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La dynamique de la petite et moyenne entreprise: moteur du développement économique du Katanga ( RDC).

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par Emile Christophe MOTA - NDONGO K
Université de Lubumbashi RDC - Doctorat en sciences économiques  2000
  

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SECTION IV. SITUATION DES ENTREPRISES DU KATANGA

Dans cette situation, nous avons procédé sur base de nos enquêtes sur l'ensemble de la Province du Katanga et plus principalement dans les villes de Kolwezi, Likasi et Lubumbashi, où nous avions une forte concentration d'activités. Il ressort de cette analyse que le niveau des salaires dans les différentes activités est très faible. Les ouvriers n'ont jamais eu un salaire décent leur permettant de vivre aisément. La plupart des entreprises au Katanga, quelle que soit leur taille, ont opté pour un paternalisme hérité de la colonisation, qui consistait à prendre en charge presque à 100% l'ouvrier et le salaire que l'on lui remet ressemble plus à une bourse d'études d'étudiant qui ne lui permet que de subvenir avec beaucoup de difficultés aux besoins primaires, excluant tout aspect d'épargne et tout autre forme d'économie pour assurer son bien-être.

L'absence d'un salaire minimum garanti et les faiblesses des syndicats font que l'entrepreneur négocie au rabais les salaires. Il est à noter aussi que les effets de la loi de l'offre et de la demande de l'emploi jouent fortement en faveur du demandeur d'emploi. La préoccupation du chômeur au Katanga est d'être d'abord embauché et de négocier ensuite le reste . Tel est le slogan de tout demandeur d'emploi.

Les tableaux qui suivent nous donnent une idée du niveau de nos entreprises suivant certains critères tels que; le nombre de main-d'oeuvre, le coût de la main-d'oeuvre etc.

Tableau n° 63 : Classification des entreprises suivant le nombre d'ouvriers

au KATANGA en 1995.

Niveau des entreprises

Nombre moyen d'ouvriers par entreprises

Petites Entreprises

- Boulangeries

-Minoteries

-Vêtement pour femmes et enfants

-Machines outils et divers matériels de réparation

3 - 5

1 - 3

1 - 2

3 - 10

Moyennes Entreprises

-Boucheries et ateliers de découpe

-Bonneteries, filatures

-Fonderies

-Cimenteries

-Construction et travaux de génies civil

7 - 1 5

50 - 200

50 - 200

100 - 450

100 - 450

Grandes Entreprises

-Industrie du cuivre

-Chemin de fer

+ 25.000

+ 27.000

Source: Enquêtes personnelles

 
 

Il ressort de tableau, que nos Petites et Moyennes Entreprises sont tellement rudimentaires, qu'elles n'utilisent pas une technologie perfectionnées, mais s'attachent à celle qu'elle trouve sur place. Par contre, dans les Moyennes et Grandes Entreprises, de par leurs activités, ont pû mettre en place une tchnologie appropriée en vue de conquèrir les différents marchés, tant locaux qu'international.

Tableau n° 64 : Rôle du coût de la main-d'oeuvre dans certaines industries

au KATANGA en 1995.

Industrie dont le coût de la main-d'oeuvre est bas :

Pourcentage de salaires par rapport à la valeur du Produit

- Minoteries

- Cigarettes

- Viande, volaille exempte

2,2 %

0,2 %

0,8 %

Industrie dont le coût de la main-d'oeuvre est moyen :

 

- Aluminium, traitement à façon

- Aliments congelés (chambre froide)

- Articles de coton

- Vêtements, costumes et autres habits

- Chaussures

5,4 %

0,2 %

4,0 %

60,0 %

10,0 %

Industries dont le coût de la main-d'oeuvre est élevé :

 

- Constructions diverses et réparations

73,4 %

 

Il ressort de cette analyse que le coût de la main-d'oeuvre par rapport à la valeur du produit est très faible dans la Province du KATANGA. Ceci est dû principalement à une politique salariale locale conçue et imposée par les pouvoirs publics en fonction d'un SMIG ; le salaire minimum interprofessionnel garanti.

En effet, depuis la colonisation, on remarque que les mouvements syndicaux ont été fortement réprimés et des salaires ont été stratifiés selon les catégories socioprofessionnelles. En outre, le principe de gestion qui préconise que la masse salariale ne soit pas inférieure à 40% du chiffre d'affaires n'est pas respecté car elle ne dépasse, en réalité, que très rarement les 10 %.

Les salaires sont imposés et ne suivent pas le niveau de vie ni même l'évolution des prix sur le marché. Les travailleurs vivent en deçà du minimum vital reconnu par l'O.I.T. (Organisation Internationale du Travail). Ils doivent pour nouer les deux bouts du mois recourir aux travaux en dehors de leurs lieux de travail.

Le subterfuge, mis en place par beaucoup d'employeurs, qui consiste à mettre à la disposition des travailleurs des cantines, diminue le pouvoir d'achat de ces derniers et paralyse le circuit économique de l'achat et la revente dans l'état. Ces produits sont généralement importés, de l'Europe ou de l'Afrique Australe, provoquant ainsi une fuite assez substantielle de devises, nécessaires à la relance de la production locale de ces mêmes produits.

La politique salariale pratiquée en République Démocratique du CONGO et par surcroît dans les grandes entreprises (parce que l'Etat est le plus grand employeur du pays) n'est pas en mesure de favoriser l'éclosion d'une classe ouvrière assez forte, capable de faire face aux aléas de la vie. Ces ouvriers vivent dans la misère la plus criante, sans espoir de pouvoir organiser une épargne, assurer la pension, et encore moins la scolarité de leur progéniture.

Le tableau suivant détermine le pourcentage de la main- d'oeuvre utilisée dans différentes entreprises ou activités. Pour ce faire une étude approfondie a été menée sur les entreprises agricoles, les entreprises minières, de génie civil et autres entreprises de transformation et de construction métallique.

Tableau n° 65 : Industries groupées selon le pourcentage d'ouvriers qualifiés, de contremaîtres et de professionnels par rapport au nombre total d'employés en 1995.

Types d'entreprises ou d'activités.

Pourcentage des professionnels, des contremaîtres et des ouvriers qualifiés par rapport au total des employés

Entreprises agricoles

Fermes, peintures, chaux, ciment, articles divers, vente des métaux, filature.

Entreprise minière, de génie civil, aéronautique, élevage.

Les laminoirs, fonderie, appareillage électrique, réparation, outillage agricole, transformation et constructions métalliques.

- de 10 %

- de 10 à 20 %

- de 20 à 30 %

 

Il sied de noter, sous cette rubrique, que la colonisation, pour les besoins de son exploitation , avait mis sur pied un système d'enseignement technique très développé et même le plus développé de l'Afrique.

On trouve, dans notre système d'enseignement, toutes les branches indispensables à une bonne industrialisation du pays. A chaque niveau de l'enseignement technique, il existe des étapes qui permettent aux récipiendaires de pouvoir être directement opérationnels sur le marché de l'emploi , à savoir de l'ouvrier qualifié à l'ingénieur civil du domaine concerné !

La Province du KATANGA possède le plus grand nombre d'écoles techniques et professionnelles du pays et utilise le matériel didactique le plus moderne.

A titre d'exemple, dans le domaine minier, le KATANGA forme des ouvriers qualifiés des mines du niveau A3 et A2, ce qui n'existe pas sous d'autres cieux. Les techniciens ainsi formés se prennent en charge directement sur le terrain et n'ont nullement besoin de recourir au principe américain du "learning by doing".

Il est à noter aussi que nos techniciens sont très sollicités par tous les pays voisins du Congo à cause de leur expérience et leur savoir-faire sur le terrain. Des tâches qui, sous d'autres cieux, sont confiées aux ingénieurs civils, sont au Congo confiées aux ouvriers spécialisés ayant reçu une formation de base très solide.

Comme on peut le constater, il ne se pose pas de problème de compétence dans la Province du KATANGA mais plutôt un problème de capitaux et d'initiatives. Le tableau ci-dessous présente les types d'entreprises dont la consommation de carburant et de l'énergie achetée au Katanga représentent plus de 5% de la valeur du produit.

Comme nous l'avons analysé dans les chapitres précédents, le Katanga regorge le plus grand nombre de barrages du pays, mais la consommation n'est pas très importante malgré le coût moindre de cette énergie (0,0025/kWh). Il ressort de ce tableau que l'énergie électrique est sous utilisée au Katanga.

Tableau n° 66 : Les Entreprises dont la consommation du carburant et de l'énergie achetée représentent plus de 5 % de la valeur du produit.

Désignation

Pourcentage du coût du carburant et de l'énergie par rapport à la valeur du produit.

Petites Entreprises

Fer et acier forgés

Produit d'ouvriers et des laminoirs

Produits de fonderie

Moyennes Entreprises

Fonte des métaux et

autres traitements

Grandes Entreprises

Production du ciment

Produits des hauts fourneaux

Produits des loteries

5 %

7 %

10 %

9 %

20 %

26 %

27 %

 

La République Démocratique du Congo renferme, en son sein, la plus grande capacité énergétique de l'Afrique avec plus de trente barrages hydroélectriques et des dizaines de centrales thermiques. La consommation du carburant est aussi la plus élevée de l'Afrique Centrale.

Outre l'énergie électrique abondante et moins coûteuse au pays, le carburant est importé du monde arabe et doit traverser des milliers de kilomètres avant d'atteindre les centres de consommation : d'où son coût très élevé.

Par contre, l'énergie électrique est utilisée en grande partie dans l'industrie minière en substitution progressive du carburant (Exemple de la transformation des bennes de 150 tonnes de la GECAMINES en bennes trolley utilisant beaucoup d'énergie électrique par rapport au carburant) provoquant ainsi une baisse assez sensible des coûts de production due, essentiellement, aux consommations du carburant.

Il est à noter que toutes les chaudières utilisées dans les brasseries locales, les usines textiles, la fonderie etc. ont été remplacées par des chaudières à consommation d'énergie électrique.

L'énergie électrique est le soubassement de tout développement. En ce qui concerne la Province du KATANGA, comme nous l'avons décrit dans les chapitres précédents, elle possède une grande quantité d'énergie électrique qui est sous-utilisée. D'où la nécessité et l'urgence de mise sur pied d'une politique de développement pour utiliser au maximum cette énergie, afin de mettre en place un tissu industriel intégré et compétitif vis-à-vis des autres industries dans les autres pays.

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein