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Problématique des identités nationales dans la région des grands lacs: cas de la RDC et du Rwanda.

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par Charles-Augustin MUHINDO MUSONDOLI
Université de Bunia RDC - Licence 2010
  

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1.2. Nationalité en R D C et controverses

La RDC a accédé à l'indépendance sans une loi sur la nationalité. En 1972, sur pression de son directeur de cabinet BISENGIMANA, MOBUTU octroya la nationalité congolaise aux banyarwanda se trouvant en R D C d'une manière collective. Ceci eut un impact négatif sur les autochtones car cette façon d'agir n'à fait qu'alimenter la haine ethnique et l'absence de la cohabitation pacifique. En 1982, les parlementaires votèrent la loi sur la Nationalité tout en se basant sur le « jus soli » et en ne reconnaissant que les individus dont leurs ancêtres ont vécu au Congo avant 1885, année durant laquelle l'on délimita les frontières politiques étaient concernées. La loi de 1982 est certes une revendication des autochtones.

La nationalité, selon Pierre LOUA, étant un lien juridique entre une personne et une communauté donnée, elle peut être considérée comme « un lien juridique et politique qui rattache une personne à une nation donnée » La nationalité est attribuée aux personnes physiques par l'Etat non d'une manière collective mais individuellement et sur une demande ayant suivi les étapes. Et l'on acquiert la nationalité par la naissance, la nationalisation... La Déclaration Universelle des Droits de l'Homme à son article 15 stipules que « tout individu a droit à une nationalité Nul ne peut être arbitrairement prive de sa nationalité ni du droit de changes de nationalité »

David RUZIE dans son ouvrage, définit la nationalité comme «  un lien juridique qui rattache une personne à un Etat » De ce fait la nationalité constitue donc le fondement du droit à la participation politique de la vie de l'Etat, au droit foncier...Chaque Etat au monde est libre de fixer les règles d'acquisition de la nationalité. Elle est soit par l'originalité (jus sanguinus, jus soli soit par le mariage la nationalisation ou par voie d'acquisition après la naissance.

En 1964, la nationalité congolaise était basée sur les éléments suivants :

- l'unicité et l'exclusivité de la nationalité congolaise

- la nationalité se transmet par le droit du sang.

L'appartenance à des tribus sensées avoir habité sur le territoire national avant la colonisation pour définir la nationalité Congolaise.

- les restriction aux capacités de citoyens nationalistes, exprimés en terme de «  petite naturalisation et de grande naturalisation.

La nationalité confère donc aux citoyens le droit au vote, aux manifestations, aux pétitions, au militantisme... Elle entraine également des obligations que l'on doit remplirai, notamment le devoir de voter, le droit fiscal, le devoir de solidarité... Tout Etat au monde a donc l'obligation d'inclure ses citoyens et l'exclusion du non-Citoyen (étranger, apatrides...) Ceux qui sont inclus,sont garantis par l'égalité des droits civils, économiques et sociaux tandis que les exclus ne participent pas à la vie pratique du pays.

En R D C, la question liée à la nationalité est l'un des problèmes le plus douloureux le plus complexe depuis plus de 50 ans. Ce problème est à l'origine des guerres (1996-1998)dans la mesure où la nationalité confère le droit d'être élu, de se faire élire, de participer à la vie active de son pays, droit à la terre...Ce qui ne pas le cas chez les étrangers. Aussi, certains politiciens sont-ils mis en causes par leurs adversaires lors des échéances électorales ou des créations des partis politiques. C'est pourquoi en Afrique et ailleurs on parle de l'ivoirité, de la Congolité, du fils de l'Hongrois, Afro-Américain...

Cette question étant sensible, presque tous les gouvernements qui se sont succèdés n'ont su donner une réponse satisfaisante et n'ont pu gérer celle-ci à telle enseigne qu'elle est utilisée comme une sanction pour les uns et une gratification pour les autres. La nationalité congolaise est au centre des multiples enjeux, des querelles et des guerres. Les rwandophones, les banyamulenges étant confrontés à la contestation de leur origine et à la limitation de leurs droits. Ces communautés sont soit instrumentalisées par les puissances occidentales, elles sont soit la cible des discours xénophobes des politiciens.

Comme si cela ne suffisait pas, vu les confusions de la loi du 1972 conférant automatiquement et collectivement la nationalité aux ressortissants rwandais vivant au Congo et celle de 1982 qui annulait la précédente et ne reconnaissait plus que lu nationalité à titre individuel. Cette loi a fortement marginalisé les immigrés rwandais et servira de slogan rassembleur pour les rebellions menées par l'Alliance des Forces Démocratique pour la Libération du Congo de L.D. KABILA en 1996 et par la Rassemblement Congolais pour la Démocratie d'Azarias RUBERWA en 1998.

Les frustrations et les revendications relatives à la nationalité ont fait que certains groupes prennent les armes pour faire entendre leurs voix. Il a fallu l'apport de la communauté internationale afin de mettre toutes les machines en oeuvre, mettre tout le monde d'accord afin de privilégié la paix et la stabilité du pays.

En 2004 à l'issue d'un vote très contesté au parlement de la transition 1+4, la loi sur la nationalité a été adoptée et promulguée par le Président de la république dans le souci de la pacification et de la réunification du pays. La pression de la communauté internationale fut importante. Cette Loi confère la nationalité Congolaise « à toutes personnes, ainsi qu'a leurs descendant qui résidaient en R D C au 30 juin 1960, date de l'indépendance. La loi ne reconnait pas la double nationalité ».

En 2006, lors du referendum organisé en décembre 2005, une nouvelle Constitution est entrée en vigueur. Elle fut promulguée le 18 février 2006 par le Chef de l'Etat. L'art 10 de cette Constitution stipule que « la nationalité congolaise est une et exclusive. Elle ne peut-être détenue concurremment avec une autre. La nationalité Congolaise est soit d'origine, soit d'acquisition individuelle » La Constitution poursuit en disant «  est Congolais d'origine, toute personne appartenant aux groupes ethniques dont les personnes et le territoire constituent ce qui est devenu le Congo, présentement la République Démocratique du Congo à l'indépendance ».

Bien que cette loi existe, elle n'a pas mis fin aux querelles, incompréhensions aussi bien chez les politiciens que chez les autochtones du Kivu et de la R D C en générale. Les échéances électorales nous ont dit et nous diront plus.

2.1.3. Nationalité au Rwanda

La République Rwandaise de l'après génocide de 1994 à travers sa loi organique n°29/2004 du 03 décembre 2004 portant Code de la Nationalité Rwandaise stipule dans ses articles 1,2,4 et 6 que la nationalité rwandaise est acquise soit par origine, par filiation naturelle ou adoptive, par naturalisation, naissance au Rwanda et par le mariage. Le Rwanda accepte la double nationalité (art 2). Pour les apatrides et pour ceux dont les parents sont inconnus, la nationalité rwandaise leur est accordée en vertu de l'art 6

Les dispositions rwandaises diffèrent bien de celle de la R D C qui ne reconnaît qu'une seule nationalité.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille