WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La problématique du politique dans " Démocratie et totalitarisme " de Raymond Aron

( Télécharger le fichier original )
par Théodore Temwa
Université de Yaoundé I - Diplôme d'études approfondies en philosophie 2008
  

sommaire suivant

LA PROBLEMATIQUE DU POLITIQUE DANS DEMOCRATIE ET TOTALITARISME DE RAYMOND ARON

Par Théodore TEMWA, Doctorant, Département de philosophie, Université de Yaoundé I, Cameroun

INTRODUCTION GENERALE

Différentes conceptions ont jalonné l'histoire de la politique et de la philosophie politique, promouvant au passage différents types de régimes politiques, mais toujours obsédées par la question de la recherche du régime le meilleur. Actuellement, la démocratie est en passe de devenir la mode politique. Mais il ne s'ensuit pas moins un désenchantement dont les causes restent à identifier.

Le problème se situe donc au niveau de la pratique démocratique qui, depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, a du mal à revêtir son costume grec, bousculée dans sa position confortable par des pratiques totalitaires dont les origines sont aussi bien externes qu'internes au régime. La question essentielle que nous nous posons et qui est aussi celle de Raymond Aron est de savoir si celle-ci est un moyen ou une fin. A supposer qu'elle soit un moyen, quelle est sa fin ? Cette question est d'autant plus pertinente que de l'avis d'Hubert Mono Ndjana, la démocratie est un luxe que peuvent se payer les pays développés et un contresens pour les pays en voie de développement.

En tout état de cause, une nouvelle conception du politique s'impose et Raymond Aron l'entreprend, en intégrant et en dépassant la conception courante. Il existe donc une raison susceptible d'expliquer l'importance de la problématique du politique chez Raymond Aron. Il s'agit tout d'abord de recenser, avec l'auteur, les problèmes internes et externes qui minent la démocratie. Pour lui, la question de la légitimité de la démocratie considérée comme le modèle le plus acceptable des sociétés industrielles, ne se pose plus. Conscient des maux qui la minent sur ses propres installations, il engage une réflexion sur les conditions de sa réhabilitation, en proposant les solutions relatives aux dérives totalitaires. Il nous importe ici de revisiter ces solutions, de les examiner quant à leur portée et de les confronter aux réalités politiques actuelles.

La deuxième raison décisive susceptible d'expliquer cette recherche est la nouveauté que notre auteur introduit dans la philosophie politique, à savoir la philosophie de l'économie et la philosophie des relations internationales. Désormais, la philosophie politique ne s'arrête plus à l'analyse interne des régimes politiques, mais s'étend aux types d'économie engendrés et aux types de relations que ceux-ci produisent et entretiennent sur le plan international. En effet, le siècle dernier qui a vu naître et se produire intellectuellement notre auteur, a connu une intensification des relations internationales avec la Guerre froide qui a suivi logiquement la fin provisoire du second conflit mondial. Ce sont précisément ces relations internationales qui ont servi de base à la réflexion politique de R. Aron et y ont d'ailleurs occupé une grande place aux côtés des questions économiques et des considérations sur les régimes politiques. Nous pouvons ainsi diviser la pensée de R. Aron en trois orientations complémentaires : une philosophie du gouvernement, suscitée par son admiration pour La Politique d'Aristote, son rejet de la tyrannie machiavélienne, sa critique de la théorie marxiste ; et une philosophie des relations internationales axée sur l'analyse critique et suggestive des politiques extérieures des différentes formes de gouvernement. Car, faut-il le rappeler, la politique extérieure d'un Etat dépend de la nature de son système politique qui dépend à son tour du principe de ce régime. Il y a donc chez R. Aron une philosophie politique interne qui s'intéresse à la typologie des régimes politiques, à leur fonctionnement, à leur historique et à leur appréciation par rapport au respect des libertés et droits de l'homme ; mais il y a aussi et surtout une philosophie politique externe qui s'occupe des relations inter-Etats ou inter-régimes. Les deux sont reliées par l'économie politique qui emprunte à la nature des deux. Et c'est là toute l'originalité de sa pensée politique : il n'est plus seulement question d'étudier la politique en tant qu'elle s'applique à la cité, mais en tant qu'elle prépare la cité à se rapporter à d'autres cités.

Avec les découvertes scientifiques et techniques réalisées depuis le XVIIIe siècle, le capitalisme, sous le couvert du libéralisme, s'impose de lui-même et il serait alors inutile, selon Aron, d'élaborer de nouvelles théories politico-économiques ; l'heure serait plutôt à la consolidation de la démocratie libérale avec son idéal de paix internationale. Ce combat pour la démocratie constituera la deuxième grande division de notre travail qui s'achèvera sur une évaluation critique de la pensée politique de R. Aron. Nous l'actualiserons en la rapportant à la géopolitique actuelle qui nous présente une nouvelle configuration mondiale dans laquelle les Etats-Unis ne seraient plus, comme au temps de R. Aron, les seuls maîtres du monde.

Pour y parvenir, nous analyserons d'abord la pensée d'Aron, telle qu'exposée dans Démocratie et totalitarisme, ouvrage dont l'oxymore du titre est assez interpellant. Nous la critiquerons ensuite dans la perspective de proposer des solutions aux problèmes qu'elle pose.

sommaire suivant







Cactus Bungalow - Bar Restaurant on the beach @ Koh Samui