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Perceptions, espaces urbains et gestion des ordures ménagères à  N'Djaména au Tchad

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par Emmanuel Ngueyanouba
Université catholique d'Afrique Centrale - Maà®trise en sciences sociales- socio- anthropologie 2005
  

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2.2. Hypothèses

1. Les représentations de l'espace public et celles de l'espace privé déterminent les rapports des individus avec les ordures ménagères en milieu urbain. Cette hypothèse implique les considérations suivantes :

a. L'espace public est représenté comme espace appartenant à tous et à personne de façon exclusive. Il peut, ce faisant, faire l'objet d'appropriation par des individus pour des usages et des finalités individuelles sans obligation à l'égard de son assainissement. Le maintien de la propreté d'un espace public envisagé comme bien commun, est assuré par les individus dès lors qu'ils sont conscients de la fonction qu'il remplit, au bénéfice de la collectivité.

b. L'espace public est représenté comme propriété exclusive de l'Etat. Les individus considèrent que le maintien de sa propreté incombe à ce dernier soit en tant que propriétaire soit en vertu de sa fonction régalienne. En fait, cet espace n'est pas assaini ou pire est rendu insalubre par les individus parce qu'ils affirment que la mairie à qui ils ont payé des taxes dispose (ou est censée disposer) des moyens matériels, financiers et humains pour assainir l'environnement urbain.

2. les techniques rurales de la gestion individuelle des ordures ménagères ainsi que les fonctions rituelles et de production agricole de l'espace transposées en milieu urbain expliquent le décalage dans les efforts d'assainissement de l'espace public et de l'espace privé. Cette hypothèse suggère également deux considérations :

Connaissances conceptuelles et théoriques

Perceptions, espaces urbains et gestion des ordures ménagères à N'Djaména (Tchad)

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a. Elle suggère d'abord qu'en milieu rural les ordures ménagères sont gérées individuellement. Dans les campagnes en effet, il n'y a pas d'organe public ou privé qui prend en charge les différentes étapes de la gestion des ordures ménagères (pré-collecte, collecte, tri, recyclage, élimination, stockage) de tous les habitants à l'exemple de ce que fait la mairie en milieu urbain. Ces habitants disposent, à titre individuel des décharges non loin de leur domicile où ils stockent leurs ordures ménagères. A chaque domicile, correspond une, deux ou trois décharges.

L'agrégation des comportements relatifs à cette gestion individuelle des ordures ménagères (notamment la multiplication et le rapprochement des décharges individuels anarchiques) dans un milieu urbain ayant une densité démographique plus importante, une production d'ordures plus élevée et une habitation concentrée engendre une insalubrité générale de l'environnement urbain.

b. Les décharges d'ordures ménagères sont des lieux de production des fumiers agricoles et de réalisation de certains rites thérapeutiques traditionnels dans les milieux ruraux. En milieu rural en fait, les ordures ménagères sont stockées derrière les cases pour enrichir les sols destinés à l'agriculture et, en l'occurrence à la culture maraîchère pratiquée par les femmes. Cette fonction des décharges commande un comportement qui consiste à créer par réflexe les décharges quelque part à côté des maisons. Ce qui est une gestion individuelle des ordures ménagères que les individus peuvent avoir transposée dans le milieu urbain.

L'opportunité de la réalisation des rites thérapeutiques suppose non seulement que les individus aient en permanence des décharges des ordures ménagères mais surtout elle contribue à l'insalubrité des espaces urbains par l'abandon des matières utilisées sur ces lieux de rites lors de la réalisation effective de celles-ci.

3. la faiblesse d'une conscience collective urbaine est un facteur expliquant le manque d'attention des populations de N'Djaména pour la salubrité de l'espace public. Car au cas contraire on assisterait vraisemblablement au fait que le sentiment d'appartenance à une entité collective que ressentent les individus les mobilise autour d'une activité d'intérêt communal et urbain. Elle se traduirait par une participation à la vie communale sous diverses formes et notamment celle des travaux d'assainissement des quartiers et le réflexe d'assainissement des espaces publics.

Connaissances conceptuelles et théoriques

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