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Perceptions, espaces urbains et gestion des ordures ménagères à  N'Djaména au Tchad

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par Emmanuel Ngueyanouba
Université catholique d'Afrique Centrale - Maà®trise en sciences sociales- socio- anthropologie 2005
  

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2.3. Modèles d'analyse

Au début de ce travail, nous nous sommes donné comme objectif d'étudier les représentations des espaces urbains et leurs usages par les populations de N'Djaména ainsi que les représentations des ordures ménagères. Notre préoccupation majeure dans ce travail est de savoir comment la perception des espaces urbains et des ordures ménagères structure les rapports de l'homme avec les ordures provenant de ses consommations. Cette préoccupation étant la formulation même de notre question de recherche, nous trouvons indispensable de la reprendre ici car, comme le disent Quivy et Compenhaudt (1988 : 113), « avant de mettre au point le modèle d'analyse, il n'est (...) jamais inutile de repréciser une dernière fois la question centrale de la recherche. Cet exercice constitue un gage de structuration cohérente des hypothèses »

Alors, pour décrypter, lire et comprendre ces représentations, les usages et attitudes qu'elles engendrent relativement à la gestion des ordures ménagères, nous faisons recours à un certain nombre de grilles de lecture. Ces grilles de lecture nous sont suggérées par notre préoccupation majeure énoncée dans la problématique. Il s'agit notamment de l'analyse fonctionnelle et interactionniste.

Nous faisons l'économie de l'historique de ces modèles d'analyses qui fait remonter leur origine, pour le premier à Branislow Malinowski, Radclif Brown, Robert K. Merton et Talcott Parsons avec ses différentes variances et, pour le second à l'ensemble des auteurs de l'école de Chicago et précisément aux auteurs comme Blumer, Simmel, G. Mead, Goffman etc.

Nous justifions par contre ces choix. Pourquoi donc le fonctionnalisme et l'interactionnisme et non l'analyse systémique crozérienne, le structuralisme straussien ou bourdieusin ou n'importe quel autre modèle d'analyse ? Il convient d'abord de réaffirmer ici le postulat fondamental partagé par les sociologues des représentations, qui affirme que les représentations, ancrées dans la conscience des individus instruisent les pratiques. Selon D. Jodelet par exemple les représentations ont une visée pratique. Et dans ce postulat même coexistent sans doute les notions de fonctions et d'interaction sur lesquelles reposent respectivement le fonctionnalisme et l'interactionnisme. Se demander en effet à quoi servent les espaces publics et quels usages les individus font de ces espaces, c'est effectivement s'interroger sur leurs fonctions ; d'où justement notre choix du fonctionnalisme. Ensuite, les usages que les individus font des espaces publics et privés et qui sont rattachables aux

Connaissances conceptuelles et théoriques

Perceptions, espaces urbains et gestion des ordures ménagères à N'Djaména (Tchad)

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représentations qu'ils en ont consistent essentiellement en des actions concrètes dont le sens est fourni par ceux-ci. D'où la sociologie compréhensive de M. Weber ; d'où également l'interactionnisme de Blumer pour qui « les êtres humains agissent envers les choses sur la base des significations que les choses ont pour eux »10. Valade et al.(1996 : 481 et s.) précisent que « les choses peuvent être des objets physiques comme une pierre... » Dans ce travail ces choses seront l'ensemble des espaces publics et privés et les ordures ménagères.

On constate bien que l'interactionnisme symbolique Blumerien recoupe avec la sociologie compréhensive wébérienne autour de la notion d'action. Comment se décline l'approche compréhensive et en quoi nous serait-elle d'une certaine utilité? D'abord il faut rappeler que c'est Max Weber qui a le mieux développé cette approche dans sa sociologie. Et « pour Max Weber et les tenants de l'approche compréhensive par exemple, l'explication d'un phénomène social se situe essentiellement dans la signification que les individus donnent à leurs actes. Elle est à rechercher dans la conscience des personnes, elle est intérieure. Pour la découvrir, il faut passer par les opinions individuelles et y rechercher les principes et valeurs qui orientent les comportements. Les conduites humaines sont, en effet intentionnées et inspirées, consciemment ou non, par un ensemble de représentations mentales en dehors desquelles elles ne peuvent être comprises. » (R. Quivy et Luc van Compenhaudt, 1988 : 271).

Enfin, nous ferons économie des nuances pour nous concentrer sur l'essentiel de ces approches du réel. Nous convenons par ailleurs que ces modèles d'analyses ne sont pas absolument les seuls qui puissent éclairer l'analyse et l'interprétation de ce sujet. De plus, il faut noter que les limites de ces modèles entraînent peu ou prou celles du travail. Il nous semble par ailleurs clair que la pertinence d'un modèle d'analyse dépend de l'orientation de l'objet de recherche. C'est dire que problématiser autrement, la question des ordures ménagères en milieu urbain entraînerait avec elle le choix d'autres (ou d'un autre) modèle(s) d'analyse que ceux que nous avons adopté présentement.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote