C'est le cas notamment
de ce que fait l'organisation professionnelle la plus représentative du
secteur privé national, la Fédérations des entreprises du
Congo (FEC) quand elle recherche les problèmes qui empêche le
décollage l'économie national, et propose des pistes de solutions
au Pouvoir.
* 42 COMMISSION ECONOMIE ET
DEVELOPPEMENT, « Propositions pour favoriser le développement
des petites et moyennes entreprises africaines » in
Rapport et Projet de propositions de la Commission Economie et
Développement ; Commission présidée par Thierry
Chambolle, membre du HCCI, président d'Agir ABCD, Rapporteur : Philippe
Mignaval, conseiller Mars 2008, p13
* 43 DESJARDINS
Pierre-Marcel, « Le coopératisme, outil de
développement économique régional ? »
In Pratiques coopératives et mutations sociales, Sous la
Direction de Marie-Thérèse Seguin, Édition le Harmattan,
Paris, 1994, p. 113-121.
* 44 La "mise à pied"
est tantôt une sanction, tantôt une mesure simplement conservatoire
que l'employeur prend à l'encontre d'un de ses salariés. La
lettre par laquelle l'employeur autorise une absence dans l'attente d'une
décision définitive, peut être concomitante à la
lettre déclenchant la procédure de licenciement. Le juge du fond
a pu en déduire que si la dispense de travail est
rémunérée, elle constitue nécessairement une mise
à pied conservatoire : elle a pour effet d'écarter le
salarié de son lieu de travail lorsque sa présence est
jugée incompatible avec le fonctionnement normal de l'entreprise mais
elle n'implique pas nécessairement que le licenciement prononcé
ultérieurement présente un caractère disciplinaire
(Chambre sociale 3 février 2010, pourvoi n°07-44491, BICC
n°725 du 1er juillet 2010 et Legifrance et, Soc. - 30 septembre 2004,
pourvoi n°02-43638, BICC n°611 du 15 janvier 2005 et Legifrance).
Disponible sur
http://www.dictionnaire-juridique.com/definition/mise-a-pied.php,
consulté le 26 mai 2012 à 13h 08min.
* 45 Comme le cas du Canada,
avec la loi n° L.R.Q., chapitre S- 24 modifiée et
complétée par celle du 21 décembre 1983 sur
les coopératives agricoles, Québec. Qui
place les coopératives agricoles sous la tutelle du ministère des
Institutions financières et Coopératives. Données
disponibles sur le lien :
http://www2.publicationsduquebec.gouv.qc.ca/dynamicSearch/telecharge.php?type=2&file=%2F%2FS_24%2FS24.htm,
consulté le jeudi 24 mai 2012, à 12h 59.
* 46 A. Gibbs, 1994, op. cit
p. 56.
* 47 En parcourant la loi
portant principes fondamentaux relatifs à l'agriculture promulgué
en Décembre 2011 (et qui entre en vigueur 6mois à partir de la
date de sa promulgation), c'est difficile de tomber sur le mot
coopérative, pourtant dans le projet de cette loi on envisageait la
création dans chaque province d'un conseil agricole rural qui devrait
avoir pour tâche entre autre d'organiser l'encadrement du paysannat et sa
structuration en coopérative agricole ou paysanne. L'on remarque, en
effet, que le projet a connu concision excessives (le projet comptait 154
articles, la loi qui a été voté en compte que 85) qui a
fait à ce que certaines matières importantes ont
été simplement omises dans la loi votée, comme c'est le
cas notamment de l'article 13 qui prévoyait la création au
niveau de chaque province, un conseil agricole rural de gestion ayant pour but
entre autre d'organiser l'encadrement du paysannat et sa structuration en
coopératives agricole ou paysanne . Pourtant la
considération de l'initiative locale à travers les
coopératives agricoles devrait beaucoup préoccuper le
législateur de cette loi.
* 48 L'expérience de
l'échec de la SOFIDE en est la preuve tangible en RDC.
* 49BOURRET Yvon,
« Le sujet et le greffon: implantation et applicabilité du
modèle coopératif dans les cultures africaines »,
IRECUS, coll. Essais, No 22, Sherbrooke (Canada), 1990, p. 14; A. Gibbbs, op.
cit, p. 33.
* 50 GIBBS André, op.
cit. p.38.
* 51 Les GIE sont
régi par les articles 869 à 885 de l'Acte uniforme de l'OHADA sur
les sociétés commerciales et le groupement d'intérêt
économique.
* 52 Commission
économique pour l'Afrique, Redynamiser l'intégration
régionale et relancer les institutions d'intégration
régionale en Afrique centrale : Faire de l'intégration
régionale un puissant moteur du développement au niveau national,
Centre de développement sous régionale pour l`Afrique
Centrale, N° ECA/SRDC - CA/ Nations Unies, Décembre 1998, p. 17.
Disponible sur
* 53 Données
disponibles sur le site
http://www.digitalcongo.net/article/70382,
consulté mardi 22 mai 2012.
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