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La division internationale du travail: un frein pour le développement de la RDC.

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par Aurélien NGOMA MAYANGI
Université de Kinshasa RDC - Licence en relations internationales 2009
  

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SECTION II : LA RDC

§1. LA RDC : PRESENTATION

La République Démocratique du Congo (RDC) est « le pays des paradoxes et de la démesure. Démesure dans sa superficie, avec un territoire d'environ 2344932 km², dans ses richesses, avec un formidable potentiel minier, agricole, forestier, énergétique et halieutique, dans la taille de sa capitale, Kinshasa, qui concentre plus d'un dixième de la population totale, dans son réseau fluvial avec l'un des plus puissants fleuves au monde, le Congo. Mais démesure aussi dans ses indicateurs économiques et sociaux, parmi les plus faibles du continent et dans la manière dont il a été géré (et l'est encore) pendant près de trois décennies, une gestion qui s'est caractérisée par un pillage des deniers publics au profit de quelques-uns, sans grand équivalent ailleurs, qui a entraîné une dégradation des conditions socio-économiques et un terrible bond en arrière »41(*).

En effet, la RDC est située en Afrique Centrale et s'étend sur un territoire dont la quasi-totalité de terre ferme est cultivable. Elle connaît trois climats principaux : équatorial au Nord, tropical au Sud (tropical humide et tropical sec) et de montagne à l'Est. Et l'immense fleuve Congo traverse tout le pays et l'arrose avec ses nombreux affluents. Cet arrosage, en permanence toute l'année, assure, avec un sol de bonne qualité, un grand potentiel agricole. D'autre part, le fleuve Congo constitue la plus grande réserve hydro-électrique du monde. A ceci, s'ajoute la couverture du pays, à plus de la moitié de sa superficie, par la foret soit une superficie de 125 millions d'hectares.

Aussi, dotée «d'une cinquantaine de minerais mis en évidence jusqu'à ce jour grâce à une prospection du reste insuffisante, seule une dizaine est exploitée. Il s'agit notamment du cuivre, du cobalt, du zinc, du diamant, de l'or et du lithium... Le taux de desserte nationale en électricité est de 5,7% malgré la puissance installée équivalent à 2.5 TW capable de couvrir le besoin de tout le territoire national et quelques points voisins et faire face à une demande supplémentaire de l'industrie. De même, la desserte en eau potable ne couvre pas tout le pays. Elle se situe à 30% »42(*). Revenant à l'énergie électrique d'origine hydraulique, il sied de signaler qu'une bonne partie de cette production est destinée à l'exportation, laissant la demande locale insatisfaite.

Et il ne faudrait pas oublier que « le réseau routier congolais compte 57700 km dont 2800 km  seulement sont asphaltés et une bonne partie se trouverait en état de délabrement par manque d'entretien. Le réseau ferroviaire, long de 5063 km, est composé de quatre parties incomplètement reliées entre elles. Le pays dispose de cinq aéroports internationaux capables d'accueillir de gros porteurs et longs courriers (Kinshasa, Lubumbashi, Gbadolité, Goma et Kinshasa). Le reste, soit trente aérodromes, est constitué de pistes d'atterrissage pour moyens et petits porteurs. Le trafic demeure encore faible, soit un rythme de 70 avions par jour. Les installations portuaires existent en nombre insuffisant et aucune en eau profonde »43(*). En quelques mots, la RDC est un pays semi enclavé (avec une faible densité de réseaux de communication, soit 0,074 km de voies au km²) et elle ne possède qu'une façade maritime de 37 km sur l'océan Atlantique.

A ce stade, il apparaît qu'il y a carence d'infrastructures de transport et de communication reliant entre elles les régions du pays. Couplée à la pénurie chronique des carburants à l'intérieur du pays, cette carence a fortement limité la commercialisation des denrées alimentaires de base et des cultures industrielles et, par ricochet, la production, faute de débouchés. De là, d'une manière générale, l'agriculture est presque devenue de subsistance. Elle connaît, en effet, de sérieuses difficultés. Elle est incapable de couvrir les besoins alimentaires du pays qui sont de plus en plus satisfaits par des importations de maïs, de blé, riz, sucre, volaille, viande, poisson...

Et sur le plan humain et économique, les contrastes sont immenses. « D'un côté, un pays potentiellement riche, quelques îlots de richesse peu ou mal investie, un Etat quasi inexistant, qui a fait preuve de son incapacité à mettre en valeur l'immense potentiel humain et économique. De l'autre côté, un pays pauvre, en crise, fortement endetté, un grand dénuement, mais également une population pleine de vitalité, fourmillant d'initiatives mais dont la majorité s'épuise dans la lutte quotidienne pour survivre »44(*). En effet, l'économie congolaise est confrontée à de forts handicaps structurels. Elle tourne au ralenti et s'est informalisée. Et l'affaiblissement de l'Etat y contribue pour beaucoup.

Les infrastructures de base sont détruites et les unités de production sont en mauvais état. La production intérieure ayant diminué, l'économie congolaise a augmenté sa dépendance vis-à-vis de l'extérieur tant en ce qui concerne les exportations. Ainsi, la balance des paiements du Congo s'est sensiblement détériorée. Déficitaire en 1971 pour la première fois, elle le demeure encore. Et pour financer ce déficit, l'Etat congolais recourt à l'endettement extérieur.

Au plan social, le capital humain s'est fortement dégradé. Ainsi, l'on observe le développement de la débrouillardise, y compris comme stratégie de survie individuelle, la marginalisation urbaine, la délinquance, l'alcoolisme, la faiblesse de l'institution étatique, scolaire, sanitaire, etc. Les secteurs sociaux (santé et éducation) souffrent particulièrement de l'affaiblissement de l'Etat, de la mauvaise gestion et du manque de ressources financières, l'Etat n'investissant pas dans le social. Et la corruption, les détournements massifs et le népotisme semblent devenus des normes sociales acceptées. D'une manière générale, l'Etat ne remplit pratiquement plus ses fonctions essentielles. Il est en quelque sorte privatisé par une minorité détentrice d'une petite parcelle de pouvoir qui cherche souvent à tirer un profit financier personnel. La notion d'intérêt général a disparu.

* 41 DEVEY, M., L'économie zaïroise : état des lieux, Marchés tropicaux, Bruxelles, 1997, p.59

* 42 http://espaceassistance.tripod.com/ La RDC/ connaissez-vous la RDC/ Quelques données sur la République Démocratique du Congo (tiré le 31 août 2009)

* 43 Idem

* 44 DEVEY, M., op.cit, p.59

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