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Examen de l'attitude d'étudiants universitaires burundais à  l'égard de la promotion féminine

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par Mbawa MWENYEBATU
Université du Burundi - Licence en sciences de l'éducation 1978
  

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CHAPITRE I

GERERALITES SUR LES ATTITUDES

1. La notion d'attitude

Désignant au début la position corporelle des modèles des peintres italiens3(*) de la Renaissance, ce terme est ensuite passé au vocabulaire scientifique pour être défini différemment selon les spécialités des auteurs.

Pour essayer d'unifier les différents contenus de ce terme, un Symposium de l'association de psychologie de langue française s'est réuni en 1959 à Bordeaux4(*).

Les définitions suivantes ont été avancées5(*) :

M. FRAISSE caractérise l'attitude « par la plus ou moins grande disponibilité des schèmes perceptifs » ; M. CLERON par une « méthode d'attaque des problèmes » ; M. MELLI par « la disposition à réagir » ; M. DUIJKER par un « état fonctionnel de préparation avec lequel on aborde une situation ».

Toutes ces caractéristiques, au-delà des mots, renferment une même idée : faire face à quelque chose d'extérieur à l'individu. Nous retrouvons la même idée chez THOMAS et ZNANIECKI pour qui l'attitude est « un état d'esprit de l'individu à l'égard d'une valeur6(*) ».

ALLPORT définit l'attitude comme « une disposition mentale et neurologique, tirant son organisation de l'expérience et exerçant une influence directrice ou dynamique sur les réactions de l'individu envers tous les objets et toutes les situations qui s'y rapportent 7(*)».

Pour G. MURPHY8(*) l'attitude est « une préparation à agir d'une façon plutôt que l'autre ».

KRECH et GRUTCHFIELD considèrent l'attitude comme « une organisation durable des processus de motivation, d'émotion, de perception et de connaissance, par rapport à un aspect de l'Univers individuel9(*) »

LAFON : «  L'attitude est une disposition déterminée par l'expérience qui exerce une influence directrice sur la conduite 10(*)». D'autres, dont YOUNG, la considèrent comme « une réaction acquise plus ou moins émotionnelle envers un stimulus quelconque11(*) »

« L'attitude », dit J.STOETZEL12(*), « désigne la manière dont une personne se situe par rapport à des objets de valeurs ».

Cette définition nous parait la plus compréhensible de toutes.

De par sa définition même, l'attitude contient13(*) :

Une mobilisation physique et psychologique ;

Une signification, car cette mobilisation a un sens pour le sujet mobilisé ;

Une intentionnalité orientée vers le monde extérieur.

A côté de ces définitions scientifiques, notons avec MAISONNEUVE14(*) que le terme « attitude » devient de plus en plus populaire et est souvent employé dans des contextes divers : tantôt il est pris sous son aspect strictement individuel pour exprimer la singularité d'une réaction (l'attitude de Paul au cours d'un incident) ; tantôt il exprime un courant collectif plus ou moins large (les attitudes du public devant un film).

Nous avons donné toutes ces définitions pour montrer qu'il n'existe pas de définition unique et universelle de l'attitude. Néanmoins, elles ont un air de famille. Le tableau ci après fait ressortir cet aspect :

Tableau- résumé de quelques définitions du mot « attitude »

 

Auteurs

Ce qu'est l'attitude

Objet (But)

1

ALLPORT

Disposition mentale et neurologique

Influence les rapports

2

CAMPBELL

Syndrome durable de réponses

L'objet social

3

DUIJKER

Etat fonctionnel de préparation

Rapport avec le monde extérieur

4

FRAISSE

Plus ou moins grande disponibilité des schèmes perceptifs

Rapport avec le monde extérieur

5

KRECH & CRUTCHFIELS

Organisation durable des processus de motivation, d'émotions, de perception

Rapport avec le monde extérieur

6

LAFON

disposition

Influence la conduite

7

MEILLI

Disposition à réagir

Rapport avec le monde extérieur

8

MURPHY

préparation

Action (sur le monde extérieur)

9

OLERON

Méthode d'attaque des problèmes

Rapport avec le monde extérieur

10

STOETZEL

Manière de se situer

Rapport avec des objets de valeurs

11

ZNANIECKI & THOMAS

Etat d'esprit

Monde extérieur

12

YOUNG

Réaction acquise

Rapport avec l'extérieur

Les attitudes sont aussi en rapport avec la motivation ; leur développement est lié celui de la personnalité. Elles sont enracinées dans la personnalité et ne représentent qu'un seul aspect de ses manifestations15(*).

Les attitudes sont des faits observables. Elles se « sentent » et n'importe qui peut les constater. Elles mettent en jeu tout l'être humain en relation avec l'objet. Les facteurs affectifs y jouent un rôle prépondérant16(*).

L'attitude, intégrée à la personnalité, est faite d'éléments conscients et inconscients. Elle peut être spontanée (c'est-à-dire vécue avant d'être inconscients) ou composée (on dit alors qu'on se fait une attitude).

LAFON distingue :

Les attitudes individuelles (d'une personne envers un ou plusieurs objets) ;

Les attitudes sociales (d'une personne à l'égard des réalités sociales et culturelles) ;

Les attitudes collectives (positions arrêtées par les membres d'un groupe face à un problème collectif). Ce même terme désigne l'attitude d'un groupe vis-à-vis d'un autre.

Les attitudes influencent notre perception, nos activités intellectuelles et nos réactions affectives. Une réaction déterminée par une attitude échappe souvent à la contrainte de la situation, car le propre de l'attitude, selon H.C.J. DUIJKER, est de généraliser.

ALLPORT17(*) distingue l'attitude des réflexes instinctifs (qui sont des dispositions spécifiquement nerveuses), de l'habitude (plus automatique), de l'opinion (expression verbale d'une attitude).

L'attitude se différencie de l'habitude par le fait « qu'elle (l'attitude) se manifeste extérieurement de plusieurs façons différentes18(*). La différence entre attitude et trait de caractère est que le premier terme implique une relation sujet-objet alors que le deuxième terme exprime uniquement une personne19(*).

L'attitude est spécifique d'un objet, est durable et par là se distingue des motivations.

Pour plus de clarté, nous reprenons dans le tableau ci-dessous les différentes notions :

Attitude

Se manifeste extérieurement de plusieurs façons ; spécifique à un objet, durable

Reflexes instinctifs

Dispositions nerveuses

Habitudes

Automatiques, apprises, se manifestent extérieurement de la même façon

Opinion

Expression verbale d'une attitude

Trait de caractère

Mode de réaction sans spécification des situations

Après avoir défini l'attitude, après l'avoir différenciée des termes tels que habitudes, opinions et autres, il nous faut maintenant parler de ses attributs.

Nous reconnaissons avec DEBATY qu'il est difficile de les dénombrer tous : néanmoins, les rubriques suivantes les résument assez20(*) :

La direction :

L'attirance ou la répulsion, la sympathie ou l'antipathie pour telle personne, tel objet ou telle idée.

Ex : Nous pouvons être pour ou contre tel candidat à tel poste ; nous pouvons être favorable ou défavorable à la promotion féminine. L'attitude a donc un signe. Elle peut être positive ou négative.

L'intensité

La sympathie ou l'antipathie peut être plus ou moins marquée. Elle a plusieurs degrés. Empruntons à DEBATY21(*) l'exemple suivant pour le prouver :

« Une attitude positive vis-à-vis de l'Eglise peut s'illustrer à différents degrés par le fait de tolérer son existence, en faire partie par tradition, se convertir à ses doctrines, faire partie d'un mouvement d'action catholique, devenir prêtre ».

Dans cet exemple, toutes les attitudes sont positives mais l'intensité croissante. La « moins intense » est « tolérer son existence » et « la plus intense » est « devenir prêtre ».

Ces différents degrés peuvent s'exprimer sur une échelle ordinale :

+ 1. Tolérer son existence22(*)

+ 2. En faire partie par tradition

+ 3. Se convertir

+ 4. Faire partie d'un mouvement d'action catholique

+5. Devenir prêtre

__________+1___________+2__________+3_____________+4_________+5

L'intensité va croissante de l'attitude «  chiffrée + 1 à celle chiffrée +5.

L'intensité d'une attitude est en rapport avec le degré d'implication du sujet, avec ce que CASTELLAN appelle la « centralité de l'attitude23(*) ». MEILI24(*) dit qu'à la naissance, il n'y aurait que deux attitudes : positive et négative. Avec l'âge, elles se différencieraient en plusieurs degrés.

Les dimensions

L'attitude peut être unidimensionnelle ou multidimensionnelle : on dira qu'elle est unidimensionnelle lorsque son objet est bien connu (p.ex. : tel parti, telle église) ; multidimensionnelle quand son objet est complexe, accompagné d'autres objets, parasites ou complémentaires.

DEBATY nous donne l'exemple ci-après25(*) :

« Mon attitude vis-à-vis de la race noire peut -être fonction de mes attitudes vis-à-vis de Dieu, de l'Eglise, de l'égalité des hommes, du colonialisme, mais aussi vis-à-vis d'un parti politique, de ma servante noire, de Louis Armstrong, de Lumumba... »

Dans cet exemple, l'attitude est le point de convergence, le fruit d'autres attitudes vis-à-vis d'autres objets.

KLINEBERG26(*) complète ses attributs par :

Le degré :

Pensons-nous que le candidat A vaut un peu mieux que son adversaire ou beaucoup mieux ? Sommes-nous en faveur de l'égalité pour les femmes en toutes circonstances ou désirons-nous que cette égalité ne leur soit accordée que dans certains domaines seulement ?

Ne confondons pas intensité et degré, qui sont choses différentes, malgré des liens très étroits les unissant. L'exemple ci-dessous, proposé par KLINEBERG27(*), nous en convaincra :

Beaucoup de Sudistes, aux Etats-Unis, se sont consacrés avec énergie à obtenir pour les Noirs le droit à l'éducation, bien que n'étant pas disposés à leur accorder l'égalité que dans un domaine restreint.

Leur attitude est intense, bien qu'elle soit loin d'atteindre un degré extrême.

La cohérence :

Si nous sommes pour la liberté de parole à accorder à certains groupes, étendrions-nous le même privilège à d'autres groupes ?

La saillie :

Dans quelle mesure sommes-nous disposés à exprimer une attitude donnée ? Sommes-nous disposés à l'exprimer oralement seulement ? Par des écrits dans des journaux ? Par des manifestations violentes ou non ? Sommes-nous disposés à risquer notre vie pour notre opinion ? Sommes-nous disposés à promouvoir une campagne de mobilisation pour notre opinion ? Etc.... etc....

Nous concluons avec MUCCHIELLI28(*) : le terme « attitude » signifiera donc pour nous soit « une prise de position » sur un problème donné ou sur une question débattue, donc une « matrice » de nombreuses opinions personnelles, soit une manière chronique de réagir, une prédisposition à certain type de réactions, ce qui intervient dans la manière même de percevoir et de définir les objets d'opinions.

* 3 DEBATY (P) : « La mesure des attitudes », Paris, P.U.F., 1967, p. 10

* 4 DUIJKER (H.C.J.)  et al : «  Les attitudes », Symposium de l'Association de psychologie scientifique de langue française, Paris, PUF, 1961, pp. 106-107

* 5 Ibid.

* 6 KLINEBERG (O) : « Psychologie Sociale » T.II, Paris, PUF, 1963, p.541

* 7 KLINEBERG (O) : op.cit, p. 542

* 8 DUIJKER (H.C.J.)  et al : op.cit, p.73

* 9 DAVAL (R) et al : « Traité de psychologie sociale », T.I, 2ème éd., Paris, PUF, 1965, p. 191

* 10 LAFON (R) : « Vocabulaire de psychopédagogie et de psychiatrie de l'enfant », 2ème éd., Paris, PUF, 1973, p.97

* 11 Cité par PIERON (H), « Vocabulaire de psychologie », 5ème éd., Paris, PUF, 1973, p.38

* 12 STOETZEL (J), « La psychologie sociale », Paris, Flammarion, 1963, p.166-167

* 13 CASTELLAN (Y) : « Initiation à la psychologie sociale », 2ème éd., Paris, A. Colin, 1972, p.196

* 14 MAISONNEUVE (J) : « Introduction à la psychosociologie », 2ème éd., Paris, PUF, p.102

* 15 DUIJKER (H.C.J.) et al ; op.cit. p. 81

* 16 LAFON (R) : op.cit., p. 97

* 17 Cité par LAFON, op. cit., p.97

* 18 DUIJKER (H.C.J.) et al, op.cit., p. 77

* 19 STOETZEL (J) : cité par M. REUCHLIN : « Traité de psychologie appliquée », T.9, Paris, PUF, 1972, p. 11

* 20 DEBATTY (P) : op. cit., pp, 13-14

KLINEBERG (O): po.cit, pp. 550-551

* 21 DEBATY (P): ibid.

* 22 Le signe + indique « positif »

* 23 CASTELLAN (Y) : op.cit., p.206

* 24 MEILI, cité par DUIJKER (H.C.J) et al : op.cit., pp.81-82

* 25 DEBATY (P): op.cit, p.14

* 26 KLINEBERDG (O) : op.cit., p. 551

* 27 KLINEBERG (O) : ibid.

* 28 MUCCHIELLI (R) : «  Le questionnaire dans l'enquête psycho-sociale », 5ème éd., Paris, Entreprise Moderne d'Edition-Librairies techniques-ESF, 1975, p.27 

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius