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Mise en Ĺ“uvre des systèmes de vulgarisation:formation,visite et conseil à  l'exploitation agricole familiale au bénin : analyse comparée et perspectives d'intégration.

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par Youssef Yannick SARE
Université de Parakou ( Bénin ) - Ingénieur agroéconomiste 2008
  

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2.5. Notion d'exploitation agricole familiale

Des économistes agricoles (Chombard de Lauwe, Poitevin, Tirel, 1966) ont précisé au début des années 60 la notion d'exploitation agricole se rapportant au contexte de l'agriculture française l'exploitation agricole est une entreprise, l'exploitant est un entrepreneur qui a un objectif, maximiser le profit. Par la suite, économistes et agronomes ont fait évoluer cette définition en y intégrant les objectifs plus globaux de l'exploitant mais aussi des membres de sa famille (Capillon, 1993 ; Brossier et al, 1997 et 1998). La notion d'exploitation familiale est ainsi apparue, elle prend en compte l'importance des liens entre la famille et l'exploitation (ou les activités de production agricole) tant dans le domaine de la mobilisation du travail (main d'oeuvre familiale), que des projets d'avenir (cession du patrimoine familial). Ainsi, cette notion montre que l'agriculture ne peut pas être assimilée à une activité industrielle et commerciale reposant avant tout sur des échanges marchands et financiers.

Concernant l'agriculture africaine tant en zone soudano-sahélienne qu'en zone forestière, les sociologues et agro-économistes ont montré que la notion d'exploitation agricole telle que définie pour les pays du Nord n'était pas transposable (Kleene, 1976 ; Badouin, 1987 ; Benoit-Cattin et Faye, 1997 ; Gastellu, 1980). L'unité de production (ou exploitation agricole) est généralement un système complexe débouchant sur une production collective gérée par le chef d'exploitation et des productions individuelles revenant à (aux) l'épouse (s), aux dépendants, etc. Par ailleurs, on a pu montrer qu'il n'y avait pas nécessairement coïncidence entre l'unité de production, l'unité de consommation et l'unité d'accumulation (par exemple les femmes peuvent posséder leur propre bétail). Aujourd'hui, cette organisation complexe des unités de production est en pleine évolution du fait entre autres de la volonté d'indépendance des jeunes ménages.

Ici, nous considérons l'exploitation agricole familiale suivant deux principes 

· Comme un système qui peut être décomposé en plusieurs sous-systèmes  d'opérations, de décisions, et d'information (Le Moigne, 1988).

· Les décisions des agriculteurs relatives à leur exploitation ont un sens.

Sur la base de ces deux considérations, nous pourrons par la suite analyser si les deux approches dans notre étude utilisent une approche globale de l'exploitation.

2.6. Notion de participation

La FAO a développé la notion de « participation populaire » qui est souvent mal comprise. Pour elle, la participation des populations consiste à restituer à celles-ci un pouvoir d'initiative et de décision dans la définition et la mise en oeuvre des actions et programmes qui concernent leur propre avenir (FAO ; 1995). Les paysans, les éleveurs, les chasseurs, les artisans etc., doivent être reconnus comme des acteurs de développement ; des partenaires à part entière, et non comme des cibles d'un projet extérieur. La participation des groupes cibles, est l'un des principaux objectifs de la foresterie communautaire. Ce terme désigne l'implication de tous les groupes concernés, dans le processus de décision et de mise en oeuvre de la décision.

Weiss (1978) définit deux niveaux de participation Il s'agit de la participation directe qui est « le pouvoir reconnu, à un moment donné, à un groupe, d'exercer une influence sur son propre environnement immédiat, en prenant, après discussion, les décisions nécessaires » et la participation indirecte, qui elle, s'exerce par l'intermédiaire de tiers. Mais selon l'encyclopédie wikipédia, la participation désigne des tentatives de donner un rôle aux individus dans une prise de décision affectant une communauté. Tentatives pour signifier qu'en réalité le pouvoir n'est pas encore réel. La participation est aussi définie comme un processus à travers lequel les partenaires/acteurs concernés influencent et partagent le contrôle des initiatives de développement, les décisions et les ressources qui les affectent. Cette définition d'Elisabeth TOE fait ressortir deux concepts importants pour cette étude, il s'agit de « processus et partenaires ».

Ici, ce concept sera utilisé pour voir l'implication des différents acteurs sociaux (producteurs, conseillers) dans le diagnostic, la planification, le financement, l'exécution et le suivi-évaluation des activités dans les différentes approches pour que s'en suive une comparaison.

Il est aussi important de définir dans cette étude les notions de partenaire et bénéficiaire lié au concept de la participation.

· Notion de partenaire et de bénéficiaire

Selon le petit Larousse illustré de 1996, un partenaire est une personne, un groupe auxquels on s'associe pour la réalisation d'un projet. Pour l'équipe de l'International Development Research Center, un partenaire est toute personne et/ou organisation avec laquelle on collabore pour atteindre des objectifs dont on a au préalable convenu ensemble. Les partenaires sont liés par une relation négociée et qui ont volontairement passé un contrat auprès de la loi ou une entente morale (www.idrc.ca).

Dans le cadre de cette étude, le partenariat désigne un accord écrit, verbal ou une entente morale entre le vulgarisateur ou le conseiller et l'exploitant par rapport au développement de l'activité de conseil et/ou de vulgarisation sur un sujet négocié.

Pour le petit Larousse illustré de 1996, le bénéficiaire est toute personne qui profite d'un bénéfice, d'un avantage. Le bénéficiaire est un concept utilisé par les projets et programmes pour décrire une catégorie d'individus ou un groupe auquel on porte assistance. Cette définition sous entend qu'il n'y a aucune responsabilisation de l'individu ou du groupe par rapport aux résultats obtenus. Il s'agit là de la non définition concertée d'objectifs ni de mise en oeuvre de la solution. Mais cette définition pose déjà un problème dans le cadre du conseil où l'exploitant est un entrepreneur.

Dans le cadre de cette étude, la définition du terme bénéficiaire n'est-elle pas erronée si l'exploitant lui-même n'est pas associé à la définition des objectifs, ce qui sous entend que celui-ci reçoit exclusivement, sans rien donner en retour ? Cette situation n'est évidemment pas responsabilisante et est de surcroit humiliante. Toutefois, on considère comme bénéficiaire, tout exploitant qui reçoit une aide technique, organisationnelle dont parfois il ne fait pas la demande et qui n'est pas associé à la définition des objectifs poursuivis.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault