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Impact du risque politique sur les investissements directs étrangers en Afrique subsaharienne

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par Didier Joël Kama N'GBESSO
Université d'Auvergne Clermont- Ferrand1, centre d'études et de recherches sur le développement international - Master 2 2010
  

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I.2 LA RELATION INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS - CROISSANCE ECONOMIQUE

Avant d'analyser l'impact du risque politique sur les IDE dans les pays d'Afrique subsaharienne, il nous semble important de montrer d'abord les réflexions théoriques et les investigations empiriques sur la relation IDE-croissance économique dans les différentes régions et pays.

Selon S. Adams (2009), deux principales perspectives théoriques ont été utilisées pour expliquer l'impact des IDE dans les économies des pays hôtes : les théories de la modernisation et les théories de la dépendance. Les théories de la modernisation basées sur la théorie néoclassique de la croissance endogène suggèrent que les IDE contribuent à promouvoir la croissance économique dans les pays en développement. Dans la perspective des nouvelles théories de la croissance, le transfert de technologie par l'entremise des IDE à destination des pays en développement est spécialement important à cause du manque d'infrastructures nécessaires en termes population instruite, de marchés libéralisés, de stabilité sociale et économique, pour innover et promouvoir la croissance dans la plupart des pays en développement (Calvo et Sanchez-Robles, 2002). La perspective de la modernisation est, quant à elle, basée sur le principe fondamental en économie qui stipule que la croissance économique requière de l'investissement en capital. Cependant, toujours selon Adams, contrairement à la perspective de la modernisation, les théoriciens de la dépendance s'attendent à ce que la dépendance aux investissements étrangers aient un effet négatif sur la croissance et la distribution du revenu. A cet effet, Bornschier and Chase-Dunn (1985) in Adams (2009) affirment que les IDE créent une structure industrielle dans laquelle le monopole prédomine conduisant à ce qu'ils décrivent comme la « sous-utilisation de la force productive ». L'hypothèse sous-jacente est qu'une économie contrôlée par les étrangers ne se développe pas de manière organisée, mais croit plutôt de manière désarticulée (Amin, 1974). Adams (2009) explique cela par le fait que l'effet multiplicateur par lequel la demande dans un secteur du pays crée une demande dans les autres secteurs est faible dans un tel cas, ce qui conduit à stagner la croissance dans les pays en développement. Adams (2009) souligne par ailleurs que cet argument est d'autant plus important que la plupart des IDE en Afrique se dirigent dans les secteurs des ressources naturelles (Pigato, 2000) qui ont des barrières substantiels à l'entrée.

Kristian Eppenberg et Armin Riess (2004) estiment que la théorie économique retient 3 éléments à travers lesquels les IDE influencent la croissance économique : ce sont le taux d'investissement national, les gains d'efficience et les effets de « spillovers ». Tout d'abord, comme ils le disent, étant donné le déséquilibre entre épargne et investissement reflété dans le déficit des comptes courants, une entrée nette d'IDE peut aider à augmenter le taux d'investissement dans le pays hôte. Cela contribuera à accroitre le stock de capital productif et ainsi l'output produit. Ensuite, les gains d'efficience des firmes acquises ou créées peuvent provenir de deux sources : les économies d'échelle et la réduction des facteurs d'inefficience. La réduction des facteurs d'inefficience créent des gains de productivité qui prennent naissance dans le transfert de bonnes pratiques aux firmes nouvellement acquises, dans la forme d'un nouveau management, d'une nouvelle connaissance et d'une nouvelle technologie. Enfin, les effets de « spillovers » apparaissent quand la connaissance et la technologie de l'investisseur étranger qu'il transfère à la firme acquise débordent à l'environnement économique local. Cela se passe notamment lorsque la firme vend des biens intermédiaires aux firmes locales.

Nous ajoutons brièvement quelques études empiriques sur la relation IDE - croissance économique. Ewe-Ghee Lim (2001) estime que bien qu'il n'y ait pas de consensus sur la relation entre IDE et croissance économique, il y a une opinion croissante ces dernières années selon laquelle les IDE sont positivement reliés à la croissance économique. Ronald Findlay (1978) postulait que les IDE augmentaient les taux de progrès technologiques dans le pays hôte et donc la croissance à travers un effet de contagion (ou diffusion technologique) issu de la technologie avancée et des pratiques managériales des firmes étrangères. La création et la diffusion des nouvelles technologies constituait, pour lui, le déterminant major de la croissance économique. Cet effet de contagion, caractérisé par les externalités positives, pouvait conduire à améliorer la productivité et l'efficience des firmes locales. Zhang (2001) montre, dans une procédure en étape réalisée en Amérique et en Asie, que les IDE tendent à promouvoir la croissance économique en Asie de l'Est plutôt qu'en Amérique Latine. Toujours selon Zhang (2001), l'impact des IDE dans l'économie d'accueil est spécifique au pays mais les IDE tendent à plus promouvoir la croissance économique quand les pays hôtes adoptent un régime de libéralisation des échanges, améliorent l'éducation et donc le capital humain, encouragent les IDE verticaux, et maintiennent la stabilité macroéconomique. Borensztein, Gregorio et Lee (1997) ont testé l'effet des IDE sur la croissance économique en utilisant les flux d'IDE des pays industrialisés dans 69 pays en développement au cours des deux décennies passées. Ils ont trouvé que les IDE contribuent à la croissance économique seulement quand une capacité d'absorption suffisante des technologies avancées est disponible dans l'économie du pays hôte.

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