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Décentralisation et environnement au Bénin: une analyse séquentielle de la politique des déchets solides ménagers (DSM ) dans la municipalité de Parakou

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par Mahugnon Serge DJOHY
Université de Parakou au Bénin - Maitrise science politique et relations internationales 2012
  

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Section II : Stratégies pour une gestion intégrée et durable des DSM

Pour une politique environnementale génératrice d'un développement durable, il faut d'abord avoir un comportement qui tende à sauvegarder l'environnement et à l'assainir quotidiennement. Ces aptitudes s'acquièrent à travers l'éducation environnementale (Paragraphe A). A cette prise de conscience, il faille ajouter la valorisation des DSM qui n'est autre chose que la résultante de l'application de la politique des Trois R (Paragraphe B)

Paragraphe A : La politique d'éducation à l'environnement

L'éducation à l'environnement est un courant pédagogique ainsi proposé en 1977 par la conférence de Tbilissi : c'est une éducation civique qui a pour but « d'amener les individus et les collectivités à saisir la complexité de l' environnement tant naturel que créé par l'homme, complexité due à l'interactivité de ses aspects biologiques, physiques, sociaux, économiques et culturels ».

L'éducation à l'environnement vise « à diffuser des connaissances et des valeurs, à promouvoir des comportements et à développer des compétences nécessaires pour participer de façon responsable et efficace à la prévention et à la solution des problèmes liés à la vie humaine dans l'environnement, et au maintien (ou à la restauration) de la qualité de l'environnement »35(*).

Actuellement, l'éducation à l'environnement est de plus en plus appelée « éducation au développement durable ».

Le discernement entre l'éducation civique et l'éducation à l'environnement contribue à développer des mentalités, des comportements, des usages et des pratiques plus soucieuses de préserver les ressources et les équilibres. Sans ce discernement, l'acquisition de connaissances se réduit à une compétence théorique. L'éducation à l'environnement réel se distingue dans les différentes cultures humaines par l'importance accordée aux références locales et à la compréhension du rôle écologique de chaque espèce, y compris la nôtre, dans l'objectif de responsabiliser l'action humaine en faisant des citoyens les porteurs de valeurs humanistes et démocratiques, mobilisés pour leur mise en oeuvre. Dans cette formule, l'éducation à l'environnement et au développement durable est une école de citoyenneté.

Dans son aspect global, l'éducation à l'environnement réel est un enseignement requis pour évoluer en dehors des modèles sociaux infantilisants, générateurs de comportements dépendants et de pratiques polluantes. L'enseignement d'une éducation à l'environnement réel développe la perception et la compréhension des enjeux environnementaux et civiques, et permet un engagement individuel : c'est ce que l'on nomme l'« éco-citoyenneté ».

En lien avec les huit objectifs du millénaire pour le développement durable proposés par l' ONU, l'éducation à l'environnement réel comprend une dimension comportementale à promouvoir. Cette éducation fournit des informations sur les paramètres nécessaires à la réalisation des objectifs, par exemple faire évoluer l' habitat, les modes de déplacement, de production, de consommation. Au plan personnel, l'éducation à l'environnement réel permet le développement d'une identité personnelle et collective des personnes, plutôt qu' individualiste et/ou communautariste, dans le cadre d'une culture de respect de la vie.

La culture environnementale met en oeuvre dans une vision d'ensemble, l'étude des ressources de l'environnement biophysique et de l'environnement humain. Elle applique à la biosphère comme à l'ensemble des activités humaines, les principes de saine gestion consistant à ne pas affecter l'avenir au nom de l'immédiat. L'émergence d'une culture environnementale concerne tous les humains, quel que soit leur âge, leur pays d'origine et leur fonction dans la société. Elle est formelle, non-formelle ou informelle pour les formateurs, enseignants et instructeurs qui la pratiquent. Elle ne cherche pas à former des élites institutionnelles et ses objectifs ne créent en aucun cas d'exclusion.

Elle propose les options de développement correspondant au milieu, au climat et aux ressources locales, et suggère des choix volontaires et librement consentis.

Ainsi l'éducation à l'environnement et au développement durable participe à une meilleure gestion des émotions basiques de tout être vivant ( désir, affection/lien, peur/fuite, agressivité/ prédation) et à la construction d'une civilisation et de personnalités dans lesquelles le principe tout aussi fondamental du plaisir puisse s'accomplir non plus par la prédation et l' appropriation, mais de plus en plus par le partage et la coopération, initiant ainsi un nouveau type de développement qui ne serait plus basé sur le « toujours plus » de l'« exploitation-profit » mais sur le « toujours mieux » d'un « mode de vie soutenable ».

Sur le terrain, l'éducation à l'environnement et au développement durable vise à former des citoyens environnementalement responsables, quelle que soit la dimension physique et territoriale, la portée de l'action et le niveau d'intervention. Les autorités municipales peuvent donc prendre de nombreuses dispositions parmi lesquelles un programme d'éco-civisme et de sensibilisation de toute la population en matière de gestion des DSM pour un environnement humain durable. L'éducation environnementale est fondamentale quand on veut effectuer une gestion efficiente des DSM, et vivre dans un environnement sain.

L'efficacité du système de la gestion des DSM peut donc être renforcée par l'éducation environnementale. En effet, si tous les acteurs du système ont pour objectif non seulement d'éliminer les ordures, mais aussi de préserver leur environnement, ils parviendront à de meilleurs résultats.

Au concept d'éducation environnemental, nous associons ici la sensibilisation, la formation et la participation des ménages qui sont les producteurs des DSM. En effet, les ménages sont les principaux acteurs de la réduction de la production de déchets ménagers. Leur adhésion aux stratégies de réduction de la production des déchets est indispensable pour leurs réussites. Pour cette raison, il est important de les convaincre de la pertinence de telles mesures en les sensibilisant sur les problèmes que posent les déchets, la promotion des activités de la collectivité en matière de prévention, les résultats des stratégies de prévention de la production de déchets, la sensibilisation aux gestes qui contribuent à diminuer les déchets, la promotion des produits alternatifs moins ou non toxiques bénéficiant d'un éco-label, la diffusion de l'information sur les débouchés possibles de certains déchets.

Paragraphe B : La politique des Trois R (Réduire, Réutiliser, Recycler)

Les trois R constituent une stratégie de gestion des produits en fin de vie et des déchets qui en découlent, visant à Réduire la quantité de produits qui arrivent en fin de vie, à Réutiliser des produits ou certaines de leurs parties qui deviendraient autrement des déchets et à Recycler les matières premières.

La réduction des déchets peut se faire à deux niveaux : réduction de la consommation de biens ou réduction de la consommation d'énergie. L'objectif de cette démarche est de limiter les quantités d'objets destinés à un usage unique (par exemple, les emballages pourraient être réutilisés (grâce à une consigne) plutôt que jetés après usage) ; de limiter la quantité de matière composant ces produits jetables (les emballages sont l'exemple de progrès permanents pour limiter leur poids ou volume au strict nécessaire) ; de favoriser la réutilisation des produits (par exemple en commercialisant des recharges prêtes à l'emploi) et d'adapter les appareils en fonction des besoins ; de faire la chasse aux gaspillages. Au final, on réduit ainsi la quantité de matière et de produits impossibles à réutiliser ou à recycler.

La mise en place d'une structure appropriée de gestion des déchets au niveau local est une étape importante qui doit être franchie pour l'amélioration de la santé, des conditions de vie des citoyens et la protection de l'environnement.

La réduction de la production des déchets signifie l'évitement au maximum des déchets dans les processus de production et de consommation. Cela passe par exemple pour le secteur industriel par la maximisation de la productivité des inputs (réduction des consommations intermédiaires et donc des déchets produits) et l'utilisation de matériaux renouvelables dont l'extraction et l'exploitation se font d'une manière qui maintient la viabilité des écosystèmes et des communautés humaines, ou, dans le cas de ressources non renouvelables, l'utilisation par recyclage des matériaux déjà extraits et l'imitation des cycles naturels où tous les déchets constituent une ressource pour d'autres organismes.

Parlant de réutilisation des déchets et par opposition aux flux évités, c'est à dire aux déchets non générés du fait d'actions de prévention, on parle de flux détournés pour les produits qui connaîtront une deuxième vie dans le même usage. On distingue deux grandes voies de réorientation en fin d'usage, permettant d'éviter l'abandon, donc l'apparition du déchet à savoir les échanges locaux entre particuliers et les dispositifs de détournement des flux de déchets, comme les recycleries, où sont réparés toutes sortes d'objets, qui sont ensuite revendus. Vous pouvez également, dans la mesure du possible, ramener les récipients dans les commerces qui s'y prêtent et où vous allez régulièrement (boîte à oeufs, pots de crème fraîche, barquettes en plastique...vides et propres bien entendu...). Ainsi, pour tout achat, il faudrait opter pour les produits qui sont durables et réutilisables, l'ère du jetable doit faire place à l'ère du réutilisable et du "reremplissable" par le biais de la consigne et de la vente en vrac.36(*) Enfin, on peut tenter de réparer soi-même certains objets plutôt que de les jeter et en racheter. Au niveau de la collectivité, un système de consigne peut être mis en place avec les producteurs locaux afin de favoriser le réemploi.

Le recyclage constitue le dernier volet de cette politique de prévention même s'il ne rentre pas, à proprement parler, dans le cadre d'une opération de prévention. En effet, le recyclage intervient une fois que le déchet est créé et ne permet donc pas de l'éviter. Pour autant le recyclage a le mérite d'économiser des matières premières. Il est donc nécessaire et utile de trier ses déchets. Le recyclage ne doit toutefois pas être considéré comme la solution miracle et nous faire perdre de vue la nécessité de modifier nos modes de consommation. Le recyclage reste un procédé industriel nécessitant de l'énergie et générant des pollutions et du transport (camions de déchets). De plus, le cycle n'est pas infini, de nombreux produits, particulièrement ceux en matière plastique, ne pourront être recyclés qu'une seule fois, ainsi, un emballage ne redeviendra pas un emballage mais servira, par exemple, à la fabrication de mousses isolantes.

Certaines personnes ajoutent un 'V' après les 3R pour la Valorisation. Elle vise à tirer une valeur quelconque de déchets qui ne peuvent bénéficier du traitement des 3R. Plusieurs solutions existent et c'est probablement une voie qui va se développer dans l'avenir. La valorisation des DSM est primordiale pour en assurer une gestion efficiente. La gestion des déchets doit être considérée comme une activité rentable, génératrice de revenus et créatrice d'emplois à intégrer dans le contexte économique de la municipalité de Parakou.

CONCLUSION

* 35 Sur www.planetecologie.org. Consulté le 25 Septembre 2012

* 36 Il faudrait, par exemple, privilégier les produits rechargeables (écorecharges) ou réutilisables, comme les brosses à dents où seule la tête est changée.

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