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La prise de décision dans le milieu bancaire: analyse des critères essentiels d'octroi de crédit aux entreprises. Cas de la CBAO- groupe Attijariwafa Bank

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par Linda Murielle MFOUBA
Ecole internationale des affaires - Master 1 2008
  

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Chapitre 1 : LES CREDITS D'EXPLOITATION

De la même manière qu'une entreprise doit trouver le moyen de satisfaire ses besoins de financement à long terme en relation avec sa politique d'investissement, il lui faut répondre à ses besoins de financement à court terme.

Pour ce faire, elle dispose d'un certain nombre d'outils lui permettant, soit de réduire son besoin en fonds de roulement, soit d'obtenir des crédits à court terme. Le court terme désigne la durée où le prêt est requis ainsi que la période sur laquelle est échelonné le remboursement. Les prêts à court terme se font habituellement sous forme de prêts d'exploitation à terme (moins d'un an) et de marges de crédit renouvelables. Ils financent les activités quotidiennes de l'entreprise, notamment les salaires des employés, et les achats de stock et de fournitures. Celles-ci s'épuisent rapidement et les stocks se vendent, ce qui crée la rotation des stocks. Les prêteurs favorisent les entreprises qui affichent une saine gestion, un potentiel de croissance stable et des projections de trésorerie fiables.

1.1. Approche des concepts

Que ce soit à la création ou pour des nécessités de développement, l'entreprise a souvent des besoins de financement.

Elle dispose d'un certain nombre de moyens pour répondre à ses besoins de financement. Outre l'autofinancement, le recours au crédit bancaire est la solution la plus couramment utilisée.

Pour ce faire, nous tenterons de définir la notion de crédit puis nous verrons ce qu'est une entreprise, avant d'étudier les besoins de financement qu'elle rencontre.

1.1.1. Notion de crédit

Dans son acception la plus large, c'est à dire en matière de finances, le crédit (du latin « crederer » qui signifie faire confiance) est un prêt accordé par un banquier ou par un fournisseur.

En comptabilité, le crédit représente la partie d'un compte dans laquelle s'inscrivent les sommes payées par le titulaire du compte et celles qui lui sont dues.

Pour les économistes, le crédit est une opération qui consiste pour un prêteur ou créancier à mettre à disposition d'un emprunteur ou débiteur, une certaine somme d'argent moyennant un engagement de remboursement à une date déterminée à l'avance.

Le créancier qui met à disposition les fonds va généralement exiger une rémunération : l'intérêt. Son montant est exprimé par le taux d'intérêt.

D'une manière générale on distingue plusieurs types de crédits en fonction de leur durée :

· Le crédit à court terme (quelques jours à 2 ans) : il comprend l'escompte, les crédits de caisse (facilités de caisse, crédit de campagne, découvert bancaire)...

· Le crédit à moyen terme : sur 5 à 7 ans, il s'applique à l'acquisition d'équipements par les entreprises, au financement de la construction de logements.

· Le crédit à long terme : il excède 5 à 7 ans, suivant les cas. Il est consenti contre des garanties hypothécaires, des cautions ou des nantissements.

Par ailleurs, l'opération de crédit comprend les crédits en espèces et les crédits par engagement. Dans le cas des crédits en espèces, la banque met de l'argent à la disposition du débiteur ou lui accorde une limite de crédit. En échange, le débiteur paie un intérêt à la banque. Dans le cas de crédits par engagement, la banque met sa solvabilité à la disposition du client qui la rémunère en lui versant une commission.

Le crédit fait l'objet d'une réglementation assez stricte et d'un contrôle très suivi de la part des pouvoirs publics. Selon le secteur auquel il est destiné, il peut être soumis à des textes législatifs et réglementaires spécifiques et administré par des établissements spécialisés: crédit agricole, crédit immobilier etc.

1.1.2. Définition d'une entreprise

Dans un sens économique, une entreprise est une structure économique et sociale comprenant une ou plusieurs personnes et travaillant de manière organisée pour fournir des biens ou services à des clients dans un environnement concurrentiel (marché) ou non concurrentiel (monopole).

En d'autres termes, il d'agit d'une unité économique, juridiquement autonome, organisée pour produire des biens ou services pour le marché.

Etymologiquement, le terme dérive de « entreprendre » daté d'environ 1430-1440 avec le sens de « prendre entre ses mains » ; il prit l'acception actuelle de «  prendre un risque, relever un défi, oser un objectif ».

Les entreprises peuvent être classées selon plusieurs critères :

· Par activité (entreprise commerciale, industrielle, artisanale, agricole, de pêche...)

· Par secteur économique (primaire, secondaire, tertiaire)

· Par taille et impact économique (exemple : PME, groupe d'entreprises...)

· Par statut juridique (entreprises publiques gérées par l'Etat et entreprises privées qui sont individuelles ou sociétaires).

Par ailleurs, de par leur activité, les entreprises sont confrontées à des besoins de financement.

1.1.3. Besoins de financement d'une entreprise

Les besoins de financement correspondent à la situation d'un agent économique dont les dépenses sont supérieures à l'épargne.

Les besoins de financement ont deux sources : les investissements et l'activité.

· Le cycle d'investissement concerne l'acquisition et l'utilisation des immobilisations nécessaires à l'activité de l'entreprise (machines, matériel informatique, matériel de transport, bâtiments etc.). Ce cycle est plus long ; c'est pourquoi on parle de financement à long terme. Le cycle démarre dès la constitution de l'entreprise. Il en va de même chaque année, l'entreprise devant réaliser des investissements de nature variée correspondant à des objectifs multiples en vue d'assurer sa survie (par le renouvellement et l'adaptation du matériel) et son développement (par l'accroissement de ses installations).

Les fonds propres sont le plus souvent insuffisants pour financer la totalité des investissements. L'entreprise doit donc recourir à des sources de financement externes : les investissements sont alors financés par des ressources étrangères provenant le plus souvent d'établissements de crédit.

· Indépendamment des investissements, l'exploitation engendre des besoins financiers. En effet, dans la majorité des entreprises, il existe un besoin structurel de financement qui provient du cycle d'exploitation. Ce cycle se décompose en 5 étapes :

- étape 1 : achat de matières premières, fournitures, marchandises aux fournisseurs

- étape 2 : stockage de matières premières, produits ou marchandises

- étape 3 : production de biens et services

- étape 4 : stockage éventuel des matières, produits ou marchandises

- étape 5 : ventes de produits finis ou marchandises aux clients

En conséquence, les dépenses précèdent les recettes. Dès lors, il n'est pas possible de compter sur les recettes pour financer les dépenses. Les dépenses  correspondent alors à un besoin d'exploitation encore appelé besoin en fonds de roulement résultant des décalages provenant des opérations d'exploitation.

Le financement du cycle d'exploitation suppose que l'entreprise dispose de ressources suffisantes pour assurer le financement pendant une durée relativement courte : on parle alors de financement à court terme.

De plus, l'exploitation génère des besoins de financement à très court terme, temporaires ou immédiats qui représentent pour l'entreprise des besoins de trésorerie. En effet, faire face aux échéances exige des liquidités qui ne sont pas toujours disponibles. En cas d'insuffisances, l'entreprise doit s'en procurer à l'extérieur et des ajustements de court terme sont nécessaires.

En somme, l'entreprise a donc des besoins de financement qui peuvent être classés selon leurs échéances. On distingue ainsi :

- un besoin de financement à long terme pour financer les immobilisations ou leur renouvellement

- un besoin de financement à court terme pour financer l'actif circulant ou le cycle d'exploitation

- un besoin de financement à très court terme ou immédiat pour faire face aux imprévus quotidiens.

Pour satisfaire tous ces besoins, les entreprises disposent de moyens de financement parmi lesquels on peut citer le crédit bancaire. La section suivante est consacrée aux types de crédits à court terme réservés aux entreprises.

1.2. Crédits à court terme courants

Les crédits à court terme peuvent revêtir plusieurs formes. Le choix de l'une ou de plusieurs d'entre elles est fonction de la nature du ou des besoins exprimés par l'entreprise.

1.2.1. Facilité de caisse

La facilite de caisse, souple et très répandue, est l'autorisation donnée par une banque à une entreprise, d'avoir un compte courant débiteur pendant quelques jours par mois et pour un montant maximum prédéterminé.

La facilité de caisse se justifie par les décalages mensuels entre certains décaissements importants (par exemple, la paie du personnel) à échéances fixes, déphasés par rapport aux encaissements ayant lieu, soit à d'autres échéances, soit régulièrement tout au long du mois (ventes par exemple). La facilité de caisse est ainsi accordée pour plusieurs mois, mais se caractérise par des utilisations brèves et successives. La banque autorise donc l'entreprise à rendre son compte débiteur « quelques jours par mois » selon la formule consacrée. Pourquoi quelques jours seulement?

Le paiement des fournisseurs se fait généralement à dates fixes. Il en est de même pour les salaires et pour les cotisations sociales. De leur côté les créances clients sont encaissées au fil de l'eau et, en tous cas, pas aux mêmes dates. En demandant que le compte redevienne périodiquement créditeur, la banque s'assure que la structure financière est suffisante, c'est-à-dire que le fonds de roulement (capitaux propres + dette à long et moyen terme) couvre les besoins en fonds de roulement liées au cycle d'exploitation (stocks + créances clients - dettes fournisseurs et sociales). Autrement dit, la trésorerie, qui résulte de la différence entre fonds de roulement et besoin en fonds de roulement, ne doit pas être durablement négative.

Couvrant des décalages ponctuels et très limités dans le temps entre dépenses et recettes, la facilité de caisse peut être périodiquement reconduite mais, comme tout crédit bancaire, doit faire l'objet d'un accord préalable du banquier.

1.2.2. Découvert

On parle de découvert lorsque le compte est débiteur pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois sans interruption. Le clignotant bancaire passe de l'orange (facilité de caisse) au rouge.

Néanmoins, lorsqu'une entrée de fonds inhabituelle est attendue à une date précise (créance client exceptionnelle ou cession d'un matériel par exemple) la banque peut aider une entreprise, à condition de l'informer et lui demander son accord au préalable pour un dépassement de découvert autorisé.

Ce crédit, de durée plus longue que la facilité de caisse (quelques semaines voire quelques mois) est destiné à compléter le fonds de roulement de l'entreprise temporairement insuffisant.

En aucun cas le compte ne peut se trouver débiteur en permanence pour des durées excessivement longues. Pouvant craindre de financer des pertes, en accordant ce crédit sans échéance précise, le banquier se montrera exigeant pour octroyer une autorisation de découvert : la situation de l'entreprise, l'ancienneté des relations avec la banque, les garanties proposées sont autant d'éléments qui seront examinés. Le banquier peut donner son accord par écrit (pour une durée en principe d'un an) et, dans ce cas, l'entreprise paie généralement une commission de confirmation.

1.2.3. Escompte

Cette procédure, très ancienne, peut être définie comme un moyen pour l'entreprise de se procurer immédiatement la contre-valeur d'une créance à terme détenue sur un de ses clients et matérialisée par un effet de commerce : traite, lettre de change, billet à ordre...

L'escompte est donc l'opération par laquelle le banquier met tout de suite à la disposition d'une entreprise le montant d'une remise d'effets de commerce, sous déduction des agios calculés en fonction du temps restant à courir jusqu'à l'échéance desdits effets.

Avant d'accorder une autorisation d'escompte, le banquier étudie la situation de son client (situation financière, importance du chiffre d'affaires, délais de paiement consentis à la clientèle, délais en vigueur dans la profession, type de clientèle sur lequel son client tire des traites, nature de ces tirages, garanties pouvant être obtenues, etc.).

Le banquier qui, par l'escompte, devient propriétaire d'une traite, pourra exiger de son client (le tireur de la traite) qu'elle lui soit remise "acceptée", c'est-à-dire que le tiré (le client du client) ait porté sur la traite la mention manuscrite "accepté" suivie de sa signature. L'acceptation rend le tiré irréversiblement débiteur du paiement de cette traite.

Bien souvent, le banquier n'escomptera que des effets de commerce n'ayant pas plus de 90 jours à courir. Dans les remises que lui fait son client, le banquier écarte les "signatures" qui ne lui conviennent pas : refus d'escompter des traites sur des débiteurs pour lesquels il a de mauvais renseignements, voire des incidents de paiements antérieurs.

En cas d'impayé, le banquier escompteur peut se retourner contre son remettant (son client) en le débitant ou poursuivre le tiré (le client de son client).
L'escompte est une formule de financement lourde et peu souple.

1.2.4. Crédit de campagne

Ces crédits concernent les activités saisonnières (soit approvisionnement massif puis fabrication et ventes régulièrement étalées, soit approvisionnement et fabrication réguliers puis ventes massives).

Le crédit de campagne peut être défini comme un crédit accordé par une banque à une entreprise pour une période donnée et affecté à une opération déterminée du cycle de production. Ce concours bancaire, permettant de combler des décalages importants de trésorerie découlant du cycle d'exploitation, a une durée longue (souvent 7 à 9 mois, quelque fois plus) et portent sur de gros montants, eu égard à la surface financière de l'entreprise bénéficiaire.

Il nécessite la présentation d'un plan de trésorerie très précis faisant ressortir les besoins mensuels de financement.

Pour le banquier il s'agit d'un crédit très risqué car c'est la vente future (donc hypothétique) des marchandises qui doit permettre la bonne fin du concours financier. Aussi, celui-ci exigera une situation financière saine, très souvent le nantissement du stock de marchandises, objet de la campagne, et d'autres garanties complémentaires.

1..3. Autres formes de crédits à court terme

En dehors des types de crédits cités précédemment, il existe d'autres formes de crédits à court terme.

1.3.1. Affacturage

L'affacturage est une technique de financement par laquelle une entreprise cède la propriété de ses créances clients à une autre entreprise (le "factor") en échange de liquidités immédiates. Le factor devient alors le propriétaire des créances cédées et assure le recouvrement de celles-ci. En échange de ce service, le facteur se rémunère en prélevant sur le montant des créances une commission et des intérêts.

L'opération consiste donc pour le fournisseur à céder au factor ses factures en échange de quoi ce dernier lui consentira une avance sous déduction des intérêts et commissions.

- Le vendeur accorde au factor l'exclusivité de l'affacturage de toutes ses créances

- Le factor se charge de l'encaissement des créances.

- En contrepartie, le factor avance au vendeur le montant des créances cédées moyennant le paiement de commissions.

En cas d'impayés, le risque est assuré par le factor qui ne peut se retourner contre le vendeur.

L'affacturage permet à l'entreprise de recouvrir son chiffre d'affaires de manière anticipée, ce qui lui procure une trésorerie plus large et diminue son endettement à court terme. L'entreprise qui utilise ce mode financement se libère par la même de la gestion des comptes clients relatifs aux créances cédées et n'a plus à se prémunir du risque d'impayés puisqu'elle n'est plus propriétaire de la créance. Mais, d'une part cette méthode coûte plus chère que le recours à l'escompte, et d'autre part, l'entreprise perd le lien qui la lie à ses clients en déléguant la gestion de ses crédits clients à un tiers.

1.3.2. Obligations cautionnées

Si le plus souvent la banque aide l'entreprise en mettant à sa disposition des fonds sous forme de crédits de trésorerie, elle peut aussi lui apporter son concours sous forme d'engagements que l'on appelle des crédits par signature.
La banque prête alors simplement sa signature sans supporter de charge de trésorerie.

L'étude faite par la banque doit être aussi minutieuse que pour n'importe quel autre concours bancaire, car cet engagement peut entraîner des décaissements importants.

En effet lorsqu'elles vendent des biens ou services à leurs clients, les entreprises sont tenues de facturer à ces derniers la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et de la verser à l'État, dans le courant du mois suivant la vente. La taxe sur la valeur ajoutée, ainsi que les droits de douane, pèsent lourdement sur la trésorerie de certaines entreprises, d'autant plus qu'ils ne sont parfois récupérés sur la clientèle que beaucoup plus tard, compte tenu des délais de règlement des clients.

Pour compenser ce décalage et alléger la trésorerie des entreprises, l'administration fiscale accepte, sous certaines conditions, un règlement différé de la T.V.A. et des droits de douane qui lui sont dus. Le contribuable, c'est à dire l'entreprise, doit alors souscrire un billet à l'ordre de l'administration, par lequel il s'engage à payer les impôts dus à une date déterminée.

Pour se prémunir contre les risques de défaillance de l'entreprise, l'administration fiscale exige que ces billets à ordre portent la caution d'une banque ou d'un organisme spécialisé. Pour cette raison ces billets portent le nom d'obligations cautionnées.

Les obligations cautionnées permettent aux entreprises d'obtenir des crédits allant jusqu'à quatre mois et à un taux d'intérêt très avantageux.

Toutefois, les crédits par signature présentent des avantages et des inconvénients pour le banquier comme pour son client.

· Pour le banquier

- Avantages : Au moment de sa mise en place, un crédit par signature évite toute sortie de fonds. Il évite les contraintes en cas d'encadrement du crédit. Il permet la perception de commissions sur l'autorisation voire sur l'utilisation. Enfin, le banquier est subrogé dans les droits du créancier bénéficiaire de l'engagement (avantage déterminant en cas de cautions fiscales).

- Inconvénients : le risque est difficile à évaluer. Le suivi des engagements est lourd à gérer. Il y a souvent décalage des engagements dans le temps.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault