Section 1.2 Les efforts de l'Etat et des agences de
développement
A l'instar de l'économie nationale en
générale et de la production de la région de Maradi en
particulier les services techniques connaissaient beaucoup de problèmes
à l'époque. Par conséquent, ils étaient
pratiquement incapables de fournir de façon significative un appui et
une assistance aux ménages ruraux en détresse. Ces services qui
manquaient de moyens et du personnel, n'étaient pas en mesure de
répondre efficacement à la demande. Par ailleurs, les
organisations villageoises soit avaient échoué et disparu par
absence d'objectif ou d'appui, soit n'existaient que de nom. Les services
techniques de l'Etat n'avaient pas été en mesure de promouvoir
les moyens locaux d'auto assistance. De nombreuses organisations
villageoises
2 Il l'est encore.
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étaient plutôt directement associées aux
projets d'appui initiés et financés par des agences d'aide
étrangères.
L'un des défis du projet PASSPA était de rompre
avec cette tendance en adoptant une approche par étapes au niveau de
chaque village de sorte que la planification des activités puisse se
faire en collaboration avec les villageois et non à leur place.
Section 1.3 Les stratégies de survie des
ménages ruraux
Vu les conditions écologiques difficiles, la pression
sans cesse croissante exercée par la démographie sur les
ressources naturelles et les possibilités limitées dans le
secteur primaire, les ménages ruraux étaient contraints de faire
recours à une diversité d'activités
génératrices de revenus pour améliorer leurs conditions de
vie. Ainsi, presque tous les ménages ruraux pratiquaient la
diversification des sources de revenus. Celle-ci reposait essentiellement sur
un faible capital, une prise de risque limitée et un important recours
à la main d'oeuvre. De 25 à 30% des revenus des ménages
étaient générés par des activités
menées hors exploitations agricoles et 50% provenaient
d'activités non agricoles. L'élevage contribuait, bien que
faiblement, à compenser l'irrégularité des revenus
agricoles. Les principales sources de revenus extra agricoles étaient
constituées par les services et le petit commerce du secteur informel
pratiqués le plus souvent pour le compte de grands commerçants.
La cueillette, les travaux agricoles rémunérés et les
autres travaux ne nécessitant pas de connaissances techniques
particulières étaient les principales sources de revenus annexes
des ménages. Ces revenus étaient en général
utilisés pour l'achat de denrées alimentaires et d'intrants
agricoles.
Les activités génératrices de revenu
variaient selon les sexes des pratiquants. Les hommes et les femmes
pratiquaient l'élevage et l'agriculture. Toutefois les femmes
pratiquaient de petits commerces relevant en majorité de la production
agricole. Ces activités étaient pratiquées en
général à côté du domicile. Il s'agissait de
la restauration, la préparation d'huile d'arachide et les autres
entreprises commerciales à petite échelle. Quant aux hommes, en
plus du travail des champs, ils s'occupaient d'activités non agricoles
telles que l'artisanat et le commerce, parfois sur une grande
échelle.
Les stratégies des ménages en la matière
étaient évidemment influencées par la possibilité
d'accéder ou non aux principaux services d'appui tels que
l'éducation, la formation, le crédit et l'assistance
technique.
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