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Biostratigraphie de haute résolution des foraminifères planctoniques du passage Cénomanien - Turonien et impact de l'événement anoxique EAO- 2 sur ce groupe dans la marge sud de la Téthys. Exemple des régions de Jerissa et Bargou en Tunisie

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par Mohamed SOUA
Université El Manar ( Tunisie) - Master dynamique tectono- sédimentaire et caractérisation des réservoirs 2005
  

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2 - Biozonation des Foraminifères planctoniques

Un échantillonage serré dans l'intervalle des dépôts du Cénomanien supérieur à Turonien inférieur nous a permis d'affiner la biostratigraphie selon le modèle appliqué pour la biostratigraphie à haute résolution. Pour les Zones, nous avons adopté la biozonation

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proposée par Caron (1985). Concernant la subdivision en sous-zones, nous avons adopté le modèle proposé par Keller et al., (2001) pour la zone à Rotalipora cushmani du Cénomanien supérieure et Keller et Pardo (2004) pour la zone à Whiteinella archaeocretacea du passage Cénomanien Turonien.

N'ayant travaillé dans le détail que la partie supérieure de la zone à R. cushmani nous avons reconnu la sous-zone à Dicarinella algeriana.

a) Zone à Rotalipora cushmani.

Elle est définie par l'extension totale de l'espèce index Rotalipora cushmani (TRZ : Total Range Zone). Comme l'ont adopté d'autres auteurs (Sigal, 1977, Salaj, 1980 ; Bellier, 1983, Sigal, 1987, Maâmouri et al., 194 ; Premoli Silva et Sliter, 1995), la Zone à R. cushmani caractérise le Cénomanien moyen à supérieur. Cette Zone est définie à l'origine par Bolli (1966). Elle correspond à la Zone à Rotalipora de Dalbiez (1956) (zones 7a et 7b), la Zone UC2 et UC3 de Van Hinte (1976). Nous avons reconnu la Zone à Rotalipora cushmani dans la région de Tajerouine (CES) et dans la région de Bargou (COK). Dans les deux coupes l'espèce Rotalipora montsalvensis est présente. Cette dernière espèce s'éteint bien avant R. cushmani. La Zone à Rotalipora cushmani a été reconnue dans le domaine téthysien (Barr, 1972 ; Sigal, 1977 ; EWGPF, 1979.1 ; Wonders, 1980 ; Bellier, 1983 ; Robaszynski et Caron, 1995 ; Premoli Silva et Sliter, 1995) et dans le domaine boréale (Sigal, 1987, Georgescu, 1995 ; 2000).

Dans la coupe d'Oued El Kharroub (COK), la Zone à R. cushmani englobe partiellement la sous-zone à Rotalipora greenhornensis et la totalité de la sous-zone à Dicarinella algeriana A propos de la coupe d'Oued Es Smara (CES) l'échantillonnage n'a concerné que la partie supérieure de la sous-zone à D. algeriana.

- La sous-zone à Dicarinella hagni

Cette sous-zone est définie dans sa limite inférieure par l'apparition de l'espèce Dicarinella algeriana et dans sa limite supérieure par la disparition de Rotalipora cushmani et toutes les Rotalipores. Dans la coupe COK cette sous-zone est observée dans sa totalité. L'échantillon

73

COK-8 correspond à l'horizon dans lequel se fait la première occurrence de l'espèce indicatrice. Cette sous-zone est épaisse de 23m dans la coupe COK. N'ayant pas observé l'apparition de Dicarinella algeriana dans la coupe CES, l'ensemble de cette sous-zone est supposé incomplet. Dans cette sous-zone, s'effectue la disparition de R. montsalvensis suivie par celle de Praeglobotruncana delrioensis dans la partie supérieure de cette sous-zone. Ces deux disparitions sont suivies par l'apparition de Whiteinella archaeocretacea bien avant la diparition de R. cushmani. Entre autre, au niveau de cette sous-zone on a noté un pic dans la courbe d'abondance relative de Guembelitria cenomana (30%) suivi d'un pic pour Heterohelix moremani (50%). On remarque aussi l'abondance des Foraminifères benthiques (25%) représentées par Cassidella, Frondicularia, Gavelinella, Buliminella, Cibicidoides et Textularia rioensis dans la partie moyenne de cette sous-zone. Cet intervalle mésure 5m

b) Zone à Whiteinella archaeocretacea

La Zone intervavallaire à Whiteinella archaeocretacea correspond à l'intervalle compris entre l'extinction de toutes les Rotalipores et la première occurrence de Helvetoglobotruncana helvetica. Elle marque le passage Cénomanien - Turonien comme elle a été adoptée par plusieurs auteurs (EWGPF, 1979.1 ; Maamouri et al., 1994 ; Robaszynski et Caron, 1995 ; Premoli Silva et Sliter, 1995 ; Georgescu, 2000). Nous la considérons équivalente à la partie sommitale de la zone à Rotalipora turonica et la partie basale de Rotalipora cretacea - Praeglobotruncana imbricata de Salaj (1980) à la Zone à Whiteinella aprica de Bellier (1983), à la Zone à Whiteinella paradubia - W. aprica de Sigal (1987). Nous l'avons reconnue dans les deux coupes (CES et COK) dans la région de Tajerouine et dans la région de Bargou. Cette Zone intervallaire a été reconnue en Tunisie septentrionale (Maamouri et al., 1994 ; Rami, 1992 ; 1998) en Tunisie centro-septentrionale et en Tunisie centrale (Robaszynski et al., 1990 ; 1993 ; Ben Haj Ali et al., 1994 ; Maamouri et al., 1994) et en Tunisie nord-orientale (Rami, 1998). Plusieurs auteurs (Schijfsma, 1955 ; Sigal, 1955 ; Lehman, 1962) ont remarqué l'épanouissement de nombreuses autres espèces du même genre définie par Pessagno (1967).

L'espèce Whiteinella archaeocretacea a été retenue par plusieurs auteurs comme marqueur du passage Cénomanien - Turonien aussi bien en domaine téthysien (Caron, 1985 ; Maamouri et al., 1994 ; Ben Haj Ali et al., 1994 ; Robaszynski et

74

Caron, 1995, Premoli Silva et Sliter, 1995) qu'en domaine boréal (EWGPF, 1979.1 ; Georgescu, 2000).

Nous subdivisons cette Zone en trois sous-zones : la sous-zone à Globigerinelloides bentonensis, la sous-zone à Dicarinella hagni et la sous-zone acmé à Heterohelix moremani.

- La sous-zone à Globigerinelloides bentonensis

La sous-zone à Gl. bentonensis est définie par l'intervalle compris entre la disparition de R. cushmani et la disparition de Gl. bentonensis. Dans la région de Jerissa comme celle de Bargou cette sous-zone marque le tiers inférieur de la Zone à W. archaeocretacea. Cette sous-zone s'etend sur 5m dans la coupe d'Oued Es Smara (région de Jerissa) et seulement sur 3m à Oued El Kharroub (région de Bargou). La sous-zone à Globigerinelloides bentonensis est marquée par l'apparition de Whiteinella praehelvetica suivie par celle de Dicarinella hagni et par la disparition de Anaticinella multiloculata (uniquement à CES) chose qu'on n'observe pas au niveau de la coupe COK.

Concernant W. praehelvetica, Keller et al., (2001) et Keller et Pardo (2004) indiquent qu'elle disparaît bien avant la disparition de R. cushmani alors que dans notre matériel W. praehelvetica n'apparaît que dans la partie inférieure de la zone à W. archaeocretacea. Cette sous-zone est dominée par une association diversifiée de Heterohelix moremani, Guembelitria cenomana, Hedbergella delrioensis, Dicarinella hagni, Whiteinella aprica et Globigerinelloides ultramicra.

- La sous-zone à Dicarinella hagni

Cette sous-zone est définie par l'intervalle compris entre la disparition de Gl. bentonensis et le niveau à abondance des Heterohelix. Au niveau de la coupe CES, Dicarinella hagni apparaît dans l'échantillon CES-16 avant la disparition de Gl. Bentonensis qui se fait dans l'échantillon CES-23. Cette sous-zone s'étens sur 6m dans la coupe CES et sur 9m dans la coupe COK.

- La sous-zone à Heterohelix moremani

75

La limite inférieure de cette sous-zone est déterminée par l'abondance ou l'acmé des Heterohelicidés (Heterohelix shift). Sa limite supérieure est déterminée par l'apparition de Helvetoglobotruncana helvetica. L'acmé ou le pic de fréquence des Hétérohélicidés a été reconnu dans plusieurs localités du monde : à Rock Canyon (Western Interior), (Leckie et al., 1998) ; à Oued Mellègue en Tunisie (Nederbraght et Fiorentino, 1999) ; à Eastbourne en Angleterre (Keller et al., 2001) ; à Pueblo (Keller et Pardo, 2004). Cette sous-zone s'étend sur 6,5m dans la coupe CES et sur 16m dans la coupe COK.

c) Zone à Helvetoglobotruncana helvetica

La Zone à Helvetoglobotruncana helvetica est définie par l'extension totale du fossile index. Cette zone a été définie à l'origine sous le nom de Globotruncana helvetica, par (Sigal, 1955 ; Dalbiez, 1955). Par la suite, Bolli (1966) a fixé ses limites d'une manière nette. Telle qu'elle a été considérée ici, la Zone à Helvetoglobotruncana helvetica indique le Turonien inférieur à moyen comme l'a adoptée Sigal (1977 ; 1987). Pour Bellier (1983) et Robaszynski et Caron (1995), cette Zone se termine peu avant la fin du Turonien moyen. Cependant, auparavant, Schijfsma (1955) a retenu la Zone à Globotruncana helvetica pour marquer le début du Coniacien et Postuma (1971) l'a fait correspondre à tout le Turonien. Nous avons reconnu cette Zone à Helvetoglobotruncana helvetica dans les deux coupe (CES et COK) respectivement dans la région de Tajerouine et dans la région de Bargou. Dans cette zone, nous remarquons que plusieurs autres espèces s'épanouissent notamment ceux du genre Marginotruncana et particulièrement Marginotruncana renzi.

Notons que la Zone à Helvetoglobotruncana helvetica est reconnue mondialement. Dans le domaine téthysien (Schijfsma, 1955 ; Postuma, 1971 ; Barr, 1972 ; Van Hinte, 1976 ; Sigal, 1977 ; Wonders, 1980 ; Salaj, 1980 ; Bellier, 1983 ; Sigal, 1987 ; Robaszynski et Caron, 1995 ; Premoli Silva et Sliter, 1995), en domaine boréal (Van Hinte, 1976 ; EWGPF, 1979.1 ; Georgescu, 1995 ; 2000), en Amérique (Douglas, 1969 ; Keller et Pardo, 2004).

Conclusion : les épaisseurs de ces différentes zones et sous-zones ce sont revélées inégales en passant d'une région à une autre (Fig.26)

Age

Formations

Biozones

Sous-Zones

Radiolaires

Épaisseur

Échantillons

Lithologie

Cénomanien moyen Cénomanien supérieur Turonien inférieur

Fahdène Bahloul Kef

H.

helvetica

Guttacapsa biacuta Alievium superbum

57

54

51

48

45

42

39

36

33

30

27

24

21

18

15

12

9

6

3

99 98 97 96 95 94 93 92 91 90 89 88 87 86 85 84 83

81 80 79 78 77 76 75 74 73 72

69 68 67 66 65 64 63 62 61 60 59 58 57 56

55

54

52 51 50 49 48 47 46 45 44 43 42

40

39

38

31 30 29 28 27 26

25

22

21

19

18

16

14

12

11

9

4

100

 
 
 
 

7

 

Unité

 
 
 

Whiteinella archaeocretacea

Gl. Dicarinella hagni Heterohelix moremani

benton

 
 

82

nité 6

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

71

70

 
 
 

U

 
 
 
 
 
 
 
 

53

 
 
 
 
 
 

U

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Unité 2 Unité 3

37

36

35

34

33

32

 

Rotalipora cushmani

R.

greenhornensis Dicarinella algeriana

 

24

23

 

20

17

15

13

10

8

7

6

5

3

 

2

1

zone à

Sous zone à
Dicarinella algeriana

Sous zone à

Heterohelix moremani

Sous zone à

Globigerinelloides bentonensis

Sous zone à Dicarinella hagni

Age

Formation

Zone

Sous-zone

Épaisseur

Échantillon Lithologie

Unité

Cen. moy Cénomanien supérieur Tur. inf

Fahdène Bahloul Kef

Rotalipora cushmani Whiteinella archaeocretacea H. helvetica

R. montsalvensis D. algeriana G. bentonensis D. hagni H. moremani

22 65

U6

 
 
 
 
 
 

20 60

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

55

 
 
 
 
 

18

 
 

50

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

16 45

 

U5

 
 
 

40

 
 
 
 
 

14 35

 
 
 
 
 
 
 
 

30

 
 

12

 

U4

25

 
 
 
 
 

0 20

 
 
 
 
 
 
 
 

15

8

10

U3

 
 

5

6

4

3

4 2

1

2

U2

 

U1

1m

76

Fig. 26 - variation d'épaisseur entre les deux coupes (COK et CES)

77

B - Biostratigraphie des Radiolaires du passage Cénomanien - Turonien. Historique

Plusieurs arrangements biostratigraphiques ont été proposés pour les Radiolaires du Crétacé supérieur. Dans ce travail, nous allons suivre les biozones proposées par Pessagno (1976, 1977), Thurrow (1988), O'Dogherty (1994), Salvini et Marcucci Passerini (1998), Premoli Silva et al., (1999) et Sukru Yurtsever et al., (2003) concernant l'intervalle Cénomanien - Turonien. Nous avons reconnu des Radiolaires aussi bien dans la coupe de Bargou (COK) en abondance que dans la coupe de Tajerouine (CES) qui peuvent être confondus avec les Calcisphaerulidae. Dans la Coupe d'Oued El Kharroub (région de Bargou), l'épanouissement des Radiolaires survient dans la partie supérieure de la Zone à Rotalipora cushmani et se poursuit sur quelques mètres de la zone à Whiteinella archaeocretacea. Ensuite, dans la partie inférieure de la Zone à Whiteinella archaeocretacea. Deux associations différentes ont été distinguées : celle du Cénomanien supérieur est dominée par les Nassellaria et en particulier Pseudodictyomitra et celle du Turonien est caractérisée par l'abondance des Sphaericularia. Quelques espèces demeurent communes à ces deux associations cénomano-turoniennes. Le fait que la majorité des espèces qui y sont différentes cela nous permet de mettre en évidence un renouvellement faunique marquant aussi les Radiolaires du passage C/T.

De tel renouvellement a été signalé également par Marcucci et al., (1991), O'Dorghety (1994), Erbacher et Thurrow (1997), Salvini et Marcucci Passerini (1998) et Premoli Silva et al., (1999). En effet, ces auteurs mentionnent qu'au cours de l'intervalle Cénomanien - Turonien un grand renouvellement faunique concernant les Radiolaires s'est produit. Ces auteurs ont dégagé alors deux associations de Radiolaires importantes. L'association

« inférieure » est caractérisée particulièrement par Dactyliosphaera silviae et
Rhopalosyringium majuroensi marqueurs de zone (O'Dorghety, 1994) du Cénomanien supérieur. L'association « supérieure » est caractérisée particulièrement par l'apparition de plusieurs espèces parmi lesquelles Alievium superbum et Crucella cachensis indicateurs de zone du passage C/T qui peut être correlée avec celle à W. archaeocretacea des Foraminifères planctoniques. Plusieurs espèces de cette association appartiennent au

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Turonien inférieur. Salvini et Marcucci Passerini (1998) admettent que cette association appartient à la Zone à Crucella cachensis.

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