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Problématique des identités nationales dans la région des grands lacs: cas de la RDC et du Rwanda.

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par Charles-Augustin MUHINDO MUSONDOLI
Université de Bunia RDC - Licence 2010
  

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2.2. Controverses sur la nationalité Congolaise

Il est vrai que dans l'opinion publique congolaise, la question de la nationalité suscite de controverse, surtout lorsqu'il s'agit des rwandophones ou des banyamulenge. Les immigrés, les transplantés, les clandestins, les réfugiés... et pourtant la nationalité est un problème à la fois politique et juridique. Pourquoi la nationalité est-elle un problème dans la Région des Grands Lacs ? Cette région ignore-t-elle le droit ?

En RDC, depuis l'époque belge jusqu'au régime de Mobutu, la question de la nationalité a été l'objet de satisfaction chez les uns, de frustration, de xénophobie chez les autres. Cela conduit à des attitudes d'exclusion, de règlements de compte, d'hostilités, de violations des droits de l'homme, des guerres dites de libération.

Les controverses sur la nationalité dans cette région sont liées aux réalités ci-après :

§ l'interprétation et l'application de la Loi sur la Nationalité en R D C. Et pourtant nous vivons la mondialisation. Elle nous exige d'éviter l'exclusion mais plutôt à communier avec les autres dans la paix. Depuis l'avènement de la colonisation, on pourrait inventorier la loi sur la nationalité plus des dix textes qui vont du décret du 27 décembre 1892 jusqu'à la constitution du 18 février 2006. Seule l'interprétation et l'application posent problème.

§ Concernant l'époque coloniale, les traits suivants attirent notre attention :

§ aucune loi ne parle spécifiquement de la nationalité à accorder aux indigènes rwandais ou burundais établis au Congo;

§ ni la Charte coloniale, l'Acte de Berlin de 1885, la Table Ronde de Bruxelles, ainsi que la Loi Fondamentale de 1960 abordent cette question. Malgré les allégations avancées par les rwandais, ces textes sont muets sur la question ;

§ avant le 30 juin 1960, les indigènes congolais ou pouvaient-ils prétendre à la nationalité au sens complet du terme.

Au lendemain de l'indépendance et dans le but d'éviter les déchirements ethnico- tribales, favorisant ainsi la réconciliation nationale, il faut soumettre la population au referendum constitutionnel à 1964 en vue de combler les lacunes de textes précédents. L'art 6 de la constitution de Luluabourg, reconnaît une seule nationalité Congolaise. Cette nationalité est attribuée à la date du 30 juin à toute personne dont un des descendants est ou a été établi sur le territoire du Congo avant le 18 octobre 1908. Mais au moment de sa promulgation, le pays sombra dans la rébellion et la tribu paya le lourd tribut, accusés de coalition avec l'ennemi.

Le 24 novembre 1965, Mobutu accède au pouvoir. En 1971 partant de la Loi n° 71-020 du 26 mars 1971 et par la Loi n° 72-002 du 05 janvier 1972 relative à la Nationalité Zaïroise, il accorde la nationalité aux personnes originaires du Ruanda-Urundi établies au Congo à la date du 30 juin 1960. La nationalité est accordée aux personnes établies dans la province du Kivu avant le 1er janvier 1950 et qui ont continué à y résider depuis lors.

Dans la 1ere Loi, on constate qu'elle ne concerne que les originaires du Ruanda-Urundi. L'on pensait ainsi mettre fin aux brutalités imposées aux rwandais de la part de Congolais par l'opération RRR (Rendez les Rwandais au Rwanda). En second lieu, le Directeur de Cabinet du Chef de l'Etat B. BISENGINANA aurait pesé de son poids dans la signature de ces deux lois très largement favorables à ses frères. Ainsi, sera-t-il accusé  d'avoir régularisé les dossiers des nationalités de ses compatriotes Tutsis. Ces deux lois permirent aux immigrés rwandais d'obtenir les cartes d'identité zaïroise, des vastes concessions et des grandes entreprises au moment de la zaïrianisation, les postes importants dans le Gouvernement et les Services de Sécurité de l'Etat ainsi que dans les établissements universitaires.

En 1980, submergés par des pétitions et revendications des hommes politiques, la question de la nationalité réapparaît sur scène et obligea les autorités de réagir. C'est ainsi qu'on promulgua la Loi n° 81-002 du 29 juin 1981 sur la Nationalité Zaïroise. Cette nouvelle Loi suscita des controverses. Le Zaïre fut accusé d'avoir peuplé le pays des étrangers et des personnes ayant la nationalité douteuse. Les Rwandais habitant le Nord Kivu adressent une lettre au Secrétaire Général de l'ONU demandant de créer un Etat séparé et indépendant du Nord Kivu. La raison est que la nationalité leur conférée venait d'être retirée. Malgré l'organisation de la Conférence Nationale Souveraine, les ressortissants rwandais n'obtiendront pas gain de cause. Néanmoins, la CNS retiendra le principe du respect de la loi sur la nationalité. Ce fait entraîna l'annulation de la représentation des sujets rwandophones aux travaux de la CNS.

En parlant de la nationalité dans la Région de Grands Lacs, la question vise aussi les Burundais et le Rwandais que nous pouvons catégoriser en 2 groupes : les immigrés et les transplantés et le réfugiés. Les immigrés sont ceux qui sont arrivés avant la présence coloniale à cause des guerres des conquêtes au Rwanda et Burundi au 19 ème siècle à la recherche de l'espace vital. Patient KANYAMACHUMBI dira « les banyamulenge sont venus il y a plus de 2 siècles ...mais ils étaient principalement Bahutu et Batutsi en provenance du Rwanda et du Burundi. Ils ont par ailleurs intègre en leur sein des éléments Tanzaniens des Bashi de Ngweshe et de Batela du temps du Baron Dhanis »33

A ce niveau, les transplantés les personnes arrivées entre 1930 et 1950 dans le cadre de MIB et des populations rwandaises sont transplantées soit dans le but de palier les famines au Rwanda et décongestionner un territoire surpeuplé, soit pour servir de main d'oeuvre dans les plantations du Kivu et dans l'industrie minière du Katanga »34. Pour Léon de Saint MOULIN « le Kivu au contrains, a connu pendant les mêmes années 1948-1958 son accroissement le plus fort sur base d'un flux important d'immigration rwandaise organisée de 1945 à 1955. On estimait en cette dernière année que 170000 rwandais s'étaient installes au Kivu depuis le début de l'opération...D'après le recensement de 1970... au Kivu. Il y avait 335180 rwandais, installes pour la plupart au Nord Kivu »35 Les plus grands problèmes pour les transplantés sont : la terre, la représentation politique et la nationalité.

Les réfugiés sont ceux qui ont fait la révolution de 1959, les réfugiés burundais ayant fait le coup d'Etat depuis 1962.

Depuis lors, la nationalité a été conférée à ces compatriotes devint l'objet des tractations chez le politiciens et chez les autochtones qui n'hésitent pas à les accuser d'avoir un projet d'annexion d'une partie du pays au Rwanda d'avoir élaborer le plan d'une nouvelle colonisation Tutsi, le Tutsiland...

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille