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Ouverture aux technologies de l'information et de la communication et performance professionnelle des conseillers d'orientation au Cameroun. Le cas des lycées de Yaoundé

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par Laurence Annie SIKALI WAFING
Université de Rouen - Master II  2008
  

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Problématique

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Chapitre 1 : Problématique

Ce chapitre, consacré à la problématisation, va partir du contexte général qui, pour aboutir à l'énonciation du problème. Dans cette problématisation, nous fonderons les principales interrogations soulevées, qui constituent les soubassements heuristiques des hypothèses formulées.

1.1. Contexte général de l'étude

Le conseil d'orientation, à l'heure de la mondialisation, présente pour l'Afrique subsaharienne en général et le Cameroun en particulier de grands défis, tant il est vrai que les mutations concernant la formation et l'emploi sont importantes et requièrent l'ouverture au Monde (Ahearne & Schillewaert, 2000; Benraiss, Boujena & Tahssain, 2005).

Un certain nombre de défis sont inhérents à la pratique l'orientation scolaire et professionnelle au Cameroun. Ces défis concernent des rubriques comme la formation des acteurs de l'orientation scolaire, la définition de leur rôle auprès des jeunes et de leurs familles, l'ouverture de ces acteurs aux formations professionnelles et à l'emploi, leur capacité à répondre aux besoins des jeunes en terme d'orientation vers des formations qualifiantes, etc. La conscience de la nécessité de préparer les jeunes aux grands défis de la modernité exige non seulement la prise en compte de leur performance actuelle pour le choix des filières (comme c'est encore le cas au Cameroun), mais encore celle de leur motivation et des exigences professionnelles actuelles qui inclinent vers des formations de qualité. Un accompagnement efficace des jeunes doit donc s'inscrire dans leurs projets et perspectives d'avenir, qui tiennent compte de l'environnement socioprofessionnel et des compétences (Baudouin, 2007).

L'on dit généralement que les TIC constituent une vitrine ouverte au monde. Cela est particulièrement vrai du Cameroun. La pauvreté ambiante et le manque de moyen des professionnels de l'orientation scolaire, limitent les échanges physiques avec les professionnels des autres pays, de même que le renforcement des capacités. Le monde virtuel se présente donc comme une alternative, un lieu privilégié pour les échanges, un prétexte de réalisation du voisinage social. Les solutions à proposer aux jeunes doivent donc à la fois être éclairées par la connaissance, non seulement des formations offertes, mais également par celle de l'environnement socioprofessionnel national et international.

Comme toutes les professions, à l'heure de la mondialisation, le travail du conseiller d'orientation doit évoluer et intégrer les réalités de son temps. Jadis strictement fondé sur le

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choix des filières au sein des lycées et universités, le conseil d'orientation au Cameroun se transforme progressivement, pour dépasser les performances immédiates de référence et s'insérer dans un projet professionnel plus vaste, tenant non seulement compte des performances actuelles des jeunes, mais aussi des contraintes socioculturelles, affectives, psychologiques et sociales qui peuvent expliquer ces performances. L'on intègre en même temps aujourd'hui, l'analyse de l'environnement des formations et celui de l'emploi, dans le cadre des représentations que l'apprenant se fait de son avenir.

La représentation d'avenir des jeunes intègre aujourd'hui, au Cameroun comme en Afrique, de plus en plus, des formations plus vastes, des représentations plus complexes, dont l'une des variables explicatives les plus importantes est l'ouverture progressive aux TIC. Cette ouverture réduit les frontières des formations et de l'emploi, tout en interpellant des ajustements au sein du conseil d'orientation scolaire et professionnel camerounais. Pour s'adapter aux mutations incessantes de son environnement professionnel, le conseiller d'orientation doit être non seulement continuellement informé de ces mutations, mais également outillé pour y faire face et être compétitif. Toutes choses qui exigent d'incessants ajustements, par la formation et l'auto formation. Ici aussi, les TIC apparaissent comme fondamentaux (Bernaud, Di Fabio & Mpouki; Bibeau, 1996, 2004).

Le travail du conseiller d'orientation pour être efficace, va donc requérir certains préalables :

- La possession de l'information

Le conseiller d'orientation doit avoir en sa possession un répertoire efficace d'informations sur les formations scolaires et professionnelles, susceptibles de lui permettre de remplir efficacement ses missions de médiateur entre l'élève, la formation et l'emploi.

- Le savoir informer

Il ne suffit pas seulement à l'orientation scolaire de remplir les fonctions d'information, mais de les remplir avec efficacité et efficience, puisque l'information fait partie des droits fondamentaux à l'éducation. Ce que l'Onisep (2007) souligne avec une certaine insistance : « le droit à l'information sur les enseignements et les professions fait partie du droit à l'éducation. A ce titre, l'information sur les métiers et les formations est une mission à part entière de l'école. Il ne s'agit pas seulement de dispenser une information, mais aussi de développer chez les élèves la capacité à savoir s'informer sur leur environnement. Cette démarche est nécessaire tant le sentiment de sous information des jeunes et des familles, sur les métiers ou les différents cursus, est récurrent. Alors quelles méthodes, quelles stratégies

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pédagogiques adopter pour transmettre efficacement cette information ? » Le questionnement qui termine cette déclaration suggère au plus haut point que les stratégies pour y parvenir sont aussi larges qu'ouvertes, mais surtout, qu'il appartient à l'école de trouver les réponses.

L'on peut déjà anticiper chez cet auteur le fait que les stratégies qu'adoptent les établissements oscillent entre deux orientations stratégiques : les programmes composés d'interventions collectives (qui utilisent essentiellement les entretiens individuels) et les programmes centrés sur l'auto-information.

La première orientation prend en compte le rôle des contenus d'information alors que la seconde insiste sur « l'autonomie de l'élève, d'un jeune acteur de son information et de son orientation. » (Op. Cit.).

Concernant l'autonomisation des élèves, deux voies d'importance sont à explorer : la recherche documentaire et les TIC.

Une formation, quelle qu'elle soit, a vocation de s'intégrer irrémédiablement dans le cadre d'une aspiration professionnelle, dans la trajectoire d'une projection future, d'une perspective professionnelle (Guichard & Huteau, 2005 ; Guichard & Huteau, 2007 ; OCDE, 2002 ; Reuchlin, 1977). Ce qui induit dans le champ de l'orientation scolaire, la nécessité de déborder le cadre d'un simple droit de l'humain à l'éducation, pour s'orienter vers

La constitution d'un potentiel professionnel susceptible non seulement de faire vivre, mais de déterminer tous les champs du besoin tel que hiérarchisé par Maslow (1943), pour participer à la réalisation de soi.

Une orientation professionnelle réussie, nous ne le soulignerons jamais assez, doit au moins tenir compte des capacités individuelles de l'apprenant, de sa perspective d'avenir et des demandes objectives de l'environnement professionnel (Evola, 2005). Le conseiller d'orientation doit être capable de discerner et de déceler le talent de chaque apprenant. Généralement, l'intelligence des apprenants est dévoilée par leurrs compétences scolaires. La didactique moderne s'oriente vers la gratification et la reconnaissance des champs d'excellence ou de compétence. Ceci contribue à valoriser les domaines de savoirs particuliers de l'apprenant, quand même sa performance globale est médiocre.

Au Cameroun, le système scolaire n'intègre pas encore cette acception de la docimologie. Ce qui fait que les résultats en général ne valorisent pas les compétences particulières. Quelques fois, certains problèmes personnels et familiaux peuvent justifier une mauvaise performance chez un apprenant qui par ailleurs a du potentiel. Le conseil d'orientation doit pouvoir identifier à chaque cas, ce qui justifie telle ou telle compétence de l'apprenant.

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Par ailleurs, la formation a de plus en plus une vocation qualifiante. Ceci veut dire qu'elle dote les apprenants de savoir-faire qui leur confèrent des compétences susceptibles de leur permettre de se frayer une voie dans le monde de l'emploi. Le conseil scolaire doit donc intégrer cette perspective dans ses interventions.

Enfin, la professionnalisation, qui consiste en la capacitation de l'apprenant et son orientation vers l'opérationnalité professionnelle, va orienter la formation et le conseil d'orientation vers des besoins identifiés dans le marché du travail. Ce qui, dans la conjoncture actuelle de l'emploi, est un atout considérable.

La mondialisation progressive de l'emploi induit un voisinage social de plus en plus inexorable. L'apprenant est de ce fait obligé de se projeter dans son avenir professionnel. Il doit se situer au carrefour de la mondialisation et se former pour être compétitif. L'école dans son organisation, doit l'aider à cela. La modernité technologique relative au domaine de la communication, a rapproché divers pays du monde, qui tendent à constituer aujourd'hui un microcosme social. Ainsi, l'apprenant se définit de plus en plus comme un citoyen du monde. Son projet professionnel doit intégrer cette réalité. La formation efficiente aujourd'hui est celle qui ouvre les champs de l'emploi sinon dans tous les pays, du moins dans un large répertoire de contextes. Car le voisinage social et la technocratie récurrente uniformisent de plus en plus les champs professionnels dans le monde. Le grand défi de l'heure pour chaque formation est de rendre l'apprenant compétitif.

Dans la trajectoire de l'orientation scolaire, le conseiller d'orientation trouve ainsi toute sa place, s'il est à même non seulement d'orienter l'apprenant vers des formations capacitances, mais également de booster l'autoformation, en aidant les apprenants à en maîtriser les contraintes. La complexification du monde du travail qui se transforme au jour le jour exige que le conseiller d'orientation de même que l'apprenant, soient au courant de l'essentiel des mutations qui surviennent dans les champs de la formation et de l'emploi. Ils pourront ainsi répondre aux défis nouveaux qui se posent à l'orientation scolaire et professionnelle.

Comme nous l'avons déjà fait remarquer dans les préliminaires, les TIC offrent à cet égard une réponse efficace à l'ouverture socioprofessionnelle et au besoin d'autoformation, autant pour le conseiller d'orientaion que pour l'apprenant (Ahearne & Schillewaert, 2000 ; Benraiss, Boujena & Tahssain, 2005 ; Bibeau, 2004 ; Brynjolfsson & Yang, 1996; Commissariat général du plan 2003 ; Conseil supérieur de l'éducation 2000 ; Durpaire, 1997 ; Gervais 2000 ; Riverin-Simard & Lévesque, 1998).

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De manière spécifique, L'Afrique aujourd'hui, à cause de la pauvreté ambiante et du sous-développement prononcé, semble être peu préparée à faire face aux défis actuels et sans cesse renouvelés de la professionnalisation. Le conseil d'orientation tient peu ou prou de place dans les séminaires de formation et de ré imprégnation, comme cela tend à devenir la coutume dans les pays les plus avancés. Ceci a pour conséquence le fait que le conseil d'orientation s'arrime peu aux exigences de l'emploi : les méthodes de counseling scolaire et professionnel n'étant pas toujours réadaptées en fonction des exigences nouvelles. L'essentiel du conseil scolaire au Cameroun tient strictement compte des notes de classe, pour orienter l'apprenant vers une filière littéraire ou scientifique, dans le cas des lycées et collèges d'enseignement général. L'ouverture aux champs professionnels à l'intérieur du pays comme à l'intérieur du continent est très difficile, du fait que les conseillers d'orientations sont peu organisés en association, réseaux ou autre groupe de pressions, tels que les syndicats. Ils n'ont pas suffisamment et collectivement accès au GICAM (le Groupement Inter patronal du Cameroun), qui regroupe l'essentiel des entreprises camerounaises, pour connaître les besoins en qualification des personnels, en vue de mieux orienter les élèves (surtout ceux en fin de formation secondaire).

On peut légitimement affirmer, au regard de ce qui précède, compte tenu de toutes les restrictions socioprofessionnelles et socioéconomiques, que les TIC restent l'une des meilleures voies pour le conseiller d'orientation, afin de réaliser son arrimage aux besoins de formations professionnelles des élèves. Comme le font remarquer Benraiss, Boujena et Tahssain (2005). L'avènement des Technologies de l'Information et de la Communication n'est pas sans effet sur l'environnement professionnel, puisque leur intégration a induit de véritables mutations aussi bien dans le champ de la professionnalisation que dans celui de la formation. De plus, les TIC constituent une base de données informative irremplaçable. L'appropriation des TIC est aujourd'hui pour l'élève comme pour le conseiller, un portail irremplaçable pour choisir des options de formation ou d'emploi. Voilà pourquoi l'OCDE (2002 : 3) affirme que : « les TIC sont largement utilisées dans la prestation des services d'information et d'orientation professionnelles. Cette utilisation couvre une large gamme d'applications. Parmi les grandes tendances, on peut citer une plus grande accessibilité et interactivité des TIC et l'origine plus diffuse des ressources fondées sur ces technologies. » Au regard de l'utilité accrue des TIC dans le domaine de l'éducation en général et de l'orientation socioprofessionnelle en particulier, l'auteur affirme que « Le TIC des TIC dans l'orientation peut se décliner en trois variantes : un instrument, une solution de rechange ou un agent de changement. »

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Le fait aujourd'hui que les TIC soient partie intégrante de l'environnement socioprofessionnel, notamment l'Internet et l'intranet (qui offrent plusieurs possibilités d'orientation), les met au rang d'instruments incontournables de la pratique professionnelle des conseillers d'orientation.

Plusieurs produits d'aide à l'orientation s'abreuvent largement à l'utilisation des technologies de l'information et de la communication. Ce qui implique de la part des conseillers et des élèves la nécessité d'un savoir sur leur utilisation et leurs conditions d'utilisation. De plus, comme la situation éducative, l'orientation scolaire implique de plus en plus un répertoire élargi d'acteurs dont les parents et la société globale. Les TIC peuvent être une plateforme d'unification de ces acteurs.

Le concept d'éducation à l'orientation trouve de plus en plus sa place dans le conseil d'orientation scolaire et se justifie du besoin d'autoformation. Pour aider les apprenants à élargir eux-mêmes leur répertoire de choix des formations, le conseiller d'orientation doit pouvoir leur donner les informations nécessaires à cet effet. Les TIC constituent une voie possible de l'autoformation dans laquelle le conseiller d'orientation doit être capable de guider l'apprenant.

De fait le concept d'éducation à l'orientation s'organise autours de trois points saillants : la connaissance de soi, la connaissance de l'environnement et la connaissance des formations. Ces trois types de connaissance « recourent aux technologies de l'information et de la communication [et] offrent des perspectives de développement de pratiques d'autonomie qui intéressent à la fois les décideurs et, en tout bien tout honneur, les éditeurs. Les établissements de formation, sollicités régulièrement, se trouvent devant une offre de produits aux qualités inégales, destinées à faciliter leur tâche d'orientation » (OCDE, 2002 : 3).

Internet, en l'occurrence, permet au conseiller d'orientation de se tenir au courant de ce qui se passe ailleurs, en termes d'innovations dans le champs du conseil d'orientation scolaire et professionnelle, afin de modifier progressivement sa pratique, en lui offrant la connaissance des exigences professionnelles les plus récentes, de même que celle des nouveaux types de formations contemporaines à l'emploi. Puisque la cybernétique est aujourd'hui la voie royale qui réalise le voisinage social et l'inter territorialité, le conseiller d'orientation doit intégrer dans sa profession, les perspectives ouvertes par la mondialisation. Il peut et doit intégrer les formations qui se font en dehors de son pays, de même que les opportunités professionnelles d'ailleurs.

Puisqu'aujourd'hui l'essentiel des entreprises disposent d'un site ou d'un portail web où s'expriment les besoins en formations et en personnels, on peut affirmer sans crainte de se

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tromper que les TIC constituent les outils par excellence du conseil d'orientation, à l'heure de la post modernité.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry