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La division internationale du travail: un frein pour le développement de la RDC.

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par Aurélien NGOMA MAYANGI
Université de Kinshasa RDC - Licence en relations internationales 2009
  

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CONCLUSION

Au terme de cette étude intitulée « La division internationale du travail : un frein pour le développement de la RDC », il sied de rappeler que nous nous sommes attelé à répondre à la principale question suivante : En quoi la spécialisation de l'économie de la RDC empêche-t-elle le développement de cette dernière ? Et, en répondant à la principale ci-haut reprise, cette étude repose aussi sur les réponses aux questions secondaires telles que : Comment les Etats se sont-ils divisés le travail ? Comment la RDC peut-elle se développer dans ces conditions ?

Ainsi, à la suite des questions posées, nous avons dans la partie intitulée « Hypothèse du travail » formulé une vision provisoire du problème soulevé. Et cette hypothèse a consisté à l'idée selon laquelle le développement est la matérialité du bien-être qui s'évalue par des données statistiques et quantitatives de croissance, de plein-emploi et de progrès technique. A ce sujet, nous avons dit qu'il ne peut pas y avoir de développement sans industrie.

Et l'industrialisation n'est pas possible sans progrès de l'agriculture. Aussi, le progrès agricole est impossible ou très limité s'il n'est pas accompagné d'une industrialisation accélérée. En effet, l'agriculture est le moteur du développement à côté de l'industrie. S'agissant de la RDC, la spécialisation de son économie repose sur la production et l'exportation des matières premières. Et c'est parce que la RDC a un faible degré d'industrialisation. Dans ces conditions, son économie est triplement dépendante : dépendance commerciale, financière et technologique. Aussi, elle est exploitée : les termes de l'échange sont inéquitables.

Quant aux deux questions secondaires, nous avons dit, pour répondre à la première, que la spécialisation des économies nationales est le fruit de la colonisation. Et en considérant les genres de production échangée, le commerce international nous montre que les Etats se sont divisés inégalement le travail. En effet, les anciennes nations colonisatrices ont surtout développé dans leurs anciennes colonies la production des matières premières qui leur manquaient. Elles n'avaient pas prévu l'industrialisation des colonies. Et la réponse à la deuxième est que la RDC doit accroître et améliorer la productivité de son agriculture et de son industrie.

Après vérification, l'hypothèse du travail a été globalement confirmée. En effet, nous avons relevé que le développement est un état de modernisation technique continue et profitable à tous. Et cet état se manifeste par la croissance économique accompagnée d'une amélioration du bien-être matériel. Ici, la croissance économique doit procéder du mouvement de hausse durable de productivité moyenne du travail par le biais d'un système de distribution équitable. Au fait, la croissance économique passe par la modernisation technique c'est-à-dire par l'amélioration des méthodes et des procédés et donc par le progrès technique. A cet effet, rappelons que la technique n'est pas neutre. Elle est la matrice des rapports de pouvoir, des rapports sociaux de production et de la division hiérarchiques des tâches.

En effet, les hommes fabriquent des outils et développent des méthodes et des procédés de production de plus en plus techniques pour leur survie d'abord et puis pour de nouvelles étapes de confort vital et social. Et l'explosion des innovations technologiques actuelles, en tous les domaines, conditionne et promeut les actions de développement à l'échelon du monde. Cependant, ces innovations répondent plus facilement aux marchés à haut revenu qu'aux besoins des pauvres. Aussi, cette connaissance technologique se concentre dans les firmes géantes transnationales des pays industriels. C'est ainsi qu'il y a inégalité entre les pays dans les progrès techniques.

A cet effet, l'innovation technologique des pays industriels accroît l'élasticité de la demande internationale pour les biens qu'ils vendent à l'exportation. Au fait, l'innovation technologique augmente la valeur ajoutée. Lorsqu'un pays se spécialise dans une production où la valeur ajoutée est grande, elle met, du même coup, en place les conditions de la progression de son économie. Et cela est possible si ce pays requiert la mise en place d'au moins l'embryon d'un système industriel.

Tandis que s'il se spécialise dans une production où la valeur ajoutée est faible et n'est pas susceptible de croître, cette spécialisation met en place autant les conditions de stagnation de l'économie de ce pays. Et justement les difficultés qu'éprouvent la RDC pour développer harmonieusement son économie découlent de sa spécialisation. Elle est sous industrialisée parce qu'elle ne bénéficie pas suffisamment d'innovations technologiques. Son commerce extérieur porte essentiellement sur les matières premières et un petit nombre des pays clients.

Ainsi, son économie est fortement dépendante (sur les plans commercial, financier et technologique). Sur le plan commercial, à l'instar de tous les pays sous-développés, les exportations congolaises s'orientent vers un nombre très limité des pays. De cette exiguïté du marché, il en découle deux conséquences. D'abord, les recettes d'exportation du pays deviennent très sensibles aux fluctuations de la demande de ces quelques pays importateurs. Ensuite, cette position d'oligopsone octroie aux importateurs des produits congolais tout le pouvoir de marché et, donc, l'avantage en matière de négociation des prix.

Sur le plan financier, la difficulté réside dans la formation du capital national. C'est ainsi que la RDC se tourne vers les capitaux étrangers : l'aide extérieure, d'une part, et des investissements directs étrangers, d'autre part. et l'on constate, à cet effet, que son économie est aujourd'hui à peine congolaise tellement la pénétration des capitaux de provenance étrangère est profonde. Ces capitaux développent en priorité telle branche d'activité jugée indispensable à l'expansion des profits des investisseurs. En faisant de la RDC tributaire financière, les puissances capitalistes cherchent avant tout à faire fructifier le capital qu'elles y ont investi.

Sur le plan technologique, la RDC procède à l'utilisation des technologies importées pour ses activités extractives car le seul recours à ses ressources internes limiterait considérablement le champ de l'industrie possible. En effet, la technique n'est pas neutre, elle ne s'improvise pas. Ceci revient à dire que la RDC ne peut pas prétendre refaire l'histoire de la technologie en commençant par produire à la main ses propres machines. Et cela, quelle que soit l'insistance que l'on doit mettre sur la dépendance par la technologie et sur la nécessité pour un pays qui veut se développer de ne différer son effort de maîtrise de la technologie.

Aussi, la RDC est exploitée : la division internationale du travail internationale, en mettant la RDC face aux pays développés, s'applique dans une situation de deux poids deux mesures. Car la division internationale du travail met en place une compétition (supposée) d'égal à égal entre la RDC et les pays du Nord. Or, ces derniers se protègent contre les exportations du Sud, en ce y compris celles de la RDC, par plusieurs formes des barrières telles que l'imposition des quotas et des prix. En effet, les co-échangistes ne sont pas égaux. A cela, il faut ajouter qu'ils ne disposent pas des mêmes technologies non plus que des mêmes capacités à produire des innovations technologiques. Ils n'ont pas une égale capacité à investir.

Par ailleurs, le transfert des richesses de la RDC vers le Nord est une autre forme d'exploitation. Ce transfert s'effectue à travers deux mécanismes : les taux inégaux d'exploitation de la force du travail et le transfert de l'épargne des riches à l'étranger. En effet, la RDC comprime les coûts de sa production pour continuer à afficher les plus faibles prix. Et comme le principal élément déterminant les coûts de production est la rémunération du travail, elle s'engage de ce fait à un processus de compression des salaires. A l'inverse, du fait justement de l'innovation technologique qui augmente la valeur du travail, les salaires suivent plutôt une courbe ascendante au Nord. Aussi, le transfert de l'épargne à l'étranger, soustraits ainsi aux investissements au Congo, hypothèque lourdement tout espoir d'élévation, à moyen terme, du niveau de vie des populations congolaises.

Comme dit plus haut, la répartition internationale des tâches est assimilable au progrès technique. En effet, alors que l'échange des biens entre sociétés est très ancien, la division approfondie des tâches entre nations est un phénomène récent : partage des tâches entre riches pays industriels et pays en développement, exportateurs des produits primaires. Les pays riches s'enrichissent de plus en plus et les pays pauvres s'appauvrissent davantage. Donc, la spécialisation fait des gagnants et des perdants, conférant ainsi à la puissance publique une grande responsabilité en termes d'accompagnement de l'ouverture des économies. Et cette ouverture se fait actuellement selon les recommandations de l'oligarchie (le FMI, la Banque mondiale et l'OMC) régnant sur le capitalisme mondial.

Dans ces conditions, pour espérer se développer, la RDC doit accroître la productivité de son agriculture et de son industrie. Pour y arriver, la RDC doit solliciter l'annulation de sa dette extérieure. Et, parallèlement, étant dans l'incapacité de former un capital national, la RDC doit aussi demander auprès des pays industriels et de Nouveaux Pays Industrialisés l'injonction de leurs capitaux et aide matérielle massive (sans conditionnalités d'ajustement structurel) dans les circuits économiques congolais. Pour ce faire, cette intervention doit s'orienter dans l'agriculture (biocarburants y compris), l'énergie (les énergies renouvelables) et dans les mines (le lithium). Car cette aide contribuera à reconvertir les industries polluantes de ces pays en industries écologiques et permettra aussi à la RDC d'accroître la productivité de son agriculture et de son industrie

En effet, si les produits agricoles ne sont pas livrés à l'état brut, la valeur ajoutée due à la transformation locale contribuera tant à l'augmentation de la richesse nationale qu'à la mise à niveau de l'expertise locale. Cette valeur ajoutée locale contribuera à la rémunération correcte des emplois ruraux générés et à l'augmentation des recettes rurales. De ce fait, le développement agricole, en augmentant le revenu des paysans, permettant de dégager une épargne qui contribue au financement des investissements industriels.

Et l'industrie est la force la plus féconde des économies nationales. Ses activités créent beaucoup d'emplois. Elles diversifient et modernisent l'économie par une rapide introduction du progrès technique. Elles transforment des hommes et développent le salariat et les institutions bancaires et financières. Donc, l'industrialisation est un indice du développement. Elle permet à un pays de se spécialiser dans des exportations de produits à haute valeur ajoutée et haute technologie dont la demande croît rapidement (forte élasticité) que dans des produits primaires dont la demande mondiale augmente peu, voire stagne ou décroît.

Bref, toutes les spécialisations ne donnent pas les mêmes avantages. Les pays qui le peuvent se spécialisent dans la production des produits à forte élasticité, c'est-à-dire ceux dont la demande augmente beaucoup quand les revenus s'élèvent. Ils abandonnent alors la fabrication des produits à faible élasticité aux pays moins puissants. C'est dire que le contrôle et la maîtrise des productions hiérarchisent les pays.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus