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Perceptions, espaces urbains et gestion des ordures ménagères à  N'Djaména au Tchad

( Télécharger le fichier original )
par Emmanuel Ngueyanouba
Université catholique d'Afrique Centrale - Maà®trise en sciences sociales- socio- anthropologie 2005
  

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1.1.3.3. S'agissant de l'usage des espaces publics comme lieux d'aisance

Quant à la proportion des ménages ne disposant pas de latrines elle n'est pas négligeable. Le recensement général de la population et de l'habitat de 1993 présente les statistiques suivantes au niveau national :

Tableau n°7 : Proportion des ménages par type de lieu d'aisance et par lieu

d'habitation

 

Pourcentage des ménages par milieu de résidence (%)

Type d'aisance

Urbain

Rural

Latrines traditionnelles

71,2

6,6

Water Closets (W.C.)

modernes

2,4

0,3

Nature

26,4

93,1

Total

100

100

Source : Rapport du recensement de la population et de l'habitat (1993)

Les pourcentages sont obtenus en faisant le rapport entre le nombre total des lieux d'aisance et le nombre total des ménages soit par milieu urbain, soit par milieu rural. Le tableau suivant présente cette répartition sur l'ensemble des ménages tant ruraux qu'urbains de l'ensemble national.

Les facteurs structurant les représentations des espaces urbains et rapports aux ordures

Perceptions, espaces urbains et gestion des ordures ménagères à N'Djaména (Tchad)

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Tableau n°8 : Proportion des ménages par type d'aisance au niveau national

Type d'aisance

Pourcentage des ménages (%)

Latrines traditionnelles

20,2

Water Closets (W.C.) modernes

0,8

Nature

79

Total

100

Source : Rapport du recensement de la population et de l'habitat (1993)

Pour l'ensemble de la population les statistiques indiquent que seuls 0,8% de ménages disposent de W.C. modernes contre 20,2% ayant des latrines traditionnelles. Le reste des ménages soit 79% ne disposent pas de lieu d'aisance et, selon les auteurs des rapports du recensement général de la population et de l'habitat de 1993, les membres de ces ménages font leurs besoins dans la nature. Ils écrivent en effet que « malgré une importance des latrines à N'Djaména (voir tableau ci-dessous), les problèmes sanitaires se posent avec acuité à cause de certaines pratiques telles que la sollicitation des dépotoirs ou des domaines réservés à l'Etat comme les espaces verts (zones de reboisement) pour la satisfaction des besoins (...). L'utilisation de la nature pour de tels besoins expose la population aux maladies infectieuses et parasitaires, et accroît les risques de maladies endémiques ou épidémiques » (BCR, 1995 :14). Daoussem Ronaye Lucie (1994, 14) observe que « même les familles qui ont des latrines préfèrent déféquer dans les espaces vides (forêts de Milezi34, terrain de football). Les petits enfants sont autorisés à déféquer dans les concessions et leur excréta est soit, jeté dans les tas d'ordures gardés à l'intérieur des concessions, soit remis dans la rue » Le tableau suivant donne une idée sur la situation à N'Djaména.

Tableau n°9: Repartions des ménages selon le type d'aisance à N'Djaména

Type d'aisance

Nombre de Ménages

Pourcentage ( %)

Latrines traditionnelles

91696

87.8

Water Closets modernes

3213

4.0

Nature35

9776

8.2

Total

104687

100

34 Voir carte de la ville de N'Djaména page ii

35 Ce que les rédacteurs des rapports du recensement général de la population et de l'habitat du Tchad appellent

« nature » à N'Djaména c'est l'ensemble des espaces non habités, les marécages et les espaces réservés par l'Etat en vue de la réalisation des infrastructures d'intérêts publics.

Les facteurs structurant les représentations des espaces urbains et rapports aux ordures

Perceptions, espaces urbains et gestion des ordures ménagères à N'Djaména (Tchad)

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Source : Rapport du recensement de la population et de l'habitat (1993)

L'explication ci-dessus est proche de celle soutenue par Emmanuel Fauroux et al. Ces auteurs rapportent que l'un des facteurs qui expliquent l'extrême insalubrité de la ville de Tulear à Madagascar se trouve être les habitudes culturelles des immigrants. Ils s'expliquent en ces termes :

« Leurs villages d'origines et leurs campements de brousse (entendez ceux des immigrants) se trouvaient le plus souvent dans des clairières au coeur de la forêt. Déchets, ordures, excréments s'y dissimulaient aisément et étaient rapidement consommées par les sangliers et les porcs domestiques en errance libre. Les comportements acquis dans ce milieu ont été transposés dans le nouveau contexte urbain : on défèque ou on se débarrasse des détritus divers à quelques dizaines de mètres de sa case. » (Emmanuel Fauroux et al., 1991 :356).

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand