CONCLUSION
A  la   lumière  de  ce  qui  précède  ,
il  convient  de  signaler que  les  codes  de  déontologie  des 
institutions  de  micro finance  ont  pour  vocation  principale  de 
compléter  la  réglementation. 
Il  faut  signaler  aussi  que  la  prise  en  charge  des 
aspects  liés  à  l'éthique  est  plus  déterminant
 lorsqu'il  s'agit  de  prendre  en  compte  la  question  des  relations 
entre  les  institutions  de  micro finance  elles  mêmes. 
Pour  preuve,la  plupart des  codes  de  déontologie 
des  institutions  de  micro finance à  travers  la  zone    africaine
sont  le  fruit  d'un  travail  initié par  des  associations  de 
professionnels(43)  du  secteur et  accordent  une  place  capitale  aux 
relations  inter institutionnelles. Dés  lors  il  est  urgent  que 
l'on  se  penche  sur  ce  phénomène  au 
sénégal. 
Cela  est  d'autant  plus  important  que  le  secteur  de  la
 micro finance  déborde aujourd'hui  de  son  cadre  surtout  dans  la 
zone  ouest  Africaine. Il se  pose ainsi  des  questions  par  rapport  aux 
enjeux  financiers mais  aussi par  rapport  au  cadre 
réglementaire. 
43   .  c' est  le  cas  au  Bénin  au  Maroc  et  au 
niger 
 Par rapport  au  premier  aspect  il  faut dire  que quand 
une  institution  de  micro finance  arrive  à  risquer  des  montants 
exorbitants sur  la  personne  d'un  seul  individu,on  est  en  droit de  se 
demander  si  on  est pas  entrain  de  trahir l'idéal  de  la  micro
finance  défini  par  les  pères  fondateurs .A  force  de 
relever  le  plafond  des  crédits  , non  seulement  on  fragilise 
l'institution mais  on  s'éloigne  de  la  mission  essentielle d'une 
institution  de finance qui  se  définie  par  rapport  aux  couches 
défavorisées. 
Donc  il  y a  lieu de  faire  de  recentrage à  ce 
niveau. Même si  les  institutions  de  micro finance  doivent  avoir  et
 à  juste  titre  des  obligations  de  rentabilité ,elles  ne 
doivent  pas  occulter  le  fait  de  devoir  rendre  le  crédit  plus 
sociable  et  plus  accessible  aux  couches  défavorisées. A  la
 limite  on  ne  devrait  pas  donner  l'impression  de  saper  les  paradigmes
 de base  de  la  micro finance. 
Pour le  second  aspect  ,  relatif  au  cadre 
réglementaire ,il faut souligner que  la loi  Parmec n'arrive  plus 
à  régenter  fondamentalement  la  micro finance dans  tous  ses 
développements. Dés  lors , la  question  qui  se  pose  est 
celui  de  la régulation  de  la  micro finance. 
Soit  on  impose  des  règles  venues  de 
l'extérieur  du  système  initiées  par  des  non 
professionnels ; là  on  risque  de  faire  porter  à  la 
micro finance  « un  corset  juridique » qui  ne 
reflétera nullement les  exigences  et  les  attentes  du  secteur. 
Soit  on  laisse  le  secteur  s'organiser  lui  même 
et  là  aussi  on  risque  d'ériger  une  zone  de 
normativité où  certains  grands  principes du  droit  peuvent 
être  négligés  au  dépend  de  l'efficience  et  de
 la  rentabilité  financière. 
44.cf  forestier  V. L'horreur  économique  ed  Albin 
michel  Paris  1998 
A  mon  humble  avis  ,le  salut  devrait  venir  d'une 
meilleure  prise  en  charge  de  la  micro finance au  sein  de  l'UEMOA .En 
effet  le secteur  est très  dynamique  et  sujet  à  des 
tentatives  de  « bancarisation » de la part 
d'institutions  financières  qui  n'ont  pas  une  vocation  autre  que 
la  recherche  du  profit .Il est nécessaire   que  la  nouvelle 
réglementation sur  la  micro  finance au  sein  de  l'UEMOA  prenne  en
charge cette  exigence  de  démocratiser le  crédit .A  terme 
Cela  permettrait  de  renverser  cette  fâcheuse «  tendance 
des  riches  à  manger  le  pain  des  pauvres ».( 44)  
   
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