3- Le choix des réfugiés.
Les pratiques des Etats sur le rapatriement volontaire
indiquent que le choix réel des réfugiés aura besoin
davantage de garanties que celles établies dans le droit international
et les normes du HCR aujourd'hui. Même lorsque les organismes officiels,
comme le HCR, ne favorisent pas officiellement une solution
particulière, les préférences des gouvernements puissants
détiennent néanmoins une grande emprise. Par conséquent,
tout plan de solution durable, subordonné au libre choix individuel,
doit inclure encore plus de garanties que ce qui est en place. Mais la question
des réfugiés palestiniens est spécifique. Comme avec
presque toutes les crises de réfugiés (sauf en Palestine), la
faille dans la protection était que le retour leur était
imposé.
C'est pourquoi le déni du retour des Palestiniens a
été contre la tendance historique. Autrement dit, les
réfugiés palestiniens se sont vu refuser le retour à une
situation qu'ils avaient toujours préconisé.
Loin de focaliser l'attention sur la question du rapatriement
en particulier, évoquons l'idée qu'il existe
généralement une solution politique plus
préférée, que les réfugiés sont contraints
d'accepter « volontairement ». Pareillement, une solution à la
crise des réfugiés palestiniens ne serait pas différente,
même si le classement des solutions préférés ne
serait pas le même. Il faut savoir que le choix individuel des
réfugiés est inhérent à la résolution 194 de
l'AGNU, qui parle des « réfugiés désireux de rentrer
» et prévoit une indemnisation pour « ceux qui choisissent de
ne pas rentrer ». En supposant par là que le droit international
est finalement appliqué aux Palestiniens, il sera essentiel que ces
derniers vont exercer ce choix perçu comme juste et légitime, car
volontaire, et dans cette perspective se présentant comme un
élément important pour la résolution de la crise.
Cependant, ce qui importe c'est que les options soient
transparentes et claires et qu'elles fassent partie d'un ensemble complet qui
sera juste et donc acceptable.
Un autre aspect de cette question est la participation des
réfugiés et la création d'un sentiment d'appartenance.
Plusieurs facteurs ont fait que l'articulation et l'inclusion des voix des
réfugiés
283 M. Dumper, «Palestinian Refugee Repatriation: Global
Perspectives», Routledge, (2005), p.299.
dans la planification du rapatriement soit extrêmement
problématique. (Sujet à traiter dans le chapitre suivant)
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