I.3.2.1 Les origines : Adam Smith
Comme dans d'autres domaines, Adam Smith peut être
considéré comme le père
fondateur de l'économie de l'éducation. Il est
en effet un des premiers à s'interroger sur la notion du capital humain
(Richesse des nations, 1776). Il tranche en cela sur ses contemporains qui ont
une conception beaucoup plus étroitement matérialiste de la
science de l'économie.
Avant Smith, seul Petty s'est interrogé sur la valeur
de l'être humain. Il propose de l'évaluer en multipliant par 20
les revenus annuels de l'individu. Smith, dans la richesse des nations,
va lui aussi adopter cette vision de « Considérer les
qualifications possédées par les individus comme un
élément déterminant du progrès économique
». Ces qualifications ou aptitudes ont été acquises par
les individus à travers l'éducation familiale, les études
et l'apprentissage.
Cette acquisition entraîne des dépenses
réelles qui correspondent à un capital fixe et incorporé
dans l'individu. Ce capital fait alors partie de sa fortune comme de celle de
la communauté à laquelle il appartient.
Smith approfondissait encore cette notion en confirmant que
l'on peut s'attendre à ce que le métier que l'homme
qualifié apprend, lui apporte un salaire supérieur à celui
du travail non qualifié.
I.3.2.2. Le 19ème siècle : peu
d'avancées
Les idées stimulantes de Smith ne vont avoir que peu de
retombées chez les
économistes du 19ème siècle.
Quelques allusions chez certains, mais qui n'apportent en fait rien de
fondamentalement nouveau. Les quelques avancées intéressantes
seront proposées dans la seconde moitié du siècle par des
économistes de moindre renommée et qui ne parviendront pas
à relancer véritablement la discipline.
Il nous faut néanmoins d'abord noter J.S. Mill qui,
comme Smith, retient les qualifications de la force de travail dans sa
définition de la richesse. Il s'éloigne par contre sensiblement
de Smith quand il fait remarquer que dans le domaine de l'éducation,
les
Travail de Fin d'étude en Développement
Juillet 2013
Travail de Fin d'étude en Développement
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mécanismes de marché ne fonctionnent pas
efficacement ; plus précisément, il estime que le demandeur de
l'éducation est incompétent pour juger de sa qualité.
Cette constatation ne le conduit pas pour autant à
prôner une instruction publique gratuite dont il se méfie. Il
suggère alors une instruction obligatoire dans une école
privée ou à domicile jusqu'à un certain âge,
sanctionnée par des examens d'Etat. Des dépenses
financières pourraient par ailleurs être accordées pour les
enfants des pauvres et le gouvernement pourrait apporter une assistance
financière aux institutions d'enseignement elles-mêmes (G. Pierre,
1993).
En effet le travail qualifié a une plus grande
valeur que le travail non qualifié, et la production de ce travail
qualifié exige du travail sous forme d'éducation. On voit
donc ici apparaître en filigrane l'idée que le capital humain est
produit grâce à l'éducation, idée qui
sera reprise beaucoup plus tard par des économistes absolument
étrangers à la sphère de Marx (1818-1883).
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