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La dynamique de la petite et moyenne entreprise: moteur du développement économique du Katanga ( RDC).

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par Emile Christophe MOTA - NDONGO K
Université de Lubumbashi RDC - Doctorat en sciences économiques  2000
  

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SECTION IV. RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE DE LA PME

a) Activités adaptées aux besoins des zones en voie de développement

Dans cette répartition, l'on distingue la valeur numérique indiquant la tendance d'une industrie donnée à se conformer ou à s'écarter de la répartition générale de l'industrie dans le pays.

Un coefficient d'implantation de "O" indiquerait que l'industrie se répartit géographiquement et exactement selon la moyenne de toutes les industries.

Une industrie qui est très concentrée en un ou deux points aura un coefficient approchant "1". Elle peut venir du fait que la production de masse est très avantageuse; dans ce cas, il est probable que ce sera une indication défavorable en ce qui concerne la sélection de cette industrie pour un pays en voie de développement.

b) Industries groupées selon leur tendance à l'établissement ou à la concentration géographique.

Quand on détermine si telle région est propice à l'implantation d'un type particulier d'industrie, il faut tenir compte de trois séries de coûts :

- le coût des matières, des combustibles, de l'énergie livrée à l'usine ;

- le coût de fonctionnement : entre autres, les salaires, les intérêts et l'amortissement des capitaux investis, le coût de l'outillage et de l'équipement, les impôts et les charges foncières ;

- les coûts de vente, de transport, d'entrepôt, d'entretien et de répartition du produit sur le marché où il est le plus acheté.

Le tableau ci-dessous démontre que le coefficient d'implantation des entreprises sur une aire géographique bien déterminée, à savoir : une ville, une commune ou une province etc. Ainsi ,selon certains auteurs, pour qu'une activité soit reconnue comme implantée dans sa sphère géographique, il faut qu'elle soit dans une fourchette variant entre 10 et 80 % par rapport aux autres de cette espace. Tableau n° 67 : Répartition géographique et coefficient d'implantation

Industries éparpillées (coefficient d'implantation 10-30)

- Boulangeries

- Outillage industriel

- Produits de béton

- Prod. pour ateliers de constr. mécanique

- Produits pharmaceutiques

- Plastiques

- Equipements de pompage

14

19

20

23

31

32

32

Industries moyennement éparpillées (coefficient d'implantation 31-40)

- Produits chimiques

- Outillage pour la métallique

- Machines pour l'industrie alimentaire

- Appareils d'éclairage

- Voitures et accessoires

- Produits d'acier coulé

34

35

38

40

42

42

Industries moyennement concentrées (coefficient d'implantation 41 - 50)

- Piles et batteries

- Alliages (excepté aluminium)

- Accessoires de machines-outils

- Construction navale et réparation

- Parfums et produits de beauté

- Ampoules et lampes électriques et autres produits non classés ailleurs

- Raffineries de pétrole

43

44

45

46

48

49

55

Industries concentrées (coefficient d'implantation 51-80)

- Engrais

- Pièces pour avion

- Préparation des matières pour chaussures et bottes

- Scieries

- Exploitations forestières et entreprises forestières

- Poissons en conserve

57

58

60

63

74

83

Notons que ces normes sont celles acceptables dans un pays développé.

Source : Bureau de Planning des Ressources Naturelles, décembre 1995, Washington, P. 161.

En ce qui concerne la capillarité du tissu industriel du Congo et du KATANGA en particulier, les dispositions ci-haut énumérées ne s'y appliquent pas. Toutes les entreprises qui ont existé ou qui existent encore sont des entreprises uniques dans leur genre, soit du point de vue géographique soit du point de vue de leur répartition sectorielle.

A titre exemplatif, il existe dans chaque ville du KATANGA au moins une boulangerie ayant un grand marché. Cette unité est souvent l'unique dans ces villes. Par contre les autres activités, telles que la construction métallique, produits chimiques, accessoires de machines-outils, pour ne citer que ceux-là n'existent que dans les villes de Lubumbashi et de Likasi et nulle part ailleurs dans la Province du KATANGA.

Le modèle économique que nous proposons ici-dessous est un modèle simple de développement par la Petite et Moyenne Entreprise. Il faut tenir compte de tous les aspects de la vie, à savoir, les aspects socio-économiques, les aspects socio-politiques, technologiques, fiscaux, environnementaux, les aspects d'agglomération etc.

Ce modèle qui est en fait une application du principe que nous appelons le phénomène de "la goutte d'eau" qui, au fur et à mesure que d'autres apparaissent aux alentours et en grossissant, provoque un contact impromptu avec d'autres pour en faire d'abord un filet d'eau, une rivière et enfin un fleuve qui draine tout sur son passage vers un seul objectif qu'est le développement.

Nous avons donc, en premier lieu, indiqué sous une forme schématique les possibilités de développement de la Province et du Pays. Nous nous sommes fondés sur l'hypothèse que tous les segments du "puzzle" s'intensifieront entre eux continuellement pour aboutir à une intégration au sein d'un groupement adéquat.

Schéma n°5

LE MODELE ECONOMIQUE

Petites et Moyennes

Entreprises

+ + +

DEVELOPPEMENT

des Structures Economiques, des Infracstructures et sociales

Organisation Financière et augmentation des revenus

Fiscalité de Développement

T.V.A et Accises

+ +

+

Accroissement de l'incitation à diversifier

Accroissement de la production des biens et des services

Augmentation de l'Offre des biens et des services

+

Importation des biens d'équipements

Exportation des biens , produits semi-finis et finis

Augmentation de l'emploi et diminution du chômage

+

Financement des Petites et Moyennes Entreprises par l'Etat

Contribution au budget de l'Etat

+ = Accroissement

C'est ce modèle économique qui sera animé exclusivement par la Petite et Moyenne Entreprise que nous avons adopté et pour lequel nous avons largement disserté dans tout le travail. Nonobstant les problèmes que posent la localisation et la nature des activités que nous analyserons plus loin dans ce travail, la présence d'une agglomération de Petites et Moyennes Entreprises provoque dans son rayonnement un accroissement de la demande globale, aussi bien de biens et service que des matières premières et de la main d'oeuvre ,à savoir le taux d'utilisation de la main-d'oeuvre.

Ce paramètre permet d'accroître la productivité horaire du travail et diminue, par les efforts de la concurrence ,les coûts de production des biens et services.

L'accroissement de la demande globale engendre automatiquement une importation des biens et autres matières premières entrant dans le processus de fabrication de Petites et Moyennes Entreprises. Par contre, le surplus de la production non consommée par le marché intérieur devra faire l'objet d'une exportation.

L'ensemble de toutes ces opérations ne peut se faire sans le contrôle des pouvoirs publics et sans paiement de redevances sous forme de la fiscalité directe ou de la fiscalité indirecte. Cette dernière approche fera l'objet d'une analyse assez approfondie dans un chapitre approprié lorsque nous aborderons la réforme fiscale comme un préalable indispensable dans le développement de la Petite et Moyenne Entreprise.

Les combinaisons formulées dans le modèle que nous proposons rejoignent le modèle d' I. ANSOFF, qui fut le modèle dominant des années 1960 et qui constitue encore aujourd'hui une réforme de base. Ce modèle consiste en l'application du "paramétrage" du couple "EXPANSION / DIVERSIFICATION.(7(*)7)

Il découle de l'analyse que nous adoptons, qu'il ne peut exister un développement sans la combinaison de ce couple. L'industrie du cuivre a connu, certes, une expansion, mais s'est butée à une contrainte qu'est la diversification.

Ce modèle tient compte de l'action de certains agents. Ainsi les ventes seront ou sont influencées par le comportement des acheteurs, les achats influencés par le comportement des fournisseurs et les impôts par celui de l'administration fiscale, par la politique de l'Etat etc.

- Le modèle que nous proposons n'est pas linéaire : des boucles de rétroaction entre différentes étapes sont envisageables. Elles permettent d'obtenir une meilleure cohésion entre tous les éléments et donc une stratégie mieux adaptée.

- Ce modèle est normatif, à savoir que l'approche est déterministe: l'idée dominante du modèle est que face à un type d'environnement donné et un certain état des forces et des faiblesses, il est possible de recommander tel ou tel autre comportement stratégique.

- Ce modèle est du type universel et général en ce sens que la logique proposée est susceptible de s'appliquer à n'importe quel type d'organisation et de contexte ; ce qui explique sa large diffusion comme cadre de référence de toute démarche stratégique organisée.

Cette démarche se situe dans un contexte de croissance de la firme et des axes de développement possibles correspondant soit à un approfondissement des activités déjà existantes, soit à une recherche de nouveaux couples produit-marché plus ou moins substituables ou complémentaires à ceux actuellement exploités.

En résumé, la logique du modèle est la suivante : il faut d'abord améliorer, développer ce que l'on sait faire (logique d'expansion) mais, si cela est insuffisant pour atteindre les objectifs, l'entrée dans de nouveaux secteurs s'avère

nécessaire (logique de diversification).

Le couple produit-marché comprend, en effet, l'emploi d'une technologie donnée pour satisfaire un besoin particulier d'une certaine clientèle. Que la technologie change, que l'on cherche à conquérir une nouvelle clientèle ou que l'on désire satisfaire des besoins nouveaux, le couple produit-marché évoluera.

Ces axes de développement doivent correspondre à huit vecteurs de croissance que nous pouvons décrire dans un tableau.

Tableau n° 68 : Vecteurs de croissance économique (la matrice d'ANSOFF)

Désignation

Même technologie

Technologie différente

 

Même usage

Usages différents

Même usages

Usages différents

Même clientèle

Spécialisation

Extension de la production

Extension technique

Extension totale

Clientèle différente

Diversification de la clientèle

Diversification de la production

Diversification technique

Diversification totale : Conglomérat

Source : ANSOFF I. , Stratégie du développement de l'Entreprise ; Paris, Hommes et Techniques, 1971. Chapitre V. p. 447.

a). La spécialisation

La spécialisation dans certaines techniques, clientèle et usage est avantageuse lorsqu'il est possible de réduire le nombre d'articles fabriqués et d'avoir une production plus importante pour chacun des articles restants.

Une telle manoeuvre stratégique permettra de conquérir des parts de marché plus importantes ; les problèmes administratifs s'en trouveront simplifiés, la productivité accrue et les capitaux investis en stocks seront moins importants.

b). La diversification de la clientèle

La Petite et Moyenne Entreprise répond à toutes les possibilités telles que la diversification, qui correspond à l'opportunité d'exporter, de vendre dans d'autres provinces ou de vendre à une nouvelle catégorie de clients de la même province.

La croissance des Petites et Moyennes Entreprises et notamment leur passage de l'échelle provincial ,à l'échelle nationale, voire internationale, relève de ce mode de développement. Dans ce cas, la diversification du marché s'accompagne souvent d'une standardisation de la fabrication et d'une diminution de la gamme des produits vendus.

c). La diversification par intégration des activités-aval ou activités-amont

La diversification ,dans sa conbception originelle ,consiste à une fabrication ou production de plusieurs biens qui n'ont pas nécessairement la même source, ni le même marché. Ces biens s'adressent et satisfassent beaucoup d'autres consommateurs.

- l'intégration vers l'aval consiste à se rapprocher davantage du consommateur final en réalisant un ou plusieurs stades supplémentaires du processus de production.

- l'intégration vers l'amont doit être envisagée lorsque l'entreprise rencontre des difficultés d'approvisionnement

Ce modèle permet aux petites et moyennes entreprises de générer des liquidités supérieures, qui leur permettront d'investir plus ou de mieux résister en cas de récession et d'atteindre de meilleures performances que les autres entreprises de grandes tailles.

* (77) ANSOFF J.," Stratégie du Développement de l'entreprise", Paris,Hommes et Techniques,1971,pp.447-448

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus