DEUXIEME  PARTIE :  LES MODALITES  PRATIQUES  DE 
LA  MISE  EN  OEUVRE  DES  CODES  DE  DEONTOLOGIE  DES  INSTITUTIONS  DE 
MICROFINANCE
La  défense  d'un système  de  valeurs doit 
toujours  reposer sur  une  architecture  institutionnelle  pertinente si  elle
 veut  être  efficace .Lorsque  l'on  met  en  oeuvre  un 
système,il  faut  surtout  mettre  en place les  voies  et  moyens aptes
 à  assurer  son  effectivité .En  effet  la norme  a  besoin
d'une  protection particulière surtout  dans  les  cas  où  ses
effets ne  relèvent  pas  de  l'évidence. La 
particularité  des  codes  de  déontologie  des  institutions  de
 micro finance c'est  qu'ils  s'appliquent  à  un  ensemble  dualiste
par  essence(35  ) qui  intègre  des  intérêts  parfois 
divergents. 
Tout le schéma  institutionnel  du  secteur  de  la 
micro finance est  articulée autour  de  la  distinction entre 
dirigeants  et  sociétaires. 
Les  dirigeants  cherchent  en  réalité 
à  maximiser les  profits alors  que  les  sociétaires  aspirent
à  bénéficier  de  plus  d'avantages. Dans  cet  ordre 
d'idée   la  trame  du  processus  de  la  mise  en  oeuvre  des  codes 
de  déontologie  demeure la  définition d'un  champs 
d'application ( chap1). 
35  . c'est  ce  qui  rend  complexe  la  réglementation
de  la  microfinance 
Sous  le  bénéfice  de  cette  précision 
initiale ,il  faut  signaler que  la  mise  en  oeuvre  d'une  norme est 
complétée  par  des  règles  techniques qui  organisent 
l'intervention .En effet  un  système  normatif cohérent 
précise les  moments  où  on  peut  faire  appel  à  une 
norme et  dans  quelles  conditions. Autrement dit, si on  prévoit ce 
qui  doit  être  fait ,on  se  prononce en  même  temps  sur  les 
interactions  lorsqu' ils  y  auraient  des  distorsions  sur  le  devoir 
être. Cela  pose  le  problème  des mesures  d'application (  
chap. 2) 
Chapitre  premier : Le  champs  d'application  des
 codes  de  déontologie  des  institutions  de  micro finance.
Le  champs d'application de  la  norme détermine dans 
une  large  mesure le  cadre  d'intervention. A  partir de  ce  moment  on 
détermine une  ligne  de  démarcation qui  fixe la 
spécificité de  la  règle .Les  codes  de 
déontologie  des  institutions  de  micro  finance ont  pour  vocation
de  prendre  en  charge l'intégration d'un  corps  de  règles
aptes à  organiser la  structure. Ces  règles sont  aptes 
à  prendre  en  charge  des  idéaux  ignorés  depuis 
longtemps  par  le  système  bancaire  classique .A  ce  niveau ,il 
faut  analyser  le  secteur  dans  son  introspection  au  travers  des 
aspects  internes  des  codes  de  déontologie ( sect.1). 
Au  delà de  cette  dimension purement interniste,il
faut signaler que  le  secteur de  la  micro finance est  aujourd'hui
marqué par  une  floraison d'institutions  qui  n'ont  pas  toujours  la
 même  force  d'action. Dés  lors  tout  code  de 
déontologie doit  prendre  en  charge des  données  visant 
à  assurer une  certaine  finesse dans les  relations  entre  les 
institutions  de  micro finance .Il  y  va  de  leur  crédibilité
et  de  leur  performance Dés  lors  l'étude  des  aspects 
externes  des  codes de déontologie  des  institutions de  micro finance
devient  intéressant  à  plus  d'un  titre ( sect2). 
Section 1 : Les  aspects internes  des  codes  de 
déontologie des  institutions  de  micro finance
Il  s'agit  ici  de  fixer  l'encadrement  de  l'intervention 
des  dirigeants (parag1) et  la  fixation des  pouvoirs confiés  aux 
organes  de  participation( parag2). 
Paragraphe 1 : l'encadrement de  l'intervention des 
dirigeants.
A ce  niveau  il s'agit  de déterminer et 
d'intégrer avec forte  précision un  statut  des  dirigeants 
dans  les  codes  de  déontologie des  institutions  de  micro finance(
A).C'est  au  travers de  cet  aspect  qu'on  arrive  à  définir 
des  incompatibilités  et des  incapacités( B). 
                             A  /  La 
détermination  d'un  statut  du  dirigeant
Les dirigeants  des  institutions de  micro finance exercent 
à  priori des  fonctions déléguées puisque  en 
réalité ,ils  sont  l'émanation des  organes. 
De  ce  point  de  vue ,il  serait illusoire d'imaginer pour 
eux une  autonomie si  leurs  statuts ne  font  pas état du respect 
qu'on  leur  doit fussent ils délégataires de
compétences. 
Les  dirigeants de  l'institutions  de  micro finance  ont 
droit  à  un  statut  qui doit  être réaffirmé  dans
 les  codes  de  déontologie . 
La  règle générale est que  les 
dirigeants   ont  en  principe  pleins  pouvoirs. Mais  les  dirigeants ne 
sont  pas  toujours seuls  à  détenir les  pouvoirs 
puisque,comme  pour  les  sociétés ,ils  doivent partager  leurs 
pouvoirs  avec  d'autres  organes dirigeants par  exemple  le  conseil  
d'administration ou  l'assemblée générale. 
Etant  donné  que  les  hauts  dirigeants  des 
institutions  de  micro finance  sont  désignés  en  principe 
par  le  conseil  d'administration( 36 )  il  faut  prévoir  dans  les 
codes  de  déontologie  des  clés  visant  à  assurer 
leur indépendance  de  sorte  qu'il  ne  soient pas soumis  à 
une  pression  forte  pression  de  cet  organe. 
Dans  cet ordre d'idée les  codes  de 
déontologie  des  institutions  de micro finance doivent  s'illustrer
dans  une  démarche  allant  dans  le  sens  de  la  fixation  des 
règles  relatives au statut  des  dirigeants .Là il  s'agira  de 
lutter  contre  les  licenciements  arbitraires. 
L' encadrement  des  pouvoirs  des dirigeants est  plus une 
question de partage  que  de  limitations  de  pouvoirs. c'est  suivant  cette 
logique  qu'on  fixent  des  incapacités  et  des 
incompatibilités. 
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