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Le Parlement et les engagements internationaux de l'état du Cameroun

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par Apollin KOAGNE ZOUAPET
Université de Yaoundé II - Master en relations internationales, option contentieux international 2009
  

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B- La transposition du droit communautaire

Il s'agit ici principalement parmi les actes juridiques traités à la section I du Chapitre III du Traité CEMAC révisé, des directives. Les directives, précise l'alinéa 3 de l'article 41 du même texte, lient tout Etat membre destinataire quant au résultat à atteindre, et en laissant aux instances

76 Le Parlement : gardien des droits de l'Homme Op. Cit. p. 22.

77 « L'Assemblée nationale et l'Union européenne » Op. Cit. p. 38. Cette hypothèse est envisageable dans le cas où une loi serait contraire à un traité lui-même contraire dans certaines de ses dispositions à la Constitution et pour lequel la procédure prescrite à l'article 44 de la Constitution n'a pas été suivie.

78 Jusque là le Conseil d'Etat était resté fidèle à la conception qui fait du juge administratif le « serviteur de la loi ».

79 Conseil d'Etat, 28 juillet 1993, Bach cité par Bertrand Mathieu, La Loi, Paris, Dalloz, connaissance du droit, 1996, p. 44.

80 Ibid. p. 45.

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nationales leur compétence en ce qui concerne la forme et les moyens. Or le développement du droit communautaire, son caractère précis, l'absence de prise en considération de la distinction entre la loi et le règlement, implique de plus en plus souvent l'intervention du droit communautaire dans le domaine réservé à la loi par la Constitution. Dans ce cas il appartient au Parlement de transposer les directives communautaires dans l'ordre interne.

Le recensement des transpositions effectuées par l'Assemblée nationale n'est pas aisé. Si quelques textes ont pour vocation principale d'assurer une transposition, la plupart du temps la transposition est réalisée au gré des articles de divers projets de loi, voire pas voie d'amendements présentés par le Gouvernement au cours de la discussion d'un projet de loi. L'identification de telles transpositions est d'autant plus malaisée qu'il n'est pas toujours précisé, dans les exposés des motifs ou lors des débats, qu'il s'agit de mettre en oeuvre des dispositions communautaires. En outre, rien n'empêche le Gouvernement de procéder à des « transpositions » anticipées de textes communautaires non encore définitivement adoptés. De fait, rien ne distingue l'examen des textes de transposition de l'examen des projets et propositions de loi « ordinaires » si ce n'est le recours quelques fois, par le Gouvernement, pour s'opposer à certains amendements ou lors des débats, à l'argument de leur contrariété au droit communautaire.

La transposition des directives communautaires se révèle à la fin frustrante pour les parlementaires si l'on s'en tient à cette déclaration de monsieur Michel Pezet, président de la délégation des commissions européennes à l'Assemblée nationale française : « L'Assemblée, quasiment réduite au rôle du moine copiste, [doit] transposer en droit interne, avec un enthousiasme mitigé, un nombre de plus en plus important des directives communautaires élaborées selon des modalités rien moins que transparentes »81. La frustration et la réticence des parlementaires ressortent encore mieux de cette déclaration de monsieur Gilbert Gantier lors des débats à l'Assemblée nationale française le 26 mai 1992 : « L'introduction des directives européennes dans notre droit réduit les parlementaires que nous sommes à des acteurs de second rang. Nous disposons d'une latitude d'action très limitée : nous ne pouvons ni changer la philosophie du texte ni le rejeter (...) car, dans les deux cas, la Cour de justice des Communautés européennes pourrait condamner la France pour non- application des directives. Notre pouvoir est ainsi inférieur à celui que nous possédons dans le domaine de la ratification des conventions internationales. Sous l'Empire, le corps législatif, dénoncé par tous les historiens pour son rôle politique inexistant, disposait de pouvoirs plus importants que nous en l'occurrence. Cette

81 « L'Assemblée nationale et l'Union européenne » Op. Cit. p. 35.

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transformation en chambre d'enregistrement est d'autant plus humiliante que nous traitons de la fiscalité, qui est à l'origine de la création des Parlements et qui constitue toujours l'une des principales compétences du Parlement »82. Cette réticence à transposer les règles communautaires peut sans doute expliquer les manquements parfois observés.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore